vendredi 6 juillet 2012

samedi 7 juillet - françois salque et vincent peirani : est

Je me rappelle avoir d'abord dit (posts du 16 avril et du 21 mai) toute mon admiration pour l'album "Est" de F. Salque et V. Peirani, que j'avais découvert sur Paris Jazz Corner, puis mon admiration encore pour leur duo tel que nous l'avions découvert live en l'église de Landignac, au soir du premier concert du festival de Trentels. L'album recèle un double plaisir : un livret où François Salque explicite la conception de l'album, les idées et les choix qui ont présidé à son élaboration. Un vrai plaisir intellectuel tant ses explications sont claires, déterminées, documentées et argumentées. Autre plaisir : celui de l'écoute, évidemment. On sent à quel point l'énergie des deux musiciens est organisée, canalisée, mise en forme. Du grand art. Ils savent ce qu'ils veulent dire et ils ont les moyens de le dire.

Et puis, en écoutant ce disque que nous avons pris avec nous pour l'écouter à Hossegor, on pense au concert de Trentels et j'en ai encore la chair de poule. Je relis alors cette phrase de F. Salque : "En musique, c'est le moment du concert, ce moment d'une communication intime ou exaltée avec l'oeuvre et avec l'auditeur, qui est au coeur de notre métier d'interprète". On comprend par ces mots quelle est sa réponse à la question de savoir ce qu'est une musique authentique. Elle n'est pas, en tout cas, dans un respect scrupuleux, mais sans vie, des origines et des oeuvres du passé.

Je relis aussi, en écoutant "Est", ces quelques lignes où F. Salque cite Patrick Williams : "L'intensité conférée au moment présent prend la place de la fidélité à l'origine. L'authenticité - "authenticité": être pleinement soi-même - n'est pas ailleurs que dans le moment présent. Les musiciens arrivent, ils saisissent leurs instruments :"Nous voilà !", et de remplir le temps et l'espace ! Plus rien d'autre n'existe". Et F. Salque d'ajouter :"On ne peut mieux exprimer notre projet". C'est en effet très précisément ce que j'ai ressenti en l'église de Landignac : une présence du duo consistant en ce qu'il avait totalement investi l'espace et le temps des auditeurs de ce soir pour en faire son oeuvre. L'image qui me vient serait ici, curieusement j'en conviens, en quelque sorte, un travail de sculpteurs façonnant à leur guise cet espace, une église de campagne, et ce temps, environ une heure et demie.  

Ci-dessous, quelques YouTube tirées d'un concert donné au théâtre du Gymnase à Marseille, en avril 2010. Des pièces d'"Est" d'environ 6 à 8 minutes chacunes.

- "Medley sur des thèmes roumains" d'après des improvisations de Stéphane Grappelli

http://www.youtube.com/watch?v=7fX4XGoVgX4

- "Rhapsodie hongroise, opus 68" de David Popper

http://www.youtube.com/watch?v=ESawpcbIhc4

 - "Untitled suite" de Vincent Peirani

http://www.youtube.com/watch?v=BCToUuglurA

- "Baïkal"  de Jocelyn Mienniel

http://www.youtube.com/watch?v=bz3PBshjHPw








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