lundi 9 novembre 2009

mercredi 11 novembre - "accordéon & accordéonistes"... alain musichini

De la dernière livraison de la revue "Accordéon & accordéonistes", novembre 2009, n° 91, je retiens deux articles. J'aurais certes pu en retenir d'autres, comme les portraits d'Alexandre Léauthau ou de Mikhail Popov, signés Françoise Jallot, mais pour l'heure je m'en tiens à ceux qui ont particulièrement attiré mon attention :

- "Nous y étions", compte-rendu des "nuits de nacre", à Tulle, sous-titré "il a plu des cordes et des vents". Texte de F. Jallot, photographies de Bill Akwa Béotè. assurance qualité. Textes et images donnent un compte-rendu objectif, complet et vivant de la manifestation. La mise en page donne envie de lire. Très intéressant. L'exigence d'objectivité alliée à l'enthousiasme subjectif. Pages 20 à 23.

- "Tête d'affiche" consacrée à Alain Musichini. Pages 26 à 31. Texte de F. Jallot ; photographies d'archives et pour les plus récentes de Bill Akwa Bétotè. Un article bien documenté et qui approfondit bien la personnalité d'Alain Musichini. Au-delà de sa biographie et des dates qui jalonnent sa carrière depuis ses débuts d'accordéoniste, ce sont les idées suivantes qui ont surtout retenu mon intérêt.

1. A l'observation de F. Jallot notant qu'il peut jouer aussi bien du classique, du jazz que du musette, il répond qu'en effet ce triangle a toujours existé en lui. Dans un premier temps de sa carrière, dit-il, il passait en effet d'un style à l'autre. Parmi ses influences, il cite les accordéonistes de concert russes, Joss Baselli, Marcel Azzolla, Joë Rossi, André Astier. Mais aussi Van Damme. Et encore beaucoup d'oeuvres de musique classique ou de jazz. Ensuite, c'est le musette et le bal qui ont, semble-t-il, monopolisé toute son énergie. Question économique, sans doute ; mais il dit aussi, plus loin, qu'il lui semblait préférable de ne pas avoir plusieurs casquettes pour rester crédible.

2. Chemin faisant, il évoque le "concept musette": changer l'accordage de son accordéon, changer sa couleur (jaune et noir), modifier son style, sa façon de jouer, le répertoire et les arrangements musicaux, le décor, les tenues, la façon de parler au public. Petit vade-mecum pour qui veut se lancer dans le musette. Public impitoyable ! "Si vous voulez faire du bal, il faut absolument jouer le style musette avec un accordéon musette".

3. A l'occasion d'une invitation en Russie, en mars 2008, le démon du jazz l'a, semble-t-il, rattrapé. Création d'un quartet. Succès. Envie de continuer sur cette voie. Le quartet : accordéon, guitare électro-acoustique, basse, batterie. "Je voulais une formule instrumentale acoustique, avec une batterie jouée aux balais, une basse électro-acoustique qui n'a pas le son électrique d'une basse traditionnelle ni les fréquences hypergraves d'une contrebasse. Et une guitare électro-acoustique avec des cordes nylon qui se marient très bien avec les lames de l'accordéon".

4. A certains égards, on a l'impression d'un moment crucial dans sa carrière : la fidélité au musette est intacte, mais, dit-il, "je veux aussi me donner à une autre musique, celle qui me permet de swinguer et d'improviser sans retenue. De m'exprimer à ma façon, comme je le ressens". Et un peu plus loin, cette phrase significative :"Je pense que je ferai toujours la java dans ma vie. Mais je continuerai à faire aussi du jazz, sans me cacher cette fois-ci ! C'est une sorte d'explosion que je revendique".

5. Si j'ai bien compris, si l'on se réfère au triangle "classique / jazz / musette", le musette est égal à lui-même, sa force est constante ; en revanche, le classique a perdu de sa force et c'est le jazz qui est le pôle d'énergie. Les composantes de la personnalité d'A. Musichini sont constantes dans le temps, mais leur dynamique a évolué, polarisée par la création et l'improvisation. Le jazz, quoi !

6. Dernière remarque : j'ai trouvé cette image d'un triangle "musette / classique / jazz" tout à fait intéressante pour définir la personnalité d'un accordéoniste sans en réduire ni en simplifier la complexité. Pour ma part, j'y ajouterais volontiers une quatrième dimension, qui pourrait être la dimension "musiques du monde" pour intégrer l'ouverture ou non à d'autres styles musicaux venus d'autres horizons. Ce schéma me plait bien , intellectuellement parlant ; son potentiel de modélisation me parait tout à fait riche pour classer et situer des accordéonistes les uns par rapport aux autres.






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