lundi 24 octobre 2011

lundi 24 octobre - y a pas que l'accordéon... y a aussi serge labégorre

Je l'avoue bien volontiers, dimanche matin, je ne connaissais ni le nom ni l'oeuvre picturale de Serge Labégorre. Depuis dimanche après-midi, non seulement je connais quelques toiles de son oeuvre, mais je l'admire. En effet, dimanche, vers 16 heures, nous sommes arrivés à Hossegor pour préparer la venue des petits et nous avons immédiatement remarqué des affiches et des oriflammes annonçant l'exposition de ce peintre, au casino, du 22 octobre au 6 novembre. Autrement dit, à l'occasion des vacances de Toussaint.

Dès que la villa fut ouverte et les convecteurs branchés, nous sommes donc allés voir ce qu'il en était des tableaux de ce peintre. Eh bien, ce fut un choc esthétique. Une peinture puissante, violente, qui fait penser à Francis Bacon, à Lucian Freud et parfois, curieusement, pour la manière dont il fouille les visages avec son pinceau comme avec un scalpel à Alberto  Giacometti. C'est dire à quelle niveau je le situe.

Le site personnel de cet artiste est tout à fait remarquable, en particulier sa photothèque, si bien qu'il me parait inutile de publier ici les photographies que j'ai faites. Il suffit de visiter ce site d'une richesse surprenante.

http://www.sergelabegorre.com/

On notera que cette oeuvre est constituée essentiellement de portraits, d'un expressionnisme féroce et sans concessions, et de quelques paysages ou plutôt de portraits de maisons, étranges et troublantes comme les demeures des films d'Hitchcock. Ce lundi, j'ai proposé une visite à cette exposition à Camille et à Charlotte. Camille ne rêve que de chorégraphies hip hop : elle a décliné l'invitation. Charlotte est venue : elle a été troublée par cette oeuvre. Je n'en suis pas étonné. Tous ces portraits sont autant de chocs. C'est le mot violence qui me vient spontanément à l'esprit pour qualifier l'art de ce peintre. Si l'inconscient existe, c'est une oeuvre qui lui parle directement.

Comme la photothèque de Serge Labégorre est remarquablement composée et qu'elle donne une idée juste de son oeuvre, si bien qu'il serait tout à fait inutile de publier ici les oeuvres exposées au casino d'Hossegor, je me contenterai de quelques photographies qui m'ont particulièrement touché et intéressé, touché par leur impact affectif, intéressé par leur technique.

C'est ainsi que l'exposition des tableaux ci-dessous m'a scotché sur place quand je les ai découverts dans ce salon que l'on devine magnifique. Une crucifixtion qui vous saute à la gueule : le christ et les deux larrons. Autour, de part et d'autre, des portraits de prélats, des cardinaux, portraits cruels de personnages inquiétants. Il y a de l'inquisition dans l'air.


A partir de ce choc initial, je me suis attaché à la figure du christ, passant ainsi par une suite de transitions de l'émotion au regard technique.


En s'approchant du personnage central, le christ, on commence à percevoir la technique du peintre. Une peinture acrylique. Des formes brutes, pas de dégradés. Des traits comme des coups de sabre.
En s'approchant encore un peu, on arrive à la limite entre expressionnisme et abstraction. On se demande comment le visage de souffrance prend forme. On imagine un combat, un corps à corps entre le peintre et la surface de la toile.


On est maintenant du côté de l'abstraction, en-deça de la forme significative.



Je l'avoue, je reste fasciné par ces traits ci-dessous, ce lacis de couleurs brutales, dont je sais que c'est la machoire du christ.

Et je me prends à imaginer un compositeur inspiré par cette oeuvre, voire seulement par ce triptyque. Je pense évidemment à Sofia Gubaidulina ou à Kimmo Pohjonen. Et comme interprète ? A Pohjonen lui-même, forcément, pour ses compositions ; à Pascal Contet pour celles de Gubaidulina. En tout cas, la rencontre entre les portraits de Serge Labégorre et l'accordéon, j'en rêve ! Et, réflexion faite, pourquoi pas des compositions ou, mieux encore, des improvisations de Pascal Contet lui-même ? Quelque chose comme "Improvisations sur les tableaux d'une exposition" !









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