dimanche 29 août 2010

lundi 30 août - on est bien avancé...

Il y a dans le dernier numéro d'"Accordéon & accordéonistes", page 70, une chronique de Françoise Jallot relative à un disque de Mélanie Brégant, "Jeux d'anches". Une chronique qui donne envie de l'écouter. D'autant plus que je garde un souvenir très vif d'un concert que Mélanie Brégant avait donné en duo avec Florent Charpentier (clarinette) à Toulouse, Espace Croix-Baragnon, salle bleue. A la fin de la chronique, on peut lire cette information :"Le disque a été réalisé grâce à la fondation Meyer pour le développement culturel et artistique".

Poussé par mon envie d'écouter les interprétations de Mélanie Brégant, je suis parti sur la toile à la chasse au cd, mais en vain. Passons sur mes différents essais, tous couronnés d'échecs. Voies sans issues.

Finalement, j'ai retrouvé trace du dit cd sur le site ci-dessous :

http://www.cnsmdp.fr/publications/solistes.htm

Où l'on peut lire ceci :

"Réalisés grâce au mécénat de la Fondation Meyer pour le développement culturel et artistique, et enregistrés au Conservatoire par le service audiovisuel, ces CDs sont destinés à la promotion professionnelle des meilleurs instrumentistes et chanteurs du Conservatoire. À ce titre, ils sont réservés auprès d’agents, de producteurs de programmes de radio et télévision, d’organisateurs de concerts, de responsables de festivals et de journalistes spécialisés. On peut les consulter à la Médiathèque Hector Berlioz".

Comment interpréter cette information ? "Circulez, vulgum pecus, il n'y a rien à écouter". C'est pourquoi j'ai titré ce post :"On est bien avancé". En tout cas, je trouve la chronique de Françoise Jallot plutôt frustrante et je comprends mal le malthusianisme qui limite a priori la diffusion de cette oeuvre.

samedi 28 août 2010

dimanche 29 août - dino saluzzi : el encuentro

J'avais noté, dans le dernier numéro d'"Accordéon & accordéonistes", la sortie le 6 septembre du dernier opus de Marcel Loeffler :"Around Gus", sous label Dreyfus Jazz. Quand j'ai voulu m'assurer que le Parvis le recevrait en offices, on s'est rendu compte avec le responsable du secteur des cds que cet album n'apparaissait pas en distribution. Il est en train d'essayer de résoudre le problème. C'est pourquoi, hier après-midi, entre quelques courses et quelques achats de nécessité à l'hypermarché, j'ai fait un détour par le Parvis pour savoir où il en était de la résolution de mon petit problème. Je dis petit, car d'ores et déjà l'album est en pré-vente sur un site comme Amazon. Mais, ce samedi, le responsable en question cherchait encore la solution, à savoir le distributeur.

Ce détour par le Parvis, c'était l'occasion évidemment de fureter dans les rayons, en particulier de jazz. Comme souvent, mon furetage ne donne rien. "Il est passé par ici, il repassera par là..." mais sans succés. Finalement, alors que je m'apprête à repartir bredouille, une couverture attire mon regard. Je ne sais comment, car elle est grise ou, plus exactement, gris sur gris. On dirait un carré d'herbes folles avec deux ou trois piquets de bois, restes d'une clôture vermoulue, tombés au sol. En tout cas, rien de racoleur. Je m'en doutais, c'est un album ECM. Plus janséniste qu'ECM, tu meurs... En y regardant de plus près, vraiment plus près, on peut lire :

- "El Encuentro / Dino Saluzzi, Anja Lechner, The Metropole Orchestra (dir. Jules Buckley)". Live recording, Amsterdam, Février 2009, 2010 ECM Records.

J'ai déjà écouté Dino Saluzzi et Anja Lechner dans "Ojos Negros" et j'apprécie beaucoup. D'après le vendeur spécialiste du jazz, l'album vien d'être mis en rayon. Le lecteur de cds du magasin ne fonctionne pas, mais peu importe, on achète de confiance.

A propos de Dino Saluzzi, on ne trouve pas encore "El Encuentro" en écoute sur Deezer, mais on y trouve plus de cent titres. Assez pour se convaincre que c'est un très grand bandonéoniste.

http://www.deezer.com/fr/music/home/general-0#music/result/all/dino%20saluzzi

On trouve aussi abondance de vidéos sur YouTube.

http://www.youtube.com/watch?v=6fMf2eyAgCk

A l'heure actuelle, nous n'avons écouté ce disque qu'à deux reprises. Il mérite une écoute beaucoup plus approfondie. C'est en quelque sorte une symphonie concertante entre l'orchestre de cordes : sept premiers violons, sept seconds violons, cinq altos, trois violoncelles et deux contrebasses, et un bandonéon ou un violoncelle (A. Lechner). La musique a été composée par Dino Saluzzi. L'ensemble se décompose en quatre mouvements :

- "Vals de los dias", 15:29
- "Plegaria Andina", 17:14
- "El Encuentro", 21:44
- "Miserere", 14:31

Musique à la fois très contemporaine et d'inspiration romantique. On pense aussi à Debussy. Le violoncelle ou le bandonéon sont quantitativement peu présents, mais leur présence, face à la masse des cordes, est si fragile qu'elle est profondément troublante. Et puis, bien sûr, il y a le son de Saluzzi. Loin du phrasé en ruptures de la plupart des bandonéon, c'est un fil tendu à la limite d'une rupture, qui ne se produit pas. C'est encore plus troublant si l'on considère les portraits de Saluzzi, qui semble être une sorte de colosse. S'il y a rupture, elle est dans l'écart entre son image, que nous donne la photographie, et l'image que l'on peut se faire de lui en écoutant son bandonéon.

La durée des quatre mouvements, grosso modo entre 15 et 20 minutes, fait penser à une sorte de promenade où l'on prend le temps de se plonger, de s'immerger dans un paysage plutôt austère ; un paysage d'herbes sauvages sous un vent faible mais irrégulier. En tout cas, un pays sans habitants loin à la ronde. Sans oublier des nuages bas, sombres et menaçants. Le vent du nord... Ce pourrait être aussi un voyage sur une mer incertaine avec de sombres déferlantes et des accalmies lourdes de menaces. A la nuit tombante, forcément.

vendredi 27 août 2010

samedi 28 août - accordéon & accordéonistes est arrivé-é-é...

Septembre 2010 : numéro 100. 74 pages, 7 euros. Les 17 premières pages se décomposent à parts quasiment égales, outre le sommaire, entre les "Echos" et de la publicité, soit pour des instruments, soit pour des artistes. Cette entrée en matière donne une image pleine de vitalité de la revue et du monde des l'accordéon. Beaucoup de photographies sont des images de groupes. La photographie a pour fonction ici de garder trace, indélébile et irréfutable, qu'un moment de plaisir partagé a eu lieu.

Mais justement, à propos de photographie, deux portfolios sont consacrés à deux photographes, collaborateurs de la revue :

- Raphaël Rinaldi
- Bill Akwa Bétotè

C'est une très heureuse initiative. J'apprécie en effet beaucoup leur travail. Deux pages d'interview sont consacrées à R. Rinaldi ; Huit à la publication de photographies pleine page. Deux pages d'interview de Bill Akwa Bétotè et trois de ses clichés. Les deux interviewes sont conduites par Françoise Jallot. Sympathie assurée.

Raphaël Rinaldi fait des portraits en noir et blanc. En fait il s'agit de gradations de gris et c'est tout simplement remarquable. L'absence de couleurs diminue l'effet de réalisme, mais justement on y gagne en abstraction ; il ne s'agit pas de clichés d'anecdotes ; il s'agit d'essayer de saisir quelque chose d'essentiel, qui pourrait être le caractère, le style ou même la personnalité musicale de chacun des accordéonistes photographiés. Evidemment, ce sont des photographies de studio, pas des instantanés. A sa manière, Bill Akwa Bétotè essaie aussi de saisir la posture significative de ses sujets. J'aime beaucoup son portrait dans le métro de Bogdan Badiu et celui de Gizavo. Je note d'ailleurs que ces deux images sont en couleurs, mais que la palette est limitée.

La "Boutique" s'ouvre sur une pleine page dédiée à Michel Pruvot à l'occasion de l'anniversaire de ses cinquante ans de carrière. J'ai quelques fois écouté Michel Pruvot à la télévision. A la vérité, je ne me souviens pas bien de son style. En tout cas, sur tous ses cds on voit qu'il est souriant.

Le dossier "Pédagogie". "Doigtés, techniques, articulations" (1ère partie) de Jacques Mornet et "la méthode Deschamps" de Frédéric Deschamps lui-même.

En "Entretien", un groupe irlandais : Altan, avec l'annonce de son nouvel album ; ça donne envie de les écouter. Ils sont six, dont un diatonique. Ils définissent leur style comme basé sur la musique trad' du Donegal (nord-ouest de l'Irlande).

Je retiens aussi un "Entretien" avec Philippe Ollivier où je découvre deux albums intéressants : un duo avec Yannick Jory, "OstinatO", et un album solo, "Malenki Miki", enregistré dans la zone interdite de Tchernobyl.

Pages 50 et 51, un "Entretien" avec Christophe Hondelatte à propos de l'émission qu'il avait faite à l'occasion du 14 juillet et dont j'avais rendu compte. Avec Lubat, Berthoumieux, Angélique, Yohann Juhel et l'accordéon club des Flandres. Une initiative intéressante.

Pour finir, l'agenda et des portraits. Et les "Chroniques" où j'ai retenu un cd de Julien Labro avec le Hot Club de Detroit, "It's About That Time", et un de Mélanie Brégant, "Jeux d'anches".

Page 72 : la "Tête d'affiche" du numéro d'octobre sera Marcel Loeffler. En quatrième de couverture, annonce de la sortie de son dernier album le 6 septembre, "Around Gus", hommage à Gus Viseur.

Ci-dessous, son site et le lien avec Deezer où l'on peut écouter Marcel Loeffler gratuitement.

http://www.marcel-loeffler.com/

http://www.deezer.com/fr/music/marcel-loeffler#music/marcel-loeffler

samedi 28 août - cultures de pays

J'ai consacré ces derniers temps plusieurs posts à la feria de Dax et au festival Hestiv'oc de Pau. J'ai essayé de décrire ces deux manifestations festives de deux pays à la fois proches géographiquement et fort différents du point de vue culturel à travers le prisme de l'accordéon dans tous ses états. Sans m'interdire d'évoquer d'autres aspects.

Françoise, à sa manière, donne sous le titre "cultures de pays", que je lui emprunte, sa vision de ces mondes, auquel elle ajoute Errobiko Festibala à Itxassou, et elle en décrit bien, selon moi, le sens et les particularités :

http://francoise-rebinguet.blogspot.com/2010/08/cultures-de-pays.html

Du coup, mes descriptions et autres réflexions y gagnent en signification.

mercredi 25 août 2010

vendredi 27 août - nul n'est prophète...

Je ne suis pas certain d'être toujours rigolo ; je pense même ne pas l'être souvent. Disons que je vois plutôt de préférence les difficultés que les conditions favorables quand il s'agit de mettre en oeuvre quelque projet ou même de simplement l'imaginer. Mais ce réalisme n'est pas toujours un défaut, si bien que je ne suis pas porté à me réformer. Tel est mon caractère : j'essaie de m'en accommoder et de ne pas trop incommoder mes proches, dont je reconnais bien volontiers la compréhension. Françoise, en particulier, a bien de la patience et de la constance : c'est elle en effet qui le plus souvent est à l'origine de nos projets. C'est elle qui me convainc par exemple que Perpignan, c'est la porte à côté, et qu'un concert d'accordéon, ça vaut bien 800 kilomètres aller-retour. D'abord je dis que ce sera fatigant ; j'essaie d'argumenter, mais mes raisons s'effritent une à une. Et finalement, on y va et l'on revient content d'y être allé.

C'est ainsi que nous avons déjà retenu deux places pour les concerts suivants :

- Jazzèbre à Perpignan, le 15 octobre. Un premier concert avec Minvielle et Suarez ; un second avec Biondini.
- Gotan Project au Zenith de Pau, le 23 novembre. Pau ! A quelques centaines de mètres de chez nous. Je n'y crois pas !
- Daniel Mille Quintet, salle Nougaro à Toulouse, le 30 novembre. Toulouse, c'est chez "les petits". Double plaisir donc.

Mais ce n'est pas tout... Françoise doit encore téléphoner à Blagnac début septembre pour essayer de savoir s'il est possible de louer pour un concert de Galliano, concert doublé pour répondre à la demande. Mais ce n'est pas tout... Elle doit téléphoner à la même période à Saint Martin de Crau pour essayer de louer pour un autre concert de Galliano, le 13 novembre. Soit grosso modo 500 kilomètres aller et autant pour le retour. Mais... Peut-être qu'entre temps, nous trouverons place pour un concert à Maraussan près de Béziers, le 19 septembre. Encore dois-je reconnaitre pour être honnête qu'elle a renoncé à Barcelone le 19 novembre et à Aix en Provence le 14 décembre.

Mais si je ne suis ni très rigolo, ni très entreprenant, j'essaie de cultiver le sens de l'humour, qui est une vertu bien utile.

Il y a deux jours, j'avais demandé à Jean-Michel De Bie (Ginga Productions, site officiel de Richard Galliano) un renseignement sur un cd de Galliano, "Tango live forever", enregistré en Pologne. Réponse par retour de courriel, ce dont je le remercie ici. Puis ce matin, un courriel complémentaire : en substance, "Savez-vous que Richard Galliano sera à Pau avec l'orchestre de Pau Pays de Béarn les 28, 29 et 30 avril pour un concert triplé ?". Première nouvelle. Comme nous ne sommes pas abonnés au programme de l'orchestre, l'information m'avait échappé. Bon ! Pas de temps à perdre. A 11 heures, Office de tourisme. Naïveté insondable de ma part. Le 28 est plein : abonnements. Le 29 est plein : abonnements. Le 30, il reste quelques places, mais... J'ai compris :"D'ici là, les derniers abonnés...". J'ai tout compris. L'aimable personne qui m'a accueilli est désolée. En un mot comme en cent, en avril, à Pau, je dis bien à Pau, à trois minutes de la maison, Galliano jouera et nous écouterons à la radio la retransmission du troisième concert prévue en direct.

Quand je dis que je me félicite de cultiver le sens de l'humour, je crois en donner des preuves. Je trouve plutôt rigolo en effet de trouver des places à 500 kilomètres de notre Béarn pour écouter Galliano inaccessible à Pau. Tiens ! Je trouve ça plutôt rigolo ? Contrairement à ce que je disais au début, je suis plus rigolo que je ne le pensais.

Le fait que les trois concerts soient monopolisés par des abonnés est assez intéressant à expliquer : l'orchestre a en effet le soutien d'une part d'un club de sponsors, "Concert'O", qui comprend 80 entreprises, et d'autre part de Total, dont le centre de recherche mondial est à Pau. Beaucoup de chefs d'entreprises et de cadres supérieurs : beaucoup de moyens donc et conséquemment la part de places vendues à l'unité réduite à la portion congrue.

S'il est vrai que les voyages forment la jeunesse et qu'ils repoussent la vieillesse, on a encore quelques beaux jours devant nous. Tout de même, il faut une bonne dose d'humour.

jeudi 26 août - une vie en accordéon

Il y a quelques jours, j'étais rentré à Pau, Françoise était restée avec "les petits" à Hossegor. Nous nous téléphonions plusieurs fois par jour. A l'occasion de l'un de nos échanges, elle me dit :"Tu as vu le journal d'i-télé ? ". "Non, pourquoi ?". "Il y a un reportage sur le retour des Roms en Roumanie ; je crois que certaines images devraient t'intéresser".

Comme l'information passe en boucle sur cette chaîne, je ne tarde pas à voir le reportage en question. Et en particulier cette image que je photographie sur l'écran.



Dois-je l'avouer ? Cette image me touche avant même toute réflexion. En particulier, le fait que l'accordéon équilibrant en quelque sorte la charge du lourd baluchon bleu me suggère cette idée que l'instrument est de première nécessité comme, on l'imagine, le contenu du sac. Cette image me touche, mais je sais aussi qu'il est facile de jouer à la belle âme. C'est pourquoi, disons par retenue et par pudeur, je m'interdis toute expression de mes sentiments et tout jugement moral.

C'est pourquoi aussi j'ai essayé de m'informer de manière sérieuse sur la question des Roms. J'ai interrogé Google :"roms histoire cnrs". Il me semble en effet que le cnrs est une garantie de scientificité de l'information qu'il publie. J'ai consulté l'article ci-dessous :

http://thucydide.over-blog.net/article-les-roms-en-france-un-aper-u-historique-54972529.html

Cet article est une bonne source d'information : il vaut la peine de lui accorder quelques minutes d'attention. On peut lire par exemple les lignes suivantes :

"Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, les Roms sont suspectés. Le 6 avril 1940, ils sont placés en résidence surveillée. Puis la France est occupée par les Allemands. Et c’est un ordre allemand qui transforme cette surveillance en internement permanent".

Aujourd'hui, en 2010, ils ne sont pas internés ; ils sont expulsés. Il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas reconnaitre un véritable progrès dans le traitement du problème. En les expulsant on tient compte de leur nature génétique qui de toute évidence les pousse à bouger et à se déplacer sans cesse. C'est du moins, je pense, l'une des considérations humanistes qui déterminent les décisions politiques actuelles à leur égard. Sinon, quoi d'autre ?





mardi 24 août 2010

mercredi 25 août - pau hestiv'oc : quatre photonotes de lionel suarez

J'aurais voulu publier vingt photographies de Lionel Suarez. Il a une présence extraordinaire. Mais, bon, il faut être raisonnable : je m'en tiendrai donc à quatre. Détente, concentration, toucher et créativité. Quant à la créativité, il vaut mieux en effet en être abondamment pourvu quand on s'embarque sur le même bateau qu'André Minvielle. Il vaut mieux être réactif et ne pas manquer de ressources.

On peut le retrouver sur son site myspace :

http://www.myspace.com/lionelsuarez










A la fin du concert, nous avons fait dédicacer par André Minvielle lui-même "Follow / Jon Hendricks... If You can !!!", son disque Bee Jazz Records (2010), où Lionel Suarez joue sur neuf titres, et en particulier sur quatre avec Loeffler. Puis nous avons attendu Lionel Suarez et nous lui avons demandé aussi une dédicace. Et là, surprise, il nous dévisage et nous dit :"Mais, on se connait". Pour une surprise... Et en effet, nous avions eu l'occasion de lui parler à l'automne à Toulouse à l'occasion de quatre journées où il avait eu carte blanche. Françoise me rappelle qu'il s'agissait d'"Une heure avec...". Bien sûr, nous discutons encore un peu, jusqu'à ce que des amis à lui arrivent. Juste le temps de lui donner rendez-vous à Perpignan, le 16 octobre, dans le cadre de Jazzèbre. Il est étonné que l'on puisse venir de Pau à Perpignan pour un concert. Je crois que ça l'amuse. On prend congé ; on le remercie ; on s'éloigne ; on lit sa dédicace :"Pour Françoise et Michel... Et ben je dis bravo ! Lionel Suarez". Et ben, je dis :"La classe !"


mercredi 25 août - pau hestiv'oc : trois photonotes de yo que t'embreco

La prestation de Yo que t'embreco a eu lieu dimanche, à partir de 13 heures, sur la grande scène pour un apéritif-concert. De part et d'autre de l'allée centrale de la place royale, des restaurants sous des tentes, des gens qui s'affairent à manger leur magret, leur porcelet grillé, leur axoa ou fruits de mer, poissons et autres crustacés. Les danseurs tournent ou sautent sur le plancher installé devant la scène. Leur musique est pleine de subtilité et de finesse. L'accordéoniste est à la fois présent et comme dans son monde. On dirait que ses lunettes regardent quelques images intérieures. J'aime bien le quartet.

On voit que l'accordéoniste se détache sur le fond de scène : "Accents du Sud". Les gens du sud n'en auront pas fini demain avec leurs problèmes d'accent. Non plus d'ailleurs que les gens du nord. Il y a des choses, comme ça qui traversent les temps et qui sont, pour ainsi dire, éternelles. Variations sur le thème de l'Autre.






mercredi 25 août - pau hestiv'oc : cinq photonotes de kepa junkera

J'ai choisi ces cinq photographies de Kepa Junkera parce qu'elles disent assez bien, me semble-t-il, sa posture, massive et tendue, elles disent qu'ils change d'accordéon pratiquement à chaque morceau, elles suggèrent aussi d'autres traits de son caractère. Ce qu'elles ne disent pas c'est sa créativité et comment il sait s'approprier les airs les plus traditionnels, comme par exemple un fandango. Mais finalement je les aime bien aussi pour le simple plaisir des yeux.

Et pour le plaisir de l'écoute, ci-dessous, son site myspace.

http://www.myspace.com/kepajunkera



















mardi 24 août - pau hestiv'oc : l'accordéon dans tous ses états

A partir du moment que le festival Hestiv'oc revendique son ancrage occitan et son appartenance aux musiques et cultures du sud, on peut s'attendre à y écouter de la musique traditionnelle, de la musique qui est d'abord destinée à faire danser, des rythmes pour ainsi dire immémoriaux, et donc de l'accordéon diatonique. Forcément diatonique. Les photographies ci-dessous, qui traduisent les concerts auxquels nous avons assistés, ne reflètent qu'une partie de cette présence. Ils suffisent cependant à donner une idée assez fidèle de l'accordéon dans tous ses états.

Jeudi 19, 20h18. Le trio Verd e Blu.
20h24. Deux accordéons ! Le premier morceau n'était pas entamé que déjà le parquet était investi par des couples qui connaissent par coeur et par corps le répertoire sans surprise. Sans surprise, c'est ça qui est bien. On est entre soi. Depuis toujours.

Vendredi 20. 19h27. Le duo Casthana e Vinorel. Ils viennent de Béziers. Un pays de vignes.

Ce même jour, vendredi 20, à 23h06, des italiens : Lou Tapage.



23h11. L'accordéoniste comme une fée surgissant des brumes de la scène.



Samedi 21. Il est 20h33. Le groupe Qui vou viener. L'accordéoniste est très jeune.




Ce même soir, à 21h56, le trio Kepa Junkera. Quelques minutes auparavant, nous avons rencontré Anne-Marie et André Bonneilh venus de Trentels. C'est une surprise. Une excellente surprise. Dès que nous nous retrouvons, nous parlons accordéon et nous nous accordons comme par enchantement. Après le concert, on discute jusqu'à 2 h. devant leur hôtel. J'aurais bien aimé qu'ils puissent rester un jour de plus, mais ils ont leurs obligations à Toulouse.







21h58. Kepa Junkera. Une créativité extraordinaire sur une trame traditionnelle, revisitée à sa manière. Je note qu'il utilise trois et peut-être quatre instruments. J'avais remarqué cette particulartité dans son disque "Hiri".





Dimanche. En rejoignant la place Royale où se trouve la grande scène, nous nous arrêtons un instant pour écouter un trio devant la brasserie alsacienne. Il est 12h37. Ce trio n'affiche pas son nom. Ce sera le trio anonyme.




Quelques minutes plus tard, quatre musiciens, le groupe Yo Que T'Embreco. Ce sont des aragonais. Je rouve leur musique beaucoup plus subtile et originale que celle des groupes trad' en général. Ils font danser les gens, qui n'attendent que ça, mais leur musique a une délicatesse inattendue. C'est une surprise. Il est 13h07.









Dans la même minute, une photographie de l'accordéoniste.












Dimanche, 20h00. Le concert d'André Minvielle et Lionel Suarez est commencé depuis quelques minutes. Minvielle est du pays et l'accord avec les spectateurs se fait immédiatement. Son goût pour la langue rencontre leur intérêt et toute leur attention lui est acquise. Suarez sidère beaucoup de gens qui le découvrent en même temps que son accordéon. Un son, boisé, superbe. Et lui, un toucher d'une finesse à peine croyable.










20h05. Lionel Suarez. Une complicité extraordinaire avec Minvielle. Un seul regret, peut-être. A la fin, disons trois morceaux avant la fin, André Minvielle annonce qu'ils vont jouer "Indifférence". Il précise qu'il s'agit d'une valse. Alors, vérifiant les théories de Pavlov, tout un peuple se lève de ses chaises pour danser. Ils font un tabac, mais il n'est plus question de musique. Même sort pour la "Flambée montalbanaise". Deux chefs-d'oeuvre que j'aurais aimé écouter. Vraiment. Ce que je regrette, ce n'est certes pas que des gens aient une plaisir à danser, ce que je regrette, c'est de me dire que des musiciens moins talentueux et une vague ligne mélodique auraient suffi pour leur donner le rythme. Mais bon, il faut choisir : écouter avec la tête ou avec les pieds.










Le jour s'achève. Le duo a laissé place à douze furieux façon Mano Negra et Hurlements d'Léo. Tout à gauche, un accordéon. Chromatique. On s'éloigne de la culture trad' rurale. C'est de la musique urbaine. Les gens dansent ou du moins s'agitent. Ils sont heureux. Il n'est plus question d'écoute. Il est question d'animation. Et les furieux, Es lo que hay, savent faire.


22h29.










23h00.







Quelques minutes plus tard, nous quittons la place royale. Cet Hestiv'oc est un bon cru !














lundi 23 août - pau hestiv'oc

Ce lundi, 19 heures.

- Allo ! Michel ?
- Oui. Ah ! Jacques, bonjour ! Comment vas-tu ?
- Comme quelqu'un qui vient de faire sa rentrée.
- Toute ma compassion. Mais j'imagine que ce n'est pas pour me raconter ta journée que tu m'appelles.
- Non ! Je voulais savoir si vous aviez aimé le duo Minvielle-Suarez.
- Ah oui ! Un grand moment. Tu y étais ?
- Oui, je suis arrivé à Pau hier en soirée, j'ai vu que c'était la dernière d'Hestiv'oc, je ne connaissais même pas le programme, je suis venu en touriste. Je connaissais Minvielle, qui habite à Nay, j'ai découvert Suarez. Magnifique !
- Ecoute, pour moi, c'est le mieux à même de prendre le relais de Galliano.
- A ce point ?
-Oui ! Mais comment sais-tu que nous y étions ? Tu nous as vus ?
- Non, par contre je vous ai vu ce matin en première page du journal, au premier rang.
- Un gros coup de chance. Il y avait là des gens installés depuis des heures et juste quand nous sommes arrivés il y a deux personnes qui, venues pour le concert précédent, se sont levées et sont parties. Deux places excellentes pour écouter et pour faire des photographies. Mon ange gardien, qui aime l'accordéon, nous a récompensés de notre constance.
- Ah oui, pourquoi ?
- Parce que l'accordéon était très présent, quasi omniprésent, tout au long de ces journées d'Hestiv'oc et que nous avons essayé d'en écouter le plus possible. Beaucoup de diatoniques - militantisme trad'occitan oblige !- et quelques chromatiques comme Suarez.
- Il faudra que tu m'expliques la différence.
- Pas de problème. Tu passes à l'heure de l'apéro, je te fais écouter Perrone, Delicq et Laloy pour le diatonique, Galliano, Venitucci, Bruno Maurice et Pellarin pour le chromatique et, tout de suite, tu sauras intuitivement reconnaître et distinguer ces deux types d'accordéon. En attendant, avec le lien ci-dessous, tu pourras apprécier le programme du 6ème festival des musiques et cultures du sud, un beau programme, tout gratuit, un budget de 300 000 euros engagés par la mairie, un beau succés populaire, plus de 60 000 personnes. Une réussite. Si j'oasais, je dirais qu'après quelques tâtonnements, le concept décolle... Sur fond de militantisme linguistique assez musclé, assez revendicatif au plan politique.
- Je vois ! Avec une partie des bénéfices de la vente des foulards, t-shirts et autres pin's destinée aux écoles occitanes...
- Tout juste !

http://www.hestivoc.com/

- Donc, sur ce programme, fort bien fait, avec les adresses des groupes et surtout des documents sonores ou video, tu pourras vérifier la sur-représentation de l'accordéon dans tous ses états. Moi-même, dès demain, j'ai l'intention de publier mes photographies de ces accordéons, du moins tous ceux que nous avons écoutés. Et puis, comme je n'ai pas l'intention de faire un compte-rendu objectif ni descriptif de ces moments, je publierai ensuite mes préférences sous la forme de photonotes. Il faut que je trie et que je sélectionne des photographies, mais d'ores et déjà je sais que je retiendrai une formation venue d'Aragon, "Yo Que T'Embreco", dimanche à 13 heures, le trio de Kepa Junkera, samedi à 21h30, et le duo Minvielle-Suarez, dimanche à 19h30.

jeudi 19 août 2010

jeudi 19 août - dax feria : bandas / débandade

Parfois, entre 15 et 16 heures, un ange passe. Les braves ont comme un coup de pompe. Ils ont tellement soufflé dans leurs binious ou martelé les peaux de leurs tambours qu'ils sont comme saouls de fatigue. Une petite sieste suffira pour les remettre sur pieds. L'herbe est tendre et accueillante...
L'herbe a toujours des vertus bienfaisantes !

jeudi 19 août - dax feria : à six heures de l'après-midi

A 18 heures, pas à 17h59, ni à 18h01, le président technique ordonne à l'orchestre de l'arène, l'"Harmonie de la Nèhe", de jouer le morceau qui signale la paseo. Les alguazils à cheval entrent sur la piste, suivis des matadors, puis de leurs peones, puis des aides. Les spectateurs en retard sont bloqués au niveau des escaliers. Ils ne pourront entrer qu'après la mort du premier toro et avant l'entrée dans le ruedo du deuxième. Cette rigueur me satisfait. L'heure de la corrida est pour moi le rituel des rituels.
Dois-je l'avouer ? Souvent je me dis que les organisateurs de concerts seraient bien inspirés d'imiter le comportement et la politesse des organisateurs de corridas.

jeudi 19 août - dax feria : uniforme et signes distinctifs

Je l'ai dit, pendant la feria, l'uniforme est de mise : deux couleurs et deux seulement, rouge et blanc avec quelques notes noires, comme la silhouette d'un toro. Toutes les combinaisons son possibles. Ici, une seule indication : Dax. C'est tout ! Peut-être un foulard que l'on ressort une fois l'an ou même que l'on se transmet de père en fils. Comme, chez nous, les t-shirts que Françoise a successivement donnés à Nadja puis à Charlotte et à Camille cependant que Nadja donnait ses t-shirts à Charlotte et celle-ci à sa petite soeur, Camille. Quand on arbore un t-shirt daté de la feria 1995 ou 96, il a beau être un peu déteint, on se sent un peu snob. Et Charlotte comme Camille ne boudent pas leur plaisir quand Françoise, leur Mamou, étale tous ses trésors sur un lit, voire deux, pour leur laisser le plaisir de choisir.

Celui-ci signifie clairement où il étanche sa soif et où l'on pourra, la corrida finie, le rencontrer avec ses amis.

Cet autre dit sa passion d'aficionado. "Ruedo" jusqu'au vertige.


A propos de snobisme, en voilà un bel exemple : une sorte de jeu de l'oie venu de la San Fermin, directement de Pampelune, la Mecque des feria.

Quant à celui-ci, son t-shirt est une vraie profession de foi. On peut y déchiffrer l'équation du festayre. Tout me porte à croire que, sans se prendre le moins du monde au sérieux, il n'est pas peu fier de frimer.



Et puis, enfin, comme l'un affichait simplement "Dax", celui-ci affiche, plus universellement, "La Féria" avec un bizarre accent sur le "e" de feria. Une manière de s'afficher français. Pourquoi pas ?







jeudi 19 août - dax feria : rituels ds foulards

Le 12, à vingt heures, le maire déclare la feria ouverte. Alors chacun sort son foulard repassé de neuf et l'agite au rythme de la musique des bandas. C'est une manière de marquer la rupture avec le monde ordinaire des travaux et des jours ; c'est une manière d'entrer dans la fête. Pour ce faire, on noue son foulard autour du cou. Un autre temps commence. La ville n'est plus la même. Pour les dacquois, ce moment marque la fin d'une année.

Le dernier jour, après la dernière corrida, les bandas investissent le ruedo. Ils vont jouer ensemble. L'émotion est quasiment palpable. Larme à l'oeil et chair de poule. Ce sont des minutes très intenses. Quelque chose va prendre fin.

Alors, on dénoue les mouchoirs, on les agite en rythme. Jamais foule et houle n'ont été si proches par le sens. Il y a quelque chose d'hypnotique dans l'air. On voudrait que ça dure une éternité. Et de fait on vit chaque seconde comme une quintessence.




Je me dis alors qu'on est loin d'un comportement de consommation. Bien loin d'acheter du plaisir, les gens ont le plaisir de manifester qu'ils sont heureux d'être ensemble. Tout simplement !



jeudi 19 août - dax feria : accordéons

Il y a pendant lâ feria maintes occasions de rencontrer des accordéons. Mais le premier, c'est celui que je déploie, sur la table de la terrasse, à Hossegor, c'est l'accordéon des billets de corrida. Quatre abonnements, delenteras soleil, face à la présidence, cinq corridas : vingt billets.

Et puis, tout aussi traditionnelemment, les diatoniques du bal gascon au pied du kiosque à musique au milieu du parc des arènes. Trois instruments.

Ils se connaissent par coeur. Leur air sérieux est impressionnant. En fait, tout porte à croire que leur attachement à la culture gasconne est tel qu'ils se sentent comme en mission.

Plus loin, à "La Potinière", bal musette. Un orchestre différent chaque jour, de 15 heures à la nuit tombante. Un bal de seniors. Eux aussi on les croirait en mission. Défense et illustration des plaisirs du troisième âge. Je ne m'attarde pas, car je les trouve "en bonne forme" certes, mais plutôt vieux. Et en prenant quelques photographies, je m'avise que ce sont mes contemporains. Mon moral est partagé. Pour faire pédant, disons clivé. En tout cas, l'accordéoniste, sa chanteuse, le clavier et les danseurs, tout ce monde, ici encore, je le répète, semble en mission.


Parmi les groupes folkloriques, plusieurs accordéons. D'abord un groupe bulgare. L'accordéoniste s'est coiffé d'une casquette de sport et, à mon goût, ça détone un peu. Dommage, son instrument est impressionnant. En tout cas, tout ce monde est très professionnel. Encore des gens en mission...




Un groupe belge avec une accordéoniste au diatonique. Je les trouve sympathiques. Ils me rappellent des illustrations de Till Eulenspiegel. Les "trognes" des deux collègues de l'accordéoniste me font penser à Brueghel. C'est dire combien je les aime.




Ensuite, des roumains. De vieux routiers du défilé folklorique. Encore des gros accordéons, style Weltmeister.


Bon ! L'accordéon est bien vivant !





jeudi 19 août - dax feria


Les fêtes de Dax ou, plus exactement, la feria de Dax n'est certes pas impossible à décrire, mais il faudrait pour cela un nouveau Rabelais. On en conviendra, ce n'est pas si facile à trouver. C'est pourquoi je me contenterai d'une évocation subjective et très incomplète. On ne saurait être partout à la fois.
La feria de Dax, c'est pendant six jours un flot ininterrompu rouge et blanc. Avec toutes les combinaisons possibles entre les foulards, les t-shirts, les chemises, les pantalon et les sandales. Mais toujours rouge ou blanc. Comme si chaque rue était devenue un affluent de l'Adour au cours mouvant, instable, irrégulier suivant les moments de la journée. C'est un mouvement incessant et plus ou moins aléatoire entre les restaurants de l'Estanquet : huitres, daube de toro, repas landais, basque, espagnol, tapas, croustade et autres pastis, le gâteau landais, qui n'exclut pas son homonyme en apéro, les bodegas, les casetas et autres bars à vin des associations taurines. Sans compter les jardins où l'on se reçoit entre voisins et où l'on héberge des amis. Pas de concurrence mais une saine émulation entre tous ces sites où sangria, champagne et autres apéros jaunes coulent à flots.
La feria a lieu tous les ans du 12 au 17 août. L'ouverture officielle est à 20 heures dans les jardins de la mairie où le maire remet les clés de la ville aux bandas, à charge pour celles-ci d'animer la cité sans faiblesses. Mais en fait la fête commence dès le matin avec la journée gasconne. A 20 heures, c'est le moment du rituel des foulards. Les autres jours ne sont qu'une succession de rituels qui organisent le temps et la vie des dacquois... et de leurs hôtes, qui décuplent le nombre d'habitants de l'agglomération. Le nombre de verres "ecocup" lavés en témoigne. Ces rituels ? Journée des enfants, journée des bandas, journée du défilé floklorique, corridas, podiums musicaux, etc... Et, pour finir, dans les arènes, à l'issue de la dernière corrida, la cinquième, le rassemblement musical des bandas pour l'"Agur", un chant fort émouvant pour se quitter et se dire au-revoir. Encore un rituel des foulards, dont la houle chavire les coeurs, donne la chair de poule et même fait monter quelques larmes au coin des yeux. C'est presque fini. Il faut encore trouver un restaurant, qui ne soit pas déjà pris d'assaut et investi, avant le feu d'artifice de 23 heures. Un feu qui attire des spectateurs depuis plus de cinquante kilomètres à la ronde. Sans oublier cet autre rituel : chaque année, un soir ou une nuit, rarement en milieu de journée, un orage éclate ou une violente averse, qui n'arrivent pas à doucher les enthousiasme. Au contraire. Ils contribuent à l'excitation générale. Ils lavent la poussière des rues.
Bon ! Je l'ai dit, je n'ai pas l'ambition de restituer l'ambiance de la feria. Je me contenterai de l'évoquer à travers quelques photonotes : les accordéons, les rituels des foulard, etc... A suivre.

mardi 10 août 2010

mercredi 11 août - à propos d'un certain regard

Je disais dans le dernier paragraphe de mon post précédent que, malgré tous mes efforts, je n'avais pu "mettre la main" sur des morceaux ni même des extraits de "IF", ce remarquable album de Myriam Alter avec Dino Saluzzi au bandonéon. Il était alors environ 18 heures. A 19h30, appel de Gilles Cuzacq sur mon mobile pour me faire savoir qu'il a trouvé les pistes du cd sur un site dont j'ignorais l'existence : Spotify. Il ajoute que l'on peut accéder à un service gratuit ou à des services payants et que la qualité sonore est excellente.

Eh bien, je vous le dis, j'ai pu vérifier l'excellence de la qualité du son et j'ai apprécié la qualité ergonomique du site pour m'inscrire : adresse électronique et mot de passe. Franchement, même si je n'ai guère la fibre conseillère, je vous le dis, vous ne regretterez pas de vous inscrire. Ne serait-ce que pour pouvoir écouter "IF".

Et pour que cette inscription vous soit facile, le lien ci-dessous :

https://www.spotify.com/fr/open-user/

Un mot encore avant de terminer : internet et le web, c'est bien, c'est même irremplaçable, mais un copain vigilant, attentif et attentionné, c'est pas mal non plus... Merci Gilles !

A propos... Gilles a un site :

http://marchands-de-bonheur.fr/

mercredi 11 août - un certain regard sur le monde

Je ne relis jamais mes posts, sauf exceptionellement pour vérifier telle ou telle information factuelle ou pour m'assurer que je n'ai pas déjà écrit cette réflexion ou ce compte-rendu d'écoute qu'à l'instant je crois originaux. Mais je n'ai pas besoin de revenir sur mon post d'hier pour me rappeler ce que je disais, à savoir ma difficulté, voire mon incapacité incurable à m'immerger dans les ambiances cérémonielles, ce qui est plutôt un défaut, ou solennelles, ce qui est plutôt une qualité. A moins que ce ne soit l'inverse. Nul n'est parfait ! Disons pour faire court que je me définirais volontiers dans mon rapport au monde social comme un observacteur, un observateur participant, surfant sur l'écume des conversations et autres échanges, mais jamais complétement immergé ni impliqué dans le tissu des relations ordinaires.

...

Mon souvenir le plus lointain est lié à une photographie. On y voit un enfant de quatre à cinq ans au milieu de l'image. Il se tient droit à l'entrée d'une allée de gravier bien ratissé. De part et d'autre de cette allée, deux carrés d'herbes folles, peut-être de la pelouse que l'on a négligé de tondre. C'est l'été. L'enfant est habillé "en dimanche" : il ne faut pas jouer avec ses vêtements au risque de les froisser ou pire de les maculer de terre. Il ne faut pas se salir. J'imagine qu'il n'a porté cette tenue que le temps de prendre la photographie. Il a une chemisette blanche, un short bleu foncé avec des bretelles croisées sur le ventre, des nus-pieds avec des socquettes blanches. Il est bien coiffé. Peut-être avec un peu de gomina. Il est seul. Il est pâle. Il n'a pas le droit de jouer au soleil : c'est trop dangereux. C'est un enfant unique, c'est-à-dire sans frères ni soeurs. Et, en l'occurrence, sans petits copains. Les enfants, ça fait désordre. Ma mère ne disait pas les choses ainsi, mais j'avais compris très tôt le fond de sa pensée. Cette photographie, bien sûr, a jauni et les bords en sont en maints endroits édentés. Cette photographie, je ne sais plus où elle est. Peut-être a-t-elle été détruite.

Mais ce n'est pas cette photographie en tant que telle qui constitue mon plus lointain souvenir. Mon plus lointain souvenir c'est l'image mentale, qui m'a accompagné toute ma vie, de la scène de prise de vue. Mon souvenir, c'est ce que voit cet enfant que l'on voit sur la photographie, sage comme une image. Figé, comme pétrifié. Il ne faut pas bouger disait mon père, sinon ça sera flou. Mon père masque de sa main le verre du viseur pour éviter les reflets perturbant la mise au point. Son appareil est -comment dire ?- primitif. Une boite Kodak. Le soleil, haut dans le ciel, est derrière lui. L'appareil ne permettrait pas de faire une photographie en contrejour. Alors, face au soleil, l'enfant, moi, regarde l'objectif. On lui a dit de bien le regarder, car le petit oiseau va en sortir. Alors il regarde, je regarde et ce faisant je participe à la réussite de la photographie. C'est ma manière de jouer mon rôle d'acteur. Mais je me rappelle que face au soleil intense je suis contraint de cligner des yeux. C'est ça, je cligne des yeux et le monde devient visible. Comme si j'avais fermé un diaphragme photographique pour éviter une surexposition et une image cramée. Je me dis, en pensant à cet enfant, seul, immobile, attentif et clignant des yeux, qu'aujourd'hui encore c'est ma manière de m'accommoder d'un monde trop brillant.

Et puis, je me rappelle que cet oiseau qui devait sortir de l'appareil au moment du déclenchement, je ne l'ai jamais vu. Mais nulle déception. En fait , je m'en fous de l'oiseau, car chaque fois, attendant son envol, je l'imaginais paré d'une infinité de couleurs et cela me suffisait, car je savais qu'un oiseau concret ne serait jamais à la mesure de mon imagination.

En écrivant ces quelques paragraphes, j'écoute un disque admirable : "IF", un disque ENJA, 2002, composé par Myriam Alter et interprété par cinq musiciens magnifiques : Dino Saluzzi, bandonéon, John Ruocco, clarinette, Kenny Werner, piano, Greg Cohen, basse, Joey Barton, batterie. J'ai cherché en vain des extraits de cet album. Inconnu chez Deezer ; on le trouve sur Musicme, mais je n'ai pu déclencher les écoutes de 30 secondes. Aucun extrait non plus chez les vendeurs. Mais, croyez-moi, c'est un disque exceptionnel. Je ne suis pas adepte des classements mais je le place sans aucun doute parmi les tout premiers.

lundi 9 août 2010

mardi 10 août - valse vs tango

Samedi, nous étions, Françoise et moi, invités à un mariage. Ce n'est pas le genre de cérémonie que j'affectionne mais, en l'occurrence, étant donnée la proximité familiale de la mariée, il n'était pas possible de trouver une échappatoire. Comme, malgré toute ma bonne volonté et tous mes efforts, je n'arrive guère à m'immerger dans l'ambiance, en général je me livre à quelques observations plus ou moins sociologiques qui m'amusent parfois, qui m'intéressent le plus souvent. Mais n'imaginez pas que je reste à l'écart comme un observateur distant, non impliqué et non participatif. Non, "je cause" facilement avec les uns et les autres et mon comportement, je crois, se fond dans le décor. Je ne refuse pas de jouer le jeu et je tiens ma place, ni plus ni moins, de l'apéro au café. Je m'étonne même d'arriver à échanger avec une certaine décontraction les banalités d'usage et les vérités idéologiques avec les gens, connus ou inconnus, que je croise.

Parmi les observations que j'ai faites au cours de cet événement, de 15h30 à la mairie à 3h30, où nous avons pris congé des mariés, de leurs parents et autres alliés, j'en retiens trois parmi celles qui sont publiables. Il faut savoir en effet garder le sens des limites et ne pas mettre à jour ses pensées intimes ou ses réflexions trop décapantes quand elles risqueraient de détruire le vernis des conventions et des allant de soi :

- le marié et la mariée, de toute évidence, appartiennent à deux classes sociales différentes, à deux cultures, à deux mondes étrangers l'un à l'autre. Classe dominante détentrice de tous les signes de réussites vs classe dominée, à la frange inférieure de la classe moyenne ; culture de la mondialisation adossée à de multiples diplômes et à une conxception libérale de la société vs culture autodidacte et parcours professionnel de fonctionnaires ; ville, métropole régionale vs village entre maraichage et commune-dortoir à la périphérie d'une ville moyenne. J'ai été frappé de voir comment les membres de la classe dominante se sont emparés tout au long de la soirée et de la nuit de l'animation : un duo guitare - saxophone comme musiciens live ; un Dj pour faire danser les gens. A la fin, ils avaient imposé leur style et leurs rythmes au monde d'en face. Je dis monde d'en face, car les tables pour le dîner, tables de huit, ne mélangeaient pas les deux univers. A aucun moment d'ailleurs ces deux univers ne se sont rencontrés. Une frontière, invisible, séparaient les invités en deux classes. Tout était ainsi bien en ordre. Le même avec le même. Un seul écart à cette règle tacite : les parents de la mariée nous avaient demandé de bien vouloir nous placer à "la" table mixte. La seule. Table composée de deux couples "du côté" du marié et de deux du côté de la mariée. Sans doute parce que nous sommes perçus un peu bizarres, un peu atypiques. Michel Crozier parlerait de "marginaux sécants" : un pied dans un monde, l'autre dans un autre. Difficiles à situer, à classer. Et en effet nous avons les uns et les autres échangé toutes le banalités d'usage. On s'est bien tenus.

- deuxième observation : nous, je veux dire Françoise et moi, qui avons rompu avec beaucoup de conventions et qui exerçons une certaine vigilance à l'égard des codes sociaux habituels, nous qui nous sommes mariés dans une mairie de grande ville en quelques minutes et qui n'avons invité à notre repas de mariage qu'un petit nombre d'intimes, nous avons vu défiler toute la théorie des comportements les plus conformistes : discours du maire enfilant les lieux communs comme un chapelet que n'aurait pas désavoué le curé auquel il avait passé le relais, tenues de cérémonie pour les mariés, les parents, les témoins, rites et rituels respectés à la lettre. Peu d'esprit, mais une lettre impeccable. Je l'avoue, je n'avais pas conscience d'un tel retour du conformisme et du respect scupuleux des codes correspondants. Cela dit, les rituels ont parfois du bon, par exemple quand ils président à l'organisation de l'apéro géant - cent cinquante invités dans le décor prestigieux d'une cave de Jurançon - ou du repas organisé dans le plus strict respect des règles de l'art.

- troisième observation, liée à la précédente, à savoir l'organisation de l'apéro et du dîner. L'abondance de boissons et de nourritures était telle qu'évidemment même les plus gros mangeurs ont rendu les armes. Concrétement, quantités de tapas, de tranches de jambon, de gambas grillées et autres sont restées sur les tables. Mais surtout combien d'assiettes sont reparties presque pleines : bar grillé, carré d'agneau et ses petits légumes, fromages, desserts multiples, chocolats, choux ? Plus tard, en buvant un café - excellent - au bar, j'ai demandé au serveur ce qu'il advenait de toute cette nourriture en excès. Il m'a dit que tout ça, ça partait à la poubelle. Je n'ai pas voulu insister, préférant croire qu'il plaisantait. Mais bien entendu, je ne le crois pas. Dois-je l'avouer : ce gaspillage me choque. Mais en même temps j'ai compris qu'il était essentiel à le réussite de la fête. Ce gaspillage, ce gâchis, c'est la preuve manifeste que l'on ne compte pas. Il ne s'agit pas de nourriture : il s'agit de signes.

Bref, j'arrête là mes observations. Celles, je l'ai dit, que j'estime publiables.

A un moment de la soirée, comme un clin d'oeil aux codes, le père de la mariée a ouvert le bal avec sa fille au rythme d'une valse viennoise. C'était rétro en diable et distancié. Après, encore deux valses puis des musiques plus modernes, pour les jeunes. Pas de valse musette bien sûr. Encore moins de l'accordéon. Même pas du bandonéon, qui pourtant est moins populaire que son grand cousin.

Le bandonéon, je l'ai retrouvé au Parvis. Je l'écoutais en rédigeant les lignes ci-dessus.

- "Tango Balkanico, Gerardo Jerez Le Cam Quartet". Produit par Jerez Le Cam ensemble pour Label Ouest. Enregistré en 2008 par JuanJo Mosalini.

Au premier abord, le titre "Tango Balkanico" m'a laissé dubitatif. Je me suis dit, ça peut n'être qu'une sorte de fusion commerciale. Mais quand j'ai vu le nom de JuanJo Mosalini, la confiance m'est revenue. Et je ne le regrette pas. Un beau disque, sans concessions. Un ensemble sinon surprenant du moins intéressant : Gerardo Jerez Le Cam, composition et piano, Mihai Trestian, cymbalum, Iacob Maciuca, violon, JuanJo Mosalini, bandonéon. Une très belle écriture.

En bonus, les liens ci-dessous vers deux vidéos :

1. la bande annonce du cd
http://www.youtube.com/watch?v=PDd7AT_e1VQ

2. "Brabadag", titre 6.
http://www.dailymotion.com/video/xcdbaj_brabadag-tango-balkanico-jerez-le-c_music

dimanche 8 août 2010

lundi 9 août - liens

1.- Sylvie Jamet me signale une vidéo de Guy Giuliano at the Samara Philarmonic "Viva Bayan Festival 2006". Il interprète une pièce intitulée "Corail", 2:14, composition de Richard Galliano, que l'on trouve par exemple en titre 1 de "Solo in Finland".

http://www.youtube.com/watch?v=BeAknp9Vg48


2.- En visionnant ce document, je me suis aperçu que l'on peut écouter plusieurs morceaux du concert donné par Galliano / Paduart / Katche / Bona à Marciac en 2006. Ci-dessous, par exemple, le lien vers "Illusions sensorielles", 10:06

http://www.youtube.com/watch?v=SNMwQ3obAIg&feature=related



3.- Et si l'on recherche "Galliano in Marciac" sur YouTube, ce n'est pas mal non plus... Au moins trente documents... En particulier, celui-ci avec Ecay et Viret :

http://www.youtube.com/watch?v=FNrmpZxt_yU

dimanche 8 août - où il est question de solos

Il y a dans la discographie de Richard Galliano quelque chose qui m'intigue. Il s'agit de deux disques, sortis en 2006 et 2007 sous le même nom : "Solo". Je me rappelle d'ailleurs, sans relire mon blog, avoir fait état de ma perplexité lorsque j'avais découvert ce qui m'apparait encore comme une anomalie ou en tout cas une étrangeté.

- "Solo", 1999 Richard Galliano / 2006 CC Production / 2006 Editions Milan Music
- "Solo", 2007, Dreyfus Jazz

Le premier avait été enregistré initialement en 1992, Editions Milan Music, sous le titre "Astor Piazzolla, Ballet Tango, Richard Galliano, Accordéons et bandonéons solos".
L'autre avait été enregistré en public à Orvieto au Museo Emilio Greco, le 31 décembre 1998, lors du festival Umbria Jazz Winter. Il était alors sorti sous le nom "Concertos inédits / La scène jusqu'à la transe /Solo", 1999, Francis Dreyfus.

On admettra qu'il n'est pas d'usage qu'un artiste "sorte" deux oeuvres différentes sous un même nom. En l'occurrence, il se trouve que l'envie m'est venue d'écouter ces deux albums, je le répète tout à fait différents, en retrouvant un ouvrage du psychiatre Ronald D. Laing :"Noeuds" [Editions Stock + Plus, 1970, 1977], dans lequel il expose sous la forme de scénarios poétiques et théoriques la quintessence de ses observations et de son expérience, et entre les pages duquel j'avais laissé des notes manuscrites inspirées par sa méthode.

Exemple de ces noeuds dessinés par Laing où il montre comment des gens créent eux-mêmes les situations inextricables dont ils n'arrivent pas à se dégager. Page 49 :

Jack -Tu me fais mal au ventre
Pour que tu cesses de me faire mal au ventre
Je me défends en tendant les muscles de mon ventre,
ce qui me cause ce mal au ventre que tu provoques.

Jill - J'ai mal à la tête à force de t'empêcher de me donner la migraine

Quant aux notes manuscrites ajoutées par moi-même en guise d'auto-analyse, notes qui ont déclenché mon envie d'écouter "Solo" et "Solo", tout me porte à croire que je ne les ai pas retrouvées par hasard. En tout cas, elles aussi j'aurais pu les intituler "Solo".

I - Quand je suis seul
Je ne suis pas bien parce que
- je le sens bien -
on trouve bizarre
que je me sente bien
quand je suis seul

II - Quand je ne suis pas seul
je ne suis pas bien parce que
- je le sais -
on trouve bizarre
que je ne me sente pas bien
quand je ne suis pas seul

Comme l'existence des deux disques m'intrigue et m'étonne, la présence de ces deux notes ravive de vieilles interrogations sur mon goût pour la solitude et sur, si j'ose dire, les problèmes y afférents. Pourquoi ai-je laissé "trainer" ce feuillet plié en quatre ? Pour le retrouver un jour ? Pour savoir si alors j'aurais dénoué, analysé et mis à distance ces apories ? La réponse n'est certainement pas simple. En tout cas, quand j'essaie de tirer sur leurs fils, je retrouve ces "noeuds" aussi serrés qu'au premier jour.

vendredi 6 août 2010

samedi 7 août - à propos de my foolish harp

Dans le livret de présentation de son album, Isabelle Olivier, après avoir explicité son projet : réaliser son rêve, son envie, son désir de duos avec des musiciens dont le son et la personnalité l'ont profondément marquée, écrit ce paragraphe qui m'a bien intéressé, car il éclairait d'une certaine façon mon écoute :

"Chaque plage de ce disque éclaire une facette parfois insoupçonnée des instruments et de l'alchimie ainsi provoquée. Au-delà des stéréotypes du jazz (le thème / chorus / chorus / le thème), la harpe raconte ici des histoires. Le sens commun l'a réduite assez commodément à une pluis d'arpèges et de glissandi romantiques, accompagnés de blagues du style : la moitié du temps, elle s'accorde, l'autre moitié elle joue faux".

De ce paragraphe, qui n'est pas dépourvu d'humour, je retiens deux idées :

- l'une, qui croise une idée qui m'est chère, à savoir que la rencontre des instruments dans les duos produit un résultat qui est plus que leur somme ou que leur juxtaposition. L'ensemble est plus que la somme des éléments ; plus et surtout autre. En ce sens, on peut dire que le dispositif des duos crée une relation dialectique entre les instruments et les instrumentistes. On éprouve très nettement cette qualité à l'écoute de chaque morceau. C'est ainsi que j'ai bien reconnu le style de David Venitucci et que j'ai de surcroît découvert deux ou trois autres facettes de son jeu.

- l'autre qui tient dans la blague relative à la harpe. Je pense qu'il faut la prendre très au sérieux et j'imagine qu'Isabelle Olivier a dû donner à ses collègues maintes preuves de son talent pour qu'ils acceptent d'entreprendre le voyage avec elle.

Bon ! Il est temps maintenant que j'écoute attentivement "Island #41", un projet qui me parait très moderne et assez expérimental, en tout cas bien de nature à m'ouvrir à des possibilités de la harpe dont je n'avais il y a peu encore aucune idée. En route pour un nouveau monde...

jeudi 5 août 2010

vendredi 6 août - isabelle olivier : my foolish harp

Le 11 juin, à l'occasion d'un échange de courriels au sujet de "Pandoukht" [David Yengibarjan, accordéon, Frank London, trompette], Patrick E..., qui m'a fait connaitre entre autres Soledad ou Florizoone, a attiré mon attention sur une harpiste, Isabelle Olivier. Comme je sais qu'il est de bon conseil, je suis allé immédiatement, toutes affaires cessantes, consulter le site de cette artiste dont j'ignorais jusqu'ici le nom. Un site fort agréable à consulter et surtout avec une discographie bien pourvue. Non pas des extraits de 30 secondes, mais des morceaux in extenso. De quoi se faire une idée juste de sa musique.

Dans la même heure, je lui ai donc envoyé un courriel pour lui commander son dernier album :
- "My foolish harp", 2009 Enja Records.

Réponse dans la minute. Il est possible de commander le disque, mais vu son succès il est en réédition. Pas de problème : j'attendrai.

J'ai attendu jusqu'à aujourd'hui, ce qui est un délai fort raisonnable. Et donc, ce midi, en ouvrant ma boite à lettres, j'ai découvert une enveloppe, que je n'attendais pas encore : au verso, l'expéditeur, Métamorphose. A l'intérieur, l'album commandé, "Myfoolishharp", mais aussi quelques mots manuscrits : "... en cadeau "Island #41" qui a été nominé aux Victoires du Jazz". Attention plus que sympathique.

Depuis, j'ai écouté je ne sais combien de fois "Myfoolishharp" et je sens que ça va continuer car je suis loin d'en avoir épuisé les plaisirs. Du point de vue conception, le disque composé de treize morceaux est fait essentiellement de duos avec David Venitucci, accordéon, You Sun Nah, voix, Louis Sclavis, clarinette basse et Peter Erskine, batterie. Le dernier, le 13, "#1" associe Isabelle Olivier, Youn Sun Nah et Louis Sclavis.
Dans un premier temps, ce disque m'a intéressé par son projet même et étonné par ce qu'Isabelle Olivier fait exprimer par son instrument. Comme si je découvrais la harpe, qu'à la vérité je connaissais mal. En tout cas, une révélation. Et puis, mon goût pour l'accordéon oblige, j'ai beaucoup aimé les duos avec David Venitucci : "Tokyo Bossa", 3:24 ; "Pêle-Mêle", 4:05 ; "Tango", 4:18.
J'ai écouté une fois les quinze morceaux de l'album-cadeau "Island #41". Il m'a semblé, en première écoute, plutôt expérimental. Et j'ai trouvé fascinants les sons que donnait la harpe. Je sais en toute certitude que je vais y revenir, mais pour l'instant je ne veux pas quitter "Myfoolishharp". Débat cornélien ! Je ne vais pas me plaindre de l'abondance de biens.
Quelques mots encore pour redire que le site d'Isabelle Olivier est fort bien fait et que si l'on suit le lien ci-dessous (et à partir de là, activer "Discographie"), on peut se faire une idée juste de sa musique... et, éventuellement, lui commander ses créations. Quant à elle, c'est une femme jeune, pleine de charme, souriante. Son éclat correspond bien à son jeu.

http://www.isabelleolivier.com/