lundi 22 août 2011

samedi 27 août - accordion samurai

Lundi 22. 17h00. Je passe le péage de Pau en direction de Bayonne. J'introduis dans le lecteur de la voiture un cd, que je viens d'acheter il y a moins d'une heure au Parvis, l'espace culturel de l'hyper Leclerc. Il s'agit de :

- "Accordion Samurai", Homerecords.be, 2011.

Cinq accordéonistes, virtuoses reconnus du diato, se sont rassemblés pour créer ce disque. Markü Lepistö, Finlande ; Ricardo Tesi, Italie ; Bruno Le Tron, France ; Didier Laloy, Belgique ; David Munnelly, Irlande. Leur projet me fait d'emblée penser à Accordion Tribe. La musique me conforte dans cette intuition.

Pour en savoir plus, deux liens ci-dessous :

- Un excellente article du journal belge "Le Soir", qui explique bien la philosophie de l'entreprise. Avec un portrait de groupe du club des cinq, qui est aussi la couverture du cd. D'un accordéon déployé à l'armure des samouraïs, il n'y a qu'un pas, vite franchi, humour oblige.
- Le site de la Fnac qui donne des extraits tout à fait significatifs.

http://www.lesoir.be/culture/musiques/2011-07-06/cinq-types-a-l-accordeon-chauffe-samurai-chauffe-849425.php

http://musique.fnac.com/a3622246/Accordion-Samurai-Accordion-samurai-CD-album

17h00. Lundi 22. J'introduis le disque dans le lecteur de la voiture. Ce matin, je suis venu d'Hossegor pour rendre visite à mes parents en leur maison de retraite à Nay, via Pau et la maison où j'ai pris le temps de manger une pizza, quelques prunes et une tarte au citron, de boire une bière et quatre cafés. Je m'oblige, par un sens du devoir bien naturel, à aller voir mes parents deux fois par semaine. C'est une obligation assez lourde matériellement, très lourde moralement. Mais tout le monde comprend pourquoi ; inutile d'insister. Bref, en revenant de Nay, j'avais le moral dans les chaussettes. C'est pourquoi j'ai fait un détour par le Parvis avant de reprendre la route pour rejoindre la tribu à Hossegor.

C'est l'été. Peu ou pas de sorties de disques. Pourtant, je ne désespère jamais et mon obstination est bientôt récompensée. "Accordion Samuraï", un tel titre est déjà un signe suffisamment fort pour qu'il me soit impossible de l'ignorer, même avec la plus grande inattention.

Peu après 17h00 donc, la circulation sur l'autoroute est fluide ; le soleil de l'ouest encore haut dans le ciel n'est pas gênant ; les conditions pour écouter cet album sont favorables. Premières impressions : il est impossible de ne pas penser à Accordion Tribe en écoutant ces cinq samouraïs. Le son même n'est pas si éloigné de celui des chromatiques. Au fur est à mesure que les morceaux défilent, je suis plus sensible à ce que j'appellerais la polyphonie luxuriante des cinq accordéonistes qu'à la clarté des lignes mélodiques. C'est comme un tissage de tapis d'Iran ; on est loin de la simplicité monochrome d'un tapis d'Azrou ou de Chichaoua pour tenter une analogie audacieuse, j'en conviens.

Finalement, c'est le dernier morceau :"The Last Waltz", un tradionnel finnois, qui me séduit le plus. Du coup, je réécoute l'ensemble en regardant d'abord quels sont les titres. Et ma perception change quand je sais que tel morceau est de Le Tron, tel autre de Laloy ou de Tesi ou encore de Munnelly. J'apprécie alors d'une autre façon "Polar Balkan" de Markku Lepistö ou "Eleanor Neary's Hornpipe" d'Eleanor Neary, un morceau plein d'humour.

Bref, j'ai fait la route comme dans un rêve éveillé où j'ai pris beaucoup de plaisir à écouter cette sorte de témoignage musical de l'existence de l'Europe en tant que creuset culturel. D'une certaine façon, j'ai envie de remercier ces cinq artistes pour cette entreprise qui, plus que les cours de bourse et les coups tordus financiers, donne foi en l'Europe, en un espace européen. Une foi bien fondée puisqu'un tel disque existe.

A titre d'information, pour comprendre la correspondance que je perçois entre les deux projets : Accordion Tribe et Accordion Samurai, je signale qu'on peut retrouver Accordion Tribe sur YouTube

http://www.youtube.com/watch?v=YpaJY9c8CuQ

Bref, vers 18h30, j'arrive devant le portail de la villa. Sébastien est affairé devant deux ordinateurs. On n'arrête pas le progrès. Nadja est en conversation avec le sien. Camille visionne un film sur un autre ordinateur dont elle partage l'usage avec Charlotte. Pendant qu'elle visionne un épisode d'une série, un autre épisode passe en direct à la télé. Charlotte fait dialoguer deux Nintendos et s'enchante du résultat. Ah ! J'allais oublier : pas moins de trois téléphones mobiles sont sur une table. Ils permettent à tout moment de connaitre l'état du monde, l'état du ciel, présent et à venir, les boutiques de fringues qui font des soldes à Hossegor , les adresses des restaurants recommandés ou l'heure des marées. Ils permettent aussi - prodige étonnant ! - de savoir par Google Maps où l'on habite. Merveille ! Je sors ma valise de la voiture, j'ouvre le portail, j'arrive sur la terrasse, la fenêtre est grande ouverte. Je dis :"Hello !". J'entends, plus ou moins distinctement, quatre "Hello !". Vous vous dites :"C'est tout !". "Oui, c'est tout !". Je monte ma valise dans notre chambre. Je demande :"Françou n'est pas là ?". Nadja me répond (les autres ne m'ont pas entendu ; j'aurais dû leur envoyer un mail) :"Non ! Elle est allée faire les courses chez Leclerc". Bien sûr ! J'aurais dû m'en douter... La vie normale quoi ! Dès le retour de Françoise, on s'occupera du dîner, en essayant de ne pas déranger les autistes, qui - c'est finalement rassurant - ne manquent pas d'appêtit.  J'ai bien dit autistes, pas artistes !


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