mercredi 8 septembre 2010

vendredi 10 septembre - à propos de chango spasiuk

Dans le dernier post de son blog, "Aimez-vous Galliano ?", Françoise, sous le titre "Comment le chamamé nous fut conté à Trentels", raconte les impressions fortes que nous avaient laissées la rencontre avec Chango Spasiuk dans une conférence improvisée l'après-midi puis son concert avec son quartet le soir. Nous avons souvent parlé de ces moments rares et c'est un article lu dans le dernier Télérama qui a décidé Françoise à mettre ses notes en forme. Un bien joli texte où je retrouve mes propres impressions ravivées.

http://francoise-rebinguet.blogspot.com/

Mais, chemin faisant, ce texte me rappelle un épisode de la conférence que j'avais oublié, que j'avais préféré oublier. Maintenant, ce rappel nous fait rire. Sur le moment, nous étions plutôt en colère.

Je cite Françoise : "Un auditeur de sa petite conférence nous donne l’illustration caricaturale de la méconnaissance, pour ne pas dire du mépris dans lequel cette musique peut être tenue . Il lui demande, et lui redemande, et lui demande encore, s’ il écrit la musique, insiste sur le fait qu’on ne peut la transmettre ni l’apprendre si elle n’est pas écrite… semble ignorer la tradition orale, avec le doute plus ou moins voilé qu’il s’agisse bien de musique… je tremble qu’il ne dise que c’est donc une musique de sauvage, voire qu’il ne s’étonne quand Michel demande à Chango de signer son disque, qu’il sache écrire son nom et ne soit pas analphabète…
Cet homme est un joueur d’accordéon amateur, peut-être un stagiaire…et en le regardant , en l’entendant , j’ai presque honte d’aimer l’accordéon !!!!"

Ce que Françoise ne dit pas et que j'avais moi-même oublié, c'est qu'alors que choqués par le comportement insistant de cette personne troublée d'avoir affaire à un bon sauvage capable de jouer une telle musique nous étions prêts à rentrer dans le lard d'icelle, notre regard a été attiré par le fait suivant : notre homme, fier sans doute de son statut d'individu civilisé, portait des chaussettes rayées multicolores dans des nus-pieds, à la façon des franciscains. Les nus-pieds, d'accord : "Pynandi / Los Delcalzos".  Mais des chaussettes rayées, non. Ce n'était pas possible, une telle faute de goût. Le fou rire nous a saisis. On était passé près de l'incident.

"La beauté sera convulsive ou ne sera pas" disait André Breton ; les nus-pieds seront sans chaussettes (rayées) ou ne seront pas.

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