jeudi 20 janvier 2011

vendredi 21 janvier - à propos de richard galliano à la halle aux grains, à toulouse

Mardi 18 . Il est 20h14. La salle, magnifique de volume et de disposition, en hexagone, se remplit. Un certain bruissement : le son qui accompagne l'attente de l'événement. On discute avec Jean-Marc et quelques autres copains : on a plaisir à se rappeler tel ou tel disque que l'on vient d'écouter et à anticiper notre plaisir de nous retrouver à tel ou tel concert, dont nous avons déjà reçu les billets. Comme la lecture du programme, c'est une manière de quitter le monde quotidien pour entrer dans l'univers du concert.  En tout cas, le lieu participe à la qualité de l'écoute, qui sera manifeste tout au long de la soirée. Un public juste.



Le concert débute par la "Suite espagnole" - Asturias, Cadiz, Sévilla - d'Albeniz, concerto pour trompette, Bernard Soustrot, et orchestre à cordes. Il continue avec "Invierno porteno" et "Primavera portena" de Piazzolla par l'orchestre de chambre. L'arrangement est de Leonid Desyatnikov. Dans les deux cas, les cordes donnent aux interprétations un moelleux, une fluidité, une douceur très particulière. Piazzolla notamment est moins "à fleur de peau" qu'habituellement. C'est une lecture qui me surprend et m'intéresse; c'est pour moi une autre dimension des saisons de Piazzolla. Avec, sinon des citations, du moins des références à Vivaldi.

21h24. Le doigt sur la gachette. On va entamer le célébrissime troisième mouvement d'"Opale concerto". La tension est manifeste. Toujours cette importance des regards, des échanges de regards. Je ne saurais dire exactement pourquoi, mais Galliano est ce soir en grande forme. Un indice : il est arrivé d'un pas plutôt lourd, chargé de trac sans doute, en tout cas tendu par l'enjeu. Quand il repart vers les coulisses, à plusieurs reprises, son pas est plus alerte et il passe les deux marches pour sortir de scène d'un petit saut, de plus en plus léger. Il a toujours la tête un peu penchée à gauche, mais de moins en moins. Il est heureux. Et les autres aussi.


Après une salve d'applaudissements qui durent, durent, durent... il revient, échange quelques mots avec Gilles Colliard, puis se décide... D'un air d'enfant gourmand, il dit :"J'ai envie de vous jouer le Tango pour Claude". Evidemment, à Toulouse, émotion assurée. Il est 21h31. On écoute ce tango pour la nième fois et c'est toujours la même émotion : sensibilité et virtuosité. Et le souvenir de Claude Nougaro à deux pas. Il faut voir l'attitude des autres musiciens et même leur admiration. Il faut voir comme ils l'applaudissent.

 21h50. "Suite méditerranéenne" pour accordéon, orgue, trompette et orcheste à cordes. Une suite créée, je crois, en mars 2009 à Nice. Bernard Soustrot en est à l'origine, au cours d'une certaine croisière. On va entamer le premier mouvement. J'ai essayé de saisir un échange assez amusant entre Gilles Colliard et Jean Dekyndt : on les voit se pencher pour essayer de se voir et démarrer ensemble, autant que possible.

 22h10. Le concert, à notre grand regret, entame sa dernière étape. Encore et toujours les regards : celui de Soustrot, celui de Renaud Gruss à la contrebasse.

Il faudra que j'essaie d'élucider un point qui m'intrigue : il m'a semblé reconnaitre dans le deuxième mouvement de la suite l'Aria de Richard Galliano, que l'on retrouve par exemple sur son "Bach". Aurais-je rêvé ?

Que dire de plus ? C'était un concert de Richard Galliano. Tout est dit. Sauf peut-être que j'ai eu l'impression qu'il ne durait que quelques minutes ; il a fallu que je relève l'heure de prise de vue de mes photographies pour me convaincre qu'il avait bien duré une heure et demie...

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