jeudi 7 janvier 2010

vendredi 8 janvier - comme un mirage

- Allo ! Bonjour ! J'ai lu ta page d'écriture sur le trio Mamiwatta... Ce groupe m'intrigue. Est-ce que tu as trouvé le temps et le coeur d'en écouter un peu plus ?
- Oui, oui... J'en ai écouté quelques morceaux hier soir et j'ai même fait quelques recherches sur le web.
- Leur nom me fait penser à un trio japonais... C'est ça ?
- Pas du tout. Mais, laisse-moi te raconter... Nous en avons écouté quelques titres aussi pendant notre aller-retour à Hossegor.
- Où ? A Hossegor ?
- Oui, à Hossegor. Nous devions contrôler quelques travaux et nous en avons profité pour mettre les convecteurs "hors gel". Et, bien sûr pour aller faire un tour sur la plage quasi déserte, mais toujours aussi impeccable : les engins la nettoient en effet tous les jours, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il fasse soleil, qu'il y ait ou non des gens sur le sable, avec ou sans chiens.
- Bon, d'accord. Il faisait froid ?
- Huit degrés dans la villa, huit degrés dehors.
- Une température supportable pour un jour de janvier... Mais, Mamiwatta, c'est quoi si ça n'est pas japonais ?
- Ce sont des français, tout simplement. Tu trouveras leur portrait et leur profil sur leur site myspace avec quelques morceaux en prime. Des morceaux qui te donneront une bonne idée de leur musique. Mais d'abord, nous sommes arrivés vers deux heures. Pas de restaurants ouverts, sauf une pizzeria ouverte toute l'année, qui reçoit, au déjeuner, des gens qui travaillent... Je veux dire : "pas des touristes". On a choisi une Royale et une Campagnarde. Le patron nous a apporté
une carafe d'eau et une bouteille de sauce épicée je-ne-te-dis-que-ça... aux piments forts d'Espelette. Une jolie transparence.
- Et Mamiwatta ?
- J'y viens. En fait ce nom est emprunté à une divinité honorée dans les Caraïbes et sur les côtes d'Afrique, en particulier au Gabon. C'est le nom d'une plage de Port Gentil. Cette divinité, mi-humaine mi-animale, mi-femme mi-poisson, mi-terrestre mi-aquatique, fait penser aux sirènes de l'Odyssée. Disons que c'est une sirène. Une sirène à peau blanche. Je note à ce sujet que l'album de 2007 a pour titre :"Sirènes" et que le texte de présentation fait clairement allusion à cet être mythique. On prête à cette divinité un pouvoir magique et tu peux noter que justement le premier album était intitulé "Magie Blanche". Tu notes le court-circuit ?
- Oui !
- De même, le titre 9 de l'album de 2007 est "La danse du lamentin". Comme tu le sais, c'est un animal marin qui a évoqué pendant longtemps dans l'imaginaire des marins... la figure des sirènes. Tu suis ?
- Oui ! Continue.
- Eh bien, avant de prendre la route de retour vers Pau, nous sommes allés faire un tour sur la plage. Un vent glacial. Et toujours cette fascination jusqu'au vertige devant le mouvement inépuisable des vagues. Flux et reflux, flux et reflux, encore et encore...



Flux et reflux. L'éternité ! L'océan sombre et le ciel se répondent en écho.

Quant à la musique du trio, elle a évidemment une couleur particulière du fait de la présence de l'orgue Hammond. Tu connais ce son entre vibrations et distorsions qui donne à toute phrase musicale une sorte de moelleux ou de délicatesse comme les couleurs d'une aquarelle. Le batteur lui est bien en place. Si j'osais, je dirais qu'il mène son affaire à la baguette. Et l'accordéoniste vient mettre un liant à sa façon avec la juste acidité qu'il faut pour marquer sa différence avec l'orgue. En tout cas, j'y reviens, l'orgue donne un son spécifique au trio, en quelque sorte sa signature. Signature sonore, l'orgue ; signature textuelle, les sirènes et leurs pouvoirs magiques : "la magie blanche" est donnée sous trois interprétations différentes sur les deux cds. C'est un signe, non ?
- En tout cas, ça y ressemble.
- Mais avant de quitter la plage, l'esprit occupé par l'écoute de Mamiwatta, j'ai pris deux photos de ce que j'ai pris d'abord pour un mirage. A quelques encablures de la plage, regarde bien... Qu'est-ce que tu vois ? Une sirène qui émerge des profondeurs du Golfe de Gascogne. Une sirène... Une Mami Watta ? Eh non... Comme tu le vois, elle est noire.



En observant le phénomène de plus près, qu'est-ce que je vois ? Un surfeur. Un seul, qui se laisse littéralement bercer par les rouleaux, qui disparait dans l'écume, qui apparait sur la crête d'une vague, qui disparait puis réapparait, comme un bouchon.




- J'espère qu'il avait un bon équipement...
- Ta poésie me surprendra toujours.




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