mardi 7 octobre 2008

vendredi 10 octobre - julien labro / jazz wagon

Les chiens aboient. Le facteur passe de maison en maison. Il s'arrête devant notre porte. J'entends le claquement du volet de la boite à lettres. Parmi des lettres et un paquet de publicités, une enveloppe. En haut, à droite, la date d'envoi et le lieu : 12, Olemps. Pas de doute, il s'agit bien de "Jazz Wagon", 2007, Jazz Wagon and Ed Klancnik.
J'avais découvert ce disque et surtout l'accordéoniste du quintet, Julien Labro, d'une part à travers un entretien de Françoise Jallot ["Accordéon & accordéonistes", n° 79, octobre 2008, pages 42-43 ], d'autre part par la lecture d'une chronique de la même sur le disque "Jazz Wagon" [idem, page 69]. J'avais été intéressé par son parcours : il vit en effet aux Etats Unis où il fait carrière en continuant des études de composition. J'avais également été intéressé par la description de son disque, interprété par un quintet formé par un accordéon, un piano et keyboards, un saxophone ténor, une basse électrique et une batterie. Aussitôt lu, aussitôt fait : j'avais commandé cet album à son adresse e-mail : julien@julienlabro.com

Tout me porte à croire que ce sont ses parents qui se sont chargés de cet envoi ; je les remercie pour leur célérité.

Pour situer le jazz joué par ce quintet, je note la dédicace au dos de la plaquette bibliographique des musiciens : cet album est dédié à Gaylord Klancnik (1945-2005), présenté comme un grand accordéoniste et amoureux du jazz, et à Lawrence Williams (1938-2006), un héros méconnu de la composition de jazz moderne et batteur de Detroit. Dois-je avouer que je ne suis pas capable de décrypter cette dédicace dans la mesure où je ne connais ni l'un ni l'autre. Il n'en reste pas moins que c'est une façon claire pour ces musiciens de déclarer leur filiation et de s'inscrire explicitement dans un certain courant du jazz. Modernité et tradition revendiquée.
Les compositeurs des neuf titres me permettent de situer cet album :
- "Lead Me" (Darell Campbell)
-"Caravan" (Duke Ellington)
-"Naima" (John Coltrane)
-"Libertango" (Astor Piazzolla)
-"Footprints" (Wayne Shorter)
-"Monk's Dream" (Thelonious Monk)
-"Spain" (Chic Corea)
-"Black Narcissus" (Joe Henderson)
-"Number 3" (Lawrence Williams)
Au terme d'une première écoute, trois impressions dominent : l'homogénéité des interprétations, je veux dire qu'à travers les différents morceaux, on perçoit un style, une manière originale de lire les oeuvres interprétées ; l'équilibre entre les différents instruments du quintet ; le son de Julien Labro et même son phrasé, qui me rappellent parfois le meilleur jeu de Ludovic Beier.
Et puis, s'agissant précisément de Julien Labro, à l'écouter, on a le sentiment d'une culture musicale profondément assimilée, ce que j'appellerais volontiers une culture en acte. Une vraie culture, sans effets faciles comme on pouvait le deviner d'après la liste des compositeurs de l'album. Une rigueur sans concessions.



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