samedi 29 décembre 2012

samedi 29 décembre - des accordéonistes de jazz

Je voudrais reprendre ici un post que j'avais publié le 6 novembre 2011, où j'essayais de faire le point sur les accordéonistes de jazz que j'avais eu l'occasion d'écouter, soit avec des cds, soit en assistant à leurs concerts. Je le reprends donc pour le mettre à jour, le compléter ou le préciser.

 En avril 2005, la revue "Jazzman" consacrait dans son numéro 112 un dossier aux rapports entre l'accordéon et le jazz, et plus précisément à ceux que l'on pourrait appeler des accordéonistes de jazz. Le titre ? "Accordéon jazz, je t'aime, moi non plus ? ". Trois sous-dossiers : une interview de Richard Galliano, un article intitulé "Accordéon : jeu sans frontières" et, sous le titre "Le Who's Who", une liste de cinquante accordéonistes "recommandables aux amateurs de jazz". Ce numéro de "Jazzman", je le garde précieusement ; c'est pour moi une référence indispensable ; il m'a servi maintes de fois de guide pour orienter mes recherches et pour essayer de me constituer une discothèque d'accordéonistes de jazz. Et si j'ai réussi à écouter un grand nombre des musiciens cités, je ne suis pas encore arrivé au bout de la liste.

Après avoir mis une nouvelle fois (comme Sisyphe !) un peu d'ordre (alphabétique) dans mes cds, l'envie m'est venue de faire le point sur les accordéonistes-de-jazz-que-je-connais-maintenant, sur ceux-que-je n'ai-pas-encore-découverts et sur ceux-qui-ne-figurent-pas-dans-la liste-mais-que-j'ajoute-à-celle-ci. Je livre ici les résultats de ce recensement, avec l'espoir que ma liste pourra, comme pour moi celle de "Jazzman", servir à quelques amateurs de jazz et d'accordéon pour se donner un cadre de références et un guide de recherches.

En caractères "gras", les noms du who's who dont j'ai écouté des cds. Disons que je les ai testés.
En caractères "maigres", les noms du who's who dont je n'ai encore rien écouté. Chantier ouvert...
En "italiques", les noms d'accordéonistes que j'ajoute personnellement à ceux du who's who. Ajout nécessaire s'il est vrai que l'accordéon jazz est vivant. Parmi ceux-ci, je marquerai d'une * ceux que, Françoise et moi, nous avons eu la chance d'écouter et de voir "en vrai"...

- Azzolla Marcel*
- Baëz Jean-François*
- Basile Jo (Joss Baselli)
- Beier Ludovic*
- Berthoumieux Marc*
- Bertolin (Osvaldo Bertone)
- Carrara Emile
- Chenier Clifton
- Colin Daniel
- Coscia Gianni
- Daltin Grégory*
- Daverio Frédéric
- Demonsant Florian*
- Derache Laurent
- Di Pipo Angel
- Dijay Lanny (Orlando di Girolamo)
- Felice Ernie
- Flemming Gordie
- Florizoone Tuur*
- Galliano Richard*
- Goldstein Gil
- Gumina Tommy
- Hall Alice (Alice-Marie Le Quiere)
- Haltli Frode
- Holshouser Will
- Ithursarry Didier*
- Jauvain Francis
- Kotwitz Kenny
- Kramer Gorni
- Labro Julien
- Laudat Jean-Claude
- Leseyeux Marc
- Lignon Jacky
- Loeffler Marcel*
- Lubat Bernard*
- Macias Michel *
- Magnante Charlie
- Marocco Frank
- Matinier Jean-Louis*
- Maurice Bruno* (qui commence à explorer le monde du jazz avec J. Di Donato ou A. Minvielle)
- Matthews Matt
- Meier Johnny (Jan Cornelius Meijer)
- Mille Daniel*
- Mooney Joe
- Moten Buster Ira
- Murena Tony
- Parkins Andrea
- Peirani Vincent*
- Pellarin Jacques
- Primitifs du futur (Dionneau Florence, Laudat Jean-Claude)
- Privat Jo
- Ravelli Thierry
- Reichman Ted
- Revelli Patrick
- Richard-Day (Louis Richardet)
- Riche Johann
- Rivière David
- Rossi Joe
- Salis Antonello*
- Sash Leon
- Schlick Frederick
- Smelzer Joe Cornell
- Sopa René*
- Suarez Lionel*
- Tabanyi Mihaly
- Van Damme Art
- Varis Francis*
- Venitucci David*
- Viseur "Gus" (Gustave)

Un beau territoire à explorer ! On a déjà quelques points de repères, suffisants pour commencer à le baliser. Reste à le parcourir en tous sens pour en dresser la carte. Et pour découvrir de nouveaux horizons, car le monde de l'accordéon est ouvert. Bonne route !






jeudi 27 décembre 2012

vendredi 28 décembre - sans commentaires

Il était environ 9 heures. J'étais en train d'ouvrir les fenêtres. Tout à coup, mon attention fut attirée par un spectacle étrange. Un Père Noël, à califourchon sur un étrange engin plus ou moins motorisé, plutôt moins, traversait le jardin en zig-zaguant, plutôt plus. J'ai pensé tout de suite au Petit Poucet. Derrière lui, un chapelet de bouteilles ; tout dans son comportement me laisse à penser qu'il venait de les écluser. D'aucuns pourraient regretter son attitude et s'en offusquer. Pour ma part, je ne juge pas, je pense qu'il faut vivre avec son temps. D'autant plus que c'est du Saint Emilion, et du bon. "Allez, Père Noël, un dernier pour la route ". Mais je n'ai guère besoin d'insister.

 
Pas besoin d'insister. C'est ce que je pensais hier. Mais, cet après-midi, j'ai recroisé le Père Noël traversant le jardin. Pas de doute possible. Il exagère.
 
 

mercredi 26 décembre 2012

jeudi 27 décembre - à propos du laurent derache trio... ce qu'en pense françoise.

J'ai dit il y a quelques posts ou du moins j'ai essayé de dire tout le plaisir que j'avais eu à découvrir l'album du Laurent Derache Trio intitulé "Life on Venus". Depuis, on l'a beaucoup écouté, Françoise et moi, on en a beaucoup parlé, échangeant sans cesse nos impressions. Pas un échange commercial où j'ai ça, je te le donne contre ça, et du coup j'ai ce que je n'avais pas mais je n'ai plus ce que j'avais... Non ! Un vrai échange intellectuel où j'ai une impression, je te la donne, tu as une impression, tu me la donnes... et in fine, à partir d'une impression propre à chacun, on se retouve au terme de l'échange avec deux impressions ou une impression plus claire ou plus complexe. Gagnant-gagnant, comme dit l'autre... Bref, ci-dessous, Françoise dit à son tour ce qu'elle pense de "Life on Venus" et ça m'apprend beaucoup de choses sur cet album, que je n'avais pas perçues.

http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2012/12/laurent-derache-trio-le-pouvoir-de-la.html

mercredi 26 décembre - quai n°5

 
Je connaissais le quintet n°5 depuis 2010, année de sortie de son premier opus. C'est un copain, Jean-Marc, qui me l'avait fait découvrir. Et c'est en ouvrant les cadeaux déposés au pied du sapin que j'ai découvert leur deuxième création : "Quai n°5 / Métamorphoses". Sortie cette année sous label Decca/Universal Music Classics et Jazz France, un label qui dit assez l'amplitude du champ couvert par cette formation. Que l'on peut voir sur YouTube en cliquant sur le lien ci-dessous.

http://www.youtube.com/watch?v=cuInvDx06BM

Quai n°5 donc est un quintet formé par S. Logerot, contrebasse, arrangements et leader, J.-M. Phillips-Varjabedian, violon, J.-L. Marca, accordéon, R. Descharmes, piano, F. Desforges, percussions (qui a remplacé P. Mindy aux  percussions sur le premier album). On peut s'interroger sur le nom de cette formation : Quai n°5, assez sibyllin, et sur le titre de l'album : "Métamorphoses". S. Logerot dit ceci, qui peut nous éclairer  :" Nous partons de l'idée que si un train peut en cacher un autre, un compositeur peut aussi en cacher un autre (...) et nous sommes cinq à bord".  Pour ma part, je dirais plus volontiers qu'une composition peut en cacher une autre et cela au double sens suivant. C'est du moins ainsi que je reçois ces deux albums :

- Chaque composition, en fait chaque arrangement savant, de ces deux albums en cache une autre. Par exemple, le titre 3, "Ce que cache mon tourment" est inspiré par les variations de Mozart sur "Ah !  Vous dirais-je, maman !" ; de même "Signe Tribal", dédié à Richard Galliano, est inspiré par "Le lac des cygnes" de Tchaïkovsky.
- Mais, à mon sens, il y a plus. Par exemple, "Le concerto pour clarinette K. 622" de Mozart contient en lui-même maintes variations potentielles, dont celle composée par S. Logerot sous le titre "Le petit Mozart". On pourrait presque parler d'un nombre indéfini de potentialités.


Détails sur le produit

Ainsi, cet album, mais le premier déjà, propose une lecture ludique et plutôt hyper-culturelle ou hyper-cultivée, qui consiste à essayer d'identifier l'original, au-delà du plaisir de l'écoute immédiate, qui est un vrai bonheur étant donnée la maîtrise de leur art que possèdent de ces musiciens. Mais il suggère aussi que toute écoute d'une oeuvre reconnue comme classique peut donner lieu à un travail d'imagination de variantes possibles. En fait, il me semble qu'on peut assimiler les oeuvres du quintet à une sorte de provocation, d'invitation à une écoute active. Essayer de retrouver, dans son propre fonds culturel, l'oeuvre originale ici "détournée", d'une part, et essayer d'imaginer, d'autre part, sur ce même modèle, des variantes à telle ou telle oeuvre reconnue comme classique, que l'on est en train d'écouter, c'est-à-dire souvent de retrouver identique à elle-même.

Il y a peu à dire du jeu de chacun des membres du quintet tant leur maîtrise, je l'ai déjà noté, est impressionnante. Pourtant, il faut signaler l'impression de jubilation intense qui se dégage de leurs deux albums. On n'en est pas étonné, tant on imagine leur plaisir à s'approprier ainsi le répertoire pour lui donner une nouvelle vie.

La tradition et au-delà de la tradition... Quai n°5.    



dimanche 23 décembre 2012

lundi 24 décembre - la naïade à pau

Dimanche après-midi, on est allé, Françoise et moi, faire les derniers achats qui viendront, à minuit, se rassembler au pied du sapin. Lequel sapin plait déjà à Nadja, à Camille et à Charlotte. Il est vrai qu'on s'est appliqué à le décorer de boules colorées, de guirlandes argentées, dorées et lumineuses. Dont certaines qui clignotent. Bref ! En ce dimanche après-midi, la ville est animée, les terrasses des bistrots, qui ont doublé ou triplé de surface, sont pleines de monde. On se croirait au printemps. Il faut dire que le thermomètre affiche encore vingt degrés en début de soirée. Plusieurs lieux sont des pôles d'animation. On compte au moins quatre ou cinq marchés de noël. Les gens sont détendus, prennent des photos, prennent la pose. Les enfants en oublient d'être énervés et de pleurer. Une curieuse impression de calme et de farniente. Les boutiques sont certes fréquentées, mais pas envahies par des acheteurs fébriles.

Vers 17h30, on traverse la place Clémenceau pour rejoindre le parking. Un podium, la voix d'une chanteuse. Elle interprète "J'me voyais déjà" accompagnée par un accordéoniste et un guitariste. On les écoute avec plaisir. La présence de l'accordéoniste est pour moi un signe favorable, de bon augure : l'année sera, si j'ose dire, fertile en accordéons.Et puis, voilà qu'un toro de fuego traverse la place en tous sens avant de déclencher un tir de feu d'artifice. La chanteuse interrompt sa prestation. On s'éloigne.

En arrivant à la maison, je cherche quel peut être ce trio... Il s'agit d'un groupe qui se nomme "La naïade". Pour mieux les connaitre, il suffit de cliquer sur le lien :

http://www.la-naiade.com/

Bon ! C'est pas tout ça... Il s'agit maintenant de faire de beaux paquets-cadeaux, avec les noms des destinataires bien calligraphiés et de les cacher dans le grenier jusqu'à minuit. Mais à ce moment-là ce sera l'affaire du père Noël de les déposer au pied du sapin avant de disparaitre jusqu'à l'année prochaine.

samedi 22 décembre 2012

dimanche 23 décembre - nedim nalbantoglu et roberto de brasov trio : l'odeur du vent.

Il y a peu de temps, j'ai retrouvé la trace de Roberto de Brasov, que je connaissais par "Le swing des Carpathes" et "Figuri Express", par le biais d'une compilation qui donnait deux morceaux de son album "L'odeur du vent". Forcément, j'ai voulu savoir ce qu'était cet album. Il en restait un exemplaire chez Amazon, un exemplaire vendu par le Comptoir du disque, à Montpellier, une excellente boutique.

"L'odeur du vent" est donc un disque de Nedim Nalbantoglu, violon, et Roberto de Brasov, accordéon, auxquels s'ajoute Ginel Negoï, contrebasse. Sortie en 1998 sous label Al Sur. L'album est composé de neuf titres : trois traditionnels, arrangés par N. Nalbantoglu et R. de Brasov, deux de R. de Brasov et quatre de N. Nalbantoglu. Je dois dire que si j'apprécie bien la musique venue de leurs pays d'origine, Roumanie et Turquie, parfois je trouve le violon ou l'accordéon un peu insistants dans le registre sentimental. J'apprécie surtout cette musique quand l'âme slave ou balkanique se détache de tout ce qui pourrait être un peu sirupeux pour ne garder que la complexité des rythmes et parfois la maîtrise, sinon la virtuosité, des interprètes. C'est justement le cas ici : les rythmes traditionnels sont intégrés dans des morceaux qui, de toute évidence, ont reçu l'apport d'autres influences, comme le jazz. Par exemple, l'un des titres est "Pour Grapelli".

De ce disque, que j'ai trouvé très agréable à écouter, je retiens le son de l'accordéon, un Weltmeister, comme on pouvait s'y attendre : parfois on croirait entendre une clarinette, d'autres fois un cymbalum ; d'autres fois encore, on ne peut s'y tromper, c'est bien le son boisé d'un Welmeister. Et puis, je retiens aussi le violon qui joue, juste ce qu'il faut, sur la corde sensible.

En court-circuitant les titres de deux albums de Roberto de Brasov, on pourrait dire que ce disque nous a fait sentir le souffle du vent des Carpathes...   

dimanche 23 décembre - daltin-labbé duo : anima

J'ai cherché pendant plusieurs semaines un disque de Grégory Daltin, mais en vain. Tout récemment pourtant, j'ai repéré un album qu'il avait fait avec Didier Labbé sous le titre "Anima". Enregistrement en février 2010. Label : Compagnie Messieurs Mesdames.

C'est un album de huit titres. En 1, "Taraf" de Richard Galliano ; en 8, "Bebe" d'Hermeto Pascoal. Les titres 2 à 7 sont des compositions originales de Didier Labbé. A l'intérieur, on retrouve huit commentaires correspondant aux huit morceaux. Intéressant, astucieux et pertinent. Par exemple, en 1, on lit :"écrit par le maître de Grégory". En 8, "écrit par le maître de Didier". L'album est balisé. On cite ses influences.

"Taraf", le titre 1, c'est d'entrée de jeu l'occasion de faire un tour du côté du free jazz. On a des maîtres, on les respecte, mais pas au point d'en faire des statues inoxydables.

En 2, "Valse à la petite robe noire". La ligne du saxo sur fond d'accordéon. Des larmes dans la voix. Nostalgique. Entre cassures et déchirures. Une valse triste.

"One Shot", le 3, est nettement d'inspiration free jazz. Imaginez un marcheur qui a croisé les lacets de ses chaussures : forcément, il claudique, il court à cloche pied. Mais il avance. En crabe.

Titre 4, "Passejada", que je connaissais par la version de l'album "Passejada" - Didier Labbé Octet, enregistré en janvier et marts 2005 - avec Ruben Alves à l'accordéon. Une déambulation méditative. Entre chien et loup, un accordéon soyeux et crépusculaire. Le commentaire dit : "Profitons des douze doigts de Grégory".  Entre Toulouse, Huelva, Barcelone, Porto et l'Andalousie.

Titre 5, "Istanbul Le Cap". Au début, on croirait entendre une sardane et puis ça free jazze à qui mieux mieux entre saxo et accordéon. Ce pourrait être l'appel d'un muezzin inspiré par l'esprit du jazz en toute liberté. a moins que ce ne soit l'incantation d'un griot.

"Joyeuse Occitanie", le titre 6, est comme un retour aux sources. Mais une Occitanie sans nostalgie plus ou moins trad'... Ici encore l'esprit free jazz a frappé. Le saxo dans le rôle de la roulette... Pas la russe, ni celle du casino, non ! Celle du dentiste... Comment dit-on ? Je cherche mes mots... Ah ! oui. On dit que ça tape sur les nerfs...

"Bleu nuit", titre 7, donne une bonne idée, comme le suggère le commentaire, de ce que doivent être les perceptions et les sensations quand on est en apnée. Le grand bleu : l'immersion comme expérience.

En dernier titre, 8, "Bebe". Assez de fidélité à Hermeto Pascoal, à l'esprit de son oeuvre, pour se permettre des libertés... Respecter, ce n'est pas reproduire à l'identique, c'est continuer à faire vivre une création.

Grégory Daltin a toujours ce toucher et ce phrasé que je trouve incomparables, si bien que j'ai très envie de trouver l'occasion de l'écouter au plus tôt ;  Didier Labbé a un son qui lui est propre : comme des gouttes de citron acide sur le bout de la langue. Pas exactement ce qu'on pourrait appeler un son moelleux. En tout cas, ça décape...   

vendredi 21 décembre 2012

samedi 22 décembre - feuilleton de l'hiver [2] : "bouteille en bretelles"

Dans mon post en date du samedi 8 décembre , j'avais eu le plaisir d'ouvrir, comme l'an dernier, le feuilleton de l'hiver, autrement dit la présentation par étapes du festival de Bourg Saint Andéol qui, comme chacun le sait, surgit pour notre plus grand bonheur avec le printemps. Je ne reviens pas sur le plaisir que nous avions pris en assistant à ce festival ; j'avais essayé en son temps de communiquer et de le faire partager par tous ceuix qui aiment l'accordéon. J'aimerais à présent, au fil de ce feuilleton,  communiquer et faire partager le désir que, Françoise et moi, nous avons d'assister à la deuxième édition.

Les enjeux de ce festival, tels que les présentent ses promoteurs, sont d'ordre culturel, économique, éducatif, social et politique, c'est dire qu'il ne s'agit pas d'une aventure mais bien d'un projet longuement réfléchi et strictement organisé. C'est pour cela que je me sens bien dans ce festival.

A l'heure actuelle, je ne connais pas le programme, et si je le savais, de toute façon je serais tenu par l'exigence de confidentialité, mais tout me porte à croire, notamment en référence à la première édition, que cette année encore on pourra écouter l'accordéon ou son cousin bandonéon sous ses formes multiples : jazz, classique, tango, musique traditionnelle, bal... sans oublier les jeunes talents. Sans oublier non plus la conférence sur cet instrument.

Et puis, tout me porte à croire qu'on retrouvera le buffet gastronomique inaugural ainsi que les dégustations qui justifient l'intitulé : "Bouteille en bretelles". Musique, gastronomie, vins... Un triptyque culturel s'il en est.

Bon ! Rendez-vous à la deuxième semaine de janvier : je pense qu'alors je pourrai vous en dire un peu plus...

jeudi 20 décembre 2012

vendredi 21 décembre - l'accordéon, c'est pas du tricot !

Depuis plusieurs jours, Françoise passait beaucoup de temps devant son ordinateur, le casque vissé sur ses oreilles, accumulant notes sur notes manuscrites sur son bureau. Ce matin, plus de casque, plus de notes, mais une réflexion sur les relations complexes entre tricoter, détricoter et écouter le duo Tuur Florizoone et Didier Laloy. Facile à lire : il suffit de suivre le lien...

http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2012/12/tuur-et-didier-laloy-et-florizoone.html

Je comprends pourquoi elle a tant d'admiration pour le duo...

mercredi 19 décembre 2012

jeudi 20 décembre - laurent derache trio : life on venus

"Life on Venus" est un album du Laurent Derache Trio. Il est sorti en 2012 sous label 52e rue est. J'ai découvert son existence par une compilation que m'avait recommandée Jacques Pellarin et je viens de l'écouter. Je l'avais commandé à Paris Jazz Corner où il apparait quand on demande le titre, mais ni sous le nom "Derache", ni dans la catégorie "accordéon".

Le trio est formé par Laurent Derache, accordéon, qui a composé les dix titres, Ouriel Ellert, basse, et Martin Wangermee, batterie. La liste des dix titres est curieusement présentée de haut en bas du 10 au 1. Liste à lire donc de bas en haut. Ce n'est guère habituel, mais ce n'est pas important non plus. En revanche, j'aurais bien aimé que la durée de chaque morceau soit donnée. Elle ne l'était pas ; je me suis donc chargé de la relever. Au total, le disque dure 59:22.

Tout en écoutant chaque morceau, j'ai pris quelques notes à la volée. Mais, avant d'entrer dans le détail, une impression d'ensemble : une inspiration très jazz contemporain ; un monde qui m'a amené à évoquer des compositions picturales abstraites - souvent Pollock, parfois Rothko - et qui m'a donné l'idée que j'aimerais beaucoup écouter ce trio à Marciac, dans la belle salle de l'Astrada. Lequel trio a un son, qui lui est propre, reconnaissable immédiatement. Un style donc. A propos de son, la prise de son justement est remarquable. Chaque instrument a son identité propre.

1. The Butterfly Effect. 6:10. Intro : basse, puis batterie. Avec une telle intro, avec un tel soutien, l'accordéon se permet de tracer son chemin, de battre la campagne. Il a des poins de repère forts. Des moments de rencontre ; une force mélodique complexe. Un jazz intello. J'aime.

2. Memory. 6:15. Une pulsation haletante. Puis une sorte de ballade avec des hésitations. Vers où va-t-on s'orienter ? A la fin, complexité. Comme des chemins qui se rencontrent et se retrouvent au point crucial.

3. Underground. 6:08. L'accordéon trace sa route ; la basse et la batterie dressent le décor. Accordéon fragile, mais déterminé. Acidité.

4. Fall Time. 6:50. La batterie donne sa couleur au morceau. Une composition liquide, fluide, comme un mouvement de flux et de reflux. L'accordéon souple et profond.

5. F. Experiment. 8:40. Le son très particulier de l'accordéon. C'est la signature de L. Derache. Pulsations. Un effet hypnotique. Une certaine manière de sculpter l'espace. Construction de la transe.

6. Life on Venus. 4:40. Travail de tissage entre les trois instruments. Titre emblématique de l'album, auquel il donne son nom. D'une certaine façon, tous les autres titres peuvent être écoutés comme des variations sur ce titre. L'album comme dix variations sur "Life on Venus".

7. Debout. 6:20. Jazz contemporain. Je comprends pourquoi j'ai pensé à Marciac. Contemporain et même un peu plus que cela, en ce sens que le trio ouvre des voies nouvelles, esquisse des pistes qui restent à explorer, mais qui déjà sont ébauchées. Une sorte de tâtonnement expérimental, c'est-à-dire rigoureusement organisé. Avec une forte exigence formelle.

8. Be Quiet. 5:00. Une sorte de méditation calme à trois voix. Pas un son plus haut que l'autre. Comme une déambulation en demi-teinte. Si c'était une photographie, elle serait en noir et blanc, autrement dit un dégradé de gris.

9. Taxi Brousse. 5:09. Le titre a fortement orienté mon imagination. Une piste de latérite rouge, rectiligne, sans fin. Un soleil écrasant ; une chaleur accablante ; un taxi brousse qui avance en soulevant des tempêtes de poussière, irrespirables. On croise des cyclistes, des gens à pieds sur le bord de la route, des animaux errants. Et même, assoupis, en travers du chemin, des serpents. A la fin le film s'emballe ; on se demande comment ça va finir. Mais ce n'est pas moi qui dévoilerait la fin.

10. Idylle. 2:23. Il faut écouter l'accordéon et la basse... puis la batterie qui s'en mêle. A bout de souffle. Heureusement, le morceau est court.

Bref... Un beau disque. Le dernier morceau vient de se terminer. Je remets la galette sur le lecteur. Une petite heure...

A propos... On trouve plusieurs vidéos sur YouTube ; j'en ai retenu une d'une dizaine de minutes :

http://www.youtube.com/watch?v=CihdHeohi0A


mardi 18 décembre 2012

mercredi 19 décembre - appellation contrôlée

Forcément, quand on tient un blog intitulé "L'autre bistrot des accordéons", on ne peut pas rester indifférent au titre et à la couverture de cet album de Jean-Claude Laudat et Jean-Yves Dubanton :  "Appellation contrôlée". J'ai dit hier comment j'avais eu connaissance de ce disque et comment j'avais pu le commander à Jean-Claude Laudat.


Dès la première écoute, cet album m'a plu. Je vais essayer de comprendre pourquoi, mais d'abord quelques indications objectives figurant sur la pochette et qui en disent beaucoup. Cet album donc est en quelque sorte une compilation fabriquée à partir de deux disques précédents, aujourd'hui épuisés, à savoir, d'une part "Mon pote le gitan", enregistré en 1998 par le duo,  d'autre part "Le Jazz et la Java", enregistré en 2001 par le même duo et Gilles Le Taxin à la contrebasse. Les titres 1 à 7 sont tirés du premier disque, les titres 8 à 14 de l'autre... et puis, je l'ai déjà noté hier, in fine, on a la surprise d'écouter en titre 15 une interprétation de "Mon pote le gitan", dont on ne voit nulle trace sur le programme du disque. C'est le titre caché : le bonus track, comme on dirait aujourd'hui. J'ajoute que sur quelques titres le duo ou le trio a invité des collègues. C'est ainsi que, chemin faisant, l'on entend  un hautbois, une batterie, une guitare rythmique, un violoncelle, un violon ou un alto.

Un mot encore avant d'essayer d'analyser mes impressions. Au verso de la couverture, tout en bas de page, on peut lire cette information : "Cette compilation contient du Swing et du Musette". Je ne saurais dire pourquoi, mais cette mention est délicieuse, en particulier le verbe. Je ne peux m'empêcher de l'associer à l'image de la bouteille. Comme celle-ci, ce disque contient un breuvage plutôt tonique. Et assez gouleyant.

Bon ! C'est pas tout ça... Pourquoi j'apprécie beaucoup ce disque ? D'abord, d'entrée de jeu, c'est la "Flambée montalbanaise". On est d'emblée sous le signe de Gus Viseur. C'est pas rien. Et justement  la complicité du duo fonctionne parfaitement. On ne pouvait rêver meilleure introduction, plus emblématique de l'album. En titre 2, "Recado" de D. Ferreira et L.L. Antonio, un morceau et des auteurs que je ne connaissais pas. Le niveau ne faiblit pas par rapport à la "Flambée...". Encore le dialogue du duo... Ensuite, une interprétaion pleine de tendresse de "Julie la Rousse" avec la voix, juste voilée ce qu'il faut, de J.-Y Dubanton. Mais, bon, je ne vais pas reprendre chaque titre un à un. Il suffit de signaler qu'en titres 6, 7 et 8 on enchaîne "Sa préférée" - après Gus Viseur, Jo Privat -, "A Matelo" de Didier Roussin et "Le Jazz et la Java" de Nougaro et Datin. Un triptyque superbe.  En tout cas, alors que j'ai souvent des réticences à l'égard de la guitare manouche, ici je suis enchanté par la guitare de J.-Y. Dubanton, qui a certes des accents manouches, mais inclus dans un style très personnel. Quant à l'accordéon de J.-C. Laudat, il est, à mon goût, parfait : juste ce qu'il faut d'acidité et de profondeur. Les deux se rattachant à ce que, dans mon jargon, j'appelle le style de la ligne claire. Une ligne mélodique lisible, faussement simple ; la classe, quoi... On donne l'impression que ça coule de source alors que, tu parles, quel boulot... Quelle culture du swing et du musette, pour reprendre l'indication que je mentionnais plus haut.

En titre 11, "Cloviswing", avec ce commentaire :"A mon accordéoniste préféré Raymond Laudat dit Clovis, mon père". Lequel père pourrait ou aurait pu dire la réciproque de son fils.

Bref, je me félicite d'avoir pris contact avec J.-C. Laudat pour me procurer cet album. 



lundi 17 décembre 2012

mardi 18 décembre - du pain sur la planche

A notre retour de Toulouse, où nous avions assisté aux concerts "café tango", jeudi et vendredi, et où aussi, forcément, on a essayé de se rendre utiles en jouant Papou-Mamou, un rôle que l'on interprète assez efficacement, à notre retour donc, la boite à lettres est pleine. Un empilage de publicités, de lettres, de factures et... de paquets attendus : quatre en fait. Inutile de dire notre contentement.


Le premier est un envoi de Jean-Claude Laudat. J'avais découvert son dernier opus : "Paname Swing" grâce à un article paru dans le dernier "Accordéon et accordéonistes". J'avais beaucoup aimé et je le lui avais dit. Et en même temps je lui avais demandé si, par hasard, il n'aurait pas, en réserve, un ou quelques autres cds. Réponse de sa part : je dois pouvoir trouver sur internet les premiers "Alma Sinti", auxquels il a collaboré. Je vais d'ici peu lancer ma recherche. Mais il me propose aussi de m'envoyer un album fait avec Jean-Yves Dubanton, guitare et chant, plus quelques invités : "Appellation contrôlée", en fait formé de titres de deux disques : "Mon pote le gitan" et "Le jazz et la java". J'ai écouté ce disque une première fois. Quel plaisir ! Et quelle surprise ! Quatorze titres sont annoncés, mais, in fine, un quinzième - le titre caché - qui est justement "Mon pote le gitan".


Il y a quelques jours, j'ai découvert, grâce à un envoi amical de Jacques Pellarin, un disque de compilation :"Jazz Accordéon : The new Wave". Parmi plusieurs titres que je connaissais déjà, il en est un en particulier que je découvre : "Un beau souvenir" extrait de l'album "L'odeur du vent". Il s'agit d'un album de 1998, créé par Roberto de Brasov, accordéon, et Nedim Nalbantoglu, violon, avec comme troisième membre du trio le contrebassiste Ginel Negoï. Amazon m'indique qu'il reste un exemplaire neuf à Montpellier : Le comptoir du disque. Service parfait. L'album ? La rencontre de l'âme roumaine et de l'âme turque. Et le son du Weltmeister !



Autre titre et autre album dont j'ignorais l'existence et que je découvre dans la même compilation : "Debout" de Laurent Derache. L'album ? "Life on Venus". Il reste un exemplaire sur Paris Jazz Corner. A priori, du jazz plutôt intello. J'aime !


Et puis, venu de la Belgique, l'album "Didier Laloy et Tuur Florizoone". D'aucuns pourraient s'étonner de la présence de cet album dans la boite à lettres dans la mesure où il y a peu j'ai dit comment ce disque nous était parvenu par le truchement d'une amie belge, qui avait assisté à un concert des deux accordéonistes et qui avait eu l'extrême amabilité de faire signer pour nous un exemplaire. Pourquoi donc faire venir un autre exemplaire ? Tout simplement pour respecter une habitude que nous avons et que je trouve plutôt intelligente (c'est de nous que je parle) : quand nous recevons, comme c'est le cas en l'occurrence, un disque en cadeau de la part d'un ami, illico nous en commandons un autre exemplaire... pour pouvoir l'offrir à un copain. C'est une manière de faire circuler le plaisir et de faire connaitre des accordéonistes que nous aimons.


Bon, mais c'est pas tout ça... Maintenant, il faut s'organiser un peu pour trouver le temps nécessaire à l'écoute de ces "beaux objets". Il y a du pain sur la planche.

lundi 17 décembre - y a pas que l'accordéon... y a aussi la question du mariage pour tous

Parmi les questions sociétales qui agitent les Français et qui les séparent suivant des lignes de fracture transversales aux choix politiques : droite / gauche, il y a évidemment la question dite du "mariage pour tous". Ce week-end justement a vu défiler dans les grandes villes des partisans et des adversaires de ce choix de société. Chacun a son opinion et il n'est pas dans mes intentions de prendre parti, encore moins de me servir de ce blog comme tribune pour étaler mes états d'âme et autres convictions métaphysiques ou du moins anthropologiques.

Pourtant je voudrais faire part de ma déception et de ma perplexité en voyant toute cette agitation et tous ces élus défilant ceints de leur  écharpe tricolore, sans doute pour mieux s'écharper si d'aventure ils rencontraient leurs adversaires. 

Ma déception vient du fait que, malgré toute mon attention, je n'ai vu ni entendu le moindre son d'un accordéon. Cette absence me laisse à penser que les grandes mobilisations idéologiques sont destinées à être bien tristes. Je le regrette. Mais c'est bien dans l'air du temps.

Quant à ma perplexité, elle tient au fait qu'un point crucial de discorde entre les pour et les contre ce mariage est la question de la procréation médicalement assistée. Sans doute est-ce une question d'importance, mais pas au point d'occulter ce qui devrait être une question fondamentale dès aujourd'hui, à savoir :" Qu'en sera-t-il demain des demandes de mariages à trois ?". Il n'est que de voir le nombre des ménages à trois pour comprendre que d'ici peu il faudra bien trancher la question que je pose.

En tout cas, on ne pourra pas dire que je n'ai pas apporté ma contribution au débat sur le mariage pour tous.

dimanche 16 décembre 2012

dimanche 16 décembre - récital café tango le vendredi 14 à toulouse.

Vendredi, espace Croix-Baragnon, 20h30, récital café tango avec Omar Hasan, chant, Marie-Françoise Mercier, violoncelle et Grégory Daltin, accordéon Victoria. Même programme qu'hier donc. Oui, mais, pour nous, aussi pas le même, puisque notre attente n'est plus, forcément, celle d'hier. On sait à quoi s'attendre. On sera donc attentif à des "choses" qui nous ont échappé hier. En outre, quelques copains sont venus se joindre à nous et c'est un plaisir d'échanger nos impressions sur des concerts que nous avons vécus ensemble ou sur ceux pour lesquels nous avons déjà réservé nos places. On leur dit aussi quelques mots sur la soirée d'hier, mais pas trop, pour leur laisser le plaisir de la découverte.

A propos... Depuis le début octobre, j'ai changé mon Samsung pour un Nikon... Il a fallu que je me l'approprie, ou du moins que je commence à... Je suis encore loin du compte, mais ça va mieux et je commence à nouveau à prendre plaisir à faire des photographies, à essayer de saisir l'attitude caractéristique en particulier de l'accordéoniste, ici Grégory Daltin. Disons que cette attitude, que je cherche à fixer, c'est pour ainsi dire la signature de l'artiste, telle qu'il la trace à l'instant. Entreprise délicate, tant les lumières et autres spots sont souvent en opposition avec les conditions d'un bon cliché. Mais bon, on fait avec...

20h36. "Vie violence". D'entrée, un tango plutôt énergique et musclé. Un beau texte. Bien sûr, on pense à Galliano. On compare, on note des différences, mais bien sûr il ne s'agit pas de juger. En tout cas, question puissance et émotion, on est servi.


20h38. J'aime bien ce regard de Grégory Daltin.


20h40. Idem pour cette posture et la géomètrie de la scène.


21h07. Françoise me dit : "Tu devrais prendre quelques photos d'Omar Hasan". Elle avait raison. d'ici peu, elle produira quelques autres images sur son blog.


21h16. Même si j'ai bien des progrès à faire, cette image me plait assez. Grégory Daltin tel qu'en lui-même...

  
En tout cas, un beau concert. On était content, à la sortie, de partager l'enthousiasme de nos copains.

dimanche 16 décembre - récital café tango le jeudi 13 à toulouse

Depuis plusieurs mois déjà, on avait réservé deux places à l'espace Croix-Baragnon pour le récital d'Omar Hassan, et le jeudi 13 et le vendredi 14. On attendait beaucoup du trio Omar Hasan, chant, Marie-Françoise Mercier, violoncelle, et Grégory Daltin, accordéon Victoria. On attendait beaucoup de ces deux soirées, après avoir découvert le duo Hasan-Daltin à Trentels. Et l'on n'a pas été déçu. Le concert avait lieu à 20h30. On est arrivé à 19h30 devant le porche de l'espace Croix-Baragnon. Pas de file d'attente. On est allé boire un porto. On est revenu devant la porte de la salle bleue. On est entré à 19h50. On a pris place au pied de la scène. Ces minutes où l'on s'installe, c'est déjà le concert. C'est le moment où se forment nos attentes.

Il est à présent 19h59. Une demi-heure d'attente. A gauche, la place du violoncelle ; au centre, l'accordéon, puis un espace et la place d'Omar Hasan.


20h40. Le trio s'est installé. Très homogène. Omar Hasan, voix chaude, ronde, puissante. Un baryton. Le violoncelle, qui apporte beaucoup de profondeur au duo que l'on avait découvert à Trentels. Sobriété. Présence. Grégory Daltin, penché sur son instrument. Une technique bien particulière. Les touches comme percutées : un style nerveux et tout en finesse. L'alliance des contraires.


20h54. Le tango comme un voyage. On a pris la vitesse de croisière. J'essaie de saisir quelque chose de la posture de Grégory Daltin. Yeux mi-clos, plein d'attentions pour son instrument, plein d'attentions à l'égard d'Omar Hasan. Une belle complicité.


21h10. Toujours hyper-attentif. Ses lunettes renforcent l'impression d'attention extrême.
Et toujours ce phrasé si personnel.


21h20. Bon ! J'aime bien cette photographie. Grégory Daltin - paradoxe - à la fois dans son monde et présent. Un son magnifique.


Après le concert, pendant le trajet de retour dans le métro, on a essayé de reconstituer le programme. On a noté comme compositeurs les noms de Piazzolla, Gardel, Ferrer, Troilo. Comme entrée en matière, "Vie violence"... Autrement dit "Tango pour Claude". Et puis, plus ou moins en ordre : "Vuelvo al Sur", "Volver", " Que nadie sepa mi sufrir", autrement dit "La foule", "Besame mucho", "Granada", "La Cumparsita" en version "Tango corse", "Contrabajeando", "Por una cabeza", "L'hirondelle", "Je reviens vers ma maison", et peut-être quelques oublis...

lundi 10 décembre 2012

mardi 11 décembre - jean-luc oboman fillon et didier ithursarry : oboreades


C'était le troisième et dernier jour du festival "Bouteille en bretelles", à Bourg Saint Andéol. En fin de matinée. Un ciel d'une pureté absolue. Une église aux murs nus. J'ai déjà dit le haut niveau de ce festival, mais, pour nous, le duo de Jean-Luc Fillon et Didier Ithursarry en fut l'apogée. Ils avaient pour nom : "Duo Illico". A l'issue du concert, ils nous avaient dit leur projet de sortir un disque en 2012. C'est fait. Son titre ? "Oboreades".

Pour se faire une idée de la musique de ce duo, haubois / cor anglais et accordéon, il suffit de cliquer ci-dessous :

http://www.jeanlucfillon.com/main.php?page=illicoPresto

http://www.deezer.com/fr/artist/4029053

On a reçu cet album samedi ; on l'a écouté à plusieurs reprises et c'est un vrai bonheur. Plusieurs titres (3/13) sont signés de Didier Ithursarry, d'autres de J.-L. FIllon (5/13), d'autres encore de Maurizio Giammarco, de Claude Barthélémy, de Marcel Azzola, d'Hermeto Pascoal et de Peggy Stern. Mais, en fait, quel que soit le morceau, mon impression dominante a été la même, par delà les différences propres à chaque composition : une ligne claire tracée par Jean-Luc Fillon et l'accordéon qui vient y ajouter de la perspective. Une précision au-delà de ce qu'on pourrait imaginer. Une maîtrise inimaginable. Je n'ai pas dit virtuosité, un terme qui pour moi connote toujours une habileté vaine, dénuée de signification ; j'ai bien dit maîtrise, au sens où celle-ci leur permet toutes les audaces. 

C'est de toute évidence un très grand disque. D'aucuns s'interrogent pour savoir si c'est du jazz ou quoi d'autre. Je dirais que c'est une musique telle qu'elle transcende les catégories et les classifications. En ce sens, c'est aussi du jazz, mais pas seulement.    




dimanche 9 décembre 2012

lundi 10 décembre - paname swing

Au départ, il y a un article signé Francis Couvreux, pages 18-19, dans le dernier "accordéon et accordéonistes". Il y est question de "Paname Swing", dernier opus d'un quartet formé de Jean-Claude Laudat à l'accordéon, Jean-Yves Dubanton, guitare, Laurent Fradelizi, contrebasse et David Georgelet, batterie. C'est un album autoproduit, enregistré en janvier 2012.

Dès le début de l'article, "Paname swing" est défini comme la rencontre entre des rythmes afro-américains et le musette gitano-parisien. Le répertoire est présenté comme éclectique avec des thèmes boogallo. Boogaloo ? J'ignorais ce terme et encore plus sa signification. Heureusement, Wikipedia ! Je lis qu'il s'agit d'un mélange de soul, de rhythm and blues et de rythmes afro-cubains. Effectivement, plusieurs titres évoquent ce mélange. Mais, pour ma part, ce qui m'a le plus frappé, c'est une sorte de musique en demi-teinte, un style que j'affectionne. C'est du travail d'orfèvre, mais on croirait que c'est naturel. Cette impression de demi-teinte renvoie aussi pour moi au jeu du quartet qui me fait irrésistiblement penser à ce que j'appellerais volontiers un blues musette. Du coup, même si les compositions ont des auteurs multiples, chaque fois les quatre collègues impriment leur marque. D'où un album très homogène. Je suis plus sensible à l'homogénéité de l'ensemble qu'à l'éclectisme des sources.

Quant au programme, il est composé de onze titres. Certains sont des standards comme "Tea for Two" ou "Besame Mucho" - une interprétation très originale - ; d'autres sont signés de Jean-Claude Laudat comme "Valse Anthracite" - fluide à souhait - ou de Jean-Yves Dubanton comme "L'Indienne". D'autres encore sont l'oeuvre de compositeurs que je connaissais plus ou moins : plus comme Lou Donaldson ("Midnght Creeper") ou Todd Dameron ("Casbah"), moins comme Denzil Best ("Wee") ou Ben Dixon ("Cantaloupe Woman").

Je parlais plus haut de l'homogénéité du programme, je pourrais en dire autant des quatre membres du quartet. Une section rythmique qui assure et qui à l'occasion montre sa créativité ; une guitare que je qualifierais de classique dans son registre : un maximum d'effets avec un minimum de moyens. L'exact opposé de la virtuosité gratuite et vide. Quant à l'accordéon, comment dire, j'aime sa présence, en retrait quand il faut, au premier plan quand il le faiut. Dois-je le dire, j'ai perçu Jean-Claude Laudat comme un grand frère bienveillant, plein d'expérience et de sagesse, une posture bien en accord avec ce que j'appelais la tonalité en demi-teinte de l'album. En tout cas, un disque à écouter dans un environnement de lumière calme avec à portée de main de quoi grignoter et étancher sa soif. Calme, douceur et rêverie... Le swing de la nostalgie.

lundi 10 décembre - jazz accordeon : the new wave

J'ai raconté hier comment j'avais reçu de Jacques Pellarin un disque de compilation intitulé "Jazz Accordéon : The new Wave". Un disque édité sous label "52e rue est" en 2012. A cette occasion, j'ai découvert l'existence de ce label et, curieusement - il n'y a pas de hasard - je découvre que l'album de Jean-Luc Fillon et Didier Ithurssary, que j'ai reçu ce même jour, est aussi édité par ce label.

Je dois le dire, cette compilation m'a impressionné. D'abord, et c'est l'essentiel, le pur plaisir de l'écoute. Une succession de titres d'exception. Comme on dit : "ça vole haut". Ce n'est pas à proprement parler une revue exhaustive de l'accordéon de jazz aujourd'hui, mais c'est une sélection qui prouve par son existence même que l'accordéon a toute sa place dans l'univers du jazz. Au point même d'apporter à ce style une couleur particulière, spécifique.

Les accordéonistes représentés sont : Didier Ithhurssary, Laurent Derache, Antonello Salis (4), David Venitucci, Roberto de Brasov (2), Jacques Pellarin, Lionel Suarez, Marcel Loeffler, Richard Galliano. Cette liste suffit à montrer le niveau... Cependant, si j'avais eu à mettre mon grain de sel dans ce choix, j'aurais remplacé trois des quatre titres d'A. Salis et l'un des deux titres de Roberto de Brasov par des accordéonistes que j'admire beaucoup : Daniel Mille, Jean-Luc Amestoy, René Sopa et Vincent Peirani. Mais j'imagine qu'une telle compilation ne va pas sans quelques problèmes de droits entre labels.

Bref ! Grand merci à Jacques pour cette magnifique découverte !

samedi 8 décembre 2012

dimanche 9 décembre - du pain sur la planche...

Midi. Dans la boite à lettres, trois paquets, faciles à identifier. Ce sont des cds.


Il y a quelques jours, j'ai reçu un courriel d'Agnès Binet en tant que présidente de l'Adara, l'association qui organise le magnifique festival de Bourg Saint-Andéol, les 22-23 et 24 mars. On se souvient, Françoise et moi, de la première édition comme d'un moment mémorable.

Je dis à Françoise que je viens de recevoir ce courriel. Elle me dit : "Mais... à ce sujet... à l'issue de leur concert, Jean-Luc Fillon et Didier Ithurssary avaient annoncé la sortie prochaine d'un album... On a oublié de se tenir au courant". Du coup, je vais voir ce qu'il en est sur Amazon. A la question de savoir s'il existe un cd au nom de J.-L. Fillon et D. Ithurssary, la machine répond qu'il n'y a aucun élément correspondant. J'insiste. Existe-t-il un ou des cds au seul nom de Fillon. Bien sûr ! Il en existe plusieurs, dont un, qui est celui que je cherche : "Jean-Luc Fillon - Didier Ithurssary / Oboreades".  Label : 52e rue Est. Bref ! La commande part illico. Et voilà le cd dans la boite à lettres.

Je parcours le dernier numéro de la revue "Accordéon et accordéonistes". En diagonale et en survol. Pages 18 et 19, un Entretien intitulé Paname Swing - swing musette et groove noir américain. Les propos sont recueillis par Francis Couvreux, une référence. J'ai confiance. Il est question d'un cd autoproduit en 2012. L'accordéoniste est Jean-Claude Laudat, une autre référence. On le connait par "Les primitifs du futur" et par "Histoires de Jo". Le cd a pour titre "Paname swing".  Illico, un courriel à J.-C. Laudat. Et voilà comment, ce matin, dans la boite à lettres...

Il y a quelques jours, alors que j'informe Jacques Pellarin du fait que j'ai téléchargé son dernier opus :"En vous attendant", il me demande, en retour, si j'ai aussi téléchargé une compilation publiée sous le titre "Jazz Accordeon : The New Wave", complilation dont il m'avait communiqué la référence. Comme je lui réponds par la négative... Bref... Voilà comment la version cd se trouve ce matin dans la boite à lettres. La liste des interprètes est impressionnante : Salis, Venitucci, Ithurssary, Pellarin, Derache, Suarez, Loeffler, Galliano, Roberto de Brasov. Excusez du peu...

Bon ! Cet après-midi a dû être consacré à tailler le chèvrefeuille qui s'est étendu au dessus du mur jusque chez les voisins. Des ouvriers venus refaire leur haie ont en effet fait quelques dégâts et il est impératif de donner forme acceptable à notre chèvrefeuille. Mais encore... La météo a annoncé des températures négatives. Il a donc fallu protéger quelques plantes dont les pots, trop gros, ne peuvent être rentrés. Comme on manquait de film de protection, on est allé en acheter chez Jardiland, ainsi que des piquets. Et du coup, on a acheté un sapin : 1 m 50.

Voilà ! Comme je le disais en titre :"On a du pain sur la planche". On va pas s'en plaindre...  

 

   

samedi 8 décembre - feuilleton de l'hiver [1] : "bouteille en bretelles"

... reçu, il y a quelques jours, un courriel d'ADARA, signé Agnès Binet. Inutile de dire le plaisir que j'ai eu à la réception de ce message. ADARA, en effet, c'est l' "Association pour le développement de l'accordéon en Rhône-Alpes", qui a organisé l'an dernier le premier festival "Bouteille en Bretelles" à Bourg Saint Andéol. J'avais dit, à l'issue de ce premier événement, le très grand plaisir que nous avions eu à assister à ce festival. Pour un premier essai, une réussite totale. On attendait donc des nouvelles de l'édition 2013. Voilà, c'est fait.

Ci-dessous, ce sera le premier épisode du feuilleton de l'hiver, qui nous conduira jusqu'au mois de mars, un texte de présentation signé de la présidente, Agnès Binet, et un bulletion d'adhésion. En me faisant l'écho de ce bulletin, j'espère que nous serons nombreux à le remplir et donc nombreux à nous retrouver à Saint Andéol.

D'ici au mois de mars, je vous tiendrai au courant de l'organisation du festival. Ce sera notre feuilleton de l'hiver. Une manière de nous préparer à l'arrivée du printemps.

Chères adhérentes, chers adhérents,

Après une première année d’existence riche de rencontres humaines et musicales devant un public nombreux, ADARA – Association pour le développement de l’accordéon en Rhône-Alpes – est de nouveau en piste pour la 2ème édition de son Festival « Bouteille en Bretelles ». Pour fêter l’arrivée du Printemps, celui-ci se déroulera du 22 au 24 mars 2013 dans notre belle ville de Bourg-Saint-Andéol en Ardèche.
Dans la dynamique de la première édition, l'accordéon chromatique et diatonique ainsi que le bandonéon seront à l'honneur dans une programmation qui vous réservera quelques bonnes surprises ! Le vin sera proposé en dégustation par les différents domaines de Bourg-Saint-Andéol. L'ouverture exceptionnelle de nouveaux lieux mettra en avant le patrimoine de la ville, vous permettant notamment de découvrir le Palais des évêques à travers une visite guidée à ne pas rater !

Nous vous invitons à rejoindre de nouveau ADARA afin de permettre à des initiatives telles que la nôtre de voir la réalisation de ses objectifs culturels, économiques et sociaux. Votre adhésion vous donnera également accès à nos manifestations au tarif réduit.

Vous remerciant par avance, toute l’équipe vous souhaite une belle rentrée culturelle !

La Présidente, Agnès Binet


BULLETIN D’ADHESION
 Je soussigné (e) ...............................................................................................................................................

Demeurant............................................................................................................................................................

Code postal.................................Ville.............................................................................................................................

Téléphone...............................................................................................................................................................

Courriel....................................................................................................................................................................

souhaite partager l’aventure d’ADARA et participer à la diffusion de l’accordéon pour la saison 2012-2013 comme :


MEMBRE – cotisation annuelle 10€ [ ]
MEMBRE BIENFAITEUR - cotisation annuelle 30€ [ ]

MEMBRE D'HONNEUR - cotisation annuelle 100€ et plus [ ]
Date et signature

Règlement par chèque joint libellé à l’ordre de l’association ADARA.

Bulletin à envoyer par courrier postal à l’adresse suivante :
Association ADARA, 10 rue Jeanne d'Arc, 07700 Bourg Saint Andéol

mercredi 5 décembre 2012

mercredi 5 décembre - didier laloy & tuur florizoone

On connaissait Didier Laloy par quelques uns de ses disques et pour l'avoir écouté live sur les bords du canal du midi, près de Toulouse, dans le cadre du festival itinérant Convivencia.  Un souvenir mémorable.


On connaissait aussi Tuur Florizoone par quelques uns de ses disques et pour l'avoir écouté live à Prades puis à Elne dans le cadre du festival Jaaazèbre. Autre souvenir mémorable.


Disons que l'on apprécie bien ces deux accordéonistes. L'un joue sur un diatonique Castagnari, l'autre sur un chromatique Bugari. Ils font partie de nos accordéonistes de prédilection. C'est pourquoi, quand on a appris qu'ils venaient de sortir un cd ensemble, tout de suite, sans le moindre instant de réflexion, on a pris contact avec Tuur Florizoone pour savoir si l'on pouvait, comme on l'avait déjà fait, lui commander directement cet album. Et alors qu'à ce jour l'on attend sa réponse, voilà qu'arrive dans notre boite à lettres un paquet de Belgique avec l'objet de nos désirs. Un cadeau improbable, en tout cas inattendu, avec un mot plein d'amitié, signé Florence. Que justement nous avions rencontrée à Prades. Les souvenirs communs et heureux, ça scelle l'amitié.

Un album donc intitulé tout simplement "Didier Laloy & Tuur Florizoone". Pas de littérature. Juste l'indication : c'est d'une rencontre qu'il s'agit. Et d'abord, il faut dire que c'est un bel objet qu'on a plaisir à tenir entre ses mains et à déplier : trois volets, un triptyque. De belles photographies en noir et blanc, c'est-à-dire tout en nuances de gris. Signature : Stephan Vanfleteren. Ensuite, on voit que l'album est composé de dix morceaux pour une durée de 48:34. De 3:33 à 6:50. Six morceaux de Tuur Florizoone, trois de Didier Laloy et un de celui-ci avec Tanguy Thoveron.

Je note que trois des morceaux figuraient déjà dans des albums précédents de Tuur Florizonne.
- le titre 4, "Contamines, mon joie", qui était le 2 de "Tricycle / Orange for Tea".
- le 3, "Butterfly Valley", qui était le 16 de la musique du film "Aanrijding in Moscou".
- le 7, "Rue St Géry", qui était le 10 de "Cinema Novo".

Autre précision d'importance : "Contamine, mon joie" dure 4:32 sur Tricycle et 4:50 sur le dernier cd ; "Butterfly Valley" dure 2:06 sur l'album de musique de film et 4:34 sur le dernier opus ; "Rue St Géry" enfin dure 3:10 sur "Cinema Novo" et 6:50 sur ce même dernier opus. Quand on compare les durées des interprétations de "Butterfly Valley" et de "Rue St Géry", dans les deux versions, durées qui vont du simple au double, on a une idée des réserves de créativité et d'improvisation des deux compères.


Forcément, l'écoute de cet album est un plaisir constant. Je m'attendais à une rencontre de haut vol eu égard à la maîtrise de ces deux accordéonistes, chacun dans son domaine. Plutôt trad' ou folk pour Didier Laloy, plutôt symphonique - je me comprends - pour Tuur Florizoone. Dans les deux cas, un usage spécifique de leurs instruments respectifs. Quelque chose d'acidulé chez Laloy ; la respiration, je devrais dire les respirations du soufflet chez Florizoone. En tant que compositeurs, l'un et l'autre ne racontent pas les mêmes histoires, mais s'il est vrai que chacun a sa propre originalité, il est non moins vrai que la présence de l'autre donne une couleur particulière, peut-être une profondeur, en tout cas une dimension spécifique.

Bon, maintenant, il faut les écouter.

"Butterfly Valley", je l'ai associé à l'idée d'une chorégraphie très moderne. Très dépouillée, très épurée.
Le jeu du soufflet et l'invention mélodique de "Contamines..." m'ont "soufflé".
J'ai aimé de "Lisbonne" la fragilité obstinée du diato et la puissance du chromatique, instrument à soufflet, instrument de percussions. On n'imaginerait pas que les deux accordéons puissent si bien s'accorder.
Je pourrais dire encore que "Tragédie Légo" m'a fait penser à une musique de film, non au sens d'une musique en contrepoint d'une succession d'images, mais au sens où en fermant les yeux, on se fait son propre film.
Je pourrais mentionner encore la version (longue) de "Rue St Géry"... Mais, à quoi bon ? Le mieux, sans perdre de temps, c'est de se préparer une bière, un cognac, un porto ou, de préférence, un armagnac. L'armagnac, il faut le boire dans un verre à armagnac, avec un bon gros ventre bien rond ; il faut le tenir au creux de la main, juste pour le réchauffer et approcher son nez pour en capter les vapeurs ; on n'est même pas obligé de le boire. Après, encore mieux, on débranche le téléphone, on met une bûche dans la cheminée et on se tartine quelques toasts avec du foie gras. Pas beaucoup, juste pour la couleur, la texture et un certain goût sur le bout de la langue... Et, quand on est prêt, on met la galette sur le lecteur. Les yeux mi-clos... Plutôt par temps gris, avec des passages nuageux.

Sans oublier... une pensée très amicale pour Florence.

mardi 4 décembre 2012

mardi 4 décembre - le rap est mort, vive le rap

J'ai dit hier comment on avait reçu le dernier opus de Manoeuvre, un disque cinq titres de rap sous le nom "D.E.Z. & MANOEUVRE ASOCIAL BAND". Je connais mal le monde du rap, je l'apprécie la plupart du temps quand j'ai l'occasion d'en écouter, mais je n'ai pas de repères pour situer les groupes, leurs textes et leurs sons. Mais ce que je sais, c'est que j'avais beaucoup aimé le concert de Manoeuvre dans un bistrot à Toulouse et que j'écoute leur cd avec grand plaisir. Et un grand intérêt. J'espère déjà avoir l'occasion de les retrouver en concert.

Pour se faire une idée du style de cet opus, un clic suffit. Sur le site du groupe, on peut écouter les cinq titres.

http://www.manoeuvre-lesite.com/index.php

Quand j'écoute le premier morceau :"Requiem", j'entends quelque chose d'oriental mais aussi des accents trad'. La clarinette et l'accordéon me touchent. Il est question de soleil noir et de clarté sombre. On pense au soleil noir de la mélancolie et à la clarté obscure chantées par d'autres poètes. Espoir rime avec urinoir.

Le deuxième titre, c'est "Le rap est mort, vive le rap". Il y est question de soldat sans médaille. La vie du rap implique la mort du rap. Créer, c'est détruire. J'aime beaucoup la batterie et l'accordéon en intro : quelque chose d'obsédant. Avec un décalage très réussi entre les moments instrumentaux et vocaux (texte et diction).

Le morceau 3 s'intitule "L'exil". Droit du sol, droit du sang. "Bouffer la merde et se taire". On pense à Zebda, au bruit et à l'odeur. La musique me fait penser au forro brésilien et à la cumbia colombienne. En post scriptum, paroles de clandestin. Sobre et percutant.

Le 4 a pour titre "Du Hip hop j'ai l'âme". Artiste rime avec autiste. Graver avec gravier. La clarinette a des accents klezmers et la musique, faussement guillerette sonne plutôt tragique.

Enfin, le dernier morceau s'iontitule "Des déserts" et, en effet, je l'ai perçu comme une sorte de déambulation crépusculaire en territoire aride. Il y est question de quinine comme dessert. L'atmosphère est sombre. Peu de choses à quoi se raccrocher. Et la guitare qui claque...

Bon ! Finalement, l'écoute de ce disque me donne envie d'écouter du rap. Ne serait-ce que pour mieux situer Manoeuvre. Je trouve que c'est un beau compliment. Il correspond au plaisir que j'ai pris à l'écoute de ces cinq titres. Durée, 21:24.

Derniers mots. "D.E.Z. & Manoeuvre asocial band", ce sont six musiciens : MC, guitare, basse, batterie, accordéon, clarinette.

lundi 3 décembre 2012

lundi 3 décembre - une journée marquée de quatre pierres blanches [4]

Ainsi donc, ce lundi, à midi, il y a deux enveloppes dans la boite à lettres. On ne peut s'y tromper. Le toucher suffit pour indiquer qu'elles contiennent chacune un cd. L'une, c'est le dernier opus - cinq titres - de Manoeuvre. L'autre vient de Belgique. Nous sommes intigués. A l'intérieur, le dernier opus de Tuur Florizoone et Didier Laloy. Un article du soir. Une carte avec quelques mots amicaux, signés Florence. Je n'en dirais pas plus pour protéger son anonymat. Mais aussi - attention plus que délicate - le cd est signé par les deux accordéonistes.

Forcément, on est ému par cette marque d'amitié. Nous nous étions rencontrés il y a quelques années, à Prades, dans le cadre de Jazzèbre, à l'occasion d'un concert de Florizoone avec Michel Massot, tuba, trombone, et Marine Horbaczewski, violoncelle. C'était pour la sortie de "Cinema Novo".




On peut retrouver le duo en mini-concert au journal "Le Soir". Un document plus que sympathique !

http://videos.lesoir.be/video/iLyROoaf27kV.html


lundi 3 décembre - une journée marquée de quatre pierres blanches [3]

Midi. Le volet de la boite à lettres claque. La factrice (facteure ? facteuse ?),  protégée plus ou moins par son K-way, me dit en s'éloignant : "Cette fois, c'est l'hiver". Deux lettres. Je sens sous mes doigts qu'elles contiennent chacune un disque. Décidément, une belle journée. Dans la première enveloppe, un cd :"Le rap est mort, vive le rap". Cinq titres. On se donne le temps de l'écouter tranquillement. Mais déjà, on est tout heureux de cette arrivée dans la maison.  


Pour en savoir plus sur Manoeuvre qui a créé cet opus, il suffit d'un clic...

http://www.manoeuvre-lesite.com/index.php

Mais ce n'est pas tout, il y a une autre lettre à ouvrir...

lundi 3 décembre - une journée marquée de quatre pierres blanches [2]

Le fait de voir que Le Balluche de la Saugrenue a réussi son pari me met en joie. C'est vraiment une excellente nouvelle. Du coup - va savoir pourquoi - l'envie me prend d'écouter l'un de mes disques de prédilection, une perle en quelque sorte : "Histoires de Jo", disque en hommage à Jo Privat. Quelques pages pour tracer son portrait haut en couleurs, signées Claude Dubois. On y apprend ainsi que Monsieur Jo se définissait comme un "laborieux du dépliant". Joli, non ? Et puis, pour comprendre mon affection pour ce cd, il suffit de parcourir la liste des accordéonistes qui se sont réunis pour lui rendre gloire. Dix-neuf titres composés par Jo Privat ou inspirés par son style. Un bonheur de disque.





Du coup, le temps passe et j'oublie d'aller me doucher. C'est en de telles occasions que je me rends compte du privilège de ma situation de retraité. C'est la deuxième pierre blanche de ce lundi. Mais, ce n'est pas tout...

lundi 3 décembre - une journée marquée de quatre pierres blanches [1]

La pluie crépite sur les tuiles. On entend l'eau s'écouler par les gouttières. Le ciel est plombé. En ouvrant les volets du séjour, on voit bien que le fond de l'air est plutôt humide. Mais le thé est chaud...


Avant même de prendre ma douche, j'allume mon ordinateur. Histoire de voir si Le Balluche de la Saugrenue a réussi à boucler sa souscription de 4000 euros. Eh bien, oui... Comment dire ? Cette nouvelle illumine notre matinée. Mais ce n'est pas tout...

http://www.lasaugrenue.com/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=1&Itemid=4&lang=fr

samedi 1 décembre 2012

samedi 1er décembre - accordéon et accordéonistes est arrivé-é-é...

... reçu, hier, le numéro 125 de la revue "Accordéon et accordéonistes". Décembre 2012. 84 pages. 7 euros. C'était la dernière livraison de mon abonnement, que j'ai renouvelé, évidemment, pour éviter toute rupture en janvier. D'habitude, j'essaie de rendre compte du contenu des articles et autres rubriques, sans souci d'exhaustivité ou d'objectivité, mais plutôt en retenant ce qui a attiré mon attention. Disons que ma présentation s'efforce d'être analytique. Mais, en l'occurrence, ce renouvellement de mon abonnement m'incite à adopter une approche plutôt synthétique.

Je retrouve chaque mois avec plaisir la rubrique "Nous y étions" ou encore "Accordéons d'antan, accordéons lointains". Je cherche tout de suite les articles signés par quelques journalistes dont j'apprécie particulièrement le style et grâce à qui je suis au courant de ce qui se passe aujourd'hui dans le monde de l'accordéon. A côté d'autres signatures récentes, j'apprécie toujours autant ce qu'écrit Françoise Jallot, dont j'admire l'enthousiasme et la rigueur. Je trouve les "Entretiens" et les "Portraits" inégaux. Parfois, très originaux, parfois d'une grande banalité. Alors même que je ne pratique pas l'accordéon, je trouve le cahier "Pédagogie" très bien fait. Dense, informatif et pratique. Disons utile qu'il s'agisse d'apprentissage de l'instrument ou de conseils pour faire carrière (ou du moins pour en faire un métier) avec l'accordéon.

Je regrette l'absence d'articles approfondis ou fouillés sur tel ou tel artiste, ou sur tel ou tel style. Je me rappelle un très bon article, ou peut-être plusieurs, sur la musique du Vallenato. Récemment, plusieurs pages très intéressantes sur Astor Piazzolla. Il s'agissait du numéro 121. L'auteur, Emmanuelle Honorin, a écrit un livre : "Piazzolla. Le tango de la démesure". Ceci explique cela : la qualité de ces pages, 10 à 21, tient au travail monographique qui a permis l'écriture de ce livre. Je regrette que cette qualité soit l'exception. Trop souvent les "Têtes d'affiche" me paraissent un peu sommaires et consacrées à des musiciens qui ne sont pas tous dignes de l'honneur de figurer dans ce panthéon. Je regrette aussi la disparition des articles de William Sabatier sur le bandonéon et le tango. Erudit, passionné, un vrai pédagogue. Ce type d'articles me manque.

Enfin, je ne sais quoi dire de la Gazette du Musette. Disons que c'est pas mon truc et que l'approche du musette qui fonde cette rubrique me parait très superficielle. Cette Gazette, pour moi, c'est la vie des clones. On croirait lire chaque fois le même article. Enfin, toujours le même étonnement devant la rubrique, page 81, intitulée "Le meilleur pour la fin". Toujours aussi sympa pour la galerie de musiciens présentés dans les pages précédentes. Je m'interroge encore pour imaginer comment quelqu'un a pu avoir une telle idée de titre.

Bon ! Mon abonnement est reparti pour une année. Longue vie à "Accordéon et accordéonistes".

ps : en relisant mon post, je me rends compte que je n'ai rien dit de la photographie telle qu'elle est dans la revue. Trop souvent à mon goût, elle représente les accordéonistes, tout sourires, sympathiques mais plutôt encombrés par leur instrument, quand celui-ci n'est pas absent, alors que j'aimerais les voir photographiés en train de jouer. Trop souvent, comme il n'est pas saisi en action, la figure de l'accordéoniste est celle du ravi de l'accordéon, tel qu'il pourrait apparaitre dans une crèche. Et pourtant, je pense que Raphaël Rinaldi ou Bill Akwa Bétotè ou Marc Rouvé donneraient une valeur supplémentaire à la revue en y publiant régulièrement leurs clichés. A condition que leurs sujets soient en action.