mardi 25 juin 2013

mercredi 26 juin - massot florizoone horbaczewski : balades éphémères

Il y a quelques semaines est sorti le dernier opus de Michel Massot (tuba, euphonium, trombone), Tuur Florizoone (accordéon Bugari) et Marine Horbaczewski, violoncelle. Ma première intention était d'essayer de dire mon admiration pour cet album. Je trouve ridicules ces gens qui vous disent que l'écoute de tel disque, la lecture de tel roman, le visionnement de tel film, etc... sont indispensables, qu'il faut les connaitre toutes autres affaires cessantes. C'est pourquoi je ne le dirai pas à propos de "Balades Ephémères". Par contre, ce que je peux dire; c'est qu'on vit mieux - on est plus heureux - en l'écoutant et après l'avoir écouté.



Pour étayer mon intention de dire mon admiration pour cet album, j'avais d'abord commencé par prendre des notes sur chaque titre. Mais j'ai trouvé cette démarche trop analytique, trop rationnelle. C'est pourquoi, finalement, j'ai décidé de m'en tenir à deux considérations :

- On trouve sur Deezer les titres de "Balades Ephémères" et, bien sûr, mon conseil serait de les écouter en totalité. Mais il me semble qu'un titre, le 7. "Propriac" mérite une attention toute particulière. Il est pour moi caractéristique de "jeu" qui relie entre eux les trois instrumentistes et leurs instruments.

http://www.deezer.com/fr/album/6641506

- Je note que le titre de l"album est "Balades Ephémères" et que le titre 11, une composition de Michel Massot, est "Balade Ephémère". Pluriel ici, singulier là. Je fais l'hypothèse que cette différence tient au fait que "Balade Ephémère" est le titre d'un morceau parmi d'autres,  et que "Balades Ephémères" est en quelque sorte un titre générique englobant les quinze morceaux de l'album. En d'autres termes, je comprends que le trio veut nous signifier que tous les morceaux sont des balades. La balade, c'est l'essence même de cet album ; elle se décline sous la liste des différents titres. A quoi il faut ajouter qu'il ne s'agit pas de n'importe quel type de balade. Ce type est bien spécifié par l'adjectif "éphémère"... Qui signifie "qui dure peu de temps, qui n'a qu'un temps" dans le langage courant et qui, étymologiquement, signifie "qui ne dure qu'un jour"... Oui, mais un jour que l'on n'oublie pas.

lundi 24 juin 2013

mardi 25 juin - françois castiello : solo I, solo II

J'avais découvert François Castiello par un album de Bratsch intitulé "Notes de voyage". Un disque que j'ai offert à plusieurs copains, qui m'ont toujours dit à quel point ils l'aimaient. Plus tard, je l'ai retrouvé dans un album intitulé "Bratsch / Gypsy Music From The Heart Of Europe". Plus tard encore, un copain m'a offert "Les Gitans". Chaque fois, c'était un bonheur de l'écouter et cependant, je ne sais pourquoi, je n'ai jamais fait de recherche systématique sur sa discographie. Je me fiais au hasard, qui n'est pas si mauvais guide.

Et puis, un jour, j'ai pu me procurer un exemplaire d'occasion de son album "Solo II". Un disque dont je me souviens qu'il fut un vrai choc. Comme un météorite incandescent. C'était en février ou mars 2010.  Je ne me souviens pas avoir fait alors de cette découverte un post particulier. Sans doute la difficulté à prendre la distance de l'analyse.

Et puis, voici qu'il y a quelques jours, un ami m'envoie un courriel où il me dit chercher l'album "Solo I" de François Castiello. Je suis persuadé qu'il est épuisé, mais je cherche... Et en effet s'il est épuisé, je n'en reçois pas moins dimanche une version à télécharger - en toute légalité. Par discrétion, je préfère ne pas dévoiler par quel cheminement ce "cadeau" est arrivé sur mon ordinateur. En tout cas, une belle surprise.



Et voilà que depuis hier, les deux solos tournent sans discontinuer, tant il est vrai que l'un n'attend pas l'autre. Curieusement, c'est assez paradoxal, j'ai l'impression de retrouver François Castiello tel que je l'ai déjà écouté maintes fois et de le découvrir. Quelque chose comme l'exploration d'un tiroir à double fond : on le connait par cœur quand, tout à coup, on s'avise qu'il en cache un autre.

Il y a dans le "Solo II" un texte dont le dernier paragraphe m'a bien éclairé : " Au fil du temps et du voyage au quatre bouts du monde et de quelques autres, mon accordéon s'est enrichi d'histoires, de contes, d'amours et de peines. Il veut commencer à les raconter maintenant. Comment l'en empêcher, un si fidèle et vieil ami ?" Les deux dernières phrases donnent, me semble-t-il, un axe pour écouter et comprendre les deux albums. Et d'abord, il s'agit bien de disques joués en solo. Trop intime pour être partagé. C'est une affaire personnelle entre instrument et instrumentiste. Indissociables. Ils se comprennent à demi-note.

Et donc, une fois encore, l'afflux des impressions ne facilite pas l'analyse. Mais cette fois, j'essaie d'y mettre un peu d'ordre. Même provisoirement.

D'abord, dans le "Solo I", il y a trois compositions de Th. Monk ; et une encore dans le "Solo II". Si j'osais, je dirais que c'est assez gonflé, d'autant plus que la lecture qui en est donnée est très originale. Mais la plupart des titres sont des compositions originales de F. Castiello et l'ensemble manifeste de toute évidence un style très affirmé. Ce style me semble marquer par une certaine mélancolie, de la nostalgie, peut-être même une certaine distance ironique à l'égard d'un monde parcouru en tous sens. Autre dimension : intimité et confidence. Et encore : un sens mélodique, que l'on identifie en quelques notes, entremêlé avec des essais, des recherches, qui font de plusieurs morceaux des esquisses. Sans oublier l'accordéon qui est ici un instrument stéréophonique par excellence. Mais pour comprendre ce que je veux dire il suffit d'écouter l'un quelconque des titres de "Solo I" ou de "Solo II". On comprend tout de suite que l'accordéon a deux claviers.

Parmi les titres des deux albums, certains m'ont touché plus particulièrement. Il n'est pas question bien sûr ni de les ordonner, ni d'en faire un palmarès, il s'agit seulement de noter ici des impressions fortes. Par exemple, pour le "Solo II",  "Flamenco Valse" ou "Fratelli" ou "L'autre Roumaine" ou encore le très surprenant "L'Idole Défunte". Mais j'aurais pu tout aussi bien retenir "Boroto". Lequel "Boroto" est présent aussi sur l'autre album, où je l'ai perçu comme un bel exercice de style : une course éperdue. On en reste le souffle coupé. Cette sélection donc, pour l'album II que je connaissais. Quant à celui que je découvre pas à pas, le "Solo I", outre les compositions de Th. Monk, traitées comme du blues, je retiendrais volontiers "Montagnes russes" ou le musette dans les Balkans. Ou encore "Libertitude", une vraie musique de méditation. Dialogue entre l'accordéoniste et son instrument. Intrus s'abstenir. Sans oublier, en forme d'esquisse, "A bout de Valse" et surtout "Souvenirs" dont le son profond de l'intro donne des frissons et une certaine tonalité prégnante jusqu'à la fin. Par moments, et j'ai trouvé ça émouvant, l'accordéon sonnait comme un harmonica. Au cœur du blues.

Bon ! Le voyage ne fait que commencer, mais d'ores et déjà, c'est sûr, "Solo I" et "Solo II" sont deux albums magnifiques, qui "nous parlent" d'autant mieux qu'ils sont très personnels. Si j'osais je dirais "authentiques".

lundi 24 juin - carrefour des accordéons de montmagny

... reçu hier un message annonçant la 4ème édition du Carrefour des Accordéons de Montmagny. Ci-dessous toutes les informations utiles au sujet de cet événement.

Je me permets de vous envoyer en pièce jointe le programme la 4ème édition du Carrefour des Accordéons de Montmagny (95) qui se déroulera le samedi 29 juin 2013. De 14 heures à 19 heures, il y aura une scène ouverte où pourront se produire toutes les musiciens amateurs le désirant (solo, duo, petite formation avec accordéon/bandonéon), une exposition de facteurs d'accordéons, éditeurs de musique et de revendeurs, un concert classique avec Sylvie Pirola en musique de chambre (Bach, Iturralde, Piazzolla, Galliano,...), un concert du quartet Borsalino (jazz manouche).
Le concert de clôture sera assuré par The terre neuve  (Rock celtique).
 
L'ensemble des animations et concerts du Carrefour des Accordéons est en entrée libre.
 
Pour plus d'informations, vous pouvez contacter Monsieur Pierre ARCHER - Directeur de l'Ecole des Musiques de Montmagny et organisateur de l'évènement.
Pôle Pergame
6, rue de Montmorency
95 360 MONTMAGNY
Téléphone : 01.34.28.69.44
E-Mail : pierre.archer@ville-montmagny.fr ou bien carrefourdesaccordeons@ville-montmagny.fr
Vous pouvez également nous retrouver sur Facebook : http://fr-fr.facebook.com/pages/Carrefour-des-Accord%C3%A9ons/182024158511267
 
Est-il possible que vous relayiez cette information sur vos blogs ?

En espérant peut-être vous rencontrer autour de l'accordéon lors de cet évènement annuel.

Vincent Crozat
Professeur d'Accordéon

dimanche 23 juin 2013

dimanche 23 juin - un message de l'association cajun zydeco musique de louisiane

... reçu ce matin le courriel ci-dessous, que je répercute avec le plus grand plaisir tout en ayant le regret de ne pouvoir y assister.

Association Cajun Zydeco Musique De Louisiane ( infos:  http://alain.gatay.pagesperso-orange.fr/index.htm )

Alain Gatay

STEVE RILEY ET LES MAMOU PLAYBOYS
Dans le BERRY (18)
à BOURGES le 30 juillet 2013
et à LA BORNE le 31 juillet 2013
des stages de musique cajun, une expo, des animations , des concerts/bals
steve riley

samedi 22 juin 2013

samedi 22 juin - quelques mots à propos de "comboio"

Dès que j'ai eu l'occasion d'écouter les morceaux de "Comboio" en avant-sortie et grâce à l'amabilité de Manu Comté, j'y ai trouvé un charme singulier. J'avais alors signalé l'existence de cet album dans un post daté du 16 juin. En "ouvrant" la page jaune de la photo de l'intérieur de la pochette, on peut d'ailleurs avoir une idée de notre sentiment, de Françoise et de moi-même.

Depuis cette date, j'ai souvent écouté ces onze morceaux, soit de manière séparée, soit dans l'ordre où ils sont proposés. Je suis frappé par le fait que les onze titres ont été écrits par onze compositeurs différents. Trois d'entre eux sont des créations de membres du quartet : Manu Comté, Boris Gaquerre et Renato Martins. Pour les huit autres, on trouve les noms de Tomas Gubitsch, Egberto Gismonti, Hermeto Pascoal, Dino Saluzzi, etc... Excusez du peu ! Les références sont claires ; la source d'inspiration aussi.

Je rappelle que le quartet est composé de Manu Comté, accordéon (7 titres) , bandonéon (4), Boris Gaquerre, guitare, Sam Gerstmans, contrebasse, basse électrique, Renato Martins, cajon, udu. Pour quatre titres, se joint à eux Jean-Paul Estiévenart, trompette, bugle. Contribution remarquable de celui-ci, un trompettiste qui cherche sans cesse la belle note et la trouve, juste ce qu'il faut, comme il faut.

Inutile de rappeler ici mon admiration pour Manu Comté accordéoniste, sauf pour dire que j'ai beaucoup aimé ses prestations au bandonéon, que j'ai trouvé lumineux. Quant à l'accordéon, son toucher précis et souple est toujours aussi lumineux. En fait, ce qui m'a frappé et qui me frappe de plus en plus, c'est l'identité même du quartet-quintet. Onze compositeurs différents, c'est le risque de la disparité et même de l'hétérogénéité. Or, précisément, et c'est en cela que je parle d'identité de la formation, c'est le sentiment d'unité qui s'impose. Comme si chaque morceau avait été repensé et retraduit dans le langage de "Comboio". Cette qualité, je l'avoue, me fascine et j'y vois la marque de la culture authentique de ces musiciens qui sont capables d'imposer leur interprétation des œuvres qu'ils ont choisi d'interpréter. Interprètes, c'est-à-dire passeurs...

 Il faudra sans doute que j'approfondisse encore cette impression, mais pour l'heure c'est sûr cette dimension culturelle, pas du tout simplement intellectuelle, c'est la signature même de "Comboio".
En particulier, il me faudra approfondir ce sentiment d'une musique pleine de retenue et de maîtrise, sans effets faciles, sans brillances, mais avec une profondeur exceptionnelle. De ce point de vue "Geai", de Manu Comté, ou "Xeque-Mate", de Boris Gaquerre, sont caractéristiques de cette qualité que je veux dire ici.
 

jeudi 20 juin 2013

jeudi 20 juin - le site de bruno maurice

Hegel, le philosophe allemand, disait que la lecture du journal était sa prière quotidienne. A l'instar de ce grand penseur, Françoise, chaque matin, souvent quand le café coule ou quand le thé infuse, parfois pendant que le grille-pain fait son office, Françoise donc fait sa petite prière suivant un rituel bien établi : elle branche son ordinateur, prépare le café et le thé, pose sur la table cuillères et tasses, etc... etc... puis s'installe devant l'écran du dit ordinateur comme devant l'autel d'une mystérieuse religion et, au bout d'un temps variable, sortant de son mutisme, elle me dit :"Tu as vu ?"

Moi, je lui réponds : "Quoi ?"
Elle : "Viens voir !"

Il s'agit alors de me montrer le site d'un accordéoniste avec de nouvelles informations, comme la sortie d'un cd ou des dates de concerts, ou le site d'un festival, etc... etc... Il s'agit toujours d'accordéon. C'est ça un rituel.

Aujourd'hui, c'est le nouveau site de Bruno Maurice que Françoise a découvert. Eh bien, je vous le dis : "ça vaut le détour !"
 
http://www.brunomaurice.com/
http://www.brunomaurice.com/home.html








mercredi 19 juin 2013

jeudi 20 juin - ionica minune en serbie

Françoise vient de me transmettre une vidéo de Ionica Minune en Serbie. Pas question de la garder pour moi. Minune, pour moi, c'est le son boisé et profond des Weltmeister à clavier-piano. Toujours la même émotion.

http://www.youtube.com/watch?v=447Ec5ma4P8

Pour qui veut en savoir plus, à partir de cette vidéo, on peut en explorer d'autres et aussi trouver des enregistrements de Peter Ralchev.

Bonne écoute !

jeudi 20 juin - à propos de "la belle chose"

Deux informations complémentaires à propos du dernier opus de Frédéric Viale : "La belle chose".

1. - Présentation de l'album avec la possibilité de télécharger une partie ou la totalité des morceaux.

http://www.qobuz.com/album/la-belle-chose-frederic-viale/3610152942553


2. - Une vidéo YouTube pour découvrir "Locomotango", titre 1 de l'album.

http://www.youtube.com/watch?v=Oe4sFSabgzY

mercredi 19 juin - plaisir musical, analogies et intuitions

Je lis assez régulièrement la revue "Sciences Humaines", car j'y trouve toujours matière à réflexion. Et justement, dans les dernières livraisons, j'ai été très intéressé par trois articles, qui m'ont éclairé sur le plaisir que je prends à écouter de l'accordéon et de la musique en général. 

1. - SH, n° 150, juillet 2013, page 13. La bonne musique, c'est comme un roman.

L'observation de l'activité cérébrale de mélomanes montre que le plaisir musical correspond à une excitation de certaines zones du cerveau (zones mésolimbiques) liées aux émotions. En poussant l'analyse, des chercheurs ont montré qu'au "frisson musical" éprouvé à l'écoute d'une chanson, d'un concerto, d'un air d'opéra ou d'un morceau particulier correspond l'excitation d'une zone précise du cerveau : "le noyau accumbens". Or, il se trouve que ce noyau, qui est lié à la fois aux émotions et à la mémoire, est aussi excité par d'autres activités impliquant la résolution d'une attente. La musique apparait donc comme une sorte d'attente, dont la résolution surprenante procure du plaisir. Une suite de sons sans aucun effet de surprise nous laissera probablement indifférent ; une musique trop inattendue ou imprévisible nous laissera déçus.

Pour ma part, je pense qu'il faudrait pousser l'analyse pour voir en quoi notre culture et nos expériences d'écoute musicales modèlent et mettent en forme nos attentes. Ainsi s'expliqueraient par exemples nos différences quant à nos attentes et donc quant à notre expérience du plaisir musical. Mais il me semble aussi que plutôt que de surprise il faudrait parler d'étonnement au moment où l'attente se dénoue et où la musique entendue réduit le suspense au sens d'attitude où l'on attend quelque chose, mais on ne sait exactement ni quoi, ni comment, ni quand...

2. - SH, n° 248, mai 2013, page 46 sqq. L'analogie est le cœur de la cognition.

Pendant longtemps l'analogie a été méprisée en tant que mode de raisonnement. On connait tous la formule "Comparaison n'est pas raison". Or, aujourd'hui, beaucoup de spécialistes de psychologie de la connaissance ou d'épistémologie découvrent que l'analogie est l'un des processus fondamentaux qui nous permet de créer des catégories mentales, de classer, d'imaginer, d'inventer et de donner du sens aux situations déjà connues ou nouvelles que nous rencontrons. Pour être convaincu de l'importance de l'analogie, il suffit de penser à tous nos raisonnements et à toutes  nos actions du type :"c'est pareil et pas tout à fait pareil que...", "c'est comme... mais pas identique", "ça ressemble à...", "ça me fait penser à...", etc... L'analogie, c'est percevoir la même chose malgré des différences ou percevoir de la différence entre ce qui d'abord se présente comme la même chose. L'analogie, c'est ce qui permet de penser l'inconnu à partir du déjà connu par assimilation et de complexifier le déjà connu pour penser la nouveauté, l'inattendu, le pas encore perçu par accommodation.

3. - SH, n° 250, juillet 2013, pages 18-27. Focus : peut-on se fier à ses intuitions ?

La question se pose car notre tradition rationaliste a toujours privilégié le raisonnement logique, l'induction ou la déduction, par rapport à l'intuition. Mais aujourd'hui, on  voit de mieux en mieux les vertus de l'intuition comme mode de connaissance et d'action, comme mode de compréhension et de prise de décisions. Ce qui m'intéresse beaucoup dans cette reconnaissance de l'intuition c'est l'idée qu'elle n'est pas absence de raisonnement ou de logique, mais court-circuit d'enchainements logiques et rationnels. C'est ainsi que l'intuition est le mode privilégié du fonctionnement intellectuel des experts. Pensons au jeu d'échecs. Inutile de mettre à plat tout le raisonnement implicite qui permet de "cadrer" une situation problématique. L'expert "voit" tout de suite quelle sera la conclusion. Inutile de perdre son temps. De toute façon, il n'a pas le temps. L'intuition, c'est pour ainsi dire "le flair" ou "le coup d'œil" qui procède de son expérience acquise. Ce n'est ni un don, ni une qualité inexplicable, c'est un raisonnement ultra-rapide parce qu'il court-circuite toutes ses articulations et toutes ses étapes. Même s'il pourrait les développer et les exhiber si besoin était...


Ces trois articles m'ont beaucoup intéressé, car ils m'aident à mieux comprendre ma propre expérience du plaisir musical, en particulier celui qui est lié à l'écoute de l'accordéon.

- Il me parait en effet évident, du moins pour moi, que le plaisir musical soit l'expression de la résolution d'une attente. Il y a du suspense dans le plaisir musical. C'est pourquoi l'absence de mélodie, qui me laisse sans attentes, ne déclenche jamais chez moi le moindre "frisson" (punctum), tout au plus un intérêt intellectuel (studium).

- D'autre part, toute mon expérience de l'écoute de l'accordéon s'est construite comme une mise en réseau des moments de plaisir que j'y ai trouvés. C'est dire que toute écoute d'un album nouveau ou d'un concert (en direct live) relève pour moi de l'analogie : ce que j'entends, ici et maintenant, me fait immédiatement penser à... tel autre album, tel autre concert. Toute perception est comparaison : "c'est comme...", "ça fait penser à...", "ça, c'est différent de...", etc...

 - Enfin, cette expérience qui se traduit immédiatement en termes d'analogies, bien entendu je ne la développe pas, trop occupé que je suis à écouter : elle est faite d'impressions, de bouts de raisonnements, d'esquisse de pensées discursives, de fragments d'argumentation. Bref, c'est de l'intuition. C'est pourquoi, je serais assez tenté de proposer cette hypothèse, à savoir que le plaisir de l'écoute musicale est fondé sur la "fabrication" intuitive d'analogies entre ce qu'on entend, ici et maintenant, et ce que l'on a déjà entendu, et que finalement c'est sur des analogies et des intuitions que se fabrique la culture musicale de chacun d'entre nous.

- J'ai l'intuition, mon cher Watson, qu'on n'a pas fait le tour de la question...
- J'ai l'intuition, mon cher Sherlock, qu'on y reviendra...
 



mardi 18 juin 2013

mardi 18 juin - le dernier opus de frédéric viale : "la belle chose"

De Frédéric Viale, je connaissais ses deux premiers albums : "Paradise", enregistré en 2004, et "Lames latines", enregistré à Rio et à Paris en octobre et novembre 2008.  Deux albums, une inspiration commune : les rythmes brésiliens. En tout cas, deux beaux disques marqués au coin d'une forte personnalité, exigeante et attachante. Deux disques de lumière. Et voilà qu'à présent, depuis hier précisément, je suis en train de découvrir son troisième opus : "La belle chose", 2013, Diapason.  Enregistré les 8, 9 et 10 février 2013.


"La belle chose", un titre énigmatique, qui donne envie d'écouter ce qu'il cache. En tout cas, "La belle chose" est un bel objet. Pour moi, en effet, un album ne se réduit pas à un simple flux sonore, même si le son en est la composante essentielle. Un album ne peut se réduire à ce qu'on en peut télécharger, car la musique qu'il recèle a besoin d'un environnement matériel, concret, manipulable. C'est ainsi du moins que je sens mon rapport immédiat à un album. C'est pourquoi, en ce qui concerne "La belle chose", je suis sensible à la photo de couverture, à la fabrication de la pochette et aux textes de présentation d'une part de l'album, d'autre part de chacun des onze titres. Chaque morceau en effet est situé, cadré, contextualisé en deux ou trois lignes et cette manière de s'adresser à l'amateur de musique que je suis me plait beaucoup. Attention de l'artiste qui me touche. Je pense au travail analogue fait par Richard Galliano pour les onze morceaux de "New York Tango".

La photographie de couverture, un portrait, est belle et fort intéressante. C'est d'abord un regard et pas n'importe lequel : un regard introspectif ou intérieur. Qui donne le climat de l'album. Influence brésilienne forte et, en même temps, une douceur que l'on reconnait bien dans le regard tourné vers son monde intérieur de Frédéric Viale. J'ajoute que les couleurs de la pochette m'ont aussi bien plu : noir, brun, jaune. Un climat.

Le texte d'accompagnement cite les noms des musiciens du quartet. Outre F. Viale, accordéon, bandonéon et accordina, Nelson Veras, guitare, Natallino Neto, basse, Zaza Desiderio, batterie, auxquels se joint Emanuele Cisi, saxo ténor, pour trois titres. L'énoncé de leurs patronymes suffit à dire leur origine et à suggérer ce que sera le climat de l'album. Onze titres composés et arrangés par F. Viale sauf  "La chanson des vieux amants" de J. Brel et "Valsa sem Nome" de Baden Powell et Vicinius de Moraes. En tout cas, une belle complicité dans une atmosphère de grande liberté, d'organisation rigoureuse et de libre improvisation, qui se sent dès la première écoute.

Au verso de la pochette, un portrait de F. Viale avec, à ses pieds, un Victoria. On peut alors penser à un autre accordéoniste attaché à son Victoria : Richard Galliano. Et, me semble-t-il, le rapprochement n'a rien de fortuit. Il y a comme un air de famille entre eux.

Ma première écoute ne me permet pas de pousser très loin l'analyse, mais justement je préfère m'en tenir à mes premières impressions, telles que je les ai notées au fil des titres. Brut de décoffrage !

1. "Locomotango". Ce morceau me fait immédiatement penser à Richard Galliano, son phrasé, sa technique, un certain balancement. Je pense, en vrac, à "Fou rire", à "Chat pître", à "Tango pour Claude", à "Luz Negra" et à d'autres morceaux dont le nom m'échappe. Des phrases comme des cailloux blancs sur le chemin ou comme des signes d'appartenance. Et la guitare de N. Veras.

2. "Valse métisse".  F. Viale parle d' "afro-musette", à ne pas confondre avec l' "affreux musette". Le jeu de mots me plait. 6:35, le temps d'installer un monde : monde circulaire de la valse vs monde linéaire du tango.

3. "La belle chose".  L'intro du saxo ténor ! Un saxo méditatif, plein de douceurs et de feinte fragilité. Une belle mélodie reprise par un accordéon, lui aussi méditatif.

4. "Little Kévin". Une mélodie qui démarre comme une comptine avec une belle présence de Z. Desiderio, de N. Veras et de N. Neto. Un morceau que je qualifierais de polyphonique, avec F. Viale à l'accordina.

5. "Iguaçu". F. Viale décrit ainsi ce morceau :" morceau hybride, naviguant entre le Brésil et l'Argentine". Toujours dans la demi-teinte. Pas d'éclats, pas d'effets faciles.

6. "La chanson des vieux amants" de J. Brel. F. Viale écrit :"Standard de Jacques Brel revisité en m'inspirant de la musique d'Astor Piazziolla. Version intimiste [je confirme]. Je l'imagine chanté par Roberto Goyeneche". Rien à ajouter.

7. "Vendredi 13". En l'écoutant, j'ai pensé à certaines compositions de Marcel Azzola. Un jazz faussement nonchalant. J'ai pensé en particulier à des compositions d'Azzola, Fosset et Caratini. Mais aussi, c'est la même famille, à Art Van Damme. Et puis, la fluidité du saxo ténor de E. Cisi.

8. "At Home".  Encore un morceau méditatif d'une gravité particulière. J'ai l'impression que F. Viale a écouté beaucoup de jazz et qu'il en a fait son miel. Et toujours le saxo pour donner de la profondeur. Une fragilité obstinée.

9. "La Vita del Circo". Un titre très caractéristique de l'album, qui se déploie entre deux pôles complémentaires : rigueur et nonchalance. Une rigueur qui n'exclut pas la liberté d'invention mais tout au contraire la rend possible, une nonchalance apparente qui refuse tous les excès et surtout les effets faciles.

10 et 11. "From Rio to Nice" et "Valsa sem Nome" de Baden Powell et Vicinius de Moraes :  deux morceaux en hommage au Brésil et à la principale source d'inspiration de l'album. Mais aussi référence à la valse et au musette, comme pour dire le retour au pays. Je note à ce sujet que "From Rio to Nice" est le pacours inverse de "Luz Negra". Même et autre. Ces deux derniers morceaux, c'est donc un rappel des sources, des origines, une manière de mettre cartes sur table. Sans oublier le son de l'accordina.

Voilà ! C'est un premier survol. L'exploration ne fait que commencer...

 

dimanche 16 juin 2013

dimanche 16 juin - comboio

Ce dimanche 16 juin, 13 heures, nous arrivons de Toulouse où une fois encore nous étions allés jouer "Papou-Mamou". Déplacements professionnels pour Nadja et Sébastien, répétitions et spectacle de fin d'année de l'école de hip-hop de Camille - avec, imaginez le stress et le trac, un solo juste après l'entracte -, repas romain pour Charlotte avec fabrication d'une toge suivant un modèle de vêtements patriciens et élaboration d'un plat suivant une recette venue de l'Antiquité latine. Tout ça et aussi, forcément, des repas à imaginer et à préparer, les soins à donner au lapin et les sorties pour faire pisser le chien sauvé il y a peu de la fourrière. Un chien qui de toute évidence n'a reçu aucun dressage, un bigle nommé tout de suite "Miro"... Et je ne compte pas les trajets en voiture dans la circulation toulousaine ou par le métro pour rejoindre les divers lieux où nos petites se produisent.

Cet après-midi, encore autre chose : concert de la chorale où chantent Charlotte et Camille, dans un village à une centaine de kilomètres de Toulouse. C'est Nadja qui s'est chargée de véhiculer nos artistes. Il n'y avait plus besoin de notre présence. On est donc rentré à Pau. On a retrouvé avec plaisir nos pénates et l'herbe à tondre sous un soleil éclatant et surprenant quand on sort de la voiture climatisée.

Immédiatement, nous sommes allés voir le contenu de notre boîte à lettres : une facture d'électricité, une facture de gaz et une enveloppe venue de Belgique, expédiée par Igloo Records. A l'intérieur, l'objet de tous nos désirs, un peu retardé par des mouvements de grève : "Comboio".

Dès que nous aurons pu écouter cet album, dont nous avons déjà écouté les morceaux dans le désordre grâce à Manu Comté, j'ai bien l'intention de lui consacrer un post, mais en attendant, si vous lisez le texte de présentation sur fond jaune, vous en saurez déjà beaucoup sur nos impressions.



mercredi 12 juin 2013

mercredi 12 juin - balades éphémères

Ce mercredi, 12h15, un bruit de volet de  boîte à lettres qui claque. Je m'avance jusqu'au portail. La factrice a en mains plusieurs lettres et, je le vois tout de suite, une enveloppe qui contient un cd. On l'attendait avec impatience ; le délai de distribution nous paraissait un peu long. Et, en effet, l'enveloppe est surchargée d'un 64000 Pau sur le code indiqué par erreur : 94000. Explication du délai.

On ouvre avec impatience. Il est bien là, le dernier opus de Michel Massot, Tuur Florizoone et Marine Horbaczewski : "Balades Ephémères", Aventura Musica, 2013. Quinze titres qui sont des compositions originales : 8 de M. Massot, 8 de T. Florizoone et 3 de M. Horbaczewski. Le total est supérieur au nombre 15 car certains titres sont des co-compositions à deux ou à trois.

Simple rappel : Michel Massot joue du tuba, de l'euphonium, du trombone ; T. Florizoone de l'accordéon chromatique Bugari ; M. Horbaczewski, du violoncelle.

Forcément, on se réjouit de cette livraison. On a hâte d'écouter cet album, mais on a aussi pas mal d'impedimenta qui nous obligent à différer ce plaisir. Mais, d'ici ce soir, on a bon espoir tout de même de découvrir le dernier né du trio. On en reparlera...


mardi 11 juin 2013

mercredi 12 juin - frédéric viale présente son troisième album : "la belle chose"

Françoise, qui décidément a le don de la documentation, m'a signalé une vidéo YouTube, publiée fin mars, où Frédéric Viale présente en une dizaine de minutes son troisième album : "La belle chose". C'est intéressant ; ça vaut le détour... On en reparlera...

http://www.youtube.com/watch?v=AAl89Qt3ezI

mardi 11 juin - une interview de richard galliano

Françoise vient de me signaler une interview de Richard Galliano à l'occasion de la sortie de son "Vivaldi". Interview recueillie par Philippe Banel pour Tutti Magazine le 28 mars 2013. C'est un document remarquable à tous égards, qu'il s'agisse de la pertinence des questions, des explications techniques, des informations quant au sens même de son projet musical ou même, si je puis dire, de sa conception du monde, jusqu'à des considérations sur le choix de la photo de couverture de l'album.

Pour lire cette interview, un clic suffit...

http://www.tutti-magazine.fr/news/page/Richard-Galliano-Accordeon-Vivaldi-Quatre-Saisons-fr/


A mon sens, les propos de Richard Galliano méritent d'être lus de manière approfondie ; ils sont très éclairants pour l'écoute de ce disque. Mais, quant à moi, je me contenterai de relever deux passages au début et à la fin de l'interview :

- Au début :

"Trois ans après votre disque consacré à Bach, vous enregistrez un programme Vivaldi. Doit-on imaginer un pont entre ces deux disques ?

Richard Galliano : Tout à fait, mais entre ces deux disques il y a eu en 2011 un album hommage à Nino Rota à la croisée de la musique classique, de la musique de film et du jazz. Bien sûr, entre Bach et, aujourd'hui, Vivaldi, on peut voir un axe que je commence à construire".
 
- A la fin :

"Peut-on déjà imaginer un autre disque classique à l'accordéon ?

Ce n'est pas impossible, mais pas dans l'immédiat. Pourquoi pas, d'ailleurs, les Valses de Chopin que je travaille pour moi et que j'ai énormément de plaisir à jouer. De toute façon il faudra que Chopin soit d'accord ! J'enregistrerai d'abord un disque de jazz aux États-Unis. De toute façon, je ne tiens pas à m'orienter dans un axe musical trop particulier. Cela tient à la nature de mon instrument qui appartient à de nombreux univers musicaux différents…"
 
De ces deux passages, je retiens d'une part l'intérêt de Richard Galliano pour les valses de Chopin. Même si, pour ma part, j'espère toujours un Erik Satie... Et, d'autre part, je note la notion d'axe, au début, où il est question de commencer à construire un axe Bach / Vivaldi / etc... mais aussi, à la fin, où il est question pour Richard Galliano de ne pas s'orienter dans un axe musical trop particulier. On pourrait presque voir une contradiction entre ces deux propositions ; quant à moi, je préfère y voir l'expression d'une liberté et je pense à ces mots du poète Machado disant, en substance, que le chemin n'existe pas tout tracé, mais qu'il se trace en marchant.  



vendredi 7 juin 2013

vendredi 7 juin - juste un complément à l'actualité de jacques pellarin

J'ai dit hier comment nous avions trouvé un message de Jacques Pellarin à notre retour de Toulouse. Il s'agissait de nous faire connaitre une création audio-visuelle, dont la bande son n'était autre que la musique de sa composition "Valse douce amère". J'avais été d'emblée très intéressé par cette œuvre de quelques minutes et surtout touché par sa qualité. J'en étais resté à cette impression d'ensemble et j'avais voulu répercuter "Coquelicots" sans délai sur mon blog, quitte à revenir plus tard sur l'analyse de mon jugement spontané.

Après vingt-quatre heures et plusieurs lectures de "Coquelicots", il me semble que je suis plus à même de comprendre pourquoi j'y trouvais une harmonie ou une correspondance parfaite entre la représentation des fleurs, les mouvements de la danseuse, le rythme de la prise de vues, le montage et la musique. En même temps, j'ai mieux compris que ce qui m'intéressait beaucoup, c'était le sentiment de ne pas avoir affaire à une idée - on dirait aujourd'hui un concept - illustrée ou simplement concrétisée par des images et des sons, mais plutôt à une intuition immédiatement sensible de la fragilité de la vie, sans passer par un discours explicite. Et ça, j'ai beaucoup aimé parce que je l'ai senti immédiatement.

Et puis d'écoute/visionnement en écoute/visionnement j'ai compris que cette harmonie que j'évoquais plus haut tenait à un effet de halo inhérent aux images et à la musique. Tout le contraire d'une perception objective ou scientifique ou rationnelle du monde. Voilà ce que je crois avoir compris : ce qui fait l'unité des divers composants de cette création, c'est un certain effet de halo.

Je vous livre mon hypothèse... A chacun d'en vérifier pour lui-même le bien fondé ou de se donner une autre interprétation, car justement comme "Coquelicots" est bien à proprement parler une création les possibilités d'interprétation sont multiples.

 https://vimeo.com/67398024 
 



jeudi 6 juin 2013

jeudi 6 juin - actualité de jacques pellarin

De retour à Pau vers 11h30. On sort les bagages de la voiture et, avant d'aller manger un couscous à l'Ombrière (le premier jeudi du mois est jour de couscous), on jette un œil sur nos ordinateurs. Parmi les messages, celui-ci, envoyé par Jacques Pellarin. Forcément, comment ne pas faire circuler cette création vidéo... Un plaisir comme celui-ci, ça se partage...


"Bonjour,
 
J'ai eu le plaisir et la chance qu'un jeune cinéaste professionnel de talent , Nicolas Jalu, ( BKE - agence audio-visuelle Paris )  me demande récemment la possibilité d'utiliser une de mes dernières compositions " Valse douce amère " comme musique d 'illustration sur son dernier clip consacré à la danse ...
Vidéo  magnifique que je vous laisse découvrir ici ! https://vimeo.com/67398024 ( 2 mn only ! )"

 N'hésitez pas à partager si le cœur vous en dit ! Ce métier est beau pour les rencontres artistiques !

Merci de votre attention !

Jacques Pellarin

www.jacquespellarin.fr

https://soundcloud.com/jacques-pellarin ( si vous voulez écouter mes dernières oeuvres ! )



note : j'ai trouvé l'accord entre l'image, la chorégraphie et la musique particulièrement réussi et si, en première approximation, on peut parler de la fonction illustrative de la musique, il me semble qu'en fait celle-ci a un rôle bien plus fondamental. Pas seulement traduction musicale d'une idée ou d'une mise en images d'un concept, comme on dit, mais élément à part entière de la composition.  Il faudra y revenir... Pour l'instant, disons que c'est bien beau...

mercredi 5 juin 2013

mercredi 5 juin - un album du mahala rai banda : ghetto blasters

Mardi après-midi. On vient de terminer les courses alimentaires à l'hyper Leclerc et de vider les sacs dans le coffre de la voiture. On remet le caddy dans la file d'attente et l'on se donne la permission d'aller faire un tour du côté du Parvis, au cas où... Françoise trouve en effet deux coffrets de dvds de séries télévisées, qu'elle a le projet de visionner à Hossegor avec Charlotte et Camille, par exemple si la canicule nous cloue à l'ombre ou si, mais c'est improbable, il pleut ou même tout simplement si le temps est maussade. De mon côté, la chasse n'est pas fructueuse jusqu'au moment où mon attention est attirée par un album :

- Mahala Rai Banda "Ghetto Blasters".

On connait cette fanfare de tziganes de la banlieue de Bucarest par un album plutôt décoiffant ou, si l'on préfère, assez déjanté. Pas question donc d'hésiter. Et, comme on passe à la caisse, mon mobile sonne. C'est Nadja qui nous appelle. Camille n'est pas en grande forme et Charlotte est accablée par la fièvre et une méchante rhino-pharyngite, sans compter qu'elle est aphone. Pas question pour elle d'aller au collège demain. Autre problème : elle devait s'occuper de sa sœur pour la conduire à l'école et aller la chercher à la sortie. Sa sœur, par contagion, ne se sent pas très bien. Toutes les deux ont des maux de tête. Quant à eux, Nadja et Sébastien, leur travail doit les occuper loin de Toulouse toute la journée. Le problème est inattendu, mais de toute évidence la solution est simple : on rentre à la maison, on remplit nos sacs de voyage, on ferme portes et fenêtres, on fait le plein d'essence et en route... Une route plutôt chargée, mais la circulation est fluide. On est à Toulouse vers 19h30. Françoise a pris sur nos courses de quoi faire le repas du soir. On mange vers 20h30. On s'organise...

Mais, entre temps, forcément on a écouté "Ghetto Blasters", dont je viens de me rendre compte que plusieurs morceaux sont accessibles sur Deezer. Tout ça pour dire que notre voyage n'a pas été triste.

http://www.deezer.com/fr/playlist/37344387

Et puis, si cette fanfare vous plait, il est facile de trouver des extraits de son premier album sur la toile. C'est tonique, festif, déjanté et bordélique à souhait. Par exemple, on peut écouter "ça" :

http://www.youtube.com/watch?v=WuAxDGTtsw8

dimanche 2 juin 2013

dimanche 2 juin - retour sur "accordéon et accordéonistes"

Dans mon post daté du jeudi 29 mai, j'ai fait un rapide survol du dernier numéro de la revue "Accordéon et accordéonistes" et, chemin faisant, j'ai signalé la qualité des chroniques de cette livraison, pages 70 à 72. J'ai peut-être été un peu lapidaire, c'est pourquoi j'y reviens plus en détail :

* Rubrique "Jazz et Swing"

- un très bon texte sur "Cocanha" de Lionel Suarez avec Pierre-François Dufour, violoncelle et batterie, et Kevin Seddiki, guitare. Un disque Emotive Records, distribué par l'Autre Distribution. Je confirme qu'il s'agit d'un excellent album. Chronique signée François Couvreux.

http://www.deezer.com/fr/album/6467439

- idem pour "Chansonnettes" de Rodolphe Raffali, publié chez Frémaux, distribution Socadisc. Je n'ai pas eu l'occasion de l'écouter. Même rédacteur.

- idem pour "Images" de Marcel Loeffler, label Plus loin Music, distribution Harmonia Mundi. Je partage l'enthousiasme du rédacteur. Même rédacteur.

- idem pour "Thrill Box" de Vincent Peirani avec Michael Wollny, piano, et Michel Benita, contrebasse. A noter la présence comme invité de Michel Portal, bandonéon et clarinette basse, et d'Emile Parisien au sax. Label ACT. Même rédacteur. Je confirme.

http://www.telerama.fr/musiques/thrill-box,96474.php

- idem pour l'autre album sorti en mai de V. Peirani, "Tanguillo" avec François Salque. Sortie chez Zig Zag Territoires. Même rédacteur. Je confirme.

http://www.youtube.com/watch?v=LNrAc2ddI9s

* Rubrique "Blues"

- "Blues sur Seine", de Richard Galliano et Jean-Charles Capon au violoncelle. Album paru sous label Frémaux - la Lichère en 1992 et toujours au catalogue de cet éditeur. Rédacteur : Bernard Deharbre. Je confirme.

* Rubrique "Classique"

- "Vivaldi" de Richard Galliano et un quintet à cordes : violon, violon, alto, violoncelle, contrebasse. Un ensemble mieux que bien rôdé. Rédacteur : Jean-Pierre Marie. Label Deutsche Grammophon. A écouter en alternance avec Bach et Nino Rota pour mieux comprendre le travail et le projet de R. Galliano dans le cadre de ce label hyperclassique.

* Rubrique "Tango"

- "Rage" du Spititango Quartet. Accordéon, contrebasse, violon, piano. L'article donne envie d'écouter cet album. On en trouve deux ou trois morceaux sur le MySpace du groupe. On peut le commander sur Amazon. Label Polymnie. Rédacteur : Jean-Pierre Marie.

http://www.spiritangoquartet.com/sons

Voilà ! Il ne reste plus qu'à compter ses sous - ses euros - et à se faire un programme d'écoute aux petits oignons. Bonne écoute !