dimanche 12 septembre 2010

dimanche 12 septembre - évocations

Nous avions décidé d'aller passer le week-end à Hossegor pour commencer à démonter l'abri de jardin et faire place nette pour un nouveau en bois de pin des Landes. L'occasion était trop belle : nous avons fait un détour par Dax où les gens de la ville, à peine trois semaines après la feria, se donnent entre eux, après le départ de la plupart des touristes et autres curistes, une sorte de re-fête. Toros y Salsa. Fête du toro dans les arènes ; fête de la danse et de la musique des Caraïbes sur les pelouses du parc Théodore Denis.

Nous avions une invitation pour le vernissage d'une exposition de photographies primées à un concours à l'initiative de la mairie. Nous avions envoyés quatre images, mais en dépit de leurs qualités - le jury dixit - elles n'avaient pas été retenues. Dix-sept photographies (1 m x 1 m) affichées sur la terrasse de la palmeraie du Splendid, au-dessus des berges de l'Adour. Des photos intéressantes. Trois, dont une façon Doisneau, qui nous plaisent vraiment. Parcourir cette exposition, c'est aussi pour nous une manière d'apprendre.

Après l'apéro offert par la mairie - un bel apéro, Tariquet, salé, sucré à volonté - une petite faim nous saisit l'estomac. D'un commun accord, nous décidons d'aller combler ce creux avec quelques tapas. Ce ne sont ni les casetas, ni les bodegas, ni les estanquets qui manquent. On choisit des éperlans frits, des brochettes de lomo, des calamars, le tout arrosé d'un Tariquet. Pour ne pas mélanger les vins. Après avoir hésité un peu, comme le soir tombe, que la route à faire est mal balisée et que je dois dépasser le niveau d'alccolémie tolérable, nous convenons qu'il vaut mieux rejoindre Hossegor sans attendre le concert de salsa.

Samedi matin : le quartier est calme. On croirait qu'il s'est vidé de tous ses habitants. Les seuls bruits, outre les chants des oiseaux et le passage de deux écureuils de branche en branche, sont ceux qui accompagnent notre petit déjeuner et celui des voisins : le bruit du couteau qui racle une fine pellicule de beurre et qui l'étale sur une biscotte ; le bruit du thé ou du café versé dans une tasse ; le bruit de la cuillère que l'on tourne pour faire fondre le sucre. Des bruits plutôt discrets, on en conviendra.

A midi, on va déjeuner sur la place des Landais. Etrange atmosphère : le centre ville commerçant est très animé et les boutiques fonctionnent bien ; les quartiers résidentiels semblent vides ; en fait, les habitants sont discrets, déjeunant en famille ou entre amis peu nombreux ; la plage et les restaurant de la place des Landais sont occupés comme au mois de juillet. On a le choix entre le Casablanca, le Rock Food, le Bar basque, le Royalty, la Plage, l'Océanic, le Casa, le Mar y Sol et Amigo. Notre choix se fixe sur le Mar y Sol, ses galettes de sarrazin et son pichet de blanc frappé. Après le déjeuner, pendant que Françoise va faire un tour à la  plage, je commence à dévisser les panneaux de notre cher mais vieil abri de jardin. Nous finirons la semaine prochaine avec l'aide des "petits".

En soirée, le désir nous vient d'aller "voir l'océan". Fascination des rouleaux et de la houle. Jusqu'à ce moment où une image, que la photographie ci-dessous essaie de restituer, me fait penser à la musique du Motion Trio. J'y vois trois bandes horizontales, parallèles mais distinctes et je m'imagine avoir sous les yeux une partition d'une oeuvre du trio. Plus je m'abandonne à l'hypnose de cette contemplation, plus l'analogie entre le mouvement de l'eau, une peinture abstraite et une partition du Motion Trio m'apparait avec évidence. Et me vient à l'esprit que, comme l'on parle de la pompe manouche, on pourrait parler de la pompe motion trio.





Sur le chemin du retour vers la villa, nous nous arrêtons sur le bord du lac. Un bateau improbable est là, à quelques mètres du bord. On dirait une sorte de chaloupe militaire, mais désaffectée. Vestige d'une guerre qui a anéanti toute vie autour du lac. C'est alors que me vient à l'esprit la musique de Philippe Ollivier évoquant la zone de Tchernobyl en suivant le fil de ce qu'il appelle son écriture automatique. Une sorte très particulière d'improvisation.


Et puis, le temps est si doux, si agréable, que nous nous asseyons sur le muret en béton qui sépare le parking et le bord du lac. On pourrait rester là une éternité. On écoute le clapotis des vaguelettes de la marée montante, qui viennent s'écraser mollement contre la base du muret. Le rythme de l'eau et le rythme du vent dans les tamaris se font écho. Tout est doux et suave comme un pastel, sauf mes sandales.


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