jeudi 27 août 2009

vendredi 28 août - à propos de jazzarium météo songs

Suivant un comportement qui m'est habituel quand je découvre un album que j'ai immédiatement plaisir à écouter et dont j'ai l'intuition tout aussi immédiate qu'il est à fonds multiples comme un meuble à tiroirs secrets, j'ai fait tourner la galette je ne sais combien de fois depuis ce matin.

Je suis allé de découvertes en découvertes : rigueur de la construction / liberté des improvisations ; présence discrète / nécessaire de l'accordéon de Didier Ithursary. Cohésion du sextet / individualité de chaque musicien, etc... Un jeu de tensions qui donnent à "Météo Songs" une personnalité tout à fait originale.

Autre chose : l'idée, d'aucuns diraient le concept pour faire plus moderne , plus anglo-saxon, l'idée donc de décliner au fil des neuf titres autant de phénomènes météorologiques, cette idée a une force poétique irréfutable. Elle est comme le fil rouge qui donne unité et diversité à l'ensemble de l'album.

Mais une idée ne suffit pas à donner lieu à une oeuvre d'art. Il suffit de visiter les expositions d'art conceptuel pour s'en convaincre. C'est là évidemment qu'intervient le travail créatif au sens propre de Guillaume Saint-James, compositions et arrangements, et la qualité (je n'aime guère le mot virtuosité, qui pour moi connote le vide de sens) de ses complices, si j'ose dire.

Encore autre chose. Plus j'écoute ce disque, plus je le perçois comme une musique picturale. C'est-à-dire ? C'est-à-dire qu'il évoque pour moi des images picturales. Spontanément, me viennent à l'esprit des oeuvres de Mark Rothko, de Jackson Pollock, de Zao-Wou-Ki, un flux de formes monumentales et fluides, structurées et fragiles, solides et éphémères. Encore les tensions que j'évoque ci-dessus. Mais encore plus qu'à ces peintres, c'est peut-être à Nicolas de Stael que je pense le plus : un monde d'air et d'eau. Pas un monde de terre, ni de feu. Un monde de vibrations lumineuses. De mirages, peut-être. Le monde de quelqu'un qui a tellement scruté le ciel et ses transformations qu'il a su apprivoiser les nuages. Nuages, mirages...

1 commentaires:

Blogger françou a dit...

...Ou bien à Le Nôtre dont l'oeuvre(d'après E.Orsenna) fut moins d'agencer le végétal que les plans d'eaux, reflétant "les nuages,la lumière, tout ce qui passe plus ou moins vite selon le vent, le pur éphémère"

28 août 2009 à 13:15  

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