jeudi 30 juin 2011

samedi 2 juillet - mes épiphanies

J'écrivais, dans mon post en date du mercredi 29, à propos de Renato Borghetti, qu'il faisait partie pour moi de cette sorte de panthéon où je place ces accordéonistes qui, à l'occasion d'un concert, m'ont marqué par leur présence singulière, évidente et, pour ainsi dire, définitive en ce sens qu'elle n'est pas située ou localisée dans ma mémoire ou dans mon passé, mais bien dans mon présent, car elle fait partie intégrante de mon expérience personnelle et qu'elle en est indissociable.

Cette présence, que j'évoque ci-dessus, correspond exactement à une notion de la philosophie grecque ancienne : l'épiphanéia, traduite en français par le mot "épiphanie". Avant d'être colonisée par la pensée chrétienne et de devenir le nom d'un fête religieuse, la notion d'épiphanéia désignait l'apparition ou la manifestation d'un phénomène. Au sens le plus fort du terme, elle désignait l'irruption d'une présence. Tout à coup, quelque chose surgit en ce monde et plus rien ne pourra être comme avant.

Du coup, l'envie m'est venue de prendre un peu de distance par rapport à l'expérience de cette présence que j'évoquais plus haut et de me demander quels sont ces moments de concerts où elle s'est ainsi manifestée. Moments cruciaux où ma perception de l'accordéon s'est enrichie de cette présence au point d'en être radicalement modifiée et qualitativement transformée.

Forcément, en premier lieu, je pense à Richard Galliano et à trois concerts primordiaux : "Mare Nostrum" à la salle Gaveau, "Tangaria" sous le grand chapiteau de Marciac ou encore l'"Acoustic Trio" à Oloron. Je m'en tiens à ces trois. Je pense ensuite à Barboza au "Bijou" à Toulouse et à Spasiuk à Trentels. Je pense aussi à Motion Trio et à  Danças Ocultas, toujours à Trentels. Je pense à Bruno Maurice, solo, en l'église de Nogaro. Je pense enfin à Soledad à Saint-Martin de Crau.

Il ne s'agit pas pour moi d'établir un palmarès ni de chercher à tout prix à être exhaustif. C'est assez pour mesurer la chance que nous avons eue, Françoise et moi, d'assister à de telles "épiphanies"... C'est assez pour savoir que nous essaierons sans cesse de ne pas nous en tenir là et, comme les aficionados de corridas, que nous nous remettrons en route dès que possible en quête du concert-épiphanie, comme ceux-ci à la poursuite de la faena de rêve ou de la véronique qui arrête le cours du temps.    

mercredi 29 juin 2011

vendredi 1er juillet - le trio elbasan à convivencia : un autre point de vue

Françoise, depuis son ordinateur sur son bureau, face au mien, les deux séparés par moins de deux mètres, vient de m'envoyer, sans mot dire, ses impressions sur le concert du trio Elbasan à Convivencia. Son point de vue complète le mien, c'est pourquoi j'en donne ici le lien :

http://francoise-rebinguet.blogspot.com/2011/06/le-trio-elbasan-au-festival-convivencia.html

J'y retrouve en effet l'écho de mes propres impressions et de mes propres interrogations sur la vie des musiciens.  

jeudi 30 juin - paraiba meu amor

J'avais dit, dans mon post du 14 juin, comment nous avions eu l'occasion, pendant le festival de Trentels, de visionner un dvd d'environ 70 minutes intitulé "Paraiba meu Amor", où l'on voyait Richard Galliano aller à la rencontre de musiciens de forro dans le Nordeste du Brésil. Un beau documentaire.

Dès notre retour, j'ai donc pris contact avec le producteur du film, situé en Suisse. Pour ceux qui seraient intéressés, voici les coordonnées de mon correspondant :

Pierre-Alain Grognuz
dev.tv
Route des Acacias 43
CH-1227 Geneva
Tel.: +41(0)22 909 12 40

E-mail: pierre-alain@dev.tv
http://www.dev.tv/



Pour ceux qui seraient vraiment intéressés par l'achat de ce dvd, une petite précision : le prix du film, port compris, est de 40 CHF, soit au cours actuel du change, environ 33 euros. mais, on est hors zone euros et le site ne propose pas de paiement par carte bancaire. Je suis donc passé par ma banque pour faire établir un virement, soit commission de change : 15 euros, et commission de virement international : 25 euros. Faites le compte. au btotal : 73 euros. Bon ! quand on aime, on ne compte pas. Tout de même, j'essaie, étant un fidèle client de ma banque depuis les années 1970, d'obtenir un rabais sur les deux commissions, mais ça semble un peu compliqué... Donc, si vous souhaitez acquérir le dit documentaire, sachez quelles sont les conditions.

mercredi 29 juin - renato borghetti live in brussels

Il y a quelques jours, en parcourant "Trad Magazine" à la médiathèque "Les Allées", je suis tombé sur une présentation du dernier opus du quartet de Renato Borghetti, live à Bruxelles, "Andanças". Procédure classique : commande au Parvis et attente d'une durée plus ou moins aléatoire. Le disque est arrivé hier, par le courrier de fin d'après-midi. C'est du Borghetti pur jus, pur accordéon diatonique, mais à sa façon. . Avec ses collègues : Pedro Figueiredo, saxophone soprano et flûte, Daniel Sà, guitare acoustique et Vitor Peixoto, piano.


Il y a plusieurs sites où l'on peut retrouver Borghetti. Je retiens celui-ci parce qu'on peut y écouter les différents morceaux.

http://www.freerecordshop.be/fr/music/andancas-live-in-brussels-8712618626092

En fait, j'aime chez Borghetti deux choses en priorité : le son de son accordéon et son art de la mélodie, complexe et cependant claire. J'aime aussi ses dialogues avec la flûte de velours de P. Figueiredo qui contraste avec l'accordéon acide de Borghetti.

Nous avons découvert cet album live avec une certaine émotion car, tout de suite, nous avons pensé à cette soirée de Trentels où nous l'avions découvert sur scène et où nous en étions restés sidérés. Une musique que je situe entre le forro et la cumbia. Grosso modo.

Borghetti, je le place au même rang que ces accordéonistes qui imposent d'emblée leur présence sur scène et qui sont inscrits dans ma mémoire comme des fulgurances définitives : Galliano, Barboza, Spasiuk, Danças Ocultas, Motion Trio, Bruno Maurice, pour ne citer que des accordéonistes. Sinon, j'ajouterais volontiers Renaud Garcia-Fons ou Paolo Fresu, par exemple.  

lundi 27 juin 2011

mardi 28 juin - à propos du trio elbasan

Je me rends compte à l'instant que j'ai omis de donner des liens permettant d'en savoir un peu plus sur le style du Trio Elbasan. Oubli réparé.

1. Le trio à l'Ecoutille, le 4 décembre 2010, 5:40 minutes

http://www.youtube.com/watch?v=Te5uP41bIDU

2. Le trio au Satellit Café, 23 septembre 2009, 6 minutes

http://www.youtube.com/watch?v=Xln-Lg7Oh6M

Et puis, évidemment, leur site Myspace

http://www.myspace.com/trioelbasan

mardi 28 juin - trio elbasan à convivencia : sept photonotes

Je l'ai dit dans mon post de lundi, on a beaucoup aimé le concert du trio Elbasan à Castanet-Tolosan, tout à côté de ce lieu poétique par définition qu'est le chemin de halage. Un vrai style. Des compositions rigoureuses et qui invitent au voyage à travers un pays mi-réel, le pourtour de la Méditéeeanée, le Rajastan, les Gnawas de Marrakech, etc..., mi-imaginaire, "Méandres", "Violon Dingue", "Madrilène Biguine", "African Fantasy", etc...

Pour commencer cette série de photonotes, d'abord le trio avec une image qui décrit bien, me semble-t-il, la disposition et la posture des trois musiciens. Au centre, Héloïse, pâle, blonde, fine de silhouette, tout de noir vêtu, et quelle puissance ! De part et d'autre, Thierry et Crestiano, concentrés, attentifs, imaginatifs.



Il est 21h18. Le concert a commencé depuis peu. Attitude caractéristique de Crestiano. Mouvement vers l'arrière après un passage particulièrement intense.

21h21. L'accordéon, c'est aussi un instrument de percussion.

21h25. Autre posture caractéristique : de biais, tourné vers Héloïse.

21h34. Un certain regard intérieur.

21h49. L'accordéoniste, aussi percussioniste, sait aussi faire du scat à sa façon. On croirait entendre quelque chant, quelque mélopée, venus du fond de l'Inde.

22h12. La preuve : percussion et scat.

Sans oublier ni Versace ni Tag Heuer. Private Joke ! 

lundi 27 juin - trio elbasan à convivencia : voyage vs itinéraire

Samedi 25 juin. Le trio Elbasan donne un concert, à 21 heures, dans le cadre du festival Convivencia, sur le bord du canal du Midi, précisément à l'écluse du Vic, commune de Castanet-Tolosan. Ce fut une magnifique soirée.

Nous étions arrivés de Pau sur le coup de 16 heures, le temps d'aller assister à la prestation de la chorale où chantent Charlotte et Camille, le temps d'assister au spectacle du cirque où s'exerce Camille - jonglage et équilibre -, le temps aussi de prendre un coup de chaleur carabiné et d'aller prendre une bonne douche froide avant de rejoindre les bors du canal du midi à Castanet-Tolosan.

Convivencia est en quelque sorte un festival nomade qui, de fin juin à fin juillet, donne des concerts gratuits de port en écluse et d'écluse en port, de Toulouse jusqu'à la Méditerranée. A l'écluse de Vic, l'atmosphère est champêtre. L'air est doux ; la proximité du canal et rafraichissante et l'ombre des arbres apaisante. Beaucoup de monde. Comme je prends une photographie du lieu, à partir du chemin de halage, Françoise reconnait Christian Toucas, rencontré déjà à Souillac et à Trentels, et ses deux collègues. Plaisir de nous retrouver. Plaisir d'échanger des nouvelles. Plaisir de dîner ensemble avant le concert. Je sais bien que la gentillesse ne suffit pas à faire de la bonne musique, mais quand elle s'ajoute à la bonne musique, alors celle-ci prend une dimension d'humanité qui, je l'avoue, me touche. J'aime ces moments où parlant de tout et de rien, on a le bonheur d'être ensemble. et le temps ne fait rien à l'affaire. Huit jours ou six mois, on se retrouve immédiatement en accord.

Après le repas - fort bon ma foi - le trio va se préparer, on va écouter un trio dans une péniche. Celle que l'on voit à droite. C'est l'apéro-concert, qui serait plutôt pour nous, en l'occurrence, le pousse café- concert.


21h15. Le trio a pris place. Beaucoup de monde, sur des bancs, sur l'herbe de la digue du canal. Une scène de dimensions réduites, un fond de scène noir, deux projecteurs. Tout cela est d'une simplicité efficace. La posture du trio est elle aussi simple, mais de même efficace. On est en cet instant, plus ou moins long, où les musiciens se coupent de l'environnement quotidien pour se plonger dans leur monde et nous faire partager leur univers créatif. Le sous-titre du premier disque du trio Elbasan est "un voyage du Danube à la Méditerranée" ; le second est intitulé "Escales" et il s'aventure au coeur de l'Afrique, mais aussi au Rajastan. On sent bien qu'il s'agit d'une inspiration profonde. On pourrait parler de racines. A aucun moment le trio ne tombe dans la citation facile ou dans l'emprunt de traits de surface. On sent à l'écoute de chaque morceau un authentique travail d'appropriation. Si bien que l'on perçoit d'évidence un son très spécifique, qui de titre en titre donne sa couleur au concert. Une grande unité de l'ensemble, un fil rouge qui relie entre eux les trois musiciens et, en même temps, la surprise et l'étonnement à chaque nouveau morceau. A 21h15, le soleil est encore haut et incandescent dans le ciel. Les arbres sont verts et le ciel bleu.


21h 45. Je suis frappé par l'immobilité du trio, très économe de ses gestes, et par le fait que toute l'attention est focalisée sur l'échange et l'écoute réciproque des trois musiciens. Parfois, Héloïse Lefebvre - un beau prénom qui lui convient bien - me fait penser à Jean-Luc Ponty ; d'autres fois à Gilles Apap. C'est dire !



22h00. La nuit tombe. Le fond de l'air est doux. On commence à regretter que le concert doive se terminer. Forcément. On sait bien qu'il ne peut en être autrement, mais on voudrait croire que ce moment puisse durer toute la nuit. J'attends chaque morceau avec gourmandise, car je sais qu'il va me surprendre.

22h13. Une heure déjà. Les 2/3 du concert sont passés. La nuit est tombée. Les arbres sont noirs et le ciel bleu de Prusse. La musique émane de cette source lumineuse comme un miracle. Avec la fin du jour, il me semble que l'imagination voyage encore mieux.

Il est maintenant 22h54. Sur une scène installée sur une péniche devant l'écluse, le groupe Urs Karpatz a rassemblé une foule considérable. Il y a là un virtuose du cymbalum, un accordéoniste et maints autres musiciens. Une fanfare balkanique. Une fanfare qui propose un intinéraire à travers les Balkans, sans surprise, très professionnel. A bien des égards, irréprochable. On se mêle à la foule, on écoute plusieurs morceaux, puis on quitte le bord du canal. Sur le chemin du retour, on écoute le second opus du trio Elbasan, "Escales". Le bonheur permane.


De retour à Pau, je m'amuse à photographier les deux disques du trio sur un petitb tapis marocain acheté sur un marché entre Marrakech et Ouarzazate. Le rapprochement me plait. En y regardant de près, on peut noter que dans le second disque Christian Toucas est devenu Crestiano Toucas. Ce n'est sûrement pas insignifiant. Au fil de l'âge, on choisit de plus en plus délibérément ses racines.


A noter, le dessin original de Christian et la signature de ses deux collègues.


Mais, avant de mettre un point final à ce post, il me faut expliciter son titre : "trio elbasan à convivencia : voyage vs itinéraire".  

Dans mon dictionnaire personnel en effet je fais une distinction radicale entre la notion de voyage et celle d'itinéraire. Je veux bien admettre que cette distinction me soit personnelle, mais en tout cas elle m'aide à organiser le monde qui m'entoure. Pour moi, le voyage, c'est un parcours pour aller de lieu en lieu à la découverte d'autres horizons et de nouveautés radicales. La notion de voyage implique celle de surprise et d'étonnement, de rencontre inattendue et imprévisible. L'itinéraire, a contrario, c'est le chemin à suivre pour aller d'un lieu à un autre suivant un ordre nécessaire et planifié. Il y a de la trajectoire dans l'itinéraire ; il y a du vagabondage et du hasard dans le voyage.

Eh bien, pour moi, le trio Elbasan se rattache au monde du voyage, cheminant à l'affut des rencontres pour, si j'ose dire, en faire son miel, alors que la fanfare Urs Karpatz se rattache pluôt à l'itinéraire : service impeccable, concert qualibré, mais attendu et sans surprises. Bon ! je sais bien que l'on parle de voyages organisés. Je le sais, mais je résiste : c'est une manière de laisser croire au troisième âge qu'il va encore à l'aventure (ouh ! ouh ! les frissons devant les pyramides d'Egypte ou les abîmes du Grand Canyon), mais c'est du bidon. Tandis que le trio Elbasan, c'est de la quintessence de butinage. 

On l'aura compris, on a beaucoup aimé le trio Elbasan, ses musiciens et ses créations. 

Dès que possible, je trie les photographies de cette soirée et j'en tire quelques photonotes, en particulier de C. Toucas et de son Victoria.    

vendredi 24 juin 2011

vendredi 24 juin - spécial copinage : jacques pellarin jazz master

On était à Toulouse pour la fête de la musique ; on a l'intention d'y être samedi soir, plus précisément à Castanet-Tolosan, pour le festival Convivencia, sur les bords du canal du midi : on compte bien y écouter Christian Toucas et le trio Elbasan. Entre temps, diverses obligations - visite à mes parents, départ à la retraite d'une ancienne collègue, repas de rue - nous ont obligés à revenir à Pau.

Le festival Convivencia est un festival itinérant qui se déroule d'écluse en écluse tout au long du canal du midi.

http://www.chevrefeuille.org/festival-convivencia

Mais, ce matin, en ouvrant ma boite à courriels, j'ai trouvé ce message ci-dessous que j'ai plaisir à répercuter, comme tout ce qui concerne le parcours de Jacques Pellarin. C'est une bonne nouvelle !

Bonjour,
Dernière info concernant la diffusion de ma musique ...

La composition " Song for Co " vient d 'être intégrée ,comme celles de l'album " Jazzitudes "(2005 ) à une compilation " Jazz Masters " du label Australien Blue Pie productions . La distribution de ces 6 volumes se fait en France sur Orange.fr et sur Amazon.com ( internationalement )

http://musique.orange.fr/jacques-pellarin/jazz-masters-vol-2/album?dub=1

http://www.amazon.fr/Jazz-Masters-Vol-4/dp/B003W63RVS


...merci de partager cette info !


Cordialement


Jacques Pellarin
http://www.jacquespellarin.fr/
http://www.facebook.com/profile.php?id=1008279549
 

mercredi 22 juin 2011

mardi 21 juin - fête de la musique : florian demonsant à aucamville

Il y a quelques jours, on avait reçu ce courriel de Florian Demonsant :

Bonjour,
Nous avons le plaisir de vous convier à l'une des représentations de notre création 2011 :
" l'Autre Bal "


Spectacle musique-danse interactif et tout public - Durée 70mn

Mardi 21 juin à 19h - Parc Municipal d'AUCAMVILLE (31) à côté de l'Hôtel de Ville -


(En cas de mauvais temps : Salle G. Brassens à deux pas de la mairie)

Entrée libre

Musiciens : Florent Rousset (batterie-percussions), Pascal Demonsant (clarinette), Florian Demonsant (accordéon)
Danseur et circassiens : Rauni Koskinen, Angèle Puchot, Benoit Canteteau, Serge Soula
Compositeur musique originale : Florian Demonsant
Chorégraphe : Elisa Martin-Pradal
Eléments scénographiques : Benoit Canteteau
Costumière : Anais Pradal


La Cie La Baraque est soutenue par la Ville de Toulouse, le Conseil Général de la Haute-Garonne et le Conseil Régional Midi-Pyrénées

Venez nombreux

Il ajoutait à notre intention :" Je crois que ça peut intéresser vos petites filles". Le temps de téléphoner à Charlotte et à Camille pour savoir si effectivement le projet les intéressait, le temps de recueillir leur enthousiasme, le temps de préparer nos bagages et de nous mettre en route, le temps de faire la route... Et nous voilà à Toulouse.

C'est ainsi qu'en ce mardi de début de l'été et donc de fête de la musique, nous avons débarqué, Charlotte, Camille, mais aussi Nadja, Françoise et moi, dans le jardin de la mairie d'Aucamville, malgré l'orage menaçant et quelques passages de grosses gouttes, explosant en frappant le sol. Rien ne pouvait doucher nos attentes. On n'a pas été déçu. Un trio de musiciens. Un quatuor de danseurs. Les gens présents, dont beaucoup d'enfants, mais pas seulement, alternativement spectateurs et danseurs. Une musique, que j'ai hâte d'écouter à nouveau, car en cette occasion je la découvrais. C'était la première fois qu'elle était jouée. A l'heure actuelle, je la situe entre une musique de cirque revisitée et une inspiration kletzmer. Une autre version de "Dansons sous la pluie". Un moment de bonheur simple et communicatif. Un moment de douceur et, j'y reviens, une musique qui dépasse ses influences pour nous proposer une création tout à fait originale. Très moderne, très contemporaine, et immédiatement accessible : il suffisait de voir comment les gens se laissaient porter par celle-ci en toute spontanéité.

A l'issue du concert, plaisir de discuter longuement avec Florian et ses deux collègues ; plaisir d'observer le plaisir de Charlotte et de Camille. Du coup, pour prolonger ces plaisirs multiples, quelques photographies, quelques photonotes pour fixer nos souvenirs et nos impressions.

Il est 19 h 20. Les gouttes tombent avec une certaine violence et l'on se demande si le concert et le spectacle pourront continuer. Mais le soleil va vite reprendre le dessus. On voit comment le look de Florian, façon Don Quichotte, s'accommode bien de la pluie d'orage.



19h28. Le soleil l'a emporté. La lumière du soir est magnifique.



19h29. J'aime bien cette image du trio dans la verdure du parc de la mairie. On s'installe et on joue. Tout simplement !

19h30. Pas exactement triste ; plutôt mélancolique ou même romantique.


19h38. Ah ! Le regard de Florian. Le regard noir ! En tout cas, une extrême concentration.

19h47. Le trio de musiciens est comme englouti dans les vagues des gens qui dansent et ce moment est beau : on dirait que la musique émane des danseurs eux-mêmes. Elle est pour ainsi dire partout et son centre n'est nulle part.

20h11. Le concert s'achève. Le trio, Florian en particulier, s'est comme fondu dans le bruissement des gens heureux. Je suis frappé par la simplicité et la gentillese qui émanent de ce moment. Une simplicité rendue possible par cette musique, créée par Florian, et que j'ai hâte d'écouter à nouveau.

On s'est attardé à parler avec les musiciens et quelques autres personnes. Et puis, Charlotte a fait cette réflexion :" On ne va pas rentrer comme ça ; il fait encore jour et les nuages ont disparu". On était bien d'accord ; elle avait raison. On n'avait pas envie d'aller sur la place du Capitole : trop de monde ! Elle a suggéré de passer par Balma sur le chemin du retour. Aussitôt dit, aussitôt fait. On a suivi la piste de gens qui se dirigeaient vers la mairie. 

Il est 20h55. Beaucoup de monde. On s'installe sur l'herbe. On partage une pizza, on saucissonne, on mange des fruits, on boit de la bière (les grands) ou de la limonade (les filles). Il y a sur scène une formation de six musiciens : clarinette, guitare, violon, contrebasse, violon, accordéon. Ils jouent Django, Brassens, Ferré et d'autres classiques : "Daphné", "L'orage", "Jolie Môme",entre autres. Mais aussi "Indifférence". J'avais noté tous les titres sur le couvercle de la boite de pizza, mais en arrivant à la maison, je l'ai jetée à la poubelle. Fatale erreur ! Reste cependant que le dit sextet m'a paru excellent et notamment l'accordéoniste, qui m'a rappelé David Rivière. Une référence. 

Une belle fête de la musique...  

dimanche 19 juin 2011

lundi 20 juin - d'étape en étape...

Vendredi après-midi, je suis allé rendre visite à mes parents, mes hyper-vieux parents, à Nay, dans leur maison de retraite. Ces visites, que je me fais un devoir de garder régulières, deux fois par semaine, sont des moments plutôt tristes, comme des cailloux sombres sur un chemin sans issue heureuse. Chaque fois que je me mets en route, j'emporte un disque, mais je l'écoute rarement, soit parce que, décidément, le coeur n'y est pas, soit parce que je me rends vite compte que je pense à autre chose, soit enfin parce que j'ai une sorte de réticence spontanée à écouter de la musique que j'aime en voiture. Je pense aux musiciens qui ont créé et interprété les morceaux qui défilent sur le lecteur et j'ai l'impression de leur manquer de respect, tant les conditions d'écoute sont défavorables. Finalement, je préfère écouter France-Info, dont les dépèches forment comme un bruit de fond propice à l'absence de pensée.

Mais, ce vendredi, j'avais emporté "Méditerranées" de Renaud Garcia-Fons et j'y ai pris un grand plaisir. On peut retrouver plusieurs morceaux sur Deezer et se convaincre facilement que mon plaisir était bien fondé.   

http://www.deezer.com/fr/music/renaud-garcia-fons/mediterranees-part-1-535322#music/renaud-garcia-fons/mediterranees-part-1-535322

Mais, du coup, sur le chemin du retour, j'ai pensé à deux autres disques, qui sont construits sur le même principe : un parcours, d'étape en étape, de ville en ville. Pour Garcia-Fons, c'est une sorte de périple autour de la Méditerranée. par exemple, "Fortaleza", "Las ramblas", "Camp d'Argeles", "La Strada", "Iraklio", "Dalmatia", "Bosphore", etc...

J'ai pensé à "Hiri" de Kepa Junkera et à "Metropolis" du MotionTrio. On peut écouter Kepa Junkera sur Deezer. On y retrouve Buenos-Aires, Nagoya, Tbilissi, Napoli, Agadir, etc... Un espace plus large donc que le seul monde méditerranéen.

http://www.deezer.com/fr/music/kepa-junkera/hiri-144633

J'ai pensé aussi à "Metropolis", dont je n'ai pu retrouver la totalité des morceaux, mais dont on peut voir trois vidéos sur YouTube.

- "Yellow Trabant - Berlin"
http://www.youtube.com/watch?v=lhoTpRFHYWU

- "Hostel - Cracow"
http://www.youtube.com/watch?v=SpOHPbtmvhA

- "Sunrise Dance - Islamabad" 
http://www.youtube.com/watch?v=LaNO8UXjN2w

dimanche 19 juin - les pommes de ma douche, 6 ème opus

Hier, un peu avant midi, on est allé au Parvis, l'espace culturel de l'hyper Leclerc, chercher le dernier cd de Renato Borghetti que j'avais commandé il y a environ une semaine. La commande n'était pas arrivée. C'était  l'occasion de parcourir les rayons de disques dans l'espoir rarement déçu de quelque heureuse découverte. Il nous a suffi en effet de peu de temps pour repérer un album de belle facture, le dernier opus du quintet "Les pommes de ma douche".

Je n'ai pas un goût très prononcé pour le swing manouche - on sait que "Les pommes de ma douche" est un jeu de mot inspiré de la pompe manouche -, mais en l'occurrence j'aime bien la musique de ce quintet. C'est toujours un travail de qualité. On peut s'en faire une bonne idée en parcourant leur site et en visionnant le document YouTube ci-dessous, d'une durée de 7:22, qui est comme une sorte de clip de présentation de cette formation et de son style : classe, rigueur et humour.

http://www.lespommesdemadouche.com/home.htm

http://www.youtube.com/watch?v=rYAr6Lv4mYU


A ma connaissance, le quintet a sorti six disques, tous sous label "les pommes de ma douche", distribués par Le Chant du Monde / Harmonia Mundi. On peut donc déjà parler d'une oeuvre au sens où toutes ces créations manifestent une inspiration constante, qui se développe comme se construit un puzzle, pièce après pièce.

- 2002, "... Y va tomber des cordes !"
- 2004, "J'ai connu de vous... Monsieur Trénet"
- 2006, "On n'est pa là pour se faire engueuler"
- 2007, "Swing from Paris"
- 2009, "Five Men swinging"
- 2011, "... émules de Django, disciples de Brassens"

Deux remarques :
- ce dernier album est un double cd ou, plus exactement, il comprend un cd1 de treize instrumentaux et un cd2 comprenant six titres chantés par trois chanteurs, soit en solo, soit en trio.
- depuis le premier disque, le quintet a toujours été formé par les mêmes cinq membres : Dominique Rouquier, guitare solo, Pierre Delaveau, guitare rythmique, Laurent Delaveau, contrebasse, David Rivière, accordéon, Laurent Zeller, violon. A noter, la présence, comme invité, de Raphaël Faÿs, guitare solo, sur le album et sur celui de 2007.




J'ai retrouvé donc dans cet album le même plaisir que dans les précédents. C'est comme si l'on retrouvait des copains fidèles. On ne s'est pas vu depuis quelques mois, mais immédiatement on se reconnait. On est en pays de connaissance. On a affaire à un style à la fois très "marqué" swing manouche et en même temps avec une signature très singulière, qui tient, me semble-t-il, d'une part à la cohésion et à la cohérence des cinq musiciens, d'autre part à leur virtuosité décontractée. Qu'il s'agisse de la guitare de Dominique Rouquier, du violon de Laurent Zeller ou de l'accordéon de David Rivière, on peut dire que la créativité est toujours au rendez-vous, servie par une technique impeccable. C'est un disque qui sent le printemps, les gens qui déambulent sans crispation, la tête dans les nuages et les oreilles pleines de mélodies que l'on se prend à siffler en souriant. 

Avant de fermer ce post, je voudrais signaler l'existence d'un disque de David Rivière, que je trouve remarqable. Il s'agit de "David Rivière / from Valse to Swing", 2004, Le Chant du Monde. Outre quelques invités sur tels ou tels titres, David Rivière s'est entouré de D. Rouquier, guitare, de P. Delaveau, guitare, de L. Delaveau, contrebasse - on reconnait bien là ses complices - et de Gilles Parodi à la guitare. Trois guitares donc et pas de violon à la différence des "Pommes de ma douche" dont L. Zeller est un membre permanent. Encore faut-il noter qu'il apparait comme invité. Cet album est composé de deux cds, et c'est en cela qu'il est remarquable : l'un est constitué de titres "classiques", comme "Indifférence", "Germaine", "Passion", "Flambée Montalbanaise", etc... l'autre (un bonus qui ne peut être vendu séparément) s'intitule "Les valses des pionniers" et il est constitué de six titres "mythiques", dont ceux que je viens de citer, interprétés par E. Carrara, T. Murena, G. Velese ou G. Viseur. Un album magnifique. Est-il encore disponible ?  

jeudi 16 juin 2011

jeudi 16 juin - un nouveau paradigme écologique : l'accordéon

Ce matin, j'ai eu, j'ose le dire, une véritable révélation écologique. Une sorte d'illumination devant l'évidence d'un principe révolutionnaire de développement durable. J'étais à mon bureau. Je travaillais. J'essayais d'assembler quelques idées et comme l'inspiration me faisait défaut les feuilles de brouillon s'accumulaient dans la poubelle à mes pieds. Quand, pour la troisième fois, je me suis levé pour aller la vider dans le conteneur jaune, j'ai pris conscience d'une part que les feuilles froissées occupaient un volume sans rapport avec leur volume matériel effectif, d'autre part que cette mauvaise gestion de mes déchets intellectuels avaient un coût énergétique non négligeable : monter - descendre les escaliers, enfin que les feuilles ainsi pliées ne devaient pas rejoindre le conteneur des cartons et vieux papiers, mais aller dans la poubelle du tout-venant, en infraction avec le principe de bonne sélection des déchets.  

C'est alors que j'ai fait cette petite expérience : j'ai remplacé les feuilles froissées sans réflexion par un nombre équivalent de feuilles plates. Inutile d'insister. Je me suis représenté en un flash intuitif combien de camions, combien de wagons devaient être ainsi gaspillés si dans tous les bureaux des administrations et des entreprises on se comportait comme moi. Egoïstement, j'ai évalué d'un seul coup d'oeil qu'en évitant de me laisser aller à mes mouvements de froisssage compulsionnels et en posant les feuilles usagées l'une contre l'autre, j'aurais trois fois moins de mouvements à faire : me lever, marcher, descendre les marches, vider la poubelle dans le conteneur jaune, remonter les marches, marcher et m'asseoir. Vertige de l'économie !


Mais, c'est alors qu'une autre idée m'est venue, l'idée d'un comportement dialectique par rapport aux deux précédents, c'est-à-dire d'un comportement qui réalise le dépassement du comportement compulsif de froissage et du comportement réfléchi qui laisse en l'état les feuilles utilisées. Ce comportement, dépassement de l'opposition entre nature et culture, c'est le pliage en accordéon. Comme on peut le voir, les feuilles pliées en accordéon ne tiennent pas plus de place que les feuilles plates, mais elles ont l'avantage de mieux se tenir. Je jubile déjà à l'dée que je verrai mes brouillons s'accumuler la journée durant sans subir la contrainte du vidage de poubelle.

Par rapport à mes premiers mouvements, quasi réflexes, quel progrès ! La maîtrise du geste et la gestion euclidienne de mes déchets, quel progrès par rapport à mon état initial de cécité écologique et d'inconscience environnementale. Je sens que mon empreinte carbone est presque transparente. Merci l'accordéon ! Un nouveau paradigme est né : le pliage accordéon. On en avait déjà l'expérience par la circulation automobile, mais de manière non contrôlée. Pour les déchets bureautiques, il s'agit bien d'un concept.

mardi 14 juin 2011

mercredi 15 juin - spécial copinage : où il est question d'un certain borsini

... reçu mardi en fin d'après-midi un courriel de Caroline Philippe, que je répercute ici :

Je vends mon Concerto Grande Super Bayan de Borsini. [en pièces jointes, informations techniques et photo]

Vends BORSINI GRANDE CONCERTO SUPER BAYAN 2V

Clavier droit :
64 notes mi/sol
106 boutons
5 rangées
4 voix
15 registres avec boîte de résonance
7 mentonnières

Clavier gauche :
Déclencheur
6 registres + 1 renfort
Basses chromatiques
58 touches
4 rangées
2 voix

Basses standards
120 basses
6 rangées
6 voix

Informations pratiques :
Vendu avec sa housse souple + sa boîte dure de transport avec roulettes.
TB état général, entretien et maintien de l’accord 2010.

7 000 € à débattre

caroline.philippe@laposte.net

04 27 25 24 30
Région Rhône-Alpes

lundi 13 juin 2011

mardi 14 juin - le matin des musiciens, bernard cavanna, bruno maurice et al...

Lundi matin, on a écouté, sur France Musique entre 11 h et 12h30, l'émission "Le matin des musiciens", que j'avais annoncée dans mon post daté du dimanche 12. Emission consacrée au travail de transcription ou de réécriture réalisé par Bernard Cavanna sur les lieder de Schubert. Une place de choix est faite à l'accordéon et c'est un bonheur d'entendre Bruno Maurice dans ce concert virtuose.

http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/matin-musiciens_lundi/emission.php?e_id=65000042

En plus du plaisir de l'écoute musicale, c'est un bonheur d'écouter le présentateur, Cavanna et les musiciens expliciter, démonstration à l'appui, leur jeu et leurs intentions. Si j'osais, je dirais que c'est un moment de vraie pédagogie. Mais, à vrai dire, j'ai scrupule à utiliser ce mot tant quantité de crétins ont dévoyé la notion persuadés que leurs petits discours minables et autres radars constituaient le fin du fin de l'action pédagogique.

Pour l'amour de la musique et  pour comprendre ce que la notion de pédagogie veut dire, quand elle est pratiquée par des gens passionnés et professionnels, cliquez sur le lien ci-dessus et abandonnez-vous aux délices de l'intelligence à portée d'oreille.

mardi 14 juin - paraiba meu amor

A l'occasion du festival de Trentels, Elisabeth nous avait fait découvrir "Paraiba meu amor", un film documentaire d'environ une heure sur le forro, la musique du Nordeste brésilien, où l'on pouvait suivre Richard Galliano à la rencontre de ces musiciens avec lesquels on sent qu'il est immédiatement en accord. C'est un beau document. On peut en avoir un résumé par le lien suivant. Il vaut le détour.

http://www.dev.tv/index.php/productions/documentary/paraiba_meu_amor/

Si mes informations sont bonnes, on peut se procurer le dvd à l'adresse suivante :

- info@dev.tv

J'essaie d'en savoir plus et je vous tiens au courant. Mais, déjà, en attendant, sur le site ci-dessous :

http://www.myspace.com/devishot

... en cliquant sur l'onglet "video" et en demandant "richard galliano" ou "forro" on a de quoi écouter des choses fort intéressantes.

A bientôt !

dimanche 12 juin 2011

lundi 13 juin - c'est bien de faire de la route pour la musique...

Françoise a fait un bien joli texte à propos de sa rencontre avec Renaud Garcia-Fons à l'issue de son concert à Trentels. Je vous laisse le découvrir...

http://francoise-rebinguet.blogspot.com/2011/06/renaud-garcia-fons-trentels.html

vendredi 10 juin 2011

dimanche 12 juin - bruno maurice sur france musique le lundi 13

Françoise m'a transmis une information d'importance : lundi, à partir de 11 heures, Bruno Maurice sera sur France Musique. Pour en savoir plus, lien ci-dessous et encart de présentation de l'émission.

http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/matin-musiciens_lundi/avenir.php?e_id=65000042

Réécritures, 1er tableau : Schubert versus Cavanna, avec Ruth Rosique, Bruno Maurice, Eric Crambes, Xavier Gagnepain...
"Comment savoir de quoi l’ombre est l’ombre ?" (Ludwig Wittgenstein)
La question de la transcription n'a pas fini d'être débattue. Quand on regarde une ombre, sait-on de quoi ou de qui elle est l’ombre ? Ecoutez une transcription ; si vous ne connaissez pas le modèle original, qui vous dit que ce que vous écoutez est une transcription ?


Nous ouvrons aujourd’hui un diptyque, qui se poursuivra la semaine prochaine, sur la question de la transcription. Ce matin, nous allons du côté des Lieder de Schubert, ce paysage musical unique qui met en action la corde vibrante de notre intériorité la plus intime et la plus humaine.

Nous nous poserons deux questions pour commencer. Comment travaille, et quelles idées développe un compositeur quand il transcrit ? Ensuite, que se passe-t-il quant à l’écoute entre le modèle que l’on a dans l’oreille, en mémoire, et la transcription que l’on entend ?


Avec Ruth Rosique, soprano
Bruno Maurice, accordéon
Eric Crambes, violon
Xavier Gagnepain, violoncelle
Jean-Michel Dayez, piano

Bernard Cavanna, compositeur

samedi 11 juin - à propos du concert de richard galliano avec le quintet de wynton marsalis à marciac

Françoise m'a transmis un compte-rendu du concert de Richard Galliano avec le Wynton Marsalis Quintet donné pour l'inauguration de l'Astrada, le samedi 28 mai, à Marciac. On le trouve sur le site officiel  du festival de jazz. Nous retrouvons bien nos impressions [post du lundi 30 mai] dans ce texte signé Frédéric Gendre.

http://www.jazzinmarciac.com/souvenir-galliano-marsalis-2011-416.html

vendredi 10 juin - trentels encore... stéphane morel l'accordeur d'accordéons

Mais, comment quitter "Trentels" sans mentionner la présence de Stéphane Morel - "l'atelier d'accordéons de Lou Morel à Bordeaux" -, ses instruments et sa compétence ? Et son chapeau !

http://morel-accordeons.com/qui_suis_je__045.htm


jeudi 9 juin - trentels 5/5 : david venitucci et le quartet renaud garcia-fons

Comme on peut le voir sur ces images, la lumière des projecteurs était plutôt chichement répartie. Pas de projecteur sur Venitucci. Curieusement, sa position, dans une pénombre permanente, donne beaucoup de poésie à son jeu.

- Situation. De gauche à droite, guitare, contrebasse, batterie, accordéon.


- Description. Cette image me paraît symbolique : David est à peine visible derrière son magnifique Fisart, comme s'il le mettait en avant en se dévouant entièrement à son service. J'aime bien cette modestie.


- "Punctum". Aucun mouvement forcé ou excessif. De la retenue, de la rigueur. Une présence juste.




Au moment de fermer le livre d'images de "Trentels", en jetant un coup d'oeil sur l'ensemble des photonotes, une idée me traverse l'esprit. "Et si l'impression d'harmonie que je garde de ces cinq concerts tenait finalement à la présence de deux forces, l'une apollinienne, l'autre dionysiaque !"

La force dionysiaque, c'est l'énergie sauvage, la vitalité non informée, la spontanéité jusqu'à l'hystérie. De la démesure avant toute chose. Elle se manifeste dans les concerts du vendredi, celui d'Anne Niepold, puis celui du Gurzuf Band. La force apollinienne, c'est la sérénité, le calme imposé à la tempête, le primat de la mise en forme et de l'esprit de géomètrie, priorité à la mesure. Elle se manifeste dans les concerts du samedi : le trio Serge Lopez avec son invité, Jean-Luc Amestoy, puis le quartet Renaud Garcia-Fons avec son accordéoniste, David Venitucci. Quant au duo du jeudi, Omar Hasan et Grégory Daltin, qui assurait l'ouverture du festival, il combine assez bien les deux forces, l'apollinienne avec le chant d'Omar Hasan et sa présence tranquille, mais aussi avec l'accompagnement de l'accordéon ; dionysiaque avec les solos de Grégory Daltin qui pousse son instrument dans ses ultimes retranchements.

jeudi 9 juin - trentels 4/5 : jean-luc amestoy invité du trio serge lopez

- Situation. Le trio : guitare et chant, basse, batterie. Curieusement, le batteur est le même qui officie dans le quartet de Renaud Garcia-Fons. Jean-Luc Amestoy est tout à fait à gauche. Sa position est singulière, à la fois dedans et dehors. Il n'appartient pas au trio, mais en cet instant il fait partie d'une formation ad hoc, qui existe ici et maintenant. Réciproquement, il est intégré à l'ensemble sur scène, mais il y apporte une couleur particulière, un son spécifique et même des mélodies un peu décalées par rapport au répertoire du trio.  


- Description : une posture caractéristique de Jean-Luc et son accordéon, énorme et souple, dont il parcourt avec une rare onctuosité le clavier interminable.


- "Punctum". trois photonotes pour le plaisir de l'émotion retrouvée.



... Comme un centaure.

jeudi 9 juin - trentels 3/5 : gurzuf band

Avant de publier mes cinq photonotes sur Gurzuf Band et pour vous en rendre la représentation plus facile, je vous propose de faire un détour par le document YouTube ci-dessous, à partir duquel d'autres documents tout aussi significatifs sont accessibles.

http://www.youtube.com/watch?v=j0kKMmoy_eE

Gurzuf Band, c'est la rencontre d'un forgeron  - le soufflet de l'accordéon comme soufflet de forge - et d'un bucheron - à la hache, pas à la tronçonneuse, quoique... -. Pendant que je les écoutais, mes oreilles protégées par des morceaux de serviette en papier roulés en boules Quiès, tout un flot d'images me traversait l'esprit, un peu en vrac. Attention ! Pas de confusion ! Les deux athlètes, façon force basque ou scandinave, sont de vrais musiciens. Ils ont en particulier un sens du rythme brut tout à fait singulier.

Ce film donc, qui se projetait dans mon espace mental, c'était des images de tsunami, un flot sauvage emportant toute trace de civilisation sur son passage, c'était une explosion à la mode de Tchernobyl, aciers tordus et béton en miettes, c'était l'avancée inexorable d'une coulée de lave qui emporte maisons, immeubles, arbres et jardins potagers sur son passage, c'était la fin du Titanic englouti par des vagues hénaurmes, c'était une horde d'animaux préhistoriques piétinant rhinocéros et éléphants comme s'il s'agissait de souris ou de mulots, c'était la force dévastatrice des fantasmes enfantins entre les mains de deux géants, c'était le feu d'artifice des éclairs de lumière explosant à partir de la batterie ou des pièces métalliques de l'accordéon. En un mot, l'atelier de Vulcain.

Mais, j'en viens à mon projet : une image de la situation, une image descriptive de l'accordéoniste et de son instrument et trois "punctum"... Elles donnent une assez bonne idée de la sombre clarté qui tombait du ciel de la scène.






jeudi 9 juin 2011

jeudi 9 juin - trentels 2/5 : anne niepold en solo

Difficile de choisir parmi les photographies d'Anne Niepold. Elle était seule en scène et l'éclairage découpait  son image lumineuse sur le fond de scène sombre. Qurante-trois clichés ! Comment choisir ? Comment surtout classer les photographies retenues en "situation", "description" et "émotion" ? Mais il faut s'en tenir au principe. Voici donc quel est mon choix.

- Situation : solo.


- Description : Anne Niepold et son diatonique.


- Trois photographies que je perçois, pour des raisons diverses, chargées d'émotion et d'intensité affective.



 Avec, dans sa manière de déconstruire les valses de Viseur ou de Baselli, une sorte d'exploration des limites... de son jeu et de son instrument.