vendredi 3 décembre 2010

mercredi 1er décembre - daniel mille quintet, salle nougaro, à toulouse

Mardi 30 novembre, salle Nougaro, à Toulouse, concert du Daniel Mille Quintet. Après une première partie assurée par le Jérémy Ribul Trio - piano, contrebasse et batterie -, le concert a lieu de 21h25 à 23h10. Le quintet était composé de Daniel Mille, accordéon, Alfio Origlio, piano, Jérôme Regard, contrebasse, Julien Alour, trompette, André Ceccarelli, batterie.

Je n'ai pas reconnu tous les morceaux et certains, que j'ai reconnus, je ne les ai pas identifiés. Mais j'ai les disques de Daniel Mille pour combler cette lacune. Ce sera un plaisir de mener mon enquête. En attendant, j'ai retenu de mémoire "Les soirs de pleine lune" et "Oblivion" d'"Après la pluie", "Les minots" d'"Entre chien et loup", "L'attente", "Fin d'été", "Les beaux jours" du dernier opus, "L"Attente".


J'ai beaucoup aimé le triangle : accordéon, trompette, contrebasse et la complicité entre le pianiste et le batteur. J'ai beaucoup aimé le look des cinq musiciens, tenue noire, veste et gilet à fines rayures, façon velours côtelé, pour Daniel Mille ; chemises et pantalons noirs pour ses quatre collègues. Je lis dans cette présentation impeccable une extrême politesse pour le public et j'y suis très sensible. C'est une manière de manifester la rigueur du quintet et de son leader. Première impression que l'enchaînement des morceaux confirme.


J'ai essayé jusquu'ici de m'en tenir à une description objective du concert. J'en viens maintenant à des considérations plus subjectives pour dire à quel point j'ai pris plaisir à ce concert. D'abord, la présence de Daniel Mille comme leader et commme compositeur. Beaucoup de morceaux ont, si je puis dire, un air de famille quant à la mélodie et du coup, de titre en titre, un monde se construit et c'est un charme particulier, un style immédiatement reconnaissable, qui opère. Charme difficile à traduire en mots, mais qui traduit bien cet univers de "transitions" que j'attribue à Daniel Mille : Après la pluie, et avant quoi ?... Le soleil ou encore des nuages ? Entre chien et loup, ce moment où l'on n'est plus très certain de ses perceptions ; Sur les quais : on part ou l'on reste ? Et bien évidemment : L'attente...  le temps suspendu...

Donc, je note l'enchaînement des titres et au fur et à mesure la construction d'un monde qui manifeste l'inspiration authentique de Daniel Mille. Sans parler de l'instrumentiste : un accordéon profond, sans éclats ni  paillettes ; sa voix qui vient souligner ou développer ou approfondir le jeu du soufflet... Une voix, comme un cri retenu, très émouvante. Tout en demi-teinte.

Et puis, il y a la trompette, comme je l'aime, non pas tonitruante et agressive, mais introvertie, fragile. Plusieurs duos avec l'accordéon sont des moments qui resteront dans ma mémoire. Et puis j'aime bien la manière dont Julien Alour démonte et remonte sans cesse son instrument pour le régler. Suspense ! Va-t-il finir son bricolage à temps pour tenir sa partie ? Bon, je plaisante ! Présence aussi de Jérôme Regard : juste ce qu'il faut. Un piano percussif, mais pas trop avec de jolis moments d'improvisation. Et puis, André Ceccarelli, qui a son fan club à Toulouse, c'est sûr, entre sons soyeux et vibrations cristallines. Tout le contraire de certains batteurs-bucherons.

Bref ! Un très beau concert avec juste ce qu'il faut d'unité et de variété, de maîtrise et de virtuosité. Un concert juste !

Et puis, dans le registre subjectif, j'ajouterais volontiers ce moment avant le concert. Fidèles à notre habitude - et pourquoi pas parler de stratégie, tant il se passe de choses intéressantes avant un concert ? - nous sommes arrivés à 19h30, soit une heure avant la première partie. Deux personnes grignotaient leur sandwich ; nous avons commandé deux verres de blanc doux et nous avons regardé l'exposition de photographies de musiciens affichées sur les murs. On entendait de la musique : les derniers réglages. Et puis, la porte de la salle s'est ouverte, Daniel Mille a traversé le hall d'entrée, bref salut... Et puis, il est revenu et m'approchant de lui je lui ai demandé s'il accepterait de me signer un disque. "Oui, mais...". Sous-entendu :"Je n'en ai pas sous la main". Et Françoise sort de son sac les disques que nous avions apportés... dans l'espoir d'une signature. "Signez celui que vous voulez !". Cette demande l'amuse. Un peu surpris il prend le lot en main, regarde et dit :"Mais vous les avez tous !". Et puis, il choisir "Après la pluie" et trace le dessin que l'on voit ci-dessous.  Il s'amuse aussi de voir que l'on a conservé les billets de Caveirac et de Junas...



Quelques instants plus tard, en traversant à nouveau le hall, il s'arrête et, en riant, nous dit :"Je ne pensais pas que quelqu'un pouvait avoir tous mes disques". On pense qu'il est trop modeste, car son oeuvre a de quoi susciter l'admiration.

Tout ça, ce sont autant d'ancrages pour le souvenir de ce concert. Mais déjà Françoise est repartie en chasse pour repèrer si, par hasard, Daniel Mille n'aurait pas inscrit quelque concert dans notre sud-ouest... Tout en écoutant ces cds pour retrouver tel ou tel morceau encore non identifié.

ps : je n'ai pas fait de recherche sur YouTube, mais on peut écouter des morceaux de Daniel Mille sur Deezer et sur Myspace...

http://www.deezer.com/fr/music/home/general-0#music/result/all/mille%20daniel

http://fr.myspace.com/search/music?q=daniel+mille

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