dimanche 11 avril 2010

dimanche 11 avril - hora cero, contet, mosalini et bolognesi

- Vous étiez encore partis à Toulouse ?
- Oui, de mardi soir à samedi matin. Nous sommes revenus vers 13h30, assez tôt pour déposer nos bagages et faire un saut chez le chinois.
- J'imagine que vous avez trouvé le moyen d'assister à un concert au moins.
- Tout juste. On aurait pu le doubler, mais en l'occurrence nous avions d'autres priorités. Si tu as le temps de prendre l'apéro, je t'explique notre séjour toulousain.
- Je prendrai plutôt une bière. Je vais la choisir moi-même pendant que tu prépares quelques biscuits, des olives et quelques tranches de saucisson ou de chorizo. Cela dit, si tu avais un petit pot de foie dans ton réfrigérateur , ça ne serait pas de refus...
[...]
- Tu es bien installé ? Mercredi, nous avons emmené les filles aux Galeries Lafayette. Il y avait un accordéoniste avec un énorme Hohner devant la porte. Du genre, pour l'un comme pour l'autre, qui a vu du pays et roulé sa bosse dans toutes les régions de l'Europe. On leur avait promis d'aller choisir des fringues. Elles ont fait chauffer le tiroir-caisse et la carte de fidélité Cofinoga. C'était un bon début ! Jeudi 8 avril : jour de mon anniversaire. A 20h30, à l'espace Croix-Baragnon, dans la salle bleue, concert du quintet Hora Cero. Le programme annonce "Tango, la cruche à l'eau... (création)". Si tu veux en savoir plus, tu peux consulter leur site myspace, qui est excellent. Tout y est dit et de la meilleure des façons.
- Donc, ils sont cinq, c'est ça ?
- Oui. Didier Goret, piano et composition, Juan Jo Mosalini, bandonéon, Beat Michaël Gneist, violon, alto, Benoit Dunoyer de Ségonzac, contrebasse, Laurent Vivet, guitare. Au départ, ils se présentent comme une formation de tango, mais bientôt ils explorent d'autres domaines, comme la valse, le jazz, les rythmes latinos, etc... avec toujours, comme fil rouge, une pincée d'humour. On évoque ainsi un cavalier dont le nom commence par Z, une valse simple, "Comme bonjour" ; trois morceaux mettent en évidence la contrebasse, le bandonéon puis la guitare... et le pianiste prend parfois des postures de Glen Gould. Evidemment, ce quintet est tout à fait capable d'exceller aussi dans le registre classique.

Juan Jo Mosalini nous a enchantés. Précis, fin, expressif, sans jamais sortir d'une ligne sobre et rigoureuse. Nous n'avons qu'une envie, c'est de pouvoir écouter à nouveau Hora Cero. On aurait pu doubler le concert vendredi soir, mais nous avions, de longue date, promis aux petits de les inviter chez "Capelou", un bar à tapas juste en face du "Mandala". Je te recommande l'adresse. C'est bon et le patron est plus que sympathique. Aucun regret donc de n'avoir pas assisté au concert du vendredi.
Le soir, après le concert de jeudi, vers 22h30, on avait comme une petite faim. On est allé manger deux paninis chorizo au "Grand Café Albert", place du Capitole. Très bons. Avec un verre de blanc doux pour Françoise et de blanc sec pour moi. Du Tariquet.

- Et ces disques là, qu'est-ce que c'est ? Ah, mais je vois que tu les as empruntés dans une médiathèque...
- En effet ! Vendredi, Nadja m'a prêté sa carte d'emprunt et je suis allé explorer un peu les ressources de la médiathèque José Cabanis. D'entrée, je suis tombé sur "Ché Bandonéon" de Juan José Mosalini avec Antonio Agri comme invité. Un disque Indigo dont William Sabatier avait fait l'objet de son article dans le dernier "Accordéon et accordéonistes". C'est du tango janséniste : de la rigueur encore de la rigueur. Très beau.


Et puis, trois disques de Pascal Contet :
- "Pascal Contet & Joëlle Léandre", 1996
- "Freeway", avec J. Léandre, 2007
- "Nu", avec Chevillon, contrebasse et Corneloup, saxophone
Que ce soit à la maison ou en voiture, je passe le plus clair de mon temps à les écouter. Je continue à trouver que c'est une musique difficile pour moi. Je suis certain que c'est l'effet de mon manque de culture quant à la musique contemporaine. Mais je m'obstine car j'apprends beaucoup. Par exemple, "Freeway" m'apparait de moins en moins conceptuel. J'ai bien l'impression, au fil des écoutes, de recevoir ce duo de plus en plus immédiatement. Je veux dire sans réflexion. Au plan figuratif, j'associe de plus en plus cette musique à un story board d'Enki Bilal. Un monde d'abord incertain et sombre qui, dans les deux derniers titres, se couvre de formes de vie bizarres et luxuriantes. Avec la voix humaine en prime. Les titres sont numérotés de "Freeway 1" à "Freeway 12" ; j'aime beaucoup le 5, le 7 et le 12. D'autre part, assez curieusement, une idée m'a traversé l'esprit alors que j'écoutais le duo de 1996 en revenant de Nay où j'étais allé rendre visite à mes parents. En écoutant les différents morceaux, je me disais qu'à certains moments on a affaire à 1+1=2, à d'autres à 1+1=1, à d'autres enfin à 1+1=3.
- Tu peux m'expliquer ?
- 1+1=2, c'est le duo additif : il y a un instrument et un instrument et l'on entend deux instruments distincts. 1+1=1, c'est le duo fusionnel. On croit entendre un seul instrument, chacun des deux éléments du duo ayant perdu sa spécificité. 1+1=3, c'est le duo dialectique. On perçoit bien deux instruments, mais aussi un je-ne-sais-quoi de surcroît. Comme un dépassement des registres de chacun des deux instruments. Je te ferai écouter quatre pièces intitulées "Danses musette" : je trouve qu'on saisit bien, comme ce sont des formes traditionnelles, le travail de déconstruction et dee reconstruction des deux musiciens. J'aimerais à ce sujet comprendre ce qu'il en est de l'improvisation dans ces disques et en particulier dans le travail créatif de Pascal Contet. C'est pour moi, aujourd'hui, une question très prégnante et très mystérieuse.
- Et "Nu" ?
- Je l'ai peu écouté, mais je peux te dire que le titre 2; "Le chemin des Dames" m'a beaucoup touché.




Et puis, quand nous sommes arrivés, samedi, un paquet nous attendait dans la boite à lettres.



Pas de doute possible, au verso, "La boite d'accordéon", c'était bien le dernier Bolognesi.



C'est d'abord un bel objet. Tu as vu ce noir ? Il faut citer le nom du photographe, Pascal Thiebaut. 24 titres. Une musique variée, mais toujours attachante. Un vrai bonheur. Des influences multiples, mais une unité de ton et de virtuosité extraordinaire. Ue vraie oeuvre personnelle. Le titre ? "Accordéon(s)". Jacques Bolognesi joue sur des accordéons Lucchini, Hohner Musette II, Monino Artiste VI D, Ranco Guglielmo, Saltarelle Chaville, Victoria Ac 420 et sur un accordina Laurent Jarry. Excuse du peu ! Au point que je pensais, par différence avec la revue "Accordéon & accordéonistes", qu'il aurait pu appeler son album "Accordéons et accordéoniste".











- C'est tout ?
- Oui. Il ne me reste plus qu'à choisir six ou sept photographie du concert de Hora Cero et d'en faire un post : hora cero, (six ou) sept photonotes. Il me semble avoir su saisir deux ou trois attitudes de Juan Jo Mosalini. J'aimerais bien les publier.








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