mardi 12 juillet 2011

mardi 12 juillet - paraiba meu amor et mon banquier

J'avais raconté, dans mon post en date du jeudi 30 juin, comment j'avais commandé, en Suisse, un documentaire consacré à la rencontre, au Brésil, entre des accordéonistes de forro et Richard Galliano. Je rappelle les faits : ce documentaire est un film, édité par une maison de production suisse, dont nous avions eu connaissance par Elisabeth à l'occasion du festival de Trentels. Un beau document, un beau portrait de Richard Galliano. Bref, après l'avoir vu, le désir nous était venu naturellemnt de l'acquérir. C'est là qu'intervient mon banquier.

Comme la maison de production ne propose pas de paiement par carte bancaire, je dois passer par ma banque pour faire un virement. Et je fais l'addition : le prix du film, 40 CHF, soit 33 euros, plus la commission de change, 15 euros, plus la commission de transfert international, 25 euros, au total 73 euros. Prix de l'objet plus que doublé. Quand on aime, on ne compte pas...

Cependant, pour en avoir le coeur net, je téléphone au service international pour dire que je trouve les commissions un peu excessives et je demande s'il n'y aurait pas quelques accommodements possibles. Ma correspondante me dit alors :"Etes-vous bon client ? Car, si vous êtes un client fidèle, votre agence doit pouvoir réduire ses commissions à presque rien... Peut-être même à rien ; ça dépend..."

Aussi sec, je téléphone à mon conseiller, je lui expose mon problème et je lui dis que j'ai un petit test à lui proposer pour savoir si je suis un bon client. Il me dit qu'il n'a qu'un petit pouvoir, mais qu'il doit pouvoir faire quelque chose. Je prends rendez-vous pour faire établir le virement et l'on se quitte sur ces mots :"Je vais voir ce que je peux faire ; d'ici quelques jours, regardez votre compte".

Le lendemain, sur mon compte, apparait le débit : 33 + 25 + 15. Hier, apparait sur ce même compte, "remise sur commission de change : 15 euros. Remise sur commission de transfert international : 25 euros". Au total donc, in fine, "Paraiba meu amor" me coûte 33 euros. Et cela me fait plaisir. Ce n'est certes pas la somme en jeu qui explique ma satisfaction. C'est l'anecdote, qui m'amuse. Et qui me donne à réfléchir : finalement, tout se négocie.

Il est de notion commune de dire que le monde change de plus en plus vite, que tout bouge à une vitesse qui défie nos capacités d'adaptation. C'est sans doute vrai, mais la petite anecdote ci-dessus me semble avoir une autre signification : tout se négocie, c'est dire qu'il n'y a plus de critères stables et définis de la valeur. La valeur, c'est le résultat, à un moment donné, d'un certain rapport de forces. Je ne peux m'empêcher de mettre cette réflexion en correspondance avec l'invasion d'avocats dans toutes les sphères de la vie privée ou publique. La pensée unique, c'est bien cela :"Tout se négocie".

Il est temps d'aller revoir "Paraiba meu amor". Et là, je me rends compte que Françoise l'a emporté à Hossegor. Décidément, elle a un goût très sûr !

Et un sens de la veille très affuté. Ne vient-elle pas de repérer un concert de Richard Galliano à Colomiers en... février ? C'est la dame du service de location qui a été étonnée de recevoir une demande ! Et pas que cette dame. Même le responsable du site officiel de R. Galliano ne savait pas que ce concert avait été annoncé. C'est ça, si j'ose dire, une veille vigilante.   

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