mercredi 29 mai 2013

vendredi 31 mai - un autre point de vue sur le duo bruno maurice-jacques di donato et sur le concerto "turbulences"

Avec Françoise, on a une méthode bien rodée, que l'on a mise au point au fil du temps. En tout cas, elle nous convient bien. A l'issue d'un concert ou de l'écoute d'un album, on échange nos impressions immédiates. Au fur et à mesure de nos échanges, forcément nos impressions se précisent, s'affinent et se complexifient. On en parle au petit déjeuner, au déjeuner, le soir, en faisant des courses ou en toute autre occasion. Ce travail d'analyse et de mémoire est d'une durée variable, de quelques heures à quelques jours. C'est selon l'humeur.

Et puis, quand on a fait à peu près le tour de nos impressions, chacun s'attelle à la tâche qui consiste à fixer celles-ci en mots et en phrases. Parfois, ce travail est entrecoupé de moments où l'on regarde les photos que nous avons rapportées dans nos numériques en vue d'en faire une sélection. Souvent, nous choisissons les mêmes et ce choix est encore occasion de nouveaux échanges et d'approfondissements. Et puis, chacun à son bureau, fixe ces nouvelles impressions dans un post de son blog. C'est ainsi que ce que l'on fixe ainsi par écrit nous est à la fois commun et très personnel. On ne sait plus trop qui est à l'origine de telle idée et pourtant on sait bien que chacun exprime son point de vue propre à sa façon.

C'est ainsi que Françoise a publié aujourd'hui un post sur le duo de Bruno Maurice et Jacques di Donato et sur le concerto "Turbulences", où je reconnais la trace de nos échanges et où, aussi, je découvre d'autres sensations.

http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2013/05/bruno-maurice-et-jacques-di-donato.html

jeudi 30 mai - accordéon et accordéonistes est arrivé-é-é...

"Accordéon et accordéonistes", n° 131, juin 2013. 84 pages, 7 euros.

Je viens à l'instant de parcourir le dernier numéro d' "Accordéon et accordéonistes". C'est une livraison qui me plait. Un numéro complet, dense et plein de belles signatures. Sans chercher à être exhaustif, car il faudrait tout citer, je note ici ce qui a plus particulièrement attiré mon attention.

- page 7, affiche du 1er salon de l'accordéon, les 5 et 6 octobre 2013. Une page de dessins signés Crumb.
- page 8, F. Jallot rend compte de la nuit du 13 avril : Catherine Lara "au cœur de l'âme yiddish" et interviewe, page 9, Pascal Contet, qui était invité à jouer avec elle et le Sirba Octet.
- pages 10 à 13, Tête d'affiche consacrée à Chloé Lacan. Interview de F. Jallot. Je ne connaissais rien de cette artiste. Tout à découvrir de son parcours et de son projet.
- pages 14 et 15, entretien, toujours mené par F. Jallot, avec Pierre Cussac. Idem. Tout à découvrir de celui-ci.
- pages 16 et 17. Idem. Nicolas Joseph.
- autre entretien, toujours signé F. Jallot, pages 18 et 19 : Marie-Andrée Joerger, que nous avions découverte comme Jeune Talent à Bourg Saint-Andéol.
- pages 20 et 21, un entretien signé Anne Girard avec François Badeau. Encore une découverte.
- pages 22 à 24, Patricia Normand présente le dernier opus de Riccardo Tesi :"Cameristico". Une valeur sûre.
- page 26, la très culturelle page de Gérard Dôle, "Accordéons d'antan, accordéons lointains" où il est question d'une image prise au début des années 1900 dans la province de Buenos Aires.
- quant au cahier Pédagogie, égal à lui-même, c'est-à-dire très intéressant, plein d'informations utiles. Avec les partitions commentées de trois "Caprices" de Viatcheslav Semionov.  Dans ce même cahier, un portrait de Karen Chaminaud, concertiste et enseignante.
- puis, la Gazette du musette qui annonce un grand projet :"Le plus grand bal de France".  A lire en particulier les pages 50 à 54. Propos recueillis par Philippe Krümm.
- pages 55-57, portrait de Manu Maugain. A découvrir. Signé par Jean-Pierre Marie.
- pages 61 à 69 : l'agenda. A consulter.
- pages 70-72 : chroniques. J'ai souvent regretté que ces chroniques laissent un peu à désirer, du moins par rapport à mes intérêts, et que le musette soit sur-représenté. Ce mois-ci, rien à redire. De très bonnes chroniques consacrées à "Cocanha !" de L. Suarez ; "Chansonnettes" de R. Raffalli ; "Images" de M. Loeffler ; "Thrill Box" de V. Peirani ; "Tanguillo" du même avec F. Salque ; "Blues sur scène" de R. Galliano et J.Ch. Capon, réédition par Frémaux-La Lichère ; "Vivaldi" de R. Galliano. Et aussi "Rage" de SpiriTango Quartet, que je ne connais pas, mais que j'ai envie de découvrir. .
- page 81, l'improbable rubrique :"Le meilleur pour la fin" consacré à Lina Bossatti et à son duo piano-accordéon avec Marcel Azzola.
- page 82, on voit que c'est Vincent Peirani qui sera la prochaine Tête d'affiche. On s'en réjouit déjà ...

Bref ! Un numéro qui suscite envie et sympathie.

mardi 28 mai 2013

mercredi 29 mai - duo ostinato

Bordeaux. Théâtre du Pont Tournant. 16 mai 2012. 21h09. 1er rang.


Marmande. Théâtre Comoedia. 24 mai 2013. 20h15. Ouverture des portes.

Marmande. Théâtre Comoedia. 24 mai 2013. 21h44. 2 ème rang.

lundi 27 mai 2013

mardi 28 mai - à propos de "turbulences"

Hier, j'ai essayé de dire comment "je vis" les duos de Bruno Maurice et Jacques di Donato. Comment mon écoute est de plus en plus de l'ordre du suspense et de moins en moins de l'ordre de la surprise, ce qui explique pourquoi, à peine un concert est-il terminé, je n'ai qu'une envie, c'est de repérer la prochaine date de leur prestation.

Quant au concerto "Turbulences", disons que j'en suis à la phase de frustration positive. J'entends par là que, l'ayant découvert à Marmande, plus j'y pense et plus j'ai la conviction, voire la certitude, que je n'en ai perçu qu'une infime partie. J'ai l'impression d'en être resté à la surface et que j'ai encore un monde à découvrir. Pour reprendre la distinction d'Hitchcock, je dirais qu'à Marmande, en première écoute, j'en étais au stade de la surprise. Il me tarde maintenant d'en venir à cet état d'esprit où je pourrai attendre tel ou tel passage et le comparer à mon attente. Encore un problème de date et d'agenda...

En attendant, six photographies prises lors du concerto. Une d'une partie de l'orchestre avec la position de Jacques et de Bruno, de part et d'autre de Philippe Mestres ; cinq de Bruno. On observera qu'il joue debout.



22h11

22h12

22h13

22h16

22h39

lundi 27 mai - duo bruno maurice - jacques di donato

J'ai hésité. J'aurais pu et peut-être dû titrer ce post : "les maîtres du suspense". Je m'explique. Dans un ouvrage célèbre, François Truffaut interviewe Alfred Hitchcock sur sa conception du cinéma et en particulier du travail du metteur en scène. En réponse à une question de Truffaut, Hitchcock développe la différence qu'il fait dans la conduite du récit entre surprise et suspense. Il y a surprise quand il ne se passe rien de spécial et que, tout à coup, boum, explosion ! Le public est surpris car l'explosion était imprévisible ; rien ne permettait de l'anticiper. Le suspense, c'est tout différent. La bombe est cachée sous la table. On a vu quelqu'un la déposer. On sait qu'elle va exploser. Oui, mais quand ? On est ainsi dans un maximum de tension. Dans le premier cas, on offre au public cinq secondes d'émotion. Dans le second, un temps indéterminé d'attente et donc d'émotion.



Eh bien, après avoir eu la chance d'écouter à quatre ou cinq occasions le duo de Bruno Maurice et Jacques di Donato, je peux dire que mon écoute est de plus en plus de l'ordre du suspense et de moins en moins de l'ordre de la surprise. D'où mon idée de titre :"Les maîtres du suspense". Je m'attends à telle surprise dans leur jeu et dans leur dialogue... Je sais que "ça" va arriver, oui... mais quand. Cette attente, c'est un plaisir rare et délicieux. C'est une manière d'aiguiser mon attention et de prendre conscience de plus en plus de la complexité de leur jeu. Sous une apparence d'évidence. Je pense par exemple à "Nuages", à "Maria de Buenos Aires" ou encore à la magnifique "Valse à Hum" dans une interprétation très contemporaine.

21h34


21h36

21h44

21h49

22h01


dimanche 26 mai 2013

dimanche 26 mai - "turbulences"

"Turbulences" ? On a bien une idée de ce que signifie ce mot, mais pour plus de précisions il n'est pas inutile de faire un détour par le Petit Robert. Qui nous dit que ce mot signifie :
1. agitation désordonnée, bruyante
2. formation de tourbillons dans un fluide
3. qu'il a pour synonymes "dissipation", "pétulance", "vivacité"
4. et pour contraires "calme", "tranquillité, "sagesse".

Si l'on étend la recherche à "turbulent", on trouve aussi "agité et violent", "excité", "espiègle", "tumultueux", "chaos" ; avec comme contraires "paisible", "silencieux", "discipliné".

Mais pourquoi s'intéresser tout à coup à cette notion ? Tout simplement parce que "Turbulences" est le titre d'un concerto que Bruno Maurice vient de composer et dont il donnait la création mondiale ce vendredi 24 mai à Marmande.

Mais encore quelques précisions. A notre retour de Trentels, avec une étape à Toulouse pour cause de "Mare Nostrum", nous avions décidé de rester tranquilles quelques jours à Pau. C'est quand même notre résidence principale. C'était le lundi 13 de ce mois. Résolution ferme, d'autant plus que le jardin, la pluie aidant, est devenu lui-même quelque peu "turbulent". Mais dès le lendemain, Françoise me rappelle, en consultant le site de Bruno Maurice, qu'il donne, en création mondiale, son double concerto pour accordéon, clarinette et orchestre à cordes, en hommage amical à J. di Donato. La date ? Vendredi 24 mai ; le lieu ? Marmande, théâtre Comoedia. Pau n'est qu'à 150 kilomètres de cette ville du Lot-et-Garonne, dont au moins 100 d'autoroute. Bon ! Difficile de ne pas y aller. D'autant plus que la veille un courriel de Bruno nous rappelle l'événement. On retient une chambre d'hôtel par Booking, on réserve deux places à l'office de tourisme... Et vendredi, sur le coup de 14 heures, en route. Je passe sur les détails : la pluie, la pluie, la pluie... Un temps de saison, quoi !

La soirée se compose de deux parties subdivisées elles-mêmes en deux volets :

- Partie 1
- 11. "Deux motets" de Mozart par l'ensemble vocal "Maurice Ravel"
- 12. "Divertimento pour cordes" de B. Bartók par l'orchestre des symphonistes d'Aquitaine, direction Ph. Mestres
- Partie 2
- 21. Duo Bruno Maurice - Jacques di Donato, improvisations
- 22. "Turbulences", concerto pour accordéon, clarinette et orchestre à cordes. Bruno Maurice, Jacques di Donato, orchestre des symphonistes d'Aquitaine.

Comment dire ? Je ne voulais pas laisser passer trop de temps avant de rendre compte de cette soirée et, plus précisément, de la partie 2, d'autant plus que je me fie toujours à mes impressions et au souvenir qui m'en reste, sans jamais garder des notes écrites. Mais, en même temps, la découverte du concerto a été d'une telle intensité que je manque de recul pour en esquisser la moindre analyse.

Mais auparavant, quelques mots du duo. J'aurais envie de parler d'improvisation bien contrôlée. Certes, je connaissais les deux complices pour les avoir entendus au théâtre du Pont tournant à Bordeaux. L'effet de surprise était donc passé, mais pas l'admiration pour leur virtuosité. Et je me dis que pour qualifier ce duo on pourrait aussi à bon droit parler de "turbulences". En tout cas, le mouvement imprévisible et l'espièglerie sont bien là. Un plaisir très raffiné, d'autant plus que leur propre plaisir de jouer ensemble et de jouer à se surprendre est manifeste. Je me rappelle "La valse à Hum" de Tuveri, "Maria de Buenos Aires" de Piazzolla et "Nuages" de Bruno et j'en suis encore touché.

 Bon ! Mais, le concerto ? On peut reprendre ici ce qu'en dit le programme qui indique que les trois mouvements, construits de manière classique, "font référence à diverses esthétiques musicales  : tango, improvisation contemporaine, effets sonores, musiques populaires". Pour ma part, deux impressions me viennent à l'esprit :

- d'abord, ce sentiment qu'il s'agit bien d'une œuvre contemporaine, mais qui va au-delà de la plupart des compositions situées comme contemporaines parce qu'elle n'est pas en premier lieu d'essence conceptuelle ou formelle, mais qu'elle entrelace de la recherche et des allusions ou des emprunts à des mélodies de type populaire. Cette dimension mélodique justifie l'idée qu'on est au-delà des jeux purement formels de beaucoup de musique d'aujourd'hui. Difficile de fredonner ou a fortiori de siffloter un concept ; au contraire, plusieurs passages du concerto m'ont aspiré dans leur mouvement dansant. Qui dit "turbulences" dit fluidité...

- ensuite, ce qui est rarement le cas pour moi avec les œuvres contemporaines, à chacun des trois mouvements, j'avais envie de découvrir ce qui allait advenir, j'attendais de découvrir un nouveau paysage. Du coup, je n'ai pas vu le temps passer tellement il était dense. Et j'ai noté que, de mouvement en mouvement, ma perception s'est faite plus claire. Comme si le premier mouvement me permettait de débroussailler le chemin, le deuxième de tracer une piste et le troisième de m'orienter dans le panorama. Mais évidemment, je n'ai qu'une envie, qui est d'avoir d'ici peu l'occasion d'écouter à nouveau "Turbulences"...


Un dernier mot. Provisoirement. Ce vendredi, on a eu assez de chance en ce qui concerne la possibilité de faire des photographies. J'y reviendrai spécialement dans un prochain post. Mais pour l'heure, je me contente de publier trois photos : l'une d'une partie de l'ensemble des instrumentistes du concerto, l'autre de Jacques di Donato, la dernière enfin de Bruno Maurice.






   

mercredi 22 mai 2013

mercredi 22 mai - bruno maurice et le quatuor schubert-cavanna à trentels

J'ai dit il y a quelques jours ce que fut le concert tout à fait exceptionnel donné par Bruno Maurice et le quatuor Schubert-Cavanna en l'église de Ladignac, le jeudi 9 mai, dans le cadre du festival de Trentels. Bien entendu, Françoise et moi, nous n'avions retenu que quelques titres. Et voilà qu'en réponse à une demande de Françoise, Bruno nous a fait parvenir le détail du programme. Bien entendu, je ne vais pas garder cette information pour moi. Chacun pourra ainsi se faire une idée de ce que fut ce concert et comprendre pourquoi il fut exceptionnel.

  • Gretchen am Spinnrade    Schubert/Cavanna (Goethe)
  • Im Frühling   Schubert/Cavanna (Schulze)
  • Heidenröslein   Schubert/Cavanna(Goethe)
  • Premier mouvement du premier trio  de B.Cavanna
  • Romanze   Schubert/Cavanna (Chezy)
  • Die junge Nonne   Schubert/Cavanna (Craigher)
  • An den Mond   Schubert/Cavanna(Hölty)
  • 2ème et 3ème mouvement du trio 1 de B.Cavanna
  • Das Wandern   Schubert/Cavanna (Müller)
  • Die Taubenpost   Schubert/Cavanna (Seidl)
  • An die Musik   Schubert/ Cavanna (Schober)
  • Frühlingssehnsucht   Schubert/Cavanna (Rellstab)
  • 4ème mouvement du trio 1 de B.Cavanna
  • Lied der Mignon   Schubert/Cavanna (Goethe)
  • Am Flusse   Schubert/Cavanna (Goethe)
  • Meeresstille   Schubert/Cavanna (Goethe)
  • Erlkönig   Schubert /Cavanna (Goethe)
  • Nana’s Lied  K.Weill /Cavanna (Brecht)
  • Youkali  K.Weill/Cavanna (Fernay)

  •  Mais on peut aussi aller voir et écouter le document YouTube ci-dessous. On comprendra encore mieux mon enthousiasme.
    http://www.youtube.com/watch?v=iyXOHzBiwuU

    lundi 20 mai 2013

    mardi 21 mai - à propos de danças ocultas


    Je ne me rappelle plus comment - hasard de recherche ou conseil amical - j'avais connu la formation "Danças ocultas", dont je ne sais trop comment la qualifier : quatuor ou quartet. En tout cas, ils sont quatre depuis, je pense, une vingtaine d'années et, depuis leur origine, leur réputation n'a cessé de grandir. Et quatre qui jouent du diatonique. Je me rappelle que je les avais découvert par l'album "Travessa da Espera", un disque EMI-Valentim de Carvalho, 1995 & 1998. Une vraie révélation. Puis, par chance, nous les avions écoutés en direct live à Trentels en 2008.  Le type de concert qui laisse des traces indélébiles. A cette occasion, j'avais pu acheter deux autres albums : "Danças ocultas", 1995, même label, et "Danças ocultas / Pulsar", 2004, Magic Music.

    A la fin de leur concert à Trentels, cette année, ils proposaient un nouvel album : "Danças ocultas / Alento", 2012, Eter-Music. C'est un disque qui relève de la catégorie "best of" en ce sens qu'il est composé à partir de morceaux des cds antérieurs, hormis le dernier titre "Moda Assim Ao Lado", enregistré en direct à Lisbonne le 30.10.2004. Je note, en parcourant la liste des musiciens, que si les quatre membres de "Danças ocultas" sont toujours les mêmes, ils n'hésitent pas à accueillir des invités, qui donnent une couleur particulière à leurs interpétations. Je pense, par exemple, à "Alchimie", composition, voix et percussions d'Abed Azrié.


    "Danças ocultas" fait assurément partie de mes formations de prédilection. Leur style est unique. Il faudrait sans doute un musicologue ou du moins un spécialiste pour analyser la spécificité de leur jeu sur des accordéons diatoniques, pour décrire les particularités de chacun de leurs instruments, pour montrer la complémentarité entre ces mêmes accordéons, en un mot pour rendre compte de l'originalité de leur musique. Pour ma part, j'en suis bien incapable.

    Par contre, si j'essaie de comprendre l'espèce de fascination qu'ils exercent sur moi, j'identifie deux types de facteurs :

    - d'abord, leur disposition, déployés frontalement sur toute la largeur de la scène, et leurs postures, presqu'immobiles, mais justement d'une sobriété qui laisse l'attention totalement libre de se porter exclusivement sur leur interprétation.
    - ensuite, au plan de l'imaginaire, de mon imaginaire, c'est une musique que je rattache à l'eau et à l'air. Comme l'air, qui est invisible, mais qui "décoiffe", qui failt plier les branches des arbres et qui pousse les nuages dans le ciel, leur donnant des formes étranges, instables, flexibles. Comme l'eau, c'est une musique fluide, mais pas seulement. En écoutant les morceaux du dernier album "Alento",  je ne pouvais m'empêcher d'évoquer le mouvement des vagues de l'océan. De loin, on croit qu'elles se suivent et se ressemblent, à l'identique, mais de près on prend conscience d'unfinis variations, de différences à peine perceptibles et cependant bien présentes. Un rythme fondamental et, sur cette base, une créativité subtile. Et puis aussi parfois des audaces. Je pense par exemple à la virtuosité de ces quatre instrumentistes dans le maniement du soufflet ou encore à cette pièce, dont le titre m'échappe, jouée à Trentels et qui était une authentique composition contemporaine.

    Il est certes facile de retrouver "Danças ocultas" sur YouTube, mais, comme introduction au style de cette formation, on peut suivre ce lien :
    http://www.youtube.com/watch?v=RzQdrHTf0pc

    Après, il y a bien de quoi continuer l'exploration...

    dimanche 19 mai 2013

    mardi 21 mai - tango carbon : un quatuor est né

    Françoise, qui a vraiment un flair hors du commun, m'a fait découvrir un quatuor nommé "Tango Carbon". Il est formé par Federico Sanz, violon, Louise Jallu, bandonéon, Leandro Lacapère, piano, Blanche Stromboni, contrebasse. Ils sont jeunes et ils ont un bel avenir devant eux. En allant sur leur site, on peut écouter deux morceaux enregistrés en mars de cette année.

    - "Negracha" d'O. Pugliese, une composition donc de l'un des maîtres du tango.
    - "Traicion" de L. Lacapère, donc une composition originale.

    En les écoutant, j'ai pensé à Soledad... C'est tout dire !

    Bon ! C'est pas tout ça... Je vais pas garder l'information pour moi.

    http://tangocarbon.com/fr/index.html

    lundi 20 mai - actualité de pascal contet

    Il y a quelques jours, on avait reçu une alerte de Pascal Contet avec ces deux informations :

    - vendredi 3 mai, sur France Musique, de 11 h à 12h30, invité de Jean-Pierre Derrien dans "Le matin des musiciens". "De Couperin à Cavanna". Une vraie émission de culture avec Pascal toujours aussi militant de la défense et illustration de l'accordéon. La première pièce qu'il interprète est adaptée d'une oeuvre de Verdi. Et si on l'écoute, c'est parti pour une heure et demie... On ne veut pas en perdre une miette, ni du texte, ni de l'accordéon.

    Par chance, on peut réécouter cette émission :

    http://sites.radiofrance.fr/francemusique/_c/php/emission/popupMP3.php?e=65000046&d=515007297


    - dimanche 19 mai, dans le cadre de "Vivement Dimanche" consacré à Josyane Balasko, un morceau joué par le Sirba Octet avec, comme invités, Catherine Lara et Pascal. Pas question de manquer ça ! Dès 14 heures, on campe devant le téléviseur. Et, entre 15h15 et 15h20, notre vigilance est récompensée. On a le plaisir de les écouter...




    samedi 18 mai 2013

    dimanche 19 mai - à propos de trois commentaires...

    Après le festival de Trentels et "Mare Nostrum" à la halle aux grains, après le plaisir de mettre des mots sur tous ces moments de pur plaisir, le plaisir encore de faire une petite pause avec trois commentaires chaleureux et sympathiques.

    1.- un commentaire au post [9 mars - andré minvielle...] signé buckshot_lefonk. " Ah le grand Minvielle !! Génie de la langue et du rap à la française qui mériterait une place bien plus grande que celle d'idole underground... ou régionale !
    Sinon, en tant qu'originaire du Sud-Ouest installé à Paris, je culpabilise face à ta dernière phrase : voudrais-tu dire qu'on "passe la Loire" comme on "passe à l'ennemi" ? ;)"

    Merci pour ton billet en tout cas.

    - Loin de moi l'interprétation que tu suggères. En fait, cette formule :"Nul n'est censé ignorer la Loire" est de Minvielle lui-même. Il y tient, car il ne laisse passer aucune occasion de la rappeler. Françoise comprend qu'il veut dire qu'au nord de la Loire on ignore le sud. C'est l'idée de mépris linguistique du nord pour les péquenots du sud, sud-ouest en particulier. Quant à moi, je comprends qu'il veut dire que nul ne peut ignorer la frontière linguistique que représente la Loire. En passant ce fleuve, on change d'accent : on vient d'ailleurs.
    Merci pour ton commentaire. Amicalement


    2.- un commentaire au post [17 mai - samedi / richard galliano solo] signé JYL.

    "L'ensemble de vos articles sur Trentels sont un régal, merci beaucoup"

    Un commentaire que je reçois avec grand plaisir, car nous avons eu l'occasion de nous rencontrer à l'occasion de "Mare Nostrum" et nous en gardons, Françoise et moi, un très bon souvenir. Un moment très agréable : pour preuve, il a fallu courir pour attraper le dernier métro. On n'avait pas vu le temps passer en discutant après le concert. En attendant d'autres rencontres... Amicalement


    3.- un commentaire de Bernard d'Apt au post [17 mai - trentels - mercredi - macias]

    "Nous avons fait 800 km x2 pour le festival "d'accordéons nous" chez vous à Trentels à l'invitation d'Anne et Yves (la tuque rouge).Nous en gardons une impression et un souvenirs magique, une semaine de bonheur et d'émotions que nous n'oublierons pas. MERCI pour votre festival, le quatuor à l'église de Ladignac avec la voix Isa Lagarde j'ai encore des larmes de bonheur....Danças ocultas quartet magique quelle richesse quelle simplicité quelle innovation quelle créativité.... merci merci pour l'organisation, que du talent. C'était la première fois que j'écoutais de l'accordéon Bernard d'Apt" 

    Merci Bernard pour ce texte plein d'un enthousiasme que je partage. Ce festival de Trentels a en effet quelque chose d'exceptionnel et de magique. Pour ma part, je me contente d'y assister et, chaque année, c'est un vrai bonheur. Il suffit pour le comprendre de parcourir les programmes depuis l'origine. En fait, c'est bien le festival d'Anne-Marie Bonneilh quant à la conception et de l'équipe des bénévoles pour la réalisation. C'est pourquoi je transmets votre commentaire à Anne-Marie ; je suis certain que cela lui fera plaisir. Merci encore. Amicalement.  






    vendredi 17 mai 2013

    samedi 18 mai - galliano, lundgren, fresu : mare nostrum

    Dimanche 12 mai. Halle aux grains, à Toulouse. Le trio de "Mare Nostrum" : R. Galliano, J. Lundgren, P. Fresu, s'est reconstitué pour un concert d'un soir. Après Trentels, une autre facette de Richard Galliano ; tout en nuances et en douceur. Des mélodies comme des ballades. Suave !

    Mais, inutile que j'aille plus loin. Françoise a déjà tout dit et bien. En tout cas, je ne saurais dire mieux. Un détour pas son blog s'impose.

    http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2013/05/gallianofresu-lundgren-mare-nostrum-la.html

    Le concert, dont Françoise a donné "son" compte-rendu, a commencé à 20h30. Il est 22h16. Ces quatre photographies ont été prises dans cette même minute. Toutes leurs différences sont dans des détails ; je les ai choisies précisément pour ces détails, à travers lesquelles on peut saisir quelque chose de la mécanique sophistiquée mise en oeuvre par les trois membres du trio. Une organisation en forme de système, au sens où chaque élément est en interaction dynamique avec les deux autres en vue de produire l'interprétation la plus subtile possible des oeuvres programmées. Une relation à travers laquelle chacun se dépasse. D'une part, des morceaux de "Mare Nostrum", tous, m'a-t-il semblé ; d'autre part, entrelacées avec ces morceaux, des compositions de Claude Nougaro. Et puis aussi - surprise ! - une oeuvre de Monterverdi, sublime de modernité !







    vendredi 17 mai - trentels / samedi / richard galliano solo

    Pour terminer la série des concerts de cette dixième édition de Trentels, Richard Galliano solo. Il était déjà venu en 2006, déjà solo. Son concert avait eu lieu sur la pelouse devant la salle des fêtes. Depuis - est-ce l'effet du réchauffement climatique ? - pas question de prendre le risque de jouer dehors. Trop pluvieux, trop froid, trop venté : trop incertain. En 2006 donc, c'était notre première présence à Trentels et, sauf erreur de ma part, Richard Galliano avait joué "Chat pitre" pour la première fois. Un titre que j'affectionne et où je retrouve des accents de Satie. Bien sûr, on avait été ébloui. Depuis, de concert en concert, cet éblouissement n'a rien perdu de son éclat. Du coup, que dire à propos de Richard Galliano qui n'ait pas été dit. Sa créativité, ses talents de mélodiste, ses capacités d'improvisation, sa puissance (il suffit de penser à sa posture, toujours debout, avec les treize kilos de son Victoria), son sens des rencontres, ses prises de risques incessantes (pensons à ces trois disques chez Deutsche Grammophon et, en même temps, avec le violoniste Christian Howes), ses concerts avec les formations les plus variées, sa virtuosité enfin, jamais gratuite.

    22h34, il arrive sur scène avec son accordina et il joue, amusé, pour la première fois, "Le dénicheur".


    22h40. Une attitude on ne peut plus caractéristque de Richard Galliano. Un peu de côté, penché en avant.


    22h52. Une lumière dorée pour annoncer la fin du concert. Un concert tout en puissance et en force mélodique.


    Bien après la fin du concert, Richard Galliano revient sur scène pour récupérer son Victoria. Nous sommes quelques uns à lui demander de nous signer son "Vivaldi". Il le fait de bonne grâce et malgré sa fatigue il se rend disponible pour toutes les conversations. Il semble ne pas compter son temps. Et puis, enfin, plus tard, il faut bien se quitter. Rendez-vous, demain, dimanche, à Toulouse, à la halle aux grains. "Mare Nostrum". Qui sera, j'y reviendrai, une tout autre facette de son talent.

    vendredi 17 mai - trentels / samedi / danças ocultas quartet

    Danças ocultas est un quartet de diatoniques. Mais quels instruments ! Et quels instrumentistes. Leur répertoire a sa source dans la tradition portugaise, mais ils n'hésitent pas à explorer les formes de composition les plus modernes. On les avait découverts à Trentels en 2008. On les retrouve avec quel plaisir. Economes de mouvements, économes d'effets, sans le moindre effet facile ; une musique exigeante, j'ai envie de dire janséniste. En tout cas, d'une impeccable rigueur. Ce qui ne veut pas dire triste. La preuve : l'envie qu'ils transmettent de danser. Un élément encore de leur style : des rythmes complexes et répétés jusqu'à l'obsession. Ce pourrait être la dimension magique de leur musique.

    Quant aux photographies ci-dessous, elles ne sont pas un choix sur l'ensemble du concert. Tout au contraire, elles ont été prises dans un laps de temps court : 21h11, 21h14, 21h19. Je les ai choisies parce qu'elles traduisent, à mon sens, bien visuellement la posture générale du quartet. Statique, avec quatre instruments bien différenciés, disons chacun avec une personnalité propre. Du coup, j'ai vécu ce concert autant au plan auditif que visuel.



    vendredi 17 mai - trentels / vendredi / régis gizavo trio

    Régis Gizavo était venu à Trentels il y a dix ans. Nous n'y étions pas. Mais nous avons eu ces dernières années maintes occasions de l'écouter. Toujours avec beaucoup d'émotion tant son authenticité est évidente. Certes, il a collaboré et collabore encore aujourd'hui avec moult musiciens, mais plus que cet éclectisme, c'est son attachement à son île, Madagascar, disons son enracinement, qui est en quelque sorte sa signature. Et pour exprimer cet attachement sa voix et son accordéon, d'une puissance qui, à tout coup, vous colle la chair de poule. Il faut l'avoir entendu pour comprendre. Il y a du griot dans son art. De la passion et de la révolte. Quelque chose comme une déchirure, une blessure devant telle ou telle situation difficile à supporter de la vie de son île. Alors, il crie son indignation ou sa tristesse. Et ça nous frappe de plein fouet.

    Les quatre photographies ci-dessous ne sont pas présentées dans l'ordre chronologique, mais plus exactement dans un ordre descriptif. Ainsi, la première montre la disposition du trio sur la scène.


    Celle-ci donne une idée de la posture de Régis Gizavo, debout, bien campé sur ses jambes, avec sa voix et son accordéon qui traversent l'air et vous transpercent. Un vrai choc !


    Une attitude caractéristique de Régis Gizavo, le haut du corps rejeté en arrière. Tout en puissance.


    Cette dernière image, je l'aime bien. Techniquement, il y aurait beaucoup à critiquer, mais justement le flou des mouvements "rend" bien l'énergie en jeu. On ne photographie pas un volcan en éruption pour en figer la coulée de lave ou les explosions de magma. Il ne s'agit pas de montrer des objets définis et bien délimités ; il s'agit d'en évoquer la force capable de tout emporter avec elle. Eh bien, je trouve que cette image est assez évocatrice de ce point de vue. C'est pourquoi je l'ai gardée. Le volcan Gizavo, c'est ça !



    vendredi 17 mai - trentels / vendredi / martin's lubenov jazzta prasta

    Martin Lubenov, on l'avait écouté déjà dans le cadre de Rio loco à Toulouse. A cette occasion, il avait invité Richard Galliano. Un souvenir encore imprégné des odeurs d'herbes venues d'ailleurs que le public consommait en abondance pour lutter, sans doute, contre le froid de la nuit sur le bord de la Garonne.

    Le programme du festival nous apprend que "jasta prasta", en argot bulgare, c'est "la confusion, le brouhaha, tout à l'envers". Tiens, tiens ! Comme un écho au "bardak" de Jean-Luc Amestoy.

    Martin Lubenov se situe dans la mouvance du jazz balkanique, ce jazz qui s'est emparé des rythmes traditionnels des Balkans pour se les approprier et en faire un courant spécifique du jazz actuel. Et pas le moins créatif, ni le moins virtuose tant dans l'interprétation qure dans les arrangements. Ce soir, Martin Lubenov se présente en trio : lui, à l'accordéon, Angel Demirev, guitares, Michail Ivanov, contrebasse. Le guitariste m'a impressionné par sa virtuosité et, disons, sa facilité. J'ai bien aimé le violoncelliste, très sobre, mais du genre assurance-tous-risques. Quant à Lubenov, souvent il se charge d'assurer la rythmique, laissant son guitariste aller par monts et par vaux, en toute liberté. Et puis, tout à coup, le voilà parti dans quelque improvisation imptrobable. Avec, au détour d'une phrase, ce son si profond, si boisé, des accordéons du type Weltmeister. Un son irrésistible de profondeur.

    20h58. Déjà, une posture d'introversion. Une tempête sous la casquette. Mais peu de manifestation de cette tempête dans les comportements.


    21h02. J'aime bien cette image comme symbole de l'unité du trio ou, si l'on veut, des interactions entre les trois musiciens.


    22h11. Et toujours, sous la casquette immuable, ce regard perdu vers quelque lointain où se tient l'inspiration... et les improvisations. Tout en douceur.

    vendredi 17 mai - trentels / jeudi / bruno maurice et le quatuor schubert-cavanna

    Jeudi, 21 heures, église de Ladignac. Le quatuor : soprano, accordéon, violon, violoncelle. Avec Bruno Maurice, présent déjà en 2008 en cette même église avec le trio Miyazaki. Un moment inoubliable. Comme cette soirée le sera. Définitivement.

    J'aurais voulu pouvoir analyser un peu mes impressions et émotions que j'ai éprouvées lors de ce concert, mais celles-ci furent si fortes que, pour l'instant, je renonce à mon projet. Je manque en effet trop de connaissances, de notions et de méthode pour mener à bien ce tâche. J'aurais pu retenir et citer quelques titres de lieder, mais tous m'ont paru si intenses et, disons-le, d'une telle perfection que je me contente pour l'instant d'en nommer deux :"Junge Nonne" et "Le roi des Aulnes". Celui-ci d'une force émotionnelle à peine croyable.

    Si je me sens incapable de faire un retour analytique sur les moments de ce concert, je puis cependant, de manière synthétique, retenir les points suivants :

    - les transcriptions des lieder par Bernard Cavanna m'ont paru leur donner une force dramatique, une sensibilité romantique exceptionnelles en même temps qu'une clarté aveuglante.
    - les pièces du "trio n°1" de Cavanna lui-même nous ont "collé sur nos chaises". Au-delà du romantisme, une puissance et une énergie qui laissent sidérés, abasourdis, stupéfiés. Et le public qui, en dépit de la modernité de cette musique, fait un triomphe aux interprètes.
    - et puis, forcément, mon attention s'est souvent focalisée sur Bruno. Il est, un peu en retrait, en partie masqué par ses partitions, l'une des pointes du triangle violon/violoncelle/accordéon, mais je l'ai perçu aussi comme un support et un soutien pour ses deux collègues et pour Isa Lagarde, tout près de lui. Toujours présent. Parfois virtuose avec toujours cette finesse et cette subtilité qui sont sa signature. Mais surtout d'une telle solidité qu'aucune difficulté ne semble pouvoir faire obstacle au jeu des quatre interprètes, ni les mettre en danger. 

    21h28. On commence à entrer dans le monde des lieder et dans la lecture qu'en propose Bernard Cavanna. Déjà je me prends à penser que j'aimerais bien que ça dure encore et encore...


    21h40. Une pièce du "Trio n° 1". En arrière-plan, Isa Lagarde.


    21h43.

    21h45.

    22h44. Vous avez dit "romantique" ?


    Un dernier mot. J'ai noté que, le plus souvent, les concerts se terminent par des rappels qui sont des morceaux préparés comme tels et qui s'ajoutent in fine aux morceaux déjà joués. Je regrette que les "bis" aient disparu. Or, justement ici, le quatuor a repris le premier morceau du concert et ce fut un vrai bonheur, avant de se quitter et de se disperser, de pouvoir écouter encore une fois cette musique dont on s'était saoulé sans pour autant en être rassasié.

    vendredi 17 mai - trentels / jeudi / les blouzayeurs // vendredi / lavach'

    Jeudi et vendredi après-midi, deux concerts gratuits qui ont fait le plein de public. Les Blouzayeurs d'abord, prévus initialement sur la place du boulodrome de Ladignac, mais déplacés à la salle des fêtes de Trentels à cause du temps pourri, une succession ininterrompue de grains et de bourrasques de vent. Les Blouzayeurs, c'est un duo : guitare et accordéon, qui comme le suggère son nom, a dédié sa musique au blues. Avec eux, on est en monde cajun ou zydeco. Ils rendent hommage à l'ancêtre Bill Deraime et au blues de la Louisiane avec un humour indestructible. A côté d'arrangements originaux, ils donnent à entendre aussi quelques traductions en français et j'avoue que cette musique me touche par son ton non pas nostalgique, mais plutôt désabusé. Et là, la guitare et l'accordéon "fonctionnent" à merveille pour évoquer un monde sans espoir ni désespoir, mais sans illusions. A côté de la musique cajun, forcément on pense aussi à Clifton Chenier et au célèbre "Zydeco sont pas sale" ("les haricots sont pas salés" : la fin des haricots, quoi !)...  

    17h15.


    17h26. Quasiment la même posture. Oui, mais c'est la musique qui bouge...



    Vendredi après-midi, Lavach' sur les bords du Lot. Enfin le beau temps permet à ce quartet de se produire en plein air. Le public est nombreux et enthousiaste. Ils étaient venus à Trentels en 2005. Nous ne connaissions pas ce festival alors. Leur musique prend son inspiration dans le pourtour méditerranéen. En les écoutant et en voyant leurs postures, je ne peux m'empêcher de penser à quelque scène à la Fellini. C'est acide, comme de la musique de cirque. A la fin, tout le monde s'est levé et ça danse en tous sens.

    Il est 17h26. A l'accordéon et au chant, Sévane Stépanian...


    Accordéon, guitare, violon, batterie. Et en fond de scène, le lent mouvement des eaux du Lot.



    jeudi 16 mai 2013

    vendredi 17 mai - trentels / mercredi / michel macias

    La prestation de Michel Macias s'est articulée en deux parties : un solo, de 21 heures à un peu plus de 22 heures, un second moment de bal concertant, suivant un concept qui lui est cher et qu'il illustre avec obstination et talent.

    21h23. C'est Macias le tendre, le sentimental. Ses mélodies, pleines de sensibilité et de charme, brossent des scènes d'aquarelle.


    21h28. Sans crier gare, c'est Macias poète inspiré. Même en acoustique pur, il serait capable de s'électrocuter. Une sorte d'éxubérance débridée. En quelques instants, Docteur Jeckyll et Mister Hyde. Comme on dit, il se sort les tripes...


    22h55. En formation quintet pour le bal. Plus exactement, bal concertant. Il dit :" Depuis longtemps déjà, je pratique un bal sans concession, concertant, qui libère l'esprit autant que les gambettes". Un concert pour les pieds qu'on danse avec sa tête.


    A voir son attitude, on sent bien que c'est cette configuration de quintet pour le bal qu'il affectionne le plus. J'ai l'impression que la situation de solo est peut-être trop stressante... Comme s'il avait trouvé la formule pour le bal concertant, comme s'il n'arrivait pas à réaliser ses rêves en solo.