dimanche 26 juillet 2009

dimanche 26 juillet - du camouflage des nains de jardin

J'avais appris par une source confidentielle que les nains de jardins devaient tenir colloque ce dimanche sur la question de l'insécurité et des traumatismes y afférents. On connait bien en effet la douleur psychologique des propriétaires qui découvrent au lever du jour, accablés, la disparition de ces êtres chers qui animent leurs jardins. On sait que des cellules psychologiques spécialisées leur apportent toute l'aide nécessaire au travail de deuil qu'ils doivent entreprendre. On sait aussi que les services de police et de gendarmerie font de cette délinquance urbaine l'une de leurs priorités prioritaires. On pense moins aux traumas de toutes sortes subis par les nains eux-mêmes, déplacés sans ménagements et souvent transportés dans des quartiers ou dans des banlieues dont ils ignorent tout des us et coutumes. Je savais que le colloque devait avoir lieu quelque part dans le parc d'activités Pau-Pyrénées, "Indusnor", non loin du quartier de l'Ousse-des-Bois. Ce parc d'activités accueille une cité multimedia, une université des métiers, un centre de recherche Total, des PME de haute technologie, les garages des transports urbains, la déchetterie, des carrossiers, des centres de formation, le pôle emploi, le crématorium, des entrepôts, une entreprise d'entretien des parcs et jardins, et bien d'autres entreprises, dont certaines improbables. On y trouve aussi quelques restaurants, ouverts le midi pour des ouvriers ou des employés, comme "Le pain parasol" ou "L'Ombrière" où nous avons nos habitudes et presque notre table réservée. Où les nains de jardin pouvaient-ils tenir colloque ? Comment les reconnaitre, car il était bien évident qu'ils n'allaient pas se montrer à visage découvert. La provocation comme les actions de masse spectaculaires ne font pas partie de leur culture.

Je suis parti à leur recherche vers onze heures. Comme méthode, une attitude d'attention flottante. Je sais ce que je cherche, mais j'en ignore l'apparence. Tout est signe, tout est indice. Moins d'un quart d'heure plus tard, ça y est... J'ai trouvé... Il se cache en faisant mine de ne pas bouger, mais sous son armure rouge, je l'ai reconnu. Il est là, immobile, devant le portail du crématorium. Un clignement d'oeil suffit. Nous nous comprenons. Pas question par mon comportement de dénoncer sa présence.
Quelques pas plus loin, un autre. devant le portail du pôle emploi. Lui aussi, ayant senti ma présence, s'est figé comme une statue.

Plus loin encore, un autre, aux aguets. On voit bien ses yeux scrutant les alentours. Il comprend que je ne suis pas une menace. Il sent bien que je n'ai pas l'intention de le kidnapper. Il respire, mais il a eu chaud.


Plus loin encore, celui -ci à la limite du bitume semble monter la garde pour empêcher les promeneurs de s'aventurer sur les rives non débroussaillées de l'Ousse, qui traverse Pau, ici à ciel ouvert, là enterrée.


Ils sortent comme des champignons ! Celui-ci semble sortir du lit : les yeux écarquillés, la bouche ouvert, surpris par ma présence toute proche.



Mais ! C'est à mon tour d'être surpris. Je n'en crois pas mes yeux. Sur la coulée verte qui sépare les deux voies principales du parc d'activités, tout au bord du trottoir, à deux pas du sentier pour les gens qui font du jopgging ou qui promènent leurs chiens, il est là...




Je m'approche incrédule. Un nain de jardin accordéoniste ! Un petit signe de connivence suffit. Nul besoin de parler. Je lui souris. Il tire deux accords de son bouzin avant de se tirer incognito.





Je le suis de loin. Heureuse initiative. Quelques centaines de mètres plus loin, je le vois qui passe devant une sorte de sentinelle. On peut voir sur la photographie le panneau indiquant le restaurant où se tient le colloque : "Au pied de cochonnet"...



Sur le chemin du retour vers la maison, je croise un autre de ces nains en route vers le lieu du colloque. Son attitude m'intigue. Il semble vouloir disparaître dans le sol du trottoir. Il comprend vite que je ne le menace en rien . Pourtant, il semble méfiant. Je m'éloigne. Et à ce moment je me rends compte qu'il est là, au pied du portail de la mosquée. Je me retourne. Il a disparu. Je pense que le colloque a lieu "Au pied de cochonnet".




A quelques centaines de mètres de la maison, en voilà un dernier. Il marche d'un pas décidé. Je me dis qu'il est en retard. Il s'est dépouillé de son déguisement et de son bonnet de métal, façon borne d'incendie. Cela lui donne un air martial. Les nains de jardin vont à la castagne au son de l'accordéon.












1 commentaires:

Blogger Unknown a dit...

C'est trop bien , comme diraient les petites!!!
un peu angoissant toutefois, "le cauchemar a déjà commencé?"

26 juillet 2009 à 15:23  

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