vendredi 26 août 2011

dimanche 28 août - le boléro de ravel et l'accordéon

Je n'ai aucune pratique musicale de quelque instrument que ce soit et en particulier de l'accordéon. On m'a dit, en l'occurrence mes parents, qu'entre sept et dix ans j'avais reçu des leçons de piano. Je voulais, parait-il, jouer de l'accordéon, mais la professeure de piano contactée avait déclaré que je devais d'abord acquérir les bases. Je me souviens, mais c'est flou, d'exercices, d'exercices et encore d'exercices... jusqu'à ce qu'au moment de l'entrée en sixième je réussisse à convaincre mes parents, eu égard à mes progrès,  que je ne pourrais pas mener de front une carrière de concertiste et des études au moins jusqu'au baccalauréat. Suis-je victime d'un traumatisme inconscient ? Depuis cette époque, je me suis passionné pour les arts plastiques. Et si, depuis quelques années, je me suis passionné pour l'accordéon, je n'ai jamais eu la moindre envie de prendre un de ces instruments en mains et d'essayer d'en tirer le moindre son. Il me suffit de l'écouter. Ce qui surprend souvent les gens rencontrés à l'occasion de concerts. "Ah ! Vous n'en jouez pas ?". "Eh ! non". Comme le dit si justement Françoise : "Pourtant, on ne demande pas à un lecteur de romans s'il en écrit lui-même". Mais il faudra creuser la question, car la réponse serait différente pour la peinture ou la poésie. Bref, voilà presque soixante ans que j'en suis resté aux bases de l'interprétation musicale et que même le souvenir lointain de cette épreuve s'est estompé avec le temps.

D'autre part, je n'ai aucune notion de l'écriture musicale. Une partition est pour moi un espace couvert de lignes et de signes, aussi peu déchiffrables que les hiéroglyphes, les idéogrammes ou les tablettes sumériennes ou encore les alphabets indiens. Avec cette nuance que les partitions de musique contemporaine me paraissent souvent intéressantes du point de vue de leur beauté plastique. Les signes et autres indications cabalistiques y prennent forme vivante. Les reprises et ajouts manuels sont pour moi comme des croquis ou des esquisses, comme le processus d'émergence d'une signification, disons d'une oeuvre. Je me dis que le travail d'interprétation doit s'apparenter à un travail de traduction et qu'on peut à bon droit le considérer comme une véritable herméneutique. Ces formes donc me fascinent, mais pas plus que jouer de l'accordéon je n'ai le désir de savoir les décrypter. Je préfère qu'elles gardent leur mystère.

C'est donc bien en béotien que l'autre jour je me suis posé la question suivante, sans savoir vraiment d'où elle surgissait : "Le boléro" de Ravel, cette oeuvre si singulière, minimaliste et lancinante jusqu'à l'obsession, est-elle jouable à l'accordéon ? Question qui d'ailleurs pourrait se poser au pluriel : est-elle jouable à plusieurs accordéons ? Et si oui, combien ? Par exemple, combien peut-on imaginer d'accordéonistes chinois, si cet immense pays et cet énorme peuple décide de s'atteler à la tâche ?

Bref, tout à ma question, j'ai interrogé Google :"ravel boléro accordéon". Je suis d'abord tombé sur le blog de Sylvie Jamet et sur une vidéo montrant quatre violoncellistes exécutant l'oeuvre sur un seul violoncelle. Surprenant, mais point d'accordéon. En cherchant plus avant, j'ai trouvé une vidéo où un accordéoniste s'efforce d'interpréter à sa façon cette célébrissime pièce.

http://www.youtube.com/watch?v=FmXPPZqOVIc

Je ne sais pas ce que vous en pensez mais, après avoir écouté attentivement cette tentative, je suis porté à répondre à ma question de savoir si le boléro de Ravel est jouable à l'accordéon : "Non !" 

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