mercredi 23 mai 2012

jeudi 24 mai - festival de trentels : d'un concert à l'autre (4/5)

Samedi, troisième et quatrième concert. Charlotte a souhaité assister à cette soirée. Nous sommes donc allés la chercher à Agen, où Nadja l'avait emmenée. Déjeuner dans un restaurant plutôt nouvelle cuisine. Une présentation sophistiquée des plats, présentés comme des oeuvres d'art plastique. En plus, c'est bon. Le chef est aussi un cuisinier. Retour à Trentels en début d'après-midi. Camille, trop occupée par ses répétitions de hip hop, pour un spectacle où elle dansera solo, a préféré se consacrer à son entraînement. Elle commence à subir la pression du trac.

Dès 18 heures, on rejoint la salle des fêtes de Trentels. Charlotte est contente de retrouver l'ambiance du festival : les copains, le dîner sur des tables de bistrot, la préparation des concerts avec les machinistes qui s'emploient à peaufiner les derniers réglages, les bougies allumées. Elle attend avec impatience, comme nous, d'écouter ce duo assez inattendu : William Sabatier, bandonéon, et Marcel Loeffler, accordéon. A ma connaissance, seuls Richard Galliano et Michel Portal ont formé un tel équipage.



Je suis frappé, en écoutant et en observant les deux musiciens, par leur différence d'attitudes et par leur complémentarité. Autant William Sabatier est explosif, expressionniste, si j'ose dire, tordant en tous sens son bandonéon, autant Marcel Loeffler est hiératique, calme, presqu'un peu absent ou ailleurs. Sans doute sa posture, largement conditionnée par sa cécité et ses lunettes noires, explique-telle cette impression. Bien sûr, le tango est roi, mais pas seulement. Django Reinhardt a aussi sa part. Et puis, passage obligé, le duo interprète à sa façon "Volver". Ce même morceau sera joué un peu plus tard par le Quarteto Gardel. La mise en correspondance des deux interprétations est un vrai plaisir tant leurs orientations sont différentes, plus classique pour le duo, plus jazzy pour le quartet. Différentes, mais sans qu'il soit possible de les hiérarchiser.




Je retiens deux moments de ce concert :

- d'abord, l'explication du titre sous lequel le duo a souhaité placer son concert :"inventaire". William Sabatier le commente en indiquant qu'ils se réfèrent à la notion d'inventaire à la Prévert. Un ensemble assez hétéroclite, qui tient par les associations d'idées ou de sensations qui relient tous les titres entre eux. Un ensemble qui tient par l'esprit et l'inspiration qui en animent les pièces.

- ensuite, dans ses remerciements adressés à Anne-Marie pour la programmation et aux bénévoles pour l'accueil, remerciements non convenus, mais au contraire pleins de  chaleur et de sincérité, William Sabatier a dit son admiration pour l'ensemble du programme du festival et même son étonnement devant une telle qualité. Ces propos m'ont frappé car tout laisse à penser que le festival pourrait bien avoir passé un seuil et acquis une réputation capable d'attirer des artistes de très haut niveau. Trentels comme carte de visite...  



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