jeudi 2 septembre 2010

mercredi 1er septembre - c'est reparti

Pendant que "les petits" préparaient la rentrée à Toulouse, achetaient les fournitures scolaires et remettaient la maison en ordre de marche, Françoise et moi, à Hossegor, nous préparions le terrain pour la construction d'un nouvel abri de jardin. On croit, comme ça, qu'Hossegor signifie farniente, eh bien en l'occurrence, ce ne fut pas exactement le cas. Le vieil abri, que nous avions construit avec mon beau-père, fêtait cette année ses trente ans de bons et loyaux services. Local fidèle, nous ne t'oublierons pas. Nadja l'a vu construire ; Charlotte et Camille l'ont toujours connu là, caverne d'Ali-Baba, où s'entassaient vélos, barbecue, plancha, tentes, outils et autres saloperies diverses, comme des jouets de plage ou des parasols, sans compter un bateau gonflable tout rustiné. Profitant du beau temps, on a donc tout sorti, étalé, trié, nettoyé ou entassé en vue d'un voyage à la déchetterie. J'ai dégagé la végétation accumulée sur le toit et ça faisait un beau tas d'humus que j'ai répandu dans le jardin. En regardant tous ces objets, traces d'une histoire familiale et estivale, qui voisinaient avec le salon et les fauteuils de jardin, je ne pouvais m'empêcher de me faire cette réflexion :"Quel bordel !". Et cette autre in petto :"C'est la vie !". Et en y regardant de plus près, je trouvais le-dit bordel plutôt joyeux et coloré. De quoi me redonner du coeur à l'ouvrage. Mais sans plaisir excessif, car je ne pouvais oublier que "les petits" n'étaient pas près de nous et que les filles n'étaient pas là à fouiner pour garder une corde, un jouet, un seau ou une pelle, ou encore ces bocaux de confiture de sable que nous avions faits il y a quelques années.
Lundi, à 18h55 précises, nous nous sommes installés face au lac, sur le banc et la tablette d'un marchand d'huitres. L'éternité. La rencontre bleue du ciel et de l'eau. Au fond, une barrière de nuages au-dessus des Pyrénées. Au-delà, c'est l'Espagne.

A 19h00, on nous sert deux douzaines d'huitres, une demie de blanc sec, du pain et du beurre salé. La lumière est violente ; on sent des picotements sur le visage : la chaleur du soleil est encore vive et l'air est très sec. Contraste. Les huitres sont fraiches et le vin froid.
Françoise, qui lit ces derniers mots au dessus de mon épaule, me dit :"C'est un peu idyllique ton récit". Et en effet elle a raison. J'oublierais volontiers d'ajouter que depuis quelque temps je fais une sorte de réaction allergique aux huitres et qu'au moment d'aller me coucher, vers onze heures, j'ai commencé à sentir que "ça" ne passait pas et que "ça" ne passerait pas... Jusqu'à deux heures, j'ai été malade comme un chien. Passons.

Mardi, 23 heures 30. retour à Pau. Dans la boite à lettres, un colissimo que j'attendais :
- "Hot Club of Detroit / It's About That Time", 2010, Mack Avenue Records.
Un disque que j'avais commandé à la suite d'une chronique de F. Jallot dans le dernier "Accordéon & accordéonistes".
Un quintet composé de deux guitaristes, d'un saxophone, d'une contrebasse et d'un accordéon : Julien Labro, un français installé aux Etats-Unis. Je le connaissais par un disque de 2007, label Jazz Wagon et Ed Klancnik : "Jazz Wagon".
Le disque précédent se nourrissait de compositions de Duke Ellington, John Coltrane, Astor Piazzolla, Wayne Shorter, Thelonious Monk, Chick Corea, Joe Henderson, etc... Celui-ci, dont le titre est plus qu'explicite quant à ses sources, références et influences, a pour compositeurs Charlie Mingus, Lulu Reinhardt, Django Reinhardt, Miles Davis, Grappelli, et comme arrangeurs Evan Perri, Andrew Kratzat, Paul Perri, Carl Cafagna ou Julien Labro, tous membres du quintet. Sans oublier F. Chopin (arrangement J. Labro). Disons que si l'influence manouche est évidente et revendiquée comme telle, ce n'est pas la seule. J'ai été par exemple très sensible à une composition à la manière espagnole : "For Stephane". Il faut dire que le saxophone apporte son timbre à l'inspiration manouche et que cette alliance marche fort bien. J'ai retenu aussi "Nostalgia in Times Square", "Sacre bleu", "Sweet Chorus" ou "Heavy Artillerie / It's About That Time".
Un jazz à bien des égards très classique, voire rétro, et en même temps très actuel tant les influences sont revisitées par l'histoire du jazz. Je pense ici au rôle du saxophone. Quant à Julien Labro, il m'a fait penser à plusieurs reprises à Gus Viseur, à Jo Basile ou encore au meilleur Ludovic Beier. Evidemment aussi à Marocco ou à Art Van Damme.

Pour qui voudrait se faire une idée du style de Julien Labro et de celui du quintet "Hot Club of Detroit", trois liens "efficients", je veux dire très efficaces eu égard à l'effort à accomplir pour les activer.

http://www.myspace.com/julienlabro

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