jeudi 27 septembre 2012

jeudi 27 septembre - le dernier album de régis gizavo : ilakake

"Ilakake", le dernier album de Régis Gizavo est sorti à l'occasion des Nuits de nacre. C'est un disque Cinq planètes / l'autre distribution. Ilakake est le nom d'un village de Madagascar. C'est lui que l'on voit ci-dessous traversé par une route, la RN7, dans un décor quasi désertique. C'était un village paisible, où il faisait bon vivre, jusqu'à ce que la folie du saphir s'empare des habitants. C'est un disque ancré dans l'ile où est né Régis Gizavo, d'où il est parti, mais qui, d'évidence,  est pour lui une référence constante, une sorte de repère viscéral, si j'ose dire. On le voit bien sur la pochette : un avion mythique, d'un autre âge, dans le ciel, et deux images de Madagascar, deux images d'îles : Ilakake au milieu de nulle part, Madagascar au milieu de l'océan. On sent bien d'ailleurs dans ses concerts, quand il présente ses chansons, que Régis Gizavo a d'abord été un exilé avant de "se faire" sa place et de se penser maintenant comme un citoyen du monde. Citoyen du monde d'origine malgache.  



Citoyen du monde, il l'est de toute évidence quand on considère la liste des musiciens qui ont participé à cet album. Presque une vingtaine. Certains pour deux morceaux, d'autres un seul, d'autres pour quatre, etc... Ils sont présentés comme des invités. Le fil rouge, le carrefour de ces rencontres, c'est forcément Régis Gizavo. Je note que la liste des dix titres s'intitule "Chansons" et, en effet, il s'agit bien de morceaux chantés. Je n'ai guère de goût, en général, pour les chansons, c'est-à-dire pour les morceaux  faits de musique et paroles, tout simplement parce que l'attention au sens du texte brouille ma perception de la musique et, du coup, mon plaisir est plus que mitigé. Mais ici en l'occurrence, comme Régis Gizavo chante en langue malgache, dont je ne comprends pas un mot, sa voix est comme un instrument parmi les autres et mon plaisir est pur. Sa voix me touche beaucoup, avec des aigus inattendus et a contrario  une "épaisseur" extraordinaire. Parfois j'ai l'impression qu'il sont deux à chanter.

Parmi les instruments de ses invités, on note l'harmonica de Greg Zlap, trompette, saxophones et guitares électriques, mais aussi basse, batterie, claviers, etc... Mais aussi des choeurs.

La voix et l'inspiration, comme l'accordéon de Régis Gizavo, sont très spécifiques. On les reconnait au bout de trois mesures. Comme il existe des plats sucrés / salés, il y a un style Gizavo "acide / suave". Mais en même temps, il me semble que sa musique est cousine de la maloya, par exemple de René Lacaille, comme le titre 2, "Love" ;  de la musique cajun, par exemple le titre 3, "Nahoda", ou encore du forro, par exemple le titre 10, "Vale".

Ce que j'aime le plus dans cet album et, peut-être dans l'inspiration de Régis Gizavo en général, c'est une sorte de nostagie, jusqu'à la tristesse, articulée avec une énergie inépuisable, une sorte de joie de vivre intense et retenue. C'est cette rencontre, cet équilibre, qui est touchante.

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