dimanche 5 février 2012

dimanche 5 février - lockwood galliano rosenberg à colomiers

Samedi, midi. La neige qui tombait en abondance sur Pau depuis le milieu de la nuit diminue d'intensité. Les services de la voirie ont salé les rues et l'on peut circuler à condition de ne pas s'écarter des rails tracés par des sortes de chasse-neige urbains. Il est temps de partir si l'on veut rallier Toulouse en milieu d'après-midi. Les rues jusqu'à l'autoroute sont très glissantes, mais arrivés au péage, la chaussée est impeccable, la neige a été rejetée sur les bas côtés. Un trajet sans histoire. A Toulouse, il fait - 4° devant la maison des "petits".


Ce matin, dimanche, il fait toujours - 4° / - 5° mais, de plus, il neige en abondance. Plusieurs rues sont barrées. La chaussée est verglacée. On se félicite d'avoir pris la voiture équipée de pneus d'hiver. Nos obligations de demain nous obligent à prendre la route, malgré les difficultés. Cette fois, les rues et les rocades sont très enneigées et la circulation en est très perturbée, mais l'autoroute est loin d'être dégagée. On roule durant des kilomètres en file indienne derrière les chasse-neige. Finalement, les cinquante derniers kilomètres se passent sous la pluie et même, tout à la fin, sur un bitume quasiment sec. On aura tout de même mis trois heures et demie pour parcourir les 200 kilomètres entre Toulouse et Pau.

Mais, pourquoi, me direz-vous, cet aller-retour malgré les intempéries ? Tout simplement parce que samedi, à 21 heures, avait lieu à Colomiers, banlieue de Toulouse, un concert que nous ne voulions pas manquer : Didier Lockwood, Richard Galliano et Stochelo Rosenberg, guitare solo du trio du même nom. Et nous n'avons certes pas été déçus. Notons que Stochelo Rosenberg a remplacé au pied levé Biréli Lagrène initialement prévu, mais malade.

Ci-dessous, trois images du trio de ce soir. Elles donnent, je crois, une bonne idée de la posture des trois instrumentistes. Didier Lockwood, debout ou appuyé sur un tabouret haut ; Richard Galliano, idem ; Stochelo Rosenberg, assis, à demi penché sur sa guitare. La première photo a été prise à 21h20.


Celle-ci, à 21h30.


Cette troisième, à 22h40. On est frappé par la permanence de leur posture d'ensemble et de leurs attitudes.

Nous n'avons évidemment pas noté par écrit les titres des morceaux, mais Françoise et moi pendant l'interminable retour de ce début d'après-midi vers Pau nous avons établi la liste suivante, à laquelle ne doit manquer qu'un titre. L'ordre est à peu près exact :

- "Fou rire" de R. Galliano en introduction
- "Sentimental Mood" de Duke Ellington
- "Double jeu" de S. Rosenberg
- "Spleen" de R. Galliano
- "Tango pour Claude" en solo par R. Galliano
- "Nuages" de D. Reinhardt
- "Spain" de Chick Corea
- "Blues de Barbizon" en rappel

A quoi s'ajoute un standard tiré d'une comédie musicale américaine, dont le titre m'a échappé.

Disons-le tout net : ce concert nous a enchantés. Ce qui m'a le plus frappé, c'est l'écoute réciproque des trois musiciens et cette manière qu'ils avaient de se passer le relais, et d'autre part leur créativité. Je pense aux dernières notes du "Tango pour Claude", je pense à l'interprétation de "Spain", je pense à la complicité-en-blues, tout à la fin, pour "Le blues de Barbizon". Je n'aime pas beaucoup la notion de virtuosité qui connote souvent une maîtrise technique plutôt vide de sens, mais en l'occurrence elle me parait bien qualifier le jeu de chacun de ces trois artistes. Chaque morceau était une véritable histoire : on était là, à écouter avec passion, et l'on se demandait en même temps comment ils allaient nous la raconter, comme si on la découvrait pour la première fois. Je pense à "Fou rire", au "Tango pour Claude" ou à "Spain". et que dire de "Nuages" ?

Et puis, à l'issue du concert, on a retrouvé Jean-Marc et ses copains. Les copains de notre copain sont nos copains... D'abord on était content de se revoir. Ensuite on était content d'échanger nos impressions sur le vif. Manière de multiplier et de prolonger le plaisir. On a juste regretté l'absence d'un bar. Une petite bière, ça n'aurait pas été de refus. Sans compter, moment plein d'émotion sympathique, la photographie sur smartphone d'un nouveau-né, qui a circulé entre nous. Tout ça fait partie de l'environnement, donc du plaisir du concert.

Plus tard, Richard Galliano est revenu chercher son accordéon. On en a profité pour le saluer. Je lui ai demandé de me signer son "Nino Rota", ce qu'il a fait de bonne grâce et en toute amitié. Sa courtoisie fait vraiment partie de ses qualités. J'en ai profité pour lui poser une question qui me tourne dans la tête depuis la sortie du "Nino Rota" : " Est-ce que - c'est mon intuition - votre prochain disque chez Deutsche Grammophon sera consacrée à Satie ?". Il a souri et il m'a dit : "Non ! J'ai une idée précise...". Bien sûr, je ne lui ai pas demandé quelle était cette idée. Attendons !

Très bientôt, je publierai quelques photonotes de Richard Galliano. Etant donné les conditions de prise de vues, le nombre de photos ratées est énorme. Peu importe. Quelques unes suffiront.  

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