lundi 31 janvier 2011

mardi 1er février - à propos de fresu, de garcia-fons, des troublamours et de la méditerranée

Françoise a écrit un texte intitulé "Méditerranées" dans son blog, en date du 30 janvier.

http://francoise-rebinguet.blogspot.com/2011/01/mediterranees.html

Il y est question de "Mare nostrum", de "Mistico Mediterraneo" et de Paolo Fresu, de Renaud Garcia-Fons et de "Méditerranées", des "Troublamours" et de leur inspiration tarentelle, mais aussi des Tunisiens et des Egyptiens, d'une certaine exigence irrépressible de liberté...

C'est juste et poétique.

mardi 1er février - big mac et gotan project

Le Big Mac est un hamburger, le plus célèbre de ces repas complets et néanmoins portatifs que commercialise la chaine de fast food Mc Donald's. Il a été créé en 1968, ce qui montre à quel point la révolution peut prendre des formes inattendues. Comme ce blog n'a pas vocation culinaire, je n'en donnerai pas ici la recette. Quant à ses qualités gustatives, il appartient à chacun d'en juger. Des dégoûts et des couleurs, on ne dispute pas.

En tout cas, nul ne pourrait nier que le Big Mac est le symbole même de la mondialisation et de l'unité de la race humaine. Nulle région, nul pays, nul régime politique qui échappe au régime culinaire de ce fleuron de la célèbre chaîne. On se rappelle qu'une revue d'économie américaine l'a utilisé comme référence pour évaluer le coût et même le niveau de vie entre les pays. Les procédures qui déterminent sa production sont si contraignantes que l'on est assuré, à tout moment et en tout lieu, de trouver la même nourriture, égale à elle-même. Le repas comme produit manufacturé. La cuisine du clonage.

Dimanche soir, il était autour de 22h30. Chemin zappant, je passe par "France Ô", une chaîne que j'aime bien, qui a une véritable identité culturelle et un esprit d'ouverture et de métissage que j'apprécie. Je reconnais immédiatement les images d'un concert de Gotan Project. A Marseille. A un moment donné, en effet, la chanteuse dit :"Bonjour Marseille ! ça va bien ?". Comme elle a dit hier :"Bonjour Lyon ou Paris ou Londres ou..." et comme elle dira demain :"Bonjour Berlin ou Madrid ou Rio ou Buenos Aires ou...". Comme avant-hier et comme après-demain et ainsi de suite. Je m'amuse à prendre quelques photographies sur l'écran du téléviseur. Je reconnais bien les moments que j'avais vécus à Pau, au Zénith. C'est exactement le même concert.





En écoutant ce concert enregistré à Marseille donc, je pense à ma surprise en découvrant le premier cd de Gotan Project et au plaisir que j'avais éprouvé à l'écoute de titres comme "Queremos Paz", "Epoca", "Santa Maria" et surtout "Una Musica brutal" ou "El Capitalismo foraneo".

J'avais moins aimé "Inspiracion / Espiracion", malgré quelques réussites. J'avais trouvé que les éditions limitées tirées de cet album sentait un peu trop l'exploitation commerciale. Le packaging tenait lieu d'inspiration. J'ai encore moins aimé "Tango 3.0". Du concert de Pau, j'ai retenu beaucoup d'effets visuels et sonores, beaucoup de bruits. J'ai eu l'impression d'une énorme machine fonctionnant suivant une procédure invariable pour produire chaque morceau comme un produit manufacturé. Le son transformé en produit industriel. Le son sans pulsation, sans la vie du tango. Et surtout sans rupture de rythmes. Sans surprises ni suspense. Une énorme boite à rythmes, au point qu'à certains moments je m'étais demandé quel était l'intérêt que les musiciens se présentent live sur scène. Parfois, étrange impression, j'ai cru les voir comme des images parmi les images projetées en fond de scène.

Après avoir regardé et écouté le concert de Marseille, une idée m'a traversé l'esprit : de même que le prix du Big Mac a pu servir de critère pour comparer les niveaux de vie entre les différents pays, de même le prix d'un billet de concert de Gotan Project ne pourrait-il jouer ce rôle de référence universelle ?

On l'a compris, je n'apprécie pas beaucoup le Big Mac ; j'ai bien apprécié le premier Gotan Project ; j'apprécie moins le Gotan nouveau. Mais je comprends bien que l'on puisse et aimer le Big Mac et s'enthousiasmer à l'écoute de Gotan Project, hier et aujourd'hui. Leur succès plaide assez en leur faveur.

dimanche 30 janvier 2011

mardi 1er février - à propos de gilles apap et the colors of invention

Je suis content. En dépit d'occupations nombreuses et variées, je me suis donné le temps d'écouter "Vivaldi's Four Seasons" et "Sans Orchestre". Si, comme moi, l'on porte un intérêt quasi exclusif à l'accordéon ou au bandonéon, ces deux disques sont de ceux qu'à la rigueur on pourrait ne pas écouter tant la présence de mon instrument favori y est discrète. Même si cette impression de discrétion tient en grande partie à mon acuité acoustique, je crois pouvoir dire qu'objectivement l'accordéon tient un rôle de second plan. Je pourrais d'ailleurs en dire de même pour la contrebasse et pour le cymbalum tant la présence du violon de Gilles Apap est constante et de premier plan.

Mais justement qui renoncerait à la découverte de ces deux disques en raison de son intérêt pour le seul accordéon ou bandonéon aurait bien tort. Ce serait en effet manquer une bonne occasion de découvrir une musique que je qualifierais volontiers de sui generis, tant elle ne ressemble au fond à aucune autre. C'est ainsi que moi-même j'ai fait quelques découvertes fort intéressantes :

- d'abord, les "Quatre Saisons de Vivaldi" sont entrelacées avec des morceaux venus d'ailleurs, de la tradition bulgare, de la tradition juive, de l'Irlande ou de l'Ecosse, ou d'autres origines encore et l'ensemble, loin d'être disparate, forme un tout, disons même un système fort cohérent. Plaisir de découvrir une interprétation originale de Vivaldi, plaisir de découvrir des airs nouveaux. Que désirer de plus ? Les photographies d'Apap et de ses collègues montrent à l'évidence que ni eux ni leur musique n'engendrent la mélancolie.

- ensuite, je dois dire que le disque "Sans Orchestre" m'a enchanté par l'interprétation de deux oeuvres de Maurice Ravel : "Le Tombeau de Couperin " [Prélude, Forlane, Menuet, Rigaudon] et, du même, "Tzigane". A quoi j'ajouterais volontiers "Kerreg Ben An Treiz" de Donatien Laurent.

Finalement donc, un vrai plaisir, car si je n'ai pu trouver à l'écoute de ces deux disques matière à approfondir ma connaisance de l'accordéon, j'y ai trouvé l'occasion d'élargir quelque peu mes connaissances musicales et en particulier de connaitre un violoniste hors pair : Gilles Apap.

samedi 29 janvier 2011

lundi 31 janvier - beneyto : les corps imaginaires

Il y a quelques jours, nous sommes allés, Françoise et moi, visiter au musée des Beaux-arts de Pau l'exposition d'un peintre, sculpteur et poète espagnol, Beneyto, qui vit à Barcelone. Le choix de dessins, d'huiles, d'illustrations de textes littéraires et de quelques sculptures nous a paru tout à fait judicieux et bien de nature à donner une idée pertinente de son travail et de ses oeuvre.

L'exposition avait pour titre : "Les corps imaginaires" et en effet il s'agit souvent de représentations d'êtres incertains quant à leur identité : homme ou femme ? être humain ou animal ? anges ou démons ? Bref, des figures ambiguës que l'on situe d'emblée dans une lignée d'inspiration surréaliste. Figures comme extraites d'un récit de rêve, entre innocence, érotisme et perversité.




Une grande partie de l'oeuvre de Beneyto est faite d'illustrations de textes littéraires et ce sont souvent des oeuvres surréalistes. A contempler ces illustrations, on a le sentiment qu'il s'agit bien de son monde et du coup celles-ci coulent de source avec une évidence certaine.

Mais, comme nous roulions vers la maison, nous nous faisions une fois de plus cette réflexion que si l'on trouve pléthore d'oeuvres surréalistes tant dans le champ de l'écriture, que dans ceux de la peinture ou du dessin, ou même de la sculpture, il semble qu'il n'y ait pas de musique surréaliste. Les surréalistes eux-mêmes semblent ne pas avoir considéré la musique comme un art compatible avec l'esprit surréaliste.En cherchant bien,  on trouve des commentateurs pour présenter Eric Satie comme un musicien surréaliste. Ils s'appuient pour cela sur un double argument : d'une part, sur les Gnossiennes, qui seraient en quelque sorte l'expression d'un passage de l'état de veille à l'êtat de rêve, ce qui ne suffit certes pas à définir une oeuvre comme surréaliste et qui, je dois le dire, me parait plus que tiré par les cheveux ; d'autre part, sur l'oeuvre improbable de musiciens belges dont la grande idée aurait été de monter à l'envers des rouleaux d'orgue de Barbarie, ce qui, on s'en doute, produit des effets inattendus et surprenants, mais nullement surréalistes.

Alors, comment expliquer ce vide, cette absence, ce trou noir ? Serait-ce qu'il y a incompatibilité entre l'esprit surréaliste et la musique, mais en quoi réside cette incompatibilité ? Serait-ce que le surréalisme est lié aux images visuelles, à un travail de déplacement, de condensation, de déformation et de transformation de celles-ci, travail qui serait impossible avec le matériaux sonores ? Là encore, la question doit être approfondie. Bref, pour l'instant j'en suis au constat : on ne trouve pas d'oeuvres musicales qui puissent être identifiées et classées sous la catégorie "surréaliste". Il reste à réfléchir aux hypothèses susceptibles d'expliquer ce phénomène ou à explorer le web à la recherche d'une explication déjà élaborée et théorisée.

En attendant, je me demande en parcourant nos quelques disques d'accordéon et de bandonéon s'il en ait ne serait-ce qu'un qui pourrait être rangé sous la bannière surréaliste et pour l'instant je n'en vois aucun. Et donc je lance un appel à qui aurait à me proposer un disque d'accordéon ou de bandonéon surréaliste ; voire, à qui saurait me montrer le lien entre ce disque et le surréalisme.

dimanche 30 janvier - gilles apap & the colors of invention

Jeudi soir, en rentrant de l'inauguration de "la cabane", je découvre un courriel envoyé par le Parvis-Leclerc :

Message automatique.
Votre commande est à votre disposition
- Vivaldi's Four Seasons
- Sans Orchestre

Il y a quelques jours en effet, j'avais profité d'une opération - 20% de Paris Jazz Corner pour commander un disque de Gilles Apap : "No piano on that one". 2001 Apapaziz Productions. J'avais découvert à cette occasion l'existence des "Colors of Invention", Myriam Lafar, accordéon, Ludovit Kovac, cymbalum, Philippe Noharet, contrebasse. Comme l'écoute de ce disque avait été un vrai plaisir, j'avais - forcément ! - eu envie d'en savoir plus sur cette "équipe" et surtout, les ayant situés sur le web, d'écouter d'autres interprétations de leur part. C'est ainsi que j'avais été amené à commander ces deux disques :

- " Vivaldi Four Seasons", 2002 Apapaziz Productions
- " Sans orchestre", 2008 Apapaziz Productions.

Depuis que je suis allé les chercher au Parvis, je n'ai pas eu le loisir de les écouter in extenso, mais d'ores et déjà j'ai trois impressions immédiates : Gilles Apap est un violoniste virtuose extraordinaire, mais alors que la virtuosité me rebute plutôt, chez lui, je la trouve fascinante ; je la trouve fascinante, parce que de type est manifestement fou, au meilleur sens du terme : il est hors norme, il transfigure à sa guise tout ce qu'il interprète ; du coup, les autres instruments restent au second plan, alors que j'aurais aimé les entendre parfois jouer les premiers rôles, surtout Myriam Lafar.

En attendant une écoute approfondie et des impressions mieux fondées, quelques repères :

- on peut, en activant ce lien, qui va directement aux cds de Gilles Apap sur son site, écouter plusieurs extraits des morceaux des deux disques : https://www.gillesapap.com/cd_dvd.html

- l'album consacré aux "Quatre saisons" de Vivaldi est en fait un entrelacs des saisons et de morceaux venus d'ailleurs. Par exemple, on lit "2, 3, 4 : Concerto n°1 in E La primavera Rv 269 - allegro, The Song of the Birds ; largo, Sleeping Goatherd ; allegro, Rustic Dance" et "5 : Izpupsi-knuci, trad. bulgarian Tune, learned this in Hawaii from Phil Salazar" ; ou encore, avant les concertos n° 3 in F L'autunno Rv 293 et 4 in F Minor L'inverno Rv 297, on peut lire "14, Dowd's Favorite, Otter's Holt, and Mother's Delight, trad. Irish Reels ; These Irish Tunes were learned at fiddle sessions and from tapes". Tout le reste à l'avenant.

- au dos de l'album "Sans orchestre",  cet avertissement : " It was not easy to compress the 80 musicians of the orchestra into only 4 musicians. But for me, this Cd is the distilled essence of music-making. Gilles".
  

dimanche 30 janvier - les troublamours à berlioz : trois photonotes d'emmanuel ferrari l'accordéoniste

Pour le plaisir de l'image, je garde ces trois photographies d'Emmanuel Ferrari et de son fisarmonica. Elles sont en effet caractéristiques de sa posture et elles montrent la manière dont il tient son instrument, manière qu'il est le seul, à ma connaissance, à pratiquer. C'est chaque fois pour moi un sujet d'étonnement nouveau.

17h35.


17h36.

17h37. En plus, il chante !

dimanche 30 janvier - les troublamours à berlioz

Jeudi, 16h40. MJC Berlioz à Pau. C'est l'nauguration de "la cabane". Cette cabane est un beau projet et une belle réalisation. C'est en effet un projet qui a associé la mairie, les membres de la MJC, des entreprises, des artisans, notamment des compagnons, et des stagiaires qui y ont acquis une formation qualifiante, et pour certains un emploi. C'est une belle réalisation au plan social et au plan esthétique. Cette cabane se dresse là à la croisée d'une tradition - les palombières - et de l'imaginaire - ... sur un arbre perché -. Elle a aussi une fonction : elle sera mise à disposition d'artistes en résidence, accueillis par la MJC.


16h55. Les discours se succèdent. C'est un peu long. Il fait froid. Sous cet angle, je trouve que la cabane est impressionnante, comme un navire, plein sud, face aux Pyrénées. Imaginez la vue depuis la terrasse sur la chaîne des sommets enneigés ! On imagine déjà la ronde des saisons. Beauté de ce platane !


17h30. Les discours arrivent à leurs termes. "Les Troublamours" répètent leurs gammes et s'accordent. Jamais le terme d'échauffement n'a été mieux approprié. De gauche à droite, Eric Chafer, bassotuba, euphonium, Christophe Paris, saxophones, Bruno Bernès, voix, tamburella, Simon Ferrari, voix, saxophones, Emmanuel Ferrari, voix, fisarmonica.


17h40. Ils se sont installés devant la grange de la MJC autour d'un braséro. On retrouve avec plaisir "Tarantella del Mare" ou "La Valcyclette"... Je les imagine comme des migrants venus d'une Italie solaire regroupés autour d'un feu de camp. J'aime leur musique. Tous leurs morceaux ont un parfum de tarentelle. Tarentule, tarentelle : musique de possession et d'exorcisme. Transes. Malgré le froid du soir qui tombe, leur musique pétille comme buches en braséro.


18h10. Ils sont entrés dans la salle où est servi l'apéro. Au passage, ils ont bu un coup - sangria, vin blanc doux -, ils ont grignoté quelques morceaux de chorizo, de saucisson, de pizzas et autres pissaladières,  et c'est reparti. Un son acoustique, forcément. Dehors, l'arbre a presque disparu tant la nuit est noire, mais l'on sent sa présence formidable en quittant la MJC.

jeudi 27 janvier 2011

samedi 29 janvier - une chanson de damia : en maison

Jeudi, comme deux fois par semaine, j'étais en route vers Nay où j'allais rendre visite à mes parents en maison de retraite. Il était entre treize heures et treize heures trente. J'écoutais France Inter d'une oreille distraite, l'autre étant inattentive quand tout à coup une voix me sortit de ma rêverie plutôt morose et mélancolique tant la vie de mes hyper-vieux parents me remplit de tristesse. Mais, bon ! C'est la vie. C'était Damia qui chantait une chanson, une vraie chanson réaliste avec les avatars de la vie et du sentiment. Il y est question de maison close, de fille perdue et d'accordéon... Forcément d'accordéons !

Vous pouvez écouter Damia chanter "En maison" sur Deezer en activant le lien ci-dessous :

http://www.deezer.com/fr/music/damia#music/result/all/damia%20en%20maison

Et puis, comme cette chanson, c'est aussi un texte, lisez-le en même temps, le plaisir de l'écoute en sera multiplié... 

[C'est moi qui ai mis les caractères gras]

A dix-huit ans déjà belle fille
Du côté de la rue de la Bastille
Je suis entrée sous un faux nom
En maison , en maison

Et malgré que le travail fut rude
J'ai vite pris mes petites habitudes
J'adorais les accordéons
Leurs chansons, leurs chansons

Sans voir beaucoup le paysage
Bientôt j'suis partie
en voyages
J'ai fait Bordeaux, Marseille, Toulon
En maison, en maison

Où qu'on aille, c'est partout du même
Les hommes veulent qu'on leur dise "Je t'aime"
Qu'y soient fauchés ou pleins de pognon
Bruns ou blonds, bruns ou blonds

Y en a certains qu'ont de drôles d'idées
L'un d'entre eux, un soir de bordée
Que fais-tu là ? Voyons
Viens, partons! Viens, partons !

Oublie un peu ces lieux infâmes
Tu seras choyée, tu seras ma femme
Je t'offre mon amour profond
Ma maison, sa maison

Comme il avait une voix tendre
Je l'ai suivi sans comprendre
Et bientôt j'ai eu pour de bon
Un salon, un salon

J'ai eu des bijoux, des toilettes
Des tas de gens me faisaient des courbettes
Quand je passais, dressant le front
Ah ! Ah ! Ah ! Quel aplomb ! quel aplomb !

Et puis une étange amertume
En mon cœur a jeté la brume
Je regrettai les accordéons
Leurs chansons, leurs chansons

Je regrettai les heures disparues
Tant et si bien que j'suis revenue
Un soir de la belle saison
En maison, en maison

samedi 29 janvier - de la ploutocratie

En parcourant le web comme on bat la campagne, je suis tombé sur cette citation d'Ernest Renan (1823-1892).

« J’appelle ploutocratie un état de société où la richesse est le nerf principal des choses, où l’on ne peut rien faire sans être riche, où l’objet principal de l’ambition est de devenir riche, où la capacité et la moralité s’évaluent généralement (et avec plus ou moins de justesse) par la fortune. »

Le mot "ploutocratie", dont le Petit Robert date l'origine de 1843, est construit sur les racines grecques "ploutos" = richesse et "kratos" = pouvoir.

Découvrant ce paragraphe d'Ernest Renan, je me disais que cette notion, qui a disparu du vocabulaire politique, sans doute parce qu'elle n'est pas assez scientifique, que cette notion donc pourrait ne pas manquer de valeur opératoire pour rendre compte du ressort fondamental de la société française aujourd'hui, ou du moins pour donner un nom à la philosophie politique de nos gouvernants en cette période de campagne présidentielle permanente.

Bon ! C'est pas tout ça : il y a la politique, mais il y a aussi l'accordéon. Il ne s'agit pas de confondre l'essentiel et l'écume communicationnelle.... Je sais bien que communicationnelle est un peu court mais je n'ai pas trouvé, à cette heure, ni plus pédant, ni plus tarabiscoté. Je cherche...

mercredi 26 janvier 2011

vendredi 28 janvier - à propos de mistico mediterraneo

J'ai déjà dit quelques mots au sujet de "Mistico Mediterraneo" dans un post daté du mercredi 26. Un disque qui s'inscrit bien dans la tradition du label ECM : un bel objet culturel, une musique dénuée de toutes fioritures et autres afféteries ou facilités. J'avais noté la parenté de P. Fresu avec Miles Davis et de D. di Bonaventura avec D. Saluzzi, c'est tout dire. Quant aux voix d'A Filetta, c'est un choeur de sept chanteurs corses. Rigueur assurée. J'avais, je crois, parlé de jansénisme.

Après plusieurs écoutes, je voudrais ajouter quelques éléments à mes premières impressions :

- d'abord, la place de la trompette et du bandonéon, qui est loin de se réduire à un simple accompagnement. Le son de P. Fresu a quelque chose de fragile qui m'émeut beaucoup. Sa trompette est à la fois claire et vibrante comme un fil sur le point de se rompre. Il est comme le contrepoint fragile des voix. Quant au bandonéon, il est proche de Saluzzi en ce qu'il est économe de notes et que sa voix est comme voilée. Si j'osais la comparaison, je dirais qu'il me fait penser à la voix d'Aznavour, qui se développe sur un double registre : amplitude et vibrations mates.

- les textes sont en langue française, latine et corse, avec quelque chose de rugueux dans ces deux dernières. J'imagine le disque enregistré sur un promontoire surplombant la mer, en lisière d'une dense forêt de pins, entre la tombée de la nuit et la nuit noire qui ne permet plus de distinguer entre l'eau et le ciel. Et qui ne permet plus de voir les artistes devenus pures sources sonores. Tel est mon imaginaire.      

- les chants sont sacrés et profanes. Sacrés comme "Dies Irae", "Gloria", "La folie du cardinal", "U Sipolcru", "Sanctus". Auxquels on peut ajouter "Le lac" inspiré d'un mantra tibétain. Profanes comme "Liberata" ou "Scherzi veranili", encore qu'ils comportent aussi une certaine dimension sacrée : l'exigence de liberté d'une part, la vie de la nature d'autre part.

- je note enfin, parmi les compositeurs, J.-C. Acquaviva, leader du groupe et compositeur principal, ou D. di Bonaventura qui apporte une couleur particulière, je pense par exemple au "Sanctus", et d'autres encore, le nom de J.-M. Giannelli, un compositeur de chant polyphonique contemporain, dont j'ai beaucoup apprécié le "Dies Irae", "Da té à mé" et "Scherzi veranili". Une belle découverte.

vendredi 28 janvier - spécial copinage : la papillonne

Dans un post en date du mardi 25 janvier 2011, intitulé "Le mono-poly des choix de la vie", Françoise se livre à une sorte de méditation sur son goût naturel du changement et de la variété dans les activités ; sur les mérites comparés de cette tendance par rapport à une attitude monomaniaque...

Je la cite : "[...] en écoutant l’autre jour par hasard une interview sur France Inter d’un accordéoniste très célèbre et talentueux , je ne vous dirais pas lequel, voilà qu’il raconte que son père confisquait la roue avant de son vélo pour l’obliger à travailler son accordéon au lieu d’aller rouler à vélo et courir les bals et les filles… Le journaliste lui demande « Vous le regrettez ? » ;  il répond  « Oui, un peu ! ». Étonnement.. « Vraiment ?" ; - "Oui, oui…vraiment »".

http://francoise-rebinguet.blogspot.com/

Et, tout en suivant le cours de ses pensées, me vient à l'esprit la figure du socialiste utopique Charles Fourier. Il était fou, c'est sûr, mais peut-être aussi visionnaire. Il notait par exemple que dans la société occidentale de la fin du XIX ème, société qui se considérait elle-même comme le summum de la civilisation - pensez à "nos anncêtres les gaulois" enseignés par les hussards de la République au fin fond de l'Afrique -, dans cette société donc il observait que le travail était perçu et vécu comme pénible, contraignant, rebutant. Pourquoi, alors même que l'homme ne répugne pas à l'activité ? Eh bien, pensait-il, parce que le travail est mal organisé. Alors que l'homme aime changer d'activité, on l'oblige à s'appliquer à un travail monotone, répétitif, souvent identique.

Cet ennui, selon son hypothèse, a pour origine une organisation du travail que l'on pourrait qualifier de technocratique, qui ne tient pas compte de la tendance naturelle au changement. Fourier, quant à lui, parle non de tendances, mais de passions. Et celle-ci, il la nomme du nom de "papillonne". Et, en bon socialiste utopique il dresse le plan qu'un Etat sociétaire devrait mettre en oeuvre pour satisfaire cette passion et rendre les gens heureux. Jamais de temps de travail continu supérieur à une heure et demie ou au plus deux heures, et des moments de pauses nombreux, des réunions de personnes des deux sexes, des repas pris en commun, etc...

Bref, pour en savoir plus, il suffit d'aller papillonner sur le web. Google est bien informé...   Cela dit, il faut faire attention, car on risque de se prendre au jeu et de se perdre dans les théories de Charles Fourier et, ce faisant, de déroger au principe de la "papillonne".

mardi 25 janvier 2011

jeudi 27 janvier - richard galliano & nino rota

A l'occasion de son concert avec l'orchestre de chambre de Toulouse, à la halle aux grains, le 18 janvier, Richard Galliano a donné une interview au journal régional, "La dépêche", interview publiée ce même jour sur le site http://ladepeche.fr/. Il y est question de son rapport à la musique classique et à Claude Nougaro, du succès de son "Bach" et du souvenir ému qu'il a gardé de l'énergie de Nougaro et de concerts qu'ils ont donnés ensemble, notamment à la halle aux grains. Et puis vient une dernière question et sa réponse :

- Quel sera votre prochain disque ?


- Un hommage à Nino Rota pour le centenaire de sa naissance. Le disque sortira bientôt chez Deutsche Grammophon. C'est une musique très joyeuse avec un fond de drame. Je l'interprète en quintette.

Intéressant, non ?

lundi 24 janvier 2011

mercredi 26 janvier - mistico mediterraneo

Lundi, fin d'après-midi. On vient de "faire les soldes", Françoise et moi. Plus pour respecter un rituel que pour chercher la bonne affaire. D'ailleurs, les étalages sont fatigués, les vêtements se tortillent dans tous les sens. On ne peut pas dire que ça donne envie. Françoise finit à force d'obstination par trouver une tunique noire, qui nous plait immédiatement. Forcément, au-dessus on peut lire :"nouvelle collection". Décidément, il n'y a pas de miracles. Ensuite, on va boire un chocolat "fait maison" avec chantilly - maison aussi -, tuile et meringue - toujours maison -. Vachement bon ! Et puis, sur le chemin du retour, on ne résiste pas au désir d'aller voir au Parvis - on passe devant en rentrant à la maison - si, par hasard... Eh bien, s'il n'y a pas de miracles, il y a bien du hasard.

Un cd attire immédiatement notre attention :

- "Mistico Mediterraneo / Paolo Fresu (trompette, flugelhorn), A Filetta Corsican voices, Daniele di Bonaventura (bandonéon)". 2011 ECM Records.

On peut voir et écouter trois documents vidéos sur YouTube : 

http://www.youtube.com/watch?v=1cVfek5GMFc

http://www.youtube.com/watch?v=TSfr9JTv-rk

http://www.youtube.com/watch?v=2DhYZz_EoIo

La première écoute suffit à nous convaincre : c'est un beau disque. Fresu me fait penser de plus en plus à Miles Davis au fil de ses cds ; Di Bonaventura évoque pour moi d'emblée le son de Dino Saluzzi. Je note que celui-ci est sous label ECM. Et qu'il s'agisse de Fresu ou de Di Bonaventura, comme en ce qui concerne Miles Davis ou Saluzzi, quelle économie de moyens ! Les voix - ils sont sept -, forcément, nous touchent. Plusieurs titres sont à connotation religieuse : "Dies Irae", "Gloria", "Sanctus", par exemple. On est dans le registre du recueillement. Mais nous touchent aussi plusieurs introductions trompette et bandonéons d'une simplicité et d'une profondeur jansénistes. On est fidèle au label : du noir et du blanc, entre les deux toutes les gradations et nuances de gris, mais pas de couleurs. Ce serait trop réaliste sans doute, trop concret, trop dépourvu d'intériorité.

J'imagine cette musique dans l'un de ces lieux mystiques par définition : un cloître.

Quant à la dimension mystique du disque nettement affichée dans le titre "Mistico Mediterraneo", j'imagine qu'elle est le lien qui unit ces trois pôles de la Méditerranée : la Sardaigne de P. Fresu, la Corse d'A Filetta et l'Italie de D. di Bonaventura. C'est un disque ECM. il ne faut donc pas attendre d'éclats ni de brillances. Tout au contraire, une invitation et -pourquoi pas ? - une initiation à la méditation. La mer sera philosophique ou ne sera pas !

Je note d'ailleurs, et ce n'est certes pas le fait du hasard, que P. Fresu a fait en 2007, sous label ACT, avec R. Galliano et J. Lundgren,  un album intitulé  "Mare nostrum". Comme le disait le poète :"Homme libre, toujours tu chériras la mer".

mercredi 26 janvier - spécial copinage : l'atelier d'accordéons de lou morel

J'avais déjà eu l'occasion, il y a quelques mois, de signaler l'existence de "l'atelier d'accordéons de Lou Morel à Bordeaux" et du projet de son créateur, Stéphane Morel, que l'on pourrait qualifier ainsi : présenter l'accordéon dans tous ses états, avec en illustration des documents vidéos extraits du web.  Je rappelle ici l'adresse de son site :

http://morel-accordeons.com/l_accordeon_en_videos_314.htm

Lundi matin, j'ai eu le plaisir de trouver dans mon courriel deux vidéos à visée didactique, en complément des éléments déjà existants.

- un document sur les voix et les registres :

http://www.myspace.com/accordeonsloumorel/videos/les-voix-et-les-registres/107360523

- un autre document du même type sur le vibrato :


http://www.myspace.com/accordeonsloumorel/videos

Je me fais un plaisir de me faire ici l'écho du site de Stéphane et plus particulièrement de ces deux nouveaux documents : ils sont simples, au meilleur sens du terme, progressifs, en un mot : pédagogiques.

mardi 25 janvier - à propos de récréations nougaro

J'ai essayé dans un post précédent de rendre compte du concert, "Récréations Nougaro", donné par Hervé Suhubiette et Pulcinella à la halle aux grains de Bagnères de Bigorre vendredi dernier. A titre informatif, j'y ajoute les trois documents ci-dessous :

- un article du 17 mars 2009 extrait d'un blog intitulé "Béarn Pays basque par les gaves", signé Jean Sarsiat.
Blog où l'on reconnait la citadelle de Navarrenx, haut lieu de la pêche au saumon. On y trouve de belles photographies qui rendent bien compte du style du concert :

http://pays-des-gaves.over-blog.com/article-29119541.html

- un très bon article de la "Dépêche", journal de la région de Toulouse :

http://www.ladepeche.fr/article/2009/09/11/670292-Toulouse-Ce-soir-Herve-Suhubiette-et-Pulcinella-reinventent-Nougaro.html

- et un document vidéo sur YouTube où l'on entend "Trapéziste".

http://www.youtube.com/watch?v=WUZZWYYidyQ

Un dernier mot au sujet du titre du concert, "Récréations Nougaro". En fait, il me semble que l'entreprise est un peu plus complexe que ne l'indique ce titre. S'il s'agit bien de "récréations", c'est-à-dire d'un projet de l'ordre de la respiration, de la détente, du divertissement pour les cinq musiciens, une parenthèse au milieu d'autres projets, il me semble qu'on a aussi affaire à une "re-création" au sens où, je l'ai déjà noté, il ne s'agit à aucun moment d'imiter Nougaro, sa voix, ses postures, mais bien de donner vie nouvelle à ses chansons par une interprétation et des arrangements originaux.  

mardi 25 janvier - le mystère "anne-marie" est levé

Cher Watson,

Vous vous souvenez, j'en suis sûr, de ce que j'appellerais volontiers "le mystère anne-marie". Je vous en rappelle brièvement les faits :

-  le 13 janvier ["Mais qui est Anne-Marie ?"], je faisais part de ma perplexité quant au phénomène étrange suivant : alors même que la lecture régulière de la revue "Accordéon & accordéonistes" m'avait rendu familiers les visages de plusieurs acteurs du Cnima, nulle part je n'avais vu celui d'Anne-Marie, qui pourtant est à la croisée de toutes les demandes d'inscriptions, renseignements ou autres informations. Je disais mes regrets et je lançais mon appel insomniaque comme une bouteille à la mer...

- le 19 janvier ["Le mystère Anne-Marie sur le point d'être levé ?"], un commentaire signé "Cnima" me proposait  fort gentiment de résoudre mon problème et de me rendre le sommeil en m'envoyant une photographie d'Anne-Marie. Evidemment, j'ai sauté sur une si aimable proposition.

Et ce matin, en ouvrant ma messagerie, que vois-je ?

- La photographie d'Anne-Marie !
- Je reconnais bien là, cher Watson, votre perspicacité. Et donc, ci-dessous, la photographie d'Anne-Marie avec le commentaire qui l'accompagne.

"En PJ, avec plaisir, le charmant minois d'Anne-Marie. Comme indiqué sur les annonces et articles ci-dessus mentionnés, Anne-Marie s'occupe des dossiers d'aides et financements en tous genres, mais elle assure également le secrétariat dans son ensemble, les inscriptions et l'accueil des stagiaires, elle gère les hébergements, la participation des étudiants aux concours, et mille choses encore". 

Je vous salue Anne-Marie !

dimanche 23 janvier 2011

lundi 24 janvier - florian demonsant : cinq photonotes

20h53. Le concert a commencé depuis quelques minutes. Florian est tout à fait à droite.

20h56.


20h57.

22h03. J'ai gardé ces deux photographies ci-dessous non pour leur qualité descriptive, mais pour leur qualité plastique, en particulier le contraste de couleurs, l'opposition entre les diagonales lumineuses et la verticalité de l'accordéoniste, et enfin le cadrage décentré. Ce sont deux portraits, pris dans la même minute, qui me plaisent assez.


22h04.

lundi 24 janvier - nougaro pulcinella suhubiette

- Bonjour ! Où étiez-vous passés ? J'ai téléphoné vendredi soir de 19 à 22 heures, rien, personne. Comme je sais que tu ne consultes pas ta messagerie, je n'ai pas pris la peine de laisser un message inutile. Idem avec vos mobiles. Vous étiez entrés en clandestinité ou quoi ?
- Vendredi soir, on était allé manger nos sandwiches à Bagnères...
- Bagnères de Bigorre ?
- Eh oui !
- Tu te fous de moi... Manger vos sandwiches à une heure de route de Pau...
- En fait, on est allé manger nos sandwiches sur le parking de la halle aux grains
- J'ai compris : il y avait un concert
- Tout juste et c'est pourquoi on avait mis nos mobiles en mode silencieux.
- Prétexte pour justifier que vous vouliez couper les communications
- Tu nous connais bien
- Et ce concert, c'était quoi ?
- Hervé Suhubiette et Pulcinella, "Récréations Nougaro"
- Je croyais que tu n'appréciais que l'instrumental, pas les chansons
- Oui, de manière générale, mais je fais des exceptions, par exemple pour "Barbara" avec Bruno Maurice à l'accordéon ou pour cette relecture-recréation de Nougaro. Je peux te dire que c'est un spectacle très réussi. J'y reviendrai, mais d'abord, juste un mot, on a fait la route accompagnés par le premier disque d'André Minvielle : "Canto", disque de 1998. un beau travail sur le langage avec Perrone au diatonique, Lubat au piano ou à la batterie et Minvielle - je cite -, "chant, porte-voix, batterie maigre, trompette de l'est, percussions, sampleurs". Le livret est une sorte de manifeste du jazz gascon. Il préfigure les disques ultérieurs comme "La vie d'ici bas" ou "Follow / Jon Hendricks... If you can !!!".

http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Minvielle

http://www.musicme.com/#/Andre-Minvielle/albums/Canto-0794881435029.html?play=0794881435029-01_01


Dans la nuit noire avec -2°, d'abord sur l'autoroute, puis ensuite en traversant la file ininterrompue de villages entre Tarbes et Bagnères, ce disque était une bonne préparation au concert. Nougaro était de Toulouse, Minvielle est né à Pau et habite dans la région, leur ancrage linguistique est clairement dans le sud-ouest, mais chacun à sa façon, fidèle à ses origines, exprime, si j'ose dire, quelque chose d'universel.

Mais je reviens à notre concert.

http://www.myspace.com/recreationsnougaro

Bien entendu, on est arrivé très en avance. Vers 19h45 pour 20h30. On a mangé nos sandwiches, surveillé l'arrivée des premières personnes du public et donc, à 20 heures, on a pris place en attendant, au chaud, l'ouverture des portes. C'est comme ça qu'on a vu arriver les Pulcinella, dont Florian Demonsant. On a échangé quelques mots ; il nous a parlé de ses projets ; ça donne envie...  C'est sûr, on va surveiller son myspace et les courriels qu'il doit nous envoyer. Du coup, on a parlé de zizanie...
- De quoi ? De zizanie ? Qu'est-ce que ça vient faire ici ? C'est quoi la zizanie ?
- Une mauvaise herbe, ce qu'on appelle aussi l'ivraie. Tu connais "séparer le bon grain de l'ivraie" ?
- Oui, et alors ?
- Alors, qui dit zizanie, dit "semer la zizanie", autrement dit "mettre le bazar, introduire le désordre dans un ordre trop bien installé, bousculer les conventions". En d'autres termes ou dans un autre registre :"Foutre la merde" : ça ne rappelle pas un peu le free jazz ?
- Je vois
- Bref, "La zizanie" ou "Les semeurs de zizanie", pourquoi pas le nom d'un trio de jazz , d'un quartet, d'un quintet ou plus si affinités ?
- Faut voir !
- Et écouter surtout !
- Bon, et ce concert ?
- Très bien ! Tout très bien. D'abord, Suhubiette ne cherche à aucun moment à imiter Nougaro : il a su éviter l'écueil. Idem pour Pulcinella avec les arrangements. Je trouve même le quartet de plus en plus équilibré. L'inspiration vient de Nougaro et de son univers, mais il s'agit bien d'une re-création, d'une création originale à partir des chansons de Nougaro. L'alternance entre morceaux connus et moins connus, voire non connus, est très réussie. Du coup, le rythme est parfait. Je n'ai évidemment pas retenu les noms de tous les morceaux, mais je me rappelle "Je suis sous", "Amstrong", "Deux boules de cuir" (ce n'est pas le titre, mais il est question d'un boxeur k.o.), "Jalousie" (Othello quoi !), "Trapéziste" et, au milieu du concert et du public, tous les cinq a capella, qui chantent "Rimes". Sans oublier "Cécile" en duo saxophone - contrebasse. Une interprétation très intimiste.  Et puis, a contrario, il y a aussi un twist endiablé...
- Le twist est toujours endiablé
- Oui, un twist qu'ils reprennent en rappel.

Après le concert, quelques mots avec les musiciens, puis retour à la maison. Avant d'aller nous coucher, on a fait quelques tranches de pain grillé sur lesquels on a laissé fondre lentement des rillettes d'oie. Avec un canon de Médoc, ça finit bien la soirée.

- Tu as fait des photographies ?
- Bien sûr ! J'en ai retenu cinq de l'ensemble et cinq, cinq photonotes de Florian, que je publierai tout de suite.

Il est 20h55. On voit bien la disposition des cinq artistes. On peut remarquer, devant le plancher qui tient lieu de scène, une sorte de glacis, qui introduit une très grande distance avec le public. Ce pourrait être une condition d'écoute défavorable. En fait, il n'en est rien, car ce glacis reflète les lumières de la scène et du coup il y a comme un espace transitionnel, un espace intermédiaire, qui situe Pulcinella et H. Suhubiette en quelque sorte dans un monde imaginaire.


Il est maintenant 21h11. Tout est bien en place. La mécanique de "récréations nougaro" tourne rond. Un monde s'est installé.


21h31. Le moment a capella. Sur les marches, au plus près des gens.


21h49 : ça chauffe !


22h33. Le concert s'achève sur le rappel d'un twist endiablé... Oui, je sais, le twist est toujours endiablé. Du coup, les gens se lèvent... Il parait que sous l'espace entre les fauteuils et la scène, il y a une fosse vide. Un twist, ça va... Deux, bonjour les dégâts, comme aurait pu le dire un certain ministre.

samedi 22 janvier 2011

dimanche 23 janvier - bruno maurice et jacques di donato live à oran

A l'occasion d'un échange de courriels, Françoise a reçu de Bruno Maurice le lien suivant :

http://www.youtube.com/watch?v=UnbjWkOuu-0

Il s'agit d'un document YouTube d'un peu plus de sept minutes. C'est un moment d'un concert live à Oran en avril 2010. Il s'agit de "Maria de Buenos-Aires" d'Astor Piazzolla.

Je connaissais Jacques Di Donato par sa présence magnifique sur quelques disques de Marc Perronne. Un son lumineux. Tellement évident ! Quant à Bruno, je peux dire que c'est un copain pour lequel j'ai une très grande admiration. Et j'avais été content de savoir qu'il appréciait beaucoup Jacques Di Donato rencontré, je crois, à l'occasion de master classes à Bourg Saint Maurice.

Je ne vois pas quel commentaire je pourrais ajouter pour justifier l'admiration que je porte à ces deux musiciens. Il faut les écouter et tout est dit.  

vendredi 21 janvier 2011

dimanche 23 janvier - the puppini sisters

Vendredi après-midi, Françoise recevait quelques amies : thé au lait, galette, confiture d'orange amère. Avec quelques morceaux de "Douce" de Stéphane Delicq qu'elles apprécient tout particulièrement.  Moi aussi. Je suis resté un petit moment, puis je suis allé explorer les bacs à soldes du Parvis.

Peu de choses intéressantes, du moins par rapport à mes intérêts. J'avais commandé un cd de Gilles Apap & Colors of Invention. il n'est pas arrivé. Air connu : petit éditeur, grand délai. Je ne suis pas pressé, je ne manque pas de munitions. Parmi les cds de plus en plus en désordre au fur à mesure de la fouille des chalands qui passent, l'un attire mon regard tout particulièrement :

- "The Rise & Fall of Ruby Woo", The Puppini Sisters, 2007 Universal Music Classics & Jazz.

Je l'avais déjà écouté à la Fnac ; il y a longtemps. J'avais hésité, puis renoncé. Mais aujourd'hui, une écoute même rapide de quelques extraits me suffit. Je craque.

Pour avoir une idée du look des sisters, il suffit de lancer une recherche sur Google : c'est édifiant et jouissif en diable. Plus années 50 que les sisters, tu meurs, mon frère, ma soeur. Il faut aller voir.

http://www.google.fr/images?hl=fr&rlz=1T4GGLL_frFR358FR358&q=puppini+sisters&um=1&ie=UTF-8&source=univ&ei=9qY5TZSjIoGh8QPk1LmZCA&sa=X&oi=image_result_group&ct=title&resnum=2&ved=0CC4QsAQwAQ




Quant à l'écoute, Deezer est au top : cinq albums, trente-six ou trente-sept morceaux. A écouter avec modération, sinon l'addiction sera irréversible. Ou alors, vous avez une résistance à l'hypnose hors normes. Vous pouvez offrir vos services à la Nasa. Si elle existe encore.

http://www.deezer.com/fr/music/the-puppini-sisters#music/the-puppini-sisters

Bon ! Avec ces deux liens, j'ai essayé d'ergonomiser au maximum votre effort - de le réduire à presque rien - et ainsi de vous préparer de mon mieux à l'écoute des sisters. Fermez les yeux, laissez-vous aller, abandonnez-vous au flux de vos rêveries indolentes. Pour ma part, en les écoutant, les yeux clos - forcément ! -, je m'imagine dans une vaste salle de bain rose bonbon, dans une baignoire rose hollywoodien (c'est une variante du rose bonbon), dans un bain de gelée de groseilles fumante. L'accordéon est plus que discret, mais il est essentiel : c'est lui qui fait l'effet jacouzi.

Essayez ! Vous m'en direz des nouvelles ! Relax, mecs & sisters !   

samedi 22 janvier - il était une fois freddy balta

En ouvrant mon courriel ce matin, j'ai découvert ce document, que m'a transmis Sylvie Jamet :

http://www.youtube.com/watch?v=hn8ta0R6wus

Comment résister au plaisir, à mon tour, de le faire connaitre ? Je n'en dis pas plus pour que le plaisir de la découverte soit intact. Pour ma part, je suis frappé de constater que le jeu de l'accordéoniste est tel que la médiocre qualité technique n'a en rien affecté ni mon intérêt ni mon plaisir de découvrir ce document. 

Tout au plus pourrais-je ajouter qu'il vaut la peine de parcourir la liste des tags qui accompagnent le-dit document, car on y croise, chemin faisant, quelques perles. D'autre part, à la fin de l'enregistrement, on voit apparaitre le nom du producteur, Bernard Gavoty, et du coup on se dit que déjà, avant Pascal Sevran, et d'une autre façon, il y avait là un vrai effort de promotion de l'accordéon au rang d'instrument capable d'interpréter  de la musique classique. A saluer. L'accordéon, orgue portatif : ce nom n'a jamais été mieux porté. Jusqu'à Richard Galliano.

Enfin, dernier dernier mot : merci Sylvie !  

jeudi 20 janvier 2011

samedi 22 janvier - à propos de myriam lafar(gue)

Je découvre à l'instant un commentaire ajouté à mon post consacré à Myriam Lafar. Je le cite :

"Anonyme a dit…
Bonjour Michel,
Au cas où tu n'en serais pas informé, une petite précision chauvine : Myriam ( Lafargue de son vrai nom) est une Landaise, originaire du village d'Arjuzanx près de Morcenx). Tu conviendras que ça ne fait qu'ajouter à son talent !!
A bientôt !
Gilles, Landais lui aussi....;-)


20 janvier 2011 07:32"

Bonjour Gilles Anonyme ! Sa qualité de Landaise ne fait en effet qu'ajouter au charme de Myriam Lafargue. J'en conviens volontiers. Figure-toi qu'en cherchant à m'informer sur elle-même et sur son parcours, j'étais tombé sur un blog où son nom d'origine apparaissait. Lien ci-dessous.

http://www.photos-pourvous.com/categorie-10243441.html

Mais, d'autre part, Françoise ["Lafar... Lafargue... Attends ! Ce nom me dit quelque chose... Ah oui, c'est ça !"], alors même que j'écris ce texte, vient de retrouver un courriel de Bruno Maurice, en date du 9 octobre 2010. Il parle en substance d'une nouvelle collègue au conservatoire national de région de Bordeaux, collègue qu'il apprécie beaucoup. Elle se nomme Myriam Lafargue. Le monde est petit et les Landais sont grands !

vendredi 21 janvier - à propos de richard galliano à la halle aux grains, à toulouse

Mardi 18 . Il est 20h14. La salle, magnifique de volume et de disposition, en hexagone, se remplit. Un certain bruissement : le son qui accompagne l'attente de l'événement. On discute avec Jean-Marc et quelques autres copains : on a plaisir à se rappeler tel ou tel disque que l'on vient d'écouter et à anticiper notre plaisir de nous retrouver à tel ou tel concert, dont nous avons déjà reçu les billets. Comme la lecture du programme, c'est une manière de quitter le monde quotidien pour entrer dans l'univers du concert.  En tout cas, le lieu participe à la qualité de l'écoute, qui sera manifeste tout au long de la soirée. Un public juste.



Le concert débute par la "Suite espagnole" - Asturias, Cadiz, Sévilla - d'Albeniz, concerto pour trompette, Bernard Soustrot, et orchestre à cordes. Il continue avec "Invierno porteno" et "Primavera portena" de Piazzolla par l'orchestre de chambre. L'arrangement est de Leonid Desyatnikov. Dans les deux cas, les cordes donnent aux interprétations un moelleux, une fluidité, une douceur très particulière. Piazzolla notamment est moins "à fleur de peau" qu'habituellement. C'est une lecture qui me surprend et m'intéresse; c'est pour moi une autre dimension des saisons de Piazzolla. Avec, sinon des citations, du moins des références à Vivaldi.

21h24. Le doigt sur la gachette. On va entamer le célébrissime troisième mouvement d'"Opale concerto". La tension est manifeste. Toujours cette importance des regards, des échanges de regards. Je ne saurais dire exactement pourquoi, mais Galliano est ce soir en grande forme. Un indice : il est arrivé d'un pas plutôt lourd, chargé de trac sans doute, en tout cas tendu par l'enjeu. Quand il repart vers les coulisses, à plusieurs reprises, son pas est plus alerte et il passe les deux marches pour sortir de scène d'un petit saut, de plus en plus léger. Il a toujours la tête un peu penchée à gauche, mais de moins en moins. Il est heureux. Et les autres aussi.


Après une salve d'applaudissements qui durent, durent, durent... il revient, échange quelques mots avec Gilles Colliard, puis se décide... D'un air d'enfant gourmand, il dit :"J'ai envie de vous jouer le Tango pour Claude". Evidemment, à Toulouse, émotion assurée. Il est 21h31. On écoute ce tango pour la nième fois et c'est toujours la même émotion : sensibilité et virtuosité. Et le souvenir de Claude Nougaro à deux pas. Il faut voir l'attitude des autres musiciens et même leur admiration. Il faut voir comme ils l'applaudissent.

 21h50. "Suite méditerranéenne" pour accordéon, orgue, trompette et orcheste à cordes. Une suite créée, je crois, en mars 2009 à Nice. Bernard Soustrot en est à l'origine, au cours d'une certaine croisière. On va entamer le premier mouvement. J'ai essayé de saisir un échange assez amusant entre Gilles Colliard et Jean Dekyndt : on les voit se pencher pour essayer de se voir et démarrer ensemble, autant que possible.

 22h10. Le concert, à notre grand regret, entame sa dernière étape. Encore et toujours les regards : celui de Soustrot, celui de Renaud Gruss à la contrebasse.

Il faudra que j'essaie d'élucider un point qui m'intrigue : il m'a semblé reconnaitre dans le deuxième mouvement de la suite l'Aria de Richard Galliano, que l'on retrouve par exemple sur son "Bach". Aurais-je rêvé ?

Que dire de plus ? C'était un concert de Richard Galliano. Tout est dit. Sauf peut-être que j'ai eu l'impression qu'il ne durait que quelques minutes ; il a fallu que je relève l'heure de prise de vue de mes photographies pour me convaincre qu'il avait bien duré une heure et demie...

mercredi 19 janvier 2011

jeudi 20 janvier - où il est question encore du karl koop konzert, de déconstruction et de chemin d'apprentissage

Dans son post en date du mercredi 19, intitulé "Bernard Cavanna, Karl Koop Konzert... En suivant Pascal Contet", Françoise a écrit un texte qui vaut vraiment le détour.

http://francoise-rebinguet.blogspot.com/

Il y est question de sons et de bruits, de déconstruction, de parcours d'apprentissage, de zone et de biographie, de Cavanna et de Schubert, de Pascal Contet et de Bruno Maurice, de soliste et de multitude, d'instruments nobles et d'instruments prolos... Et de la manière dont tout cela s'articule pour prendre sens.

Vraiment, ça vaut le détour !

mercredi 19 janvier - myriam lafar

22h15. Nous venons de rentrer à la maison, à Pau, après un petit séjour à Toulouse, de dimanche à ce soir. Juste le temps d'assister, mardi soir, à un concert de Richard Galliano avec l'orchestre de chambre de Toulouse et de jouer "Papou-Mamou" auprès des "petits" : jouer avec Charlotte et Camille, les conduire à l'école, aller les chercher à l'école, les amener à la chorale, faire quelques courses alimentaires, cuisiner les repas, remplir le lave-vaisselle puis le vider, liquider les lessives accumulées... Le train-train quotidien quoi... Juste de quoi soutenir un peu Nadja et Sébastien qui profitent de notre présence pour se donner un peu de temps libre.

Bref ! En arrivant à la maison, notre premier geste fut de voir quel était le contenu de la boite à lettres, avec le secret espoir de l'y trouver : le cd de Myriam Lafar, que j'avais commandé par l'intermédiaire d'Amazon.


En fait, il y a peu j'ignorais le nom de Myriam Lafar et puis, ayant commandé un disque signé Gilles Apap par Paris Jazz Corner, "No piano on that one", je l'ai découverte. J'ai eu envie de mieux la connaitre et j'ai trouvé deux cds, le dernier de Gille Apap et de ses collègues, réunis sous le nom de Colors of Invention, dont Myriam Lafar donc, et un cd sous son nom propre, tout simplement. J'ai alors appris que ce cd était sorti en 2000 sous label Philips et qu'il était épuisé. Mais évidemment il y avait quelques vendeurs sur Amazon, dont Missteegree. Pour moins de 8 euros, port compris !

Donc, "Myriam Lafar" était bien là dans la boite à lettres. Eh bien, c'est un vrai plaisir. Accordéon - deux sur trois titres -, batterie, basse, claviers, guitares, percussions, synthétiseur. Sur quatre titres, arrangements de Marcel Azzola. Les titres justement :

- "La salsa" de B. Lavilliers
- "Né quelque part" de M. Le Forestier
- "Alia Souza" de V. Sanson
- "Toulouse" de C. Nougaro
- "La boite de jazz" de M. Jonasz
- "Education sentimentale" de M. Le Forestier
- "Désillusionniste" de R. Egues & A. Pewzner
- "Je ne suis pas un héros" de D. Balavoine
- "Bruxelles" de D. Annegan
- "J'taime comme un fou" de R. Charlebois
- "Nougayork" de C. Nougaro

Je reviens aux arrangements de Marcel Azzola. Ce sont "La Salsa", "Né quelque part", "Toulouse" et "La boite de jazz".

Si l'on voulait classer ce disque, l'inscrire dans une catégorie, on pourrait penser au casier "variétés". Ce ne serait certes pas inexact, mais ça ne dirait rien de l'originalité de ce disque. Je le qualifierais volontiers de lumineux, au sens où tout y est clair, avec une sorte de santé réjouissante. Il peut paraître facile ; en fait, quand je pense que ce disque est le premier de Myriam Lafar, je suis frappé par un je-ne-sais-quoi qui retient immédiatement l'attention. J'ai senti comme une parenté avec Viviane Arnoux. En tout cas, un disque qui nous a fait plaisir. Une manière toute personnelle de mitonner à sa façon les standards de la variété éternelle. Il faut voir ce qu'elle fait de "Je ne suis pas un héros".  Comme le dit Françoise :"C'est pas un peu disco ça ?". "Un peu, oui !"

mercredi 19 janvier - richard galliano et l'orchestre de chambre de toulouse

22h15. Nous venons de rentrer à la maison, à Pau, après un petit séjour à Toulouse, de dimanche à ce soir. Hier, mardi, de 20h45 à 22h15, concert à la Halle aux grains. Le programme le présente ainsi : "Orchestre de chambre de Toulouse / Concert exceptionnel / Richard Galliano ; trompette, Bernard Soustrot ; Orgue, Jean Dekyndt ; violon, Gilles Colliard". On peut noter que l'instrument de Richard Galliano n'est pas cité. C'est inutile. Je reviendrai sur ce concert, en effet exceptionnel, à ceci près que le caractère exceptionnel des concerts de Galliano est en fait la norme. Pour l'instant, j'en garde trace, tout simplement.

- 20h30, on consulte le programme ; c'est notre manière de nous préparer. Le programme fonctionne comme une sorte de médiateur ou d'intercesseur, qui nous introduit au monde du concert en nous coupant du monde concret des activités quotidiennes. On a déjà écouté ce même concert à Perpignan le 28 février 2009. Le même et évidemment un autre. C'est cet autre que nous attendons.


Je garde cette photographie, car elle montre bien la situation de Richard Galliano entouré par les douze membres de l'orchestre de chambre. Une belle salle ; une acoustique parfaite ; des éclairages magnifiques de précision et de sobriété. Au service de la musique. rien que la musique !

mercredi 19 janvier - le mystère "anne-marie" sur le point d'être levé ?

Mon cher Watson,

Que je vous narre sans plus attendre la nouvelle... Dans mon post en date du jeudi 13 janvier, vous devez vous en souvenir, je m'interrogeais sur l'existence d'Anne-Marie, figure emblématique certes du Cnima, mais figure cachée, du moins à mon regard, puisque malgré mes recherches je n'avais jamais pu la voir portraiturée photographiquement. A l'inverse de moult autres acteurs de ce centre dédié à la défense et illustration de l'accordéon. Eh bien ! je viens de recevoir, à mon retour de Toulouse, une réponse à la fois sympathique et frappée du coin de l'humour de Cnima lui-même.

Je vous laisse le temps d'en prendre connaissance : 

"CNIMA a dit…
Le Mystère sur le point d'être levé ?
Cher Michel, si tu m'expliques comment on rentre une photo ici... tu découvriras le visage d'Anne-Marie, secrétaire du CNIMA et... retrouveras donc un sommeil paisible.


18 janvier 2011 04:58"

Et je réponds illico à Cnima...

"Cher Cnima, d'abord merci pour ton commentaire. Je sens que nous sommes près de la solution et de la fin de mes insomnies. Je ne sais pas comment tu pourrais publier directement une photographie sur mon blog, mais je te fais la proposition suivante : ci-dessous, tu trouveras mon adresse courriel ; je te propose de m'envoyer la photographie d'Anne-Marie en pièce jointe et, dès que je l'aurai récupérée, je la publierai. Ainsi, tout le monde pourra lui donner un visage. Fini l'anonymat, bonjour les contraintes de la notoriété. 
Très cordialement".

Michel Rebinguet

michel.rebinguet@wanadoo.fr
 

Bien à vous cher Watson !

vendredi 14 janvier 2011

dimanche 16 janvier - "karenita"... et vogue le yacht !

On sait que "Karenita", titre du dernier opus du Jacques Pellarin Trio, était le nom d'un yacht prestigieux, qu'Errol Flynn avait fait construire à l'acmé de sa gloire. Il vogue toujours et "Karenita" surfe déjà  sur le web. Pour s'en convaincre, quelques informations que je répercute à partir de deux courriels de Jacques Pellarin, lui-même :

1. - Première playlist de l 'année 2011 pour ma musique avec la composition " Sambayana " ( album Karenita 2010 ) ...qui se retrouve en bonne compagnie dans une émission internationale Jazz de Mark Robinson de la prestigieuse UKJazz radio !
A bientôt et encore bonne année !
Jacques Pellarin"
www.jacquespellarin.fr
http://www.amazon.fr/gp/product/B004HFZAZ4/ref=dm_sp_alb


2. - Le tout nouveau album " Karenita "du Jacques Pellarin trio ( nov 2010 ) , encore à l 'honneur sur UKJazz radio" .
http://www.ukjazzradio.com/mark-robinson.html

Après la composition " Sambayana" ; cette fois, c'est la composition de Jacques " Union Road " qui a été choisie !
à découvrir sur http://www.jacquespellarin.fr/
ou http://www.amazon.fr/gp/product/B004HFZAZ4/ref=dm_sp_alb


avec les talentueux musiciens Diego Fano ( sax soprano et alto ) et Yann Pajean ( percussions ) .

Mais aussi , la seconde " Jazz review " ,publiée dans Jacques Pellarin Trio at All About Jazz , la " Bible internationale de l 'actu Jazz " .
http://www.allaboutjazz.com/php/article.php?id=38484

Merci de votre aimable attention

3.- Et puis, à ces deux courriels, j'ajoute cette critique tirée d'Asian Review...

http://www.forpressrelease.com/forpressrelease-9102-Asian-Review-New-Album-KARENITA--Jacques-Pellarin-Trio.html

jeudi 13 janvier 2011

samedi 15 janvier - 1/8, 9/9, 2/10, 8/23

J'ai dit, dans mon post en date du vendredi 14, comment j'avais profité d'une offre de réduction, consentie par Paris Jazz Corner pour fêter ses dix ans, pour commander quatre disques. Commande en partie chargée d'incertitude dans la mesure où la présentation de chaque disque comporte la liste des musiciens, mais sans préciser, si j'ose dire, le ratio de "participation". On connait le nom du leader, celui qui a signé le disque, mais tous les autres musiciens apparaissent sous la catégorie "participation", laquelle peut se réduire à un seul morceau, ou s'étendre à tous les morceaux. Mais, je l'ai déjà dit, cette incertitude me plait, ne serait-ce que parce qu'elle m'incite à prendre le risque d'écouter autre chose que de l'accordéon et que, jusqu'ici, ces découvertes ont toujours été pour moi synonymes de plaisir et d'ouverture vers des musiciens toujours talentueux et surprenants.

Parmi les quatre disques que j'avais commandés, sur deux d'entre eux, je connaissais déjà l'accordéoniste : Azzola et Venitucci. Quant aux deux autres, l'accordéoniste m'était inconnu : Marcos Nimrichter et Myriam Lafar.

1/8.

1/8, c'est la participation de Marcel Azzola au disque "Söyle" du Murat Öztürk Trio : piano, contrebasse, batterie. Et c'est un moment rare. On imagine, je pense, le jazz de ce trio d'après sa composition. Assez froid, plutôt cérébral ou intellectuel, comme on voudra. Assez distancié. Et Marcel Azzola qui intervient comme s'il effleurait les touches de son accordéon. Donc, plaisir de retrouver Marcel Azzola tel qu'en lui-même ; plaisir d'écouter un style de jazz que j'affectionne.

9/9. 

 9/9, c'est la participation de David Venitucci au disque de Denis Leloup, "A trois temps". Très présent sur l'ensemble des morceaux. Toujours cette amplitude et, comme Azzola, un toucher délicat, l'air de ne pas y toucher. Un quartet assez original : Trombone, tuba, accordéon, percussions (cajon, tambours Bata, shaker, tambourin). La rencontre du trombone et du tuba : le swing d'un éléphant et d'un hippopotame. Un vrai bonheur. J'apprécie de plus en plus ces instruments et les musiciens qui en jouent : Massot, Godard, Bargeron, Leloup, Thuillier, sans compter plusieurs membres du Brussels Jazz Orchestra.

L'ensemble du disque est traversé par un humour potache, très réjouissant : "1. Valse slave / juste le temps d'une salve" ; " 3. De Marcel à Zola / A l'accordéoniste trois étoiles" ; etc... Et puis, il faut écouter l'interprétation d'"Indifférence", où comment le quartet en huit minutes construit/déconstruit/reconstuit ce chef-d'oeuvre. Respect, mais pas trop ! Donc, plaisir de retrouver Venitucci ; plaisir d'avoir affaire à un beau moment d'humour musical.

2/10.

2/10, c'est la participation de Marcos Nimrichter - nom inconnu pour moi jusqu'ici - au disque de Chico Batera, "Lume". Piano, contrebasse et Chico Batera, batterie, percussions, vibraphone, suivant les morceaux. Marcos Nimrichter intervient en particulier sur le titre 7 avec Chico Buarque et c'est un moment délicieux de musique brésilienne. Pas de surprise, mais le Brésil tel qu'en lui-même l'éternité le change. J'ai essayé d'en savoir plus sur cet accordéoniste, mais, sauf erreur, n'apparaissent dans sa discographie que trois cds produits et distribués au Brésil. J'essaierai d'ici peu de pousser un peu mon enquête.

8/23

8/23, c'est la participation de Myrial Lafar au disque signé Gilles Apap : "No piano on that one". Le personnel pour chaque morceau est à géomètrie variable. Apap, violon ; Myriam Lafar, accordéon, Ludovit Kovac, cymbalum, Philippe Noharet, contrebasse : tous les trois jouant avec G. Apap sous le nom de "Colors of Invention" ; et puis Corey Jamason, clavecin, Marie-Pierre Langlamet, harpe. J'avais entendu parler de Gilles Apap, jamais de Myriam Lafar. L'album est une sorte de feu d'artifice de virtuosité, comme on sait le faire chez les violonistes. De manière générale, je suis plutôt réticent face à la virtuosité, mais là il s'agit, si j'ose dire, d'hyper-virtuosité. Gilles Apap est hors-normes. Ce n'est pas par hasard si l'un des morceaux : "Variations on a Theme by Corelli" comporte la mention :"In the Style of Tartini".

Beaucoup de pièces admirables. Avec, en ce qui concerne l'accordéon, un solo :"Sonata in sol majeur" de Domenico Scarlatti. Mais aussi "Melodie" de Gluck ou "Zapateado" de Sarasate avec accordéon, violon et contrebasse ; ou encore "Scherzo-Tarentelle" de Wieniawski avec le même trio.

Du coup, je suis allé commander au Parvis le dernier opus de Gilles Apap et Colors of Invention et comme le responsable des disques m'a montré que le disque de Myriam Lafar - intitulé tout simplement "Myriam Lafar" -, que je croyais récent, datait de 2000 et surtout qu'il était épuisé chez Universal Music, je l'ai commandé sur Amazon au prix modique de 4,99 euros (7,48 avec le port).

Pistes... On trouve encore quelques cds de M. Lafar sur Amazon. On trouve moult vidéos d'Apap et  Colors of Invention sur YouTube. Plusieurs sont médiocres quant à la qualité du son. Reste l'image.

On peut aussi consulter une biographie fort bien faite des quatre musiciens : G. Apap, L. Kovac, M. Lafar et Ph. Noharet sur le site ci-dessous :

http://www.jim-howe.net/gilles-apap/bios.html


Enfin, à partir du site de G. Apap, en cliquant sur l'image de couverture de son dernier opus : "Sans Orchestre", on peut prendre connaissance de la liste des titres qui le composent et même écouter quelques extraits :

https://www.gillesapap.com/cd_dvd.html#

mercredi 12 janvier 2011

vendredi 14 janvier - paris jazz corner : le père noël fait des heures sup'

Mercredi, 8h00. On vient d'ouvrir les volets. Temps maussade, pluvieux : on entend le mouvement d'horlogerie de la pluie sur le toit, de tuile en tuile, puis dans les gouttières, avant de se perdre dans le tout à l'égout. On prend le petit déjeuner. Un coup de sonnette, un seul. Surprise ! La factrice a revêtu une tenue de père noël. Un colissimo expédié par Paris Jazz Corner. Une signature. Le service de Paris Jazz Corner est toujours aussi impeccable : commande passée dimanche soir ; livraison trois jours après.


A l'intérieur du colissimo, quatre cds avec leurs fiches techniques.  J'ai profité de l'offre de déduction de 20% pour commander ces quatre disques, dont je sais peu de choses, mais que j'avais repérés depuis quelque temps déjà. J'aime bien profiter de tels avantages pour prendre des risques. Je veux dire par là que la fiche descriptive des disques sur Paris Jazz Corner, comme sur maints autres sites de distribution, mentionne la présence d'accordéon sous la rubrique "participation", mais ne dit rien du nombre de morceaux où a lieu celle-ci. Parfois, cette participation se réduit à un morceau. Mais j'aime bien cette incertitude, car de toute façon, accordéon ou pas, il s'agit de musique et c'est l'occasion de faire des découvertes que je n'aurais pas faites en toute connaissance de cause.


Ces quatre disques sont :

- "No piano on that one" sous la signature de Gilles Apap, violon, avec Myriam Lafar, accordéon, mais aussi un cymbalum, une contrebasse, un clavecin et une harpe. 2001 Apapaziz Productions.
- "Lume" sous la signature de Chico Batera, batterie / percussions, avec Marcos Nimrichter en titres 6 et 7. Sarapui Produçoes Artisticas, 2006. Discmedi.
- "Soyle", Murat Öztürk trio, avec Marcel Azzola en 5. 2001 Label Hemiola.
- "A trois temps", Denis Leloup, trombone et composition, David Venitucci, accordéon, François Thuillier, tuba, Sebastian Quezada, cajons, tambours Bata, shaker, tambourin. 2007 Feeling Musique.

Mais, c'est pas tout ça.  Juste le temps de passer un ou deux titres de chaque cd, histoire de se faire une petite idée... On finit de déjeuner. Il y a des courses à faire. On déjeune vite fait à midi. Cet après-midi, je rends visite à mes parents, à Nay, dans leur maison de retraite. Il pleut. La terre des champs le long de la route n'arrive plus à absorber l'eau tombée du ciel ; les cours d'eau sont pleins à ras-bord, car ces derniers jours la neige a fondu en masse. Les sommets ont perdu leur blancheur.

Bref, en ce mercredi 12, il est 17h40, Françoise a préparé du thé et de la brioche. C'est bon, mais je suis quelque peu crevé à mon retour de Nay. Comme d'habitude. Je vais aller me refaire une petite santé devant la télé. "Un diner presque parfait", c'est presque parfait pour se remettre en forme ; ça prend pas la tête ; ça se regarde sans y penser et même sans penser à rien. Mais ce soir, c'est sûr, j'explore un peu ce surplus de Noël.

mardi 11 janvier 2011

jeudi 13 janvier - mais qui est anne-marie ?

"Mais, qui est Anne-Marie ?". Je dois dire que depuis quelque temps cette question me taraude. Certes, elle ne m'empêche pas encore de dormir, mais elle me trouble. Je comprends mal pourquoi à ce jour je n'y ai pas trouvé de réponse.

Je m'explique. Abonné fidèle et lecteur assidu de la revue "Accordéon & accordéoniste" depuis plusieurs années, chaque livraison mensuelle me permet de bien connaitre le *Cnima, son organisation et ses cadres. C'est ainsi que, lors du dernier festival d'Eoleon à Buzet sur Tarn, festival qu'animait Thierry Capdeville, j'ai reconnu tout de suite Jacques Mornet et Nathalie Boucheix, que je n'avais jamais rencontré mais que j'avais maintes fois vus en photographie dans la-dite revue. Et même si je ne suis jamais allé en stage à Saint-Sauves d'Auvergne, j'ai l'impression de bien connaitre ses professeurs : Jacques Mornet et Nathalie Boucheix, mais aussi André Mornet, Christian Mornet, Mylène Mornet ou Amélie Castel, qui joue sur accordéon Roland,  Elodie Andrieu, et bien d'autres... La page de publicité pour le Cnima est fort bien faite. Mais je le connais bien aussi par les pages de la rubrique "Echos" où l'on peut voir, par exemple, Jacques Mornet animant des stages de formation individuelle à Saint-Sauves ou ailleurs ; où l'on peut prendre connaissance de stages animés à l'autre bout du monde par des professeurs du Cnima ; où l'on peut être informé sur les prestations des élèves du Cnima couronnées de succès dans les concours internationaux. Etc...

Bref, j'avais fini par avoir l'impression de connaitre tous les membres de ce monde dédié à l'accordéon. Mais voilà que dans le numéro 104, le dernier, pages 10 et 11, je tombe en "Echo" sur deux encarts publicitaires : "Progresser à l'accordéon" ["Pour progresser à l'accordéon.... devenez stagiaire-vacataire au Cnima..."] et "Acquérir du métier" ["Six mini-stages de professionnalisation.... auront lieu au Cnima à Saint-Sauves d'Auvergne...].

Chacun de ces encarts publicitaires se termine par l'adresse courriel et l'adresse web du Cnima, et par cette indication : "Pour évaluer vos droits, appelez Anne-Marie au 0473222745" et "Inscriptions possibles en cours de cycle. Professionnels, pour évaluer vos droits, contactez Anne-Marie au 0473222745". 

Mais "Qui est Anne-Marie ? Comment la reconnaitrais-je ?". J'ai cherché une photographie la représentant dans les numéros que je possède de la revue "Accordéon & accordéonistes". En vain. Cette absence est frustrante. C'est pourquoi je pense que ce n'est pas trop demander au directeur de cette publication de consacrer un peu de place à une photographie d'Anne-Marie parmi toutes les pages consacrées au Cnima, sa vie, son oeuvre et ses acteurs. Ainsi, j'aurais l'impression de connaître tout le monde.

* Cnima : Centre National et International de Musique et d'Accordéon

mercredi 12 janvier - un peu plus à propos du cd/dvd "karl koop konzert"...

J'ai déjà, à deux reprises, les 6 et 9 janvier, dit quelques mots sur le dernier disque de Bernard Cavanna, "Karl Koop Konzert", Aeon 2010.

En fait, il s'agit d'un "objet artistique" composé d'un cd et d'un dvd, et d'un livret de présentation sur Bernard Cavanna, sur les morceaux de cet album et sur ses principaux interprètes.

- le cd, sous le nom "Karl Koop Konzert", est constitué de "Shangaï Concerto, double concerto pour violon, violoncelle et orchestre", [1-4], de "Trois strophes sur le nom de Patrice Emery Lumumba pour alto et ensemble instrumental", [5-7] et de "Karl Koop Konzert, comédie pompière, sociale et réaliste pour orchestre et accordéon", [8-11]. C'est dans cette dernière oeuvre, qui lui est dédiée, que l'on peut entendre Pascal Contet.

- le dvd intitulé "La peau sur la table", d'une durée de 1:39;33, est un portrait filmé de Bernard Cavanna réalisé par Delphine de Blic. C'est un documentaire de grande qualité qui croise interviewes, entretiens et enregistrements de concerts ou de répétitions. Sa valeur informative et esthétique est indéniable. On y apprend beaucoup sur le travail de composition selon Bernard Cavanna, mais aussi, à travers plusieurs rencontres, sur sa pesonnalité, ses doutes et ses intentions, ses objectifs et sa technique. Et sur sa relation, pas si simple, avec ses interprètes : "je t'aime, moi non plus ; je te hais, moi non plus ".

Bref, un véritable objet de culture.

Mais, pour complèter les quelques paragraphes ci-dessus, on peut ajouter deux documents facilement accessibles :
  
- un "entretien avec Bernard Cavanna à propos de son dernier cd /dvd" ; document vidéo de 3;58, dense, intéressant et éclairant sur "Karl Koop Konzert"
http://www.youtube.com/watch?v=RR200xecaHQ

- le site de "Bernard Cavanna compositeur de musique contemporaine". Je n'en dis pas plus pour ne pas en gâter la découverte. Etonnant, non ?
http://www.bernardcavanna.com/dmac.html

lundi 10 janvier 2011

mardi 11 janvier - camille privat accordéon classique

Je connais mal l'accordéon classique, d'une part parce que les occasions de concert sont rares dans le sud-ouest, hormis Philippe de Ezcurra et Bruno Maurice, ce qui n'est certes pas peu de chose, d'autre part parce que je manque d'un réseau de distribution où commander des disques, comme je le fais par l'intermédiaire d'Amazon, de Paris Jazz Corner ou de Virgin, ou encore en prenant directement contact avec des accordéonistes de jazz ou de musique du monde par Myspace ou par leur site personnel. Manque d'habitude, manque de chemins balisés, manque de contacts... En un mot, manque de culture quant à ce  domaine.

C'est pourquoi, lorsque Sylvie Jamet m'a fait part de la sortie d'un disque d'accordéon classique sous la signature de Camille Privat, j'ai aussitôt sauté sur l'occasion : un échange téléphonique avec la présidente de l'association qui parraine Camille Privat ; échange d'adresses ; envoi d'un chèque / envoi du cd... Et voilà ! Lundi, peu après midi, une enveloppe venue d'Ille et Vilaine...




Toutes affaires cessantes - le repas mijotera à feu doux -, forcément, Françoise et moi, nous l'avons écouté. En silence. Et - premières impressions, " à chaud" -, nous sommes d'emblée tombés d'accord sur les deux points suivants :

- alors que souvent l'on trouve au toucher classique quelque chose d'impersonnel, de froid, de chirurgical, quelque chose qui est de l'ordre de l'épreuve à surmonter (je pense ici aux concours et à leurs jurys, situation qui laisse des traces indélébiles), rien de cela ici, mais tout au contraire un toucher plein de vibrations, précis et en même temps chaleureux.
- de même, l'accordéon classique sonne souvent pour moi - je dis bien pour moi, en toute subjectivité - avec trop d'inertie, avec une sorte de componction et de solennité pour mon goût excessives (on n'est pas impunément le rejeton de l'orgue ; cette filiation laisse aussi des traces indélébiles). Ici, rien de tel, mais tout au contraire vivacité et allégresse. Comme un sang nouveau animant les pièces de Mozart ou de Semionov, en particulier le 3ème mouvement de la "Rhapsodie".  A côté du choix classique d'oeuvres de Mozart, Scarlatti ou Semionov, peut-être un passage obligé pour un premier opus, j'ai bien apprécié le choix de l'"Hommage à Paco" d'Angelis en ouverture et, en clôture la "Toccata" d'Oleksiv, le très mystérieux.

En tout cas, outre le plaisir essentiel de l'écoute, je sens que je n'ai pas fini d'apprendre sur l'accordéon classique grâce à Camille Privat. Qu'elle en soit remerciée, sans oublier Sylvie.

Un dernier mot enfin pour signaler le myspace de Camille Privat, où l'on trouvera trois oeuvres qui ne figurent pas sur le cd :

- Mozart, "Adagio"
- Jo Privat, "Papillons noirs"
- Richard Galliano, "Opale concerto".

De quoi espérer déjà un prochain album.

http://www.myspace.com/camilleprivat

dimanche 9 janvier 2011

lundi 10 janvier - paris jazz corner 10 / 20 / 20

On ne présente plus le site de "Paris Jazz Corner", la caverne d'Ali-Baba des disques de jazz.
http://www.parisjazzcorner.com/

Mais, peut-être que tous les amateurs de jazz ne sont pas au courant que "Paris Jazz Corner" fête ses 10 ans d'existence et qu'à cette occasion, pendant les 20 jours, du 7 au 26 janvier, une  réduction de 20%  est consentie sur le prix des disques commandés.

On trouve aussi des disques d'accordéon. On peut faire une recherche par le signet "tous les disques", puis "accordéon" ; on peut la compléter par "nouveaux cds", puis "recherche avancée" et "saisir un instrument", où l'on choisit "accordéon".  

A l'heure actuelle, on trouve 84 disques en entrant par "tous les disques" et 235 par "nouveaux cds". Sans compter les disques de bandonéon, où se trouvent quelques perles...

Voilà ! Pour ceux qui auraient encore quelques euros à dépenser après les fêtes...

lundi 10 janvier - l'accordéon de madison avenue

Dimanche, entre 13h50 et 14h00, en "zig-zappant" sur les chaines de la TNT, je croise les personnages d'une série américaine, dont jusqu'ici j'gnorais le nom : "Mad Men". Ambiance côte est des Etats-Unis, agences de pub et autres entreprises du capitalisme triomphant, à l'époque de l'ascension de JFK. On vit au trentième étage des buildings ; vue imprenable sur d'autres buildings, à l'infini. Les hommes en costumes trois pièces, aux cravates flamboyantes, et les femmes en robes à corolles ou en fourreaux noirs étroitement gainés, façon Ava Gardner.

Pour en savoir plus, un bon descriptif de la saison 3, celle que je viens de découvrir sur Canal+  Cinéma :

http://www.cinemaniac.fr/news/mad-men-saison-3-on-accelere-on-delocalise-exit-le-rythme-melancolique

Et, tout à coup, dans ce monde hyper-classieux, disons bourgeois new-yorkais, dans ce monde dont JFK est l'emblème, au cours d'une soirée chic, forcément chic, l'hôte de la soirée demande à sa femme, pour détendre l'atmosphère et égayer les convives, d'aller chercher son instrument de musique et d'interprèter quelque chose d'attrayant. Elle accepte, sort du salon et... revient avec son accordéon.... dont elle s'accompagne pour pousser la chansonnette.

Dans ce monde de bois cirés, de cuir, de verre, de tabac et de femmes blondes, de whisky et d'hommes aux cheveux noirs impeccablement coiffés, d'échanges biaisés et de repas d'affaires, dans ce monde donc... tout à coup surgit un accordéon-piano, rouge... d'un rouge... il faut le voir pour le croire.


 Notons l'accord classieux entre la couleur des murs, la couleur de l'accordéon et celle des cheveux de l'hôtesse. Quelle harmonie !



 Décidément, ces Yankees sont imprévisibles !  

samedi 8 janvier 2011

dimanche 9 janvier - à propos du karl koop konzert

Jeudi 6, dans mon post intitulé "quatre pistes à explorer", j'avais essayé, sous la rubrique "piste 1" de mettre à jour mes premières impressions d'écoute du "Karl Koop Konzert, comédie pompière, sociale et réaliste" de Bernard Cavanna, un concerto pour accordéon et orchestre dédié à Pascal Contet.

Après avoir lu la présentation qu'en fait Bernard Cavanna lui-même, en particulier du principe qui a présidé à la construction, disons à la fabrication, de ce concert, et tout en l'écoutant, j'avais écrit le paragraphe ci-dessous, largement inspiré par une approche intuitive et pour ainsi dire immédiate de cette oeuvre :

"Forcément, on pense à l'Oulipo et à ses recherches formelles. Je ne sais s'il existe un Ouvroir de Musique Potentielle sur le modèle de l'Ouvroir de LIttérature Potentielle, mais s'il existe alors ce concerto en est une pièce majeure. D'autre part, l'ensemble de cette oeuvre est constituée de quatre mouvements enchainés sans interruption : "Musette", "Sans flon flon", "Galop pompier", "La fin du bal". Les titres suffisent à suggérer l'humour décapant qui les traverse. En les écoutant, j'ai pensé à un film des Marx Brothers où l'on verrait tout à coup surgir Buster Keaton, l'orchestre et l'accordéoniste. Cette évocation, curieusement, ne s'est pas traduite en images visuelles, mais plutôt en une sorte d'images abstraites de la mécanique ainsi mise en oeuvre. Et j'ai admiré le jeu de Pascal Contet, imperturbable au milieu du maelström, dressé face à la tempête. Un beau modèle de recherche formelle, d'humour et de virtuosité !"

Après réflexion, il me semble que mes intuitions étaient en effet bien fondées :

- d'abord, parce qu'une recherche rapide par Google m'a permis de vérifier qu'effectivement il existe un OUvroir de MUsiques POtentielles, sur le modèle de l'OULIPO et que le-dit ouvroir produit bien de la musique comme l'OULIPO a produit moult textes. On pense ici, entre autres, à des oeuvres oulipiennes de Raymond Queneau ou de Georges Perec. Etant donné son principe de construction, tel qu'il est décrit par son auteur, je crois pouvoir dire que le  "Karl Koop Konzert" appartient bien au monde des musiques potentielles et donc à l'ouvroir plus ou moins virtuel qui en est pour ainsi dire la matrice.

- ensuite, parce que Bernard Cavanna écrit encore ceci :" [...] lorsque Pascal Contet (accordéoniste et grand collectionneur d'accordéons ) m'a demandé de lui écrire un concerto, j'ai souhaité opposer à l'orchestre un vieil et désuet instrument des années trente, un trois voix musette bien désaccordé. Sans trop me contredire, la pièce empruntera également l'accordéon traditionnel de concert".  Notons au passage que l'auteur se situe et dans l'opposition (orchestre / accordéon) et dans le dépassement de la contradiction (vieil instrument musette / accordéon traditionnel de concert) et donc dans le dépassement de l'opposition / contradiction entre le vieux musette traditionnel et l'accordéon de concert traditionnel. Le dépassement de l'opposition-contradiction entre des traditions signe ici la modernité de cette oeuvre ; il marque l'inscription de ce concert dans la création contemporaine.

Et donc, j'évoquais le monde des Marx Brothers et de Buster Keaton ou, plus exactement la rencontre explosive de ces deux mondes : l'orchestre, tel que le compositeur l'anime, et l'accordéon, tel que Pascal Contet le "défend". Le rapprochement de prime abord peut surprendre. Plutôt que d'argumenter, il me suffira ici, pour défendre mon intuition, de citer deux documents, qui pour moi sont d'authentiques chefs-d'oeuvre :

- http://www.dailymotion.com/video/xhoei_marx-brothers-scene-culte

- http://www.dailymotion.com/video/x5kw5s_buster-keaton-neighbors-1920_fun

Des chefs-d'oeuvre qui ont forcément leur place dans l'OUCIPO, l'OUvroir de CInéma Potentiel... Au fait, est-ce que cela existe ?