lundi 30 décembre 2013

mardi 31 décembre - jerez le cam trio / corner tango

Cet après-midi, au retour de quelques courses à l'hypermarché, j'ai trouvé le document YouTube ci-dessous que Françoise avait partagé avec moi. Il s'agit d'un morceau du Jerez Le Cam Trio intitulé "Corner Tango". Double hommage au football et au tango. Le titre complet du document est "Jerez Le Cam Trio / Corner Tango - Argentine, Roumanie, Belgique". Ces trois pays correspondent aux nationalités des trois membres du trio : respectivement, J. Le Cam, Argentine ; Iacob Maciuca, Roumanie ; Manu Comté, Belgique. Nous connaissions J. Le Cam par son album "Gerardo Jerez Le Cam Quartet / Tango Balkanico" et par sa présence dans l'album de Tomas Gubitsch "Itaca". Nous connaissions de même le violoniste roumain Iacob Maciuca pour sa participation aux deux mêmes disques. Ici, le troisième membre du trio est Manu Comté, pour lequel nous avons une admiration profonde, d'autant plus que nous avons eu la chance de pouvoir l'écouter en concert une fois  avec Soledad à Saint Martin de Crau.

La durée du document est de 5:46. La réalisation vidéo est d'excellente qualité avec une écriture poétique très moderne, qui croise l'image du trio live et des images de foot de rue, comme s'il s'agissait d'un film d'amateur.  

http://www.youtube.com/watch?v=HQDvaT0EsIA&feature=em-share_video_user

mardi 31 décembre - imaginer un couteau sans lame auquel manque le manche

Le numéro de décembre de la revue "Accordéon et accordéonistes" est arrivé. Je l'ai parcouru en survol et en diagonale, histoire de me faire une première idée du contenu de cette livraison. J'ai bien l'intention d'en dire quelques mots après avoir lu la totalité des articles, mais d'ores et déjà un "Entretien" a retenu mon attention et suscité mon étonnement, ce qui est bon signe.

Il s'agit, dans la rubrique "Entretien", pages 18-19, de propos recueillis par Caroline Barray auprès de Norbert Pignol. Le titre ? "Norbert Pignol / MKF [Trio] / Musical Kinematic Factory". Sous-titre :"Norbert Pignol présente MKF [Trio], une musique électro rock qui révolutionne l'usage de l'accordéon dans les musiques actuelles".

C'est un article qui mérite d'être lu de près en ce qu'il rend compte d'un travail de recherche de plusieurs années et peut-être de l'exploration de pistes fécondes. L'avenir nous le dira. Il y est question de traitements plus ou moins électroniques appliqués au son de l'accordéon. C'est de la musique expérimentale, ouverte à diverses influences, comme le rock, et férue de technologie. C'est ainsi que l'on peut lire le passage suivant : "Nous avons dû remettre en cause notre conception de la musique en mettant l'accent sur le son, le rythme et les modes de jeu et en arrêtant de nous centrer sur la mélodie, le contrepoint et l'harmonie". Cette expression :"... en arrêtant de nous centrer sur la mélodie, le contrepoint et l'harmonie" m'a immédiatement fait penser à cet aphorisme de Lichtenberg, que je cite de mémoire : "Un couteau sans lame auquel manque le manche"[1]. Objet aussi difficile à imaginer qu'une musique sans mélodie, ni contrepoint, ni harmonie. Impossible à imaginer, mais pas à concevoir, même si c'est un peu abstrait.

Et puis, en fin de l'article, on lit :"Aujourd'hui, nous ne sommes pas plus attachés que ça au rôle d'accordéoniste dans la musique. L'instrument n'est qu'un interface". Lisant ces lignes, je me disais qu'en fait n'est-ce pas dire que l'avenir de l'accordéon, c'est la mort de l'accordéon ? Idée pas si révolutionnaire que cela, si l'on considère que déjà le numérique pourrait donner à penser que l'avenir de l'accordéon, c'est la mort de l'accordéon... de papa (2).

Bref ! On l'a compris... Un "Entretien" qui donne à réfléchir.

*******
(1) A titre de variante, on peut aussi penser à "une paire de lunettes sans verres qui n'auraient pas de monture".
(2) Pour s'en convaincre, je recommande de lire les pages de la nouvelle rubrique "Infomatos" apparue, sauf erreur, dans les numéros 135, 136 et 137, rubrique de publicité pure et simple, d'ailleurs non signée, comme si elle était l'œuvre de purs esprits :

- n° 135, page 6, "Beltuna Studio II K
- n° 136, page 6, Roland FR-8X
- n° 137, page 6, Cavagnolo Digit

lundi 30 décembre - connaissez-vous fanny vicens ?

J'ai déjà eu l'occasion de citer le nom de Fanny Vicens dans plusieurs articles, soit pour rendre compte du plaisir que nous avions pris à l'écouter en direct, par exemple à Bourg Saint Andéol ou à Tulle, soit pour répercuter son actualité ou ses projets. La première fois que nous l'avions écoutée, c'était au festival "Bouteille en bretelles". Sa prestation était inscrite dans le cadre "Jeunes Talents". Immédiatement, nous avions eu l'intuition qu'elle était promise à une belle carrière. Intuition confirmée cette année avec le récital qu'elle a donné à Tulle. Déjà, il était évident que le qualificatif "Jeune Talent" était trop étroit pour elle. Comme le papillon qui s'est libéré de sa chrysalide.

Mais voilà que ce matin, nous avons reçu de sa part un courriel qui nous informe de la nouvelle configuration de son site :

http://www.fannyvicens.com/

Que dire, sinon que ce site est très professionnel. Impeccable au plan des information, de l'ergonomie et de l'esthétique. Du beau travail qui correspond bien à ce que sont ses prestations. En tout cas, le dit site vaut vraiment le détour. On y trouve en particulier, sous la rubrique Media, 12 enregistrements audio et 8 vidéos, qui donnent une idée juste de son répertoire. Une palette large, du classique au plus contemporain. Bach, Rameau, Mantovani, Schubert, Cavanna, disons des incontournables ; mais aussi des noms que nous découvrons comme Carlos de Castellarnau ou Caron-Darras. Et puis, très intéressant, les formations avec lesquelles Fanny a joué comme l'Ensemble Intercontemporain, le Collegium Perpignan Méditerranée, le duo Daqian, etc... Sans compter des récitals dans des lieux prestigieux.

Donc un site que je recommande chaleureusement. D'autant plus qu'on y trouve aussi un "Agenda" d'une bonne vingtaine de dates... Sans oublier la rubrique "Répertoire", impressionnante et telle, comme je le disais ci-dessus,  qu'il est tout à fait évident que Fanny, nonobstant sa jeunesse, est bien un talent à part entière.  

dimanche 29 décembre 2013

dimanche 29 décembre - petite mise au point semestrielle

Deux fois par an, fin juin et fin décembre, je fais le relevé des concerts auxquels nous avons assisté au cours du semestre passé. Pour ce faire, je prends le paquet des articles que j'ai imprimées, je les parcours un à un et j'établis la liste des dits concerts. Je pourrais faire cette liste au fur et à mesure ; ce serait plus simple, plus économique et plus efficace que ma méthode, puisqu'arrivé en fin de semestre ma liste serait établie, mais j'y perdrais une sorte de déambulation d'article en article, qui me permet de retrouver des moments oubliés, des rencontres, des petits riens et des je-ne-sais quoi qui sont autant d'occasions de plaisir. Ma méthode est moins rationnelle qu'un relevé au fil des jours, mais justement j'y tiens parce qu'elle est pleine de détours pleins de charme.

C'est donc dans mon article du vendredi 6 juillet que j'avais fait la liste des concerts du premier semestre :

http://autrebistrotaccordion.blogspot.fr/2013/07/vendredi-6-juillet-petite-mise-au-point.html

Il est temps maintenant de faire la petite mise au point de ce second semestre :

- samedi 13 juillet, abbatiale de Quarante, duo Bruno Maurice et Jacques di Donato
- vendredi 19 juillet, Errobiko Festibala, duo L. Suarez et A. Minvielle
- samedi 7 septembre, Labastide-Clairence, Didier Ithursarry Quintet
- jeudi 12 septembre, Tulle, Nuits de nacre, place des frères Maugein, Sonia Rekis, Kiss & Bye
- jeudi 12 septembre, Tulle, Théâtre, Hiroko Ito, quatuor d'accordéons et autres...
- vendredi 13 septembre, Tulle, agence du Crédit Agricole, Bernard Ariu
- vendredi 13 septembre, Tulle, Théâtre, Fanny Vicens
- vendredi 13 septembre, Tulle, salle de l'Auzelou,  "Waltz Club", carte blanche à Didier Lockwood avec M. Azzola et H. Ito invitée
- samedi 14 septembre, Tulle, quai Baluze, Paname swing avec J.-C. Laudat
- samedi 14 septembre, Tulle, Magic Mirrors, Laurent Derache Trio
- samedi 14 septembre, Tulle, Théâtre, J.-J. Mosalini, O. Manoury, W. Sabatier
- samedi 14 septembre, Tulle, La taverne du sommelier, Ch. Toucas Trio
- dimanche 15 septembre, Tulle, Magic Mirrors, duo H. Ito et Koji Tsubana
- mardi 8 octobre, Perpignan, Jazzèbre, Théâtre municipal, Vincent Peirani et Michel Portal
- samedi 19 octobre, Auzeville-Tolosane, Jazz sur son 31, G. Daltin Trio
- jeudi 24 octobre, Toulouse, Jazz sur son 31, Isabelle Olivier Quintet avec D. Venitucci
- samedi 9 novembre, Conilhac-Corbières, Richard Galliano solo
- vendredi 15 novembre, Toulouse, Samba résille, Dez et Manœuvre Asocial Band
- samedi 16 novembre, Marciac, l'Astrada, Pulcinella et Troyka
- dimanche 17 décembre, Bordeaux, église Saint Paul, Bruno Maurice solo

Mais déjà est venu le temps des projets... Vincent Peirani et Emile Parisien, Pascal Contet, Lionel Suarez, Florian Demonsant, "Bouteille en bretelles", le festival de Trentels, Richard Galliano et quelques autres à venir... 

jeudi 26 décembre 2013

jeudi 26 décembre - alors, on danse ?





Pour le réveillon de Noël que nous fêtons en famille à Pau, nous avons un rituel auquel, par définition, nous ne saurions nous soustraire. Après l'apéro, ses canapés et ses verrines et son champagne, après le foie gras sur des toasts grillés, après la lotte dans sa béarnaise, après les tournedos de bœuf, le tout accompagné des vins idoines, sur le coup de 10 heures, il est de tradition de danser. Pour ma part, je n'ai guère le goût de la danse et ça tombe bien car, du coup, tout le monde me désigne comme D.J.

J'ai donc fait le choix de quelques cds en fonction de deux critères : pertinence et variété. L'image suivante montre quel a été ce choix. Tony Murena, Paname Swing avec Jean-Claude Laudat, Antonio Rivas, Damien Mullane, Clifton Chenier, Ponty Bone, Flaco Jiménez et enfin une sélection de forros.


Après une bonne heure de danses rythmées par les morceaux que j'ai sélectionnés - à la satisfaction, je dois le dire, de tous - on s'arrête tout naturellement. On reprend place autour de la table ; on découpe la buche : on en prend une part, puis une autre, puis une petite dernière. Le temps passe vite. Il est bientôt minuit. Il est temps de découvrir les cadeaux au pied de l'arbre. Une fois encore, on vérifie que le Père Noël a scrupuleusement respecté nos vœux.

lundi 23 décembre 2013

lundi 23 décembre - à propos de richard galliano au bac musique 2013-2014

J'ai expliqué hier comment l'un d'entre nous, amateurs d'accordéon et admirateurs de Richard Galliano, m'avait fait connaitre un document YouTube composé d'entretiens portant les uns sur les caractéristiques sonores de l'accordéon et de quelques autres instruments apparentés, comme le bandonéon ou l'accordina, les autres sur six de ses œuvres.

Après deux écoutes attentives de la totalité de ces entretiens, j'ai peu de choses à ajouter à la présentation que j'en ai faite sinon que ce sont des documents exceptionnels. Sans m'attarder sur la personnalité même de Richard Galliano, je dois dire que l'on vérifie encore une fois sa disponibilité et son sens de la transmission de connaissances. Disons son talent didactique et pédagogique. On apprend en effet avec la première série quelles sont les possibilités de ces instruments, chaque proposition étant illustrée en pratique avec une sorte d'évidence. On se sent, à l'écouter, plus intelligent. On comprend mieux pourquoi on l'admire. Quant à la deuxième série, j'ai vraiment beaucoup apprécié la manière dont, à partir des questions de l'interviewer, Richard Galliano explicite l'origine de ses œuvres et disons leur processus de création et de fabrication. Tout ça en toute modestie et sans jamais oublier de citer les noms de ceux qui l'on influencé. Manière de se situer dans une histoire tout en assumant sa modernité. Je pense ici au New Musette. On pourrait aussi penser, plus récemment, aux albums dédiés à Bach ou à Vivaldi.

Bref ! Un document qui nous fait écouter cet accordéoniste non pas autrement, mais avec plus de profondeur et de complexité. En fait, un joli cadeau de Noël.

... Et tous nos remerciements à J.-C. P.  

dimanche 22 décembre 2013

dimanche 22 décembre - richard galliano au bac musique 2013-2014

... reçu aujourd'hui un courriel signé J.-C. P. qui s'identifie comme visiteur régulier de ce blog et lecteur assidu des informations que l'on y trouve, ce dont je le remercie vivement - c'est pour moi un encouragement à continuer -, et qui me fait parvenir les liens internet d'une série d'interviews de Richard Galliano réalisées à cette occasion et diffusées sur YouTube.  Ce dont chacun d'entre nous, amateurs d'accordéon, lui sera reconnaissant.

C'est évidemment un très grand plaisir de partager l'ensemble de ce document : entretiens et œuvres. Bonne écoute à tous !

«A l'occasion de l'apparition de six œuvres de Richard Galliano au
programme du bac musique 2013-2014, une interview a été réalisée où
l'artiste livre à Jean-François Jacomino (professeur au Centre
International de Valbonne) toutes les facettes de son art. Il y présente
avec amour tous ses instruments, et retrace, au travers de ces six
œuvres, sa merveilleuse carrière musicale.»

Un concert réunira ce grand artiste avec des élèves de l'Académie de
Nice, le 10 Mai 2014 au Pré des Arts à Valbonne.

Entretiens de Richard Galliano avec Jean-François Jacomino :
Teaser Bac Musique 2013-2014 :
http://www.youtube.com/watch?v=hH_4KDqcKf8
Timbres de l'accordéon (I):
http://www.youtube.com/watch?v=1wIWDRGz5N0
Timbres de l'accordéon (II) :
http://www.youtube.com/watch?v=rbYdXH40VTk
Timbres de l'accordéon (III) :
http://www.youtube.com/watch?v=kcWh5AVaEuk
Timbres voisins de l'accordéon (IV) :
http://www.youtube.com/watch?v=Jzqt0JEFWVk
Timbres voisins de l'accordéon (V) :
http://www.youtube.com/watch?v=1FsxBzoB0A0

Les six œuvres de Richard Galliano, au programme du bac 2013-2014 :
1) La Valse à Margaux :
http://www.youtube.com/watch?v=ZL3-NJOBTso
2) Billie :
http://www.youtube.com/watch?v=gPYes-RplZ4
3) Huit et demi / La passerelle d'addio :
http://www.youtube.com/watch?v=UHH109XnBoE
4) Taraf :
http://www.youtube.com/watch?v=3GPrPL6nDGQ
5) Aria :
http://www.youtube.com/watch?v=ocF187g57Ns
6) C'est peut être (Galliano-Leprest) :
http://www.youtube.com/watch?v=geu2S6-vHto

samedi 21 décembre 2013

samedi 21 décembre - jean-sébastien bach / the astor variations

Il y a quelques jours, j'ai reçu d'un copain accordéoniste aux multiples talents (concertiste, compositeur, accompagnateur, etc...) un message accompagné de trois enregistrements mp3. Par un souci de discrétion bien naturel, je ne dirai rien ici quant à son identité. Mais, nonobstant mes scrupules, je voudrais dire un mot de cet envoi.

L'un des enregistrements, dont je ne dévoilerai pas non plus le titre, se présente en effet comme une sorte de variation sur une pièce de Bach. Grosso modo, la structure se présente comme un triptyque : une introduction empruntée à Bach, un développement à la manière de Piazzolla, une conclusion en forme de retour à Bach. Les deux volets extrêmes donnent le plaisir d'écouter le travail et le talent de l'interprète, sa maîtrise de l'accordéon classique, son expérience de concertiste international ; le volet central donne le plaisir de le suivre en tant qu'il improvise sur Bach à la manière de Piazzolla et dans ce cas de le suivre encore dans la maîtrise de cet exercice. Car il s'agit bien d'un véritable exercice de style.

Et voilà que tout en l'écoutant me sont revenues à l'esprit les célèbres "Variations Goldberg". Du coup, je me dis qu'il y a là un assez joli projet : considérer cette première variation comme le point de départ d'une douzaine sur le même modèle. Ce n'est pas autant que les variations Goldberg, mais ce serait déjà un beau défi : "Jean-Sébastien Bach / The Astor Variations par [prénom et nom ]".

post scriptum. - Après un échange bref mais rapide et efficace, je suis en mesure, avec son accord de donner ici le nom de l'accordéoniste auteur de l'enregistrement mp3 dont il était question dans mon article et même d'en dévoiler le titre :"Improbable rencontre", composition de Jacques Pellarin. Et même de donner le lien vers le site où chacun pourra l'écouter et comprendre le bien fondé de mon propos.

https://soundcloud.com/jacques-pellarin/improbable-rencontre

Bonne écoute ! Et pour en savoir plus sur Jacques Pellarin... http://www.jacquespellarin.fr/

mercredi 18 décembre 2013

mercredi 18 décembre - y a pas que l'accordéon... y a aussi des concepts mutiques et des concepts prolixes... mais pas que (ouf !)...

Comme je l'ai dit dans mon article précédent, nous sommes allés à Bordeaux écouter la présentation de "Mitango" par Bruno Maurice, dimanche 15, entre 16h et 18h. Dans un premier temps, nous avons pensé faire l'aller-retour entre Pau et Bordeaux dans la journée. Et puis, réflexion faite, nous nous sommes dit qu'il serait plus intéressant de tirer parti de cette occasion pour aller voir quelques expositions.

C'est ainsi que samedi après-midi, nous sommes allés au Capc où se tenaient trois expositions temporaires : des installations de l'artiste américain Michael E. Smith ; une rétrospective de Sigma, un festival qui a eu lieu dans les dernières années 60 et au début des années 70, qui a explosé à Bordeaux comme un vrai cataclysme et qui encore aujourd'hui a gardé toute sa charge subversive ; une présentation du travail d'un architecte et urbaniste japonais, une machine à rêver l'habitat du futur.

- La photographie ci-dessous illustre l'œuvre de Michael E. Smith. Un art très conceptuel et hyper minimaliste. Voilà ! Deux choses posées sur le sol gris foncé à quelques centimètres d'un mur plus clair. A droite, en bas, on aperçoit un angle de la pièce. Je l'ai inclus dans la photo comme un signe de fantaisie ou d'audace. J'ose ainsi une interprétation en m'appropriant l'installation de ces deux choses. A part ça, pas de texte auquel se raccrocher. Du conceptuel mutique. Je veux dire "qui n'a rien à dire".


- L'espace central destiné aux expositions est occupé par une rétrospective des années Sigma. Des écrans en veux tu en voilà et puis des textes, des textes, encore des textes... C'est de l'art conceptuel prolixe. Si l'on a l'esprit de finesse, on pourrait aussi dire bavard ou verbeux, voire risquer le néologisme "baveux".


Après, en fin d'après-midi donc, on est allé voir l'exposition de l'architecte japonais. Des constructions fragiles : déposer ses vestes et manteaux au vestiaire, déposer aussi les appareils photos. C'est beau, c'est aérien, ça fait rêver. Il s'appelle Junya Ishigami et le site de l'exposition, dans le cadre du Capc, s'appelle "Arc en rêve".

http://www.arcenreve.com/Pages/pages.html

Dimanche matin, on est allé au Musée d'Aquitaine, superbe lieu pour mieux connaitre Bordeaux, lieu plein de souvenirs pour nous puisqu'il fut autrefois fac de Lettres et que, Françoise et moi, nous y avons fait nos études supérieures. Mais, en ce mois de décembre, il y avait surtout une exposition temporaires consacrée à l'art aborigène australien. Une exposition magnifique ! Interdiction de prendre des photos. Dommage, mais compréhensible. On peut toujours se faire une idée de cet art avec l'aide de Google. En tout cas, peut-être par différence, voire opposition avec les œuvres présentées au Capc, on a vraiment eu le sentiment d'avoir affaire à des œuvres d'art authentiques. De celles qui illuminent le monde et nous aident à mieux le comprendre. Ci-dessous, le lien vers le catalogue de l'exposition. On consulte les pages une à une d'un simple clic.

http://www.editionsdelamartiniere.fr/ouvrage/m-moires-vives/9782732462486

On est sorti du musée vers 13 heures, il était temps de penser à déjeuner. Beaucoup de restaurants étaient fermés. Beaucoup d'autres n'avaient plus de places libres. Tout à coup, on a repéré un bistrot... A travers la vitre, on apercevait un escalier en colimaçon, qui nous fit immédiatement penser à une photographie d'André Kertesz que nous admirons au plus haut point.


Il s'agit d'une photo prise chez Mondrian dans les années 20. Sans avoir à se concerter, on a pensé, Françoise et moi, que dans un bistrot muni d'un tel escalier, sans doute épuisant pour les serveurs, on ne pouvait mal manger. On est entré, on a déjeuné. C'était bon ! On a bu coup sur coup deux cafés. On pensait déjà au récital de Bruno...

mardi 17 décembre - "mitango" : récital de bruno maurice à bordeaux

Dimanche 15 décembre, à 16 heures, à Bordeaux, en l'église Saint Paul, récital de Bruno Maurice pour la sortie de son album "Mitango".

Depuis plusieurs semaines déjà, on avait noté sur notre agenda la date de ce récital. Après le plaisir de la découverte du disque "Mitango", on avait en effet un fort désir de découvrir cet opus live. D'autant plus que cette présentation avait lieu à Bordeaux, une ville pleine de souvenirs pour nous, que nous retrouvons toujours avec émotion. Le récital a donc eu lieu en cet après-midi dominical de 16h15 à 17h45. Un programme identique à celui de l'album avec, entre chaque morceau, une brève explication de sa source d'inspiration ou quelques explications techniques sur les caractéristiques de l'accordéon, en général, par exemple les registres, et en particulier, en l'occurrence celles du Bayan Appassionata de Bruno.

Cette première photographie a été prise à 17h19. Elle aurait pu l'être au tout début du récital ou au cours du dernier morceau. Elle montre l'environnement impressionnant de ce moment de musique. L'église Saint Paul en effet est d'une architecture monumentale ; son espace, pour résonner, semble exiger le son d'un orgue de cathédrale. Et justement, Bruno, se rappelant l'origine de l'accordéon, orgue portatif, commence son récital par sa composition "Petit orgue". Composition emblématique, car tout le récital prouve que petit orgue n'a pas de raison d'avoir peur des grands. J'avoue que le contraste entre le décor et la solitude de Bruno me touche, d'autant plus que cette solitude est oubliée dès que la musique, sans artifices techniques, ni prothèses auditives, répand ses vibrations dans l'air. Acoustique pur ! Temps suspendu !  










De ce récital, entre autres émotions, que nous avons éprouvées, entre autres souvenirs et images, que nous garderons en mémoire, je retiens trois idées :

- d'abord, l'environnement : un espace monumental, un décor baroque, "le fond de l'air" plus que frais au début du récital. On se dit que Bruno doit lutter contre... Et puis on est pris par l'écoute... Et puis, encore après... un chocolat chaud offert par les Pères Dominicains et des échanges chaleureux avec des gens de rencontre enchantés et enfin avec Bruno lui-même. On lui dit notre admiration ; il nous explique tel morceau, telle inspiration, telle improvisation... En route vers l'hôtel, on n'a pas fini d'en parler.

- ensuite, une réflexion. A plusieurs reprises, Bruno a pris le temps d'expliquer la source d'inspiration de tels ou tels morceaux et, ce faisant, d'en expliciter le titre. Par exemple "Soleil levant", évocation d'un lever de soleil dans le désert. Ce qui me donne à réfléchir, c'est cette idée que lorsqu'on écoute "Soleil levant", on ne pense pas forcément à un lever de soleil en pays désertique. Ce qu'évoque l'écoute ne correspond pas forcément à l'évocation qui s'est faite dans l'esprit du compositeur. Mais il en reste une structure, une forme, que l'on retrouve dans un lever de soleil et dans d'autres phénomènes analogues. Paradoxe de la musique : elle évoque moins des phénomènes définis, concrets, particuliers que des structures ou des formes. En ce sens elle est à la fois concrète et abstraite. Concrète en ce qu'elle suscite chez ses auditeurs des évocations personnelles et singulières, abstraite en ce que ces évocations restent formelles et susceptibles de correspondre à toute une classe de phénomènes analogues.

Par exemple, soit deux titres :"Petit orgue" et "Nuage". On comprend bien, en les écoutant, quelles évocations ils sont destinés à nous inspirer, mais je trouve entre celles-ci de telles analogies que je conçois bien que les titres auraient tout aussi bien pu être permutés. Je les perçois en effet comme tout à fait analogues quant à leur structure.

- enfin, une autre réflexion. Après avoir écouté maintes fois les dix titres de "Mitango" et après en avoir écouté l'interprétation donnée par Bruno lors de son récital, je commence à mieux comprendre l'articulation entre ses compositions et ses improvisations. Ce fut pour moi un vrai bonheur de percevoir en cours de récital tel passage identique au disque, tel autre différent. Pas de partition écrite, pas d'interprétation à l'identique ; une trame archi-maitrisée, si j'ose dire, et une prise de risque de tout instant. On sait vers où on veut aller, mais on se laisse la liberté d'inventer le chemin.

lundi 16 décembre 2013

lundi 16 décembre - où il est à nouveau question de "bouteille en bretelles"...

Alors que nous étions à Bordeaux pour écouter le récital de Bruno Maurice, dimanche après-midi en l'église Saint Paul, à l'occasion de la sortie de son album "Mitango", un opus magnifique, j'ai reçu sur mon smartphone un message de Caroline Philippe annonçant le programme du festival de Bourg Saint Andéol : "Bouteille en bretelles". Bien sûr, d'ici le mois de mars, j'aurai plusieurs fois l'occasion de relayer les informations relatives aux trois jours de ce festival et à son organisation, mais d'ores et déjà voilà de quoi nous donner une idée des dégustations pleines de promesse qui nous attendent...

Samedi 25 janvier

  11h00, Château Pradelle : conférence de presse (entrée libre)
  15h00,  Château  Pradelle :  musique  argentine  et  brésilienne  avec  Maxime  Point
(bandonéon/accordéon) et Rémi Cortial (guitares) (entrée libre)

Dimanche 26 janvier

  16h00,  Eglise  de  Saint-Just-d'Ardèche :  musique  argentine  et  brésilienne  avec
Maxime  Point  (bandonéon/accordéon)  et  Rémi  Cortial  (guitares) 
................................................................................................................................................

Vendredi 21 mars

  14h00,  Foyer  municipal :  lecture  musicale  scolaire  Chopin/Sand,  Terres  de  danses
avec Marie-Christine Barrault (récit) et Pascal Contet (accordéon)
  18h30,  Château Pradelle :  ouverture du festival  et  buffet gastronomique  mis en
musique  par  Patrick Guillot  (accordéon)  en présence des élus, de l’équipe et de
Marcel Azzola, parrain de l’édition 2014
  20h30,  Foyer  municipal :  lecture  musicale  Chopin/Sand,  Terres  de  danses  avec
Marie-Christine  Barrault  (récit)  et  Pascal  Contet  (accordéon). Dégustation de vins

Samedi 22 mars

  10h00-12h00, Ecole de musique : Concours d'accordéon UNAF (entrée libre)
  11h00,  La  Cascade :  Fabulations  sonores  avec  Alain  Pennec  (accordéon).
Dégustation de vins
  14h00-18h00, Château Pradelle : Salon des facteurs (entrée libre)
  14h30,  Château  Pradelle :  Audition  de  l'Ensemble  vocal  du  Conservatoire  à
Rayonnement  Intercommunal  du  Tricastin  (dir.  Agnès  Binet)  et  de  l'Orchestre
d'accordéons  (dir. Sylvain Gargalian)  du  Conservatoire à Rayonnement Régional
de Marseille (entrée libre)
  16h00,  Château  Pradelle :  Remise  des  prix  du  Concours  d'accordéon  UNAF
(entrée libre)
  17h00,  Couvent de  la  Présentation  de  Marie  :  classique  avec  Janne  Rättyä
(accordéon).  Dégustation de vins
  20h30,  Grenier d’abondance du Palais des Evêques :  jazz  avec Jean-Louis Matinier
(accordéon) et Marco Ambrosini (nyckelharpa). Dégustation de vins

Dimanche 23 mars

  10h00-16h00, Château Pradelle : Salon des facteurs (entrée libre)
  10h00,  Château  Pradelle :  Audition  des  Ensembles  vocaux  (dir.  Chloé  Amiel  et
Marjorie Cosset) d'A vous de jouer (entrée libre)
  11h00,  Hôtel  de  Digoine :  récital  tango  avec  Olivier  Manoury  (bandonéon).
Dégustation de vins
  14h30, Château Pradelle : conférence sur le patrimoine de Bourg-Saint-Andéol avec
le Pays d'Art et d'Histoire (entrée libre)
  16h00,  Eglise :  classique  Jeunes  Talents  avec  Infractus  (chœur),  Maïa  Paille
(direction) et  Lucile Moury  (accordéon)  Commande de l’œuvre Larme  à Etienne
Kippelen (compositeur) . Dégustation de vins


vendredi 13 décembre 2013

samedi 14 décembre - actualité du duo intermezzo

... reçu ce message du Duo Intermezzo. Forcément, c'est un plaisir pour moi de m'en faire l'écho. Leur tout nouvel album, voilà déjà une bonne idée de cadeau pour Noël ou pour le Nouvel An !


NOUVEL ALBUM " BACH & PIAZZOLLA - Tête-à-tête"

REJOIGNEZ LE DUO INTERMEZZO SUR FACEBOOK
et cliquez sur "J'aime" pour connaître toute son actualité! ICI
 
DECOUVREZ LE NOUVEL ALBUM DU DUO INTERMEZZO
et son nouveau site internet
 

vendredi 13 décembre - à propos de deux disques de rencontre

Dans deux articles précédents, respectivement du samedi 30 novembre et d'hier, jeudi 12 décembre, j'ai dit quelques mots sur deux disques dont aujourd'hui la parenté me saute aux yeux. Il s'agit de "Winston McAnuff et Fixi / A New Day" et de "Papa Noël et Viviane A /Color".



 
Pour en savoir plus sur ces deux albums, ci-dessous quatre liens :
 
- le premier vers un commentaire sur le disque de Papa Noël et Viviane Arnoux...
 
 
- le deuxième vers Deezer...
 
 
- le troisième vers un commentaire sur "A New Day"...
 
 
- le quatrième, vers Deezer pour écouter W. McAnuff et Fixi...
 
 
Alors que ces deux albums étaient sur le bord de mon bureau en attente d'écoute, leur analogie m'a paru évidente à la vue de leurs couvertures. Certes, entre les deux, il y a des différences, mais elles sont de détail et c'est leur ressemblance qui s'impose, me semble-t-il, à l'observation. En tout cas, un congolais et un accordéon d'une part, un jamaïcain et un accordéon, d'autre part ; rumba d'un côté, reggae de l'autre, on imagine bien des similitudes entre ces deux rencontres. Et il est vrai qu'en effet ces deux albums se font écho l'un l'autre. Très homogènes, chacun dans son style, on sent bien qu'ils résultent de deux projets "forts". Et je me dis qu'ils pourraient presque préfigurer une collection fondée sur des rencontres du même type. Pourquoi pas ?  

jeudi 12 décembre 2013

jeudi 12 décembre - Papa Noël et Viviane A : "Color"

Il y a quelques semaines déjà, nous avions noté la sortie d'un disque de Viviane Arnoux. Nous avions été d'autant plus attentif à l'annonce de cette sortie que nous apprécions tout particulièrement cette accordéoniste. On a eu la chance de l'écouter à Tulle et à Bourg Saint Andéol  avec François Michaud, son complice au violon alto. Bien entendu, on a eu l'occasion d'écouter plusieurs de ses disques, chaque fois avec un grand plaisir. Bref ! Lundi, on a passé commande à Buda Musique et, ce midi, l'objet était là, dans la boite à lettres :

-  "Papa Noël & Viviane A / Color", Buda Musique 2013. Papa Noël : guitare et voix ; Viviane A  : accordéon et voix.

Un album sympathique, qui correspond bien à son titre : "Color". A l'intérieur de l'enveloppe, deux disques, celui que nous avions commandé et - surprise ! cadeau - une sélection de musiques africaines :"Buda Music / Africa". Une attention, elle aussi, sympathique.


L'album est composé de treize titres. La grande majorité des titres est composée par Papa Noël ; quelques uns par Viviane Arnoux ; le titre 6 a pour auteur-compositeur Leon Bukasa.

 
Il se trouve que cet après-midi, Françoise est allée à "son" cours d'Espagnol, qu'elle suit avec la plus grande assiduité. J'en ai profité pour écouter "Color" plusieurs fois. En lisant le livret de présentation, j'ai appris ainsi que Papa Noël était une légende de la rumba congolaise. Le texte note très justement que les compositions de l'album, pour certaines, transpirent le blues, pour d'autres, évoquent la jungle, pour d'autres enfin sonnent comme la rumba.
 
Pour ma part, il s'agit là de mes premières impressions, deux remarques me sont venues à l'esprit : d'abord, l'homogénéité de l'album où tous les morceaux se renvoient les uns aux autres, comme autant d'échos multipliés. Ensuite, le son de l'accordéon de Viviane Arnoux : une acidité très contrôlée et une présence pleine de rigueur et de créativité. Si l'expression n'était pas galvaudée, je parlerais volontiers de disque festif. En fait, celui-ci est bien festif, mais il va bien au-delà de cette qualité. Au-delà du festif, quelque chose de touchant...
 
En tout cas, chemin faisant, spontanément, me sont venus à l'esprit quelques accordéonistes avec lesquels l'accordéon de Viviane Arnoux a quelque parenté : Robert Santiago, Clifton Chenier, René Lacaille, Antonio Rivas et sa cumbia, quelques représentants du forro brésilien, et surtout Régis Gizavo. Bref, autant dire qu'elle est plutôt en bonne compagnie.
 
 

mercredi 11 décembre 2013

mercredi 11 décembre - noir, c'est noir !

Comme j'avais entrepris, ce matin, de mettre un peu d'ordre dans nos cds, ce qui commence par les classer suivant l'ordre alphabétique des accordéonistes, mon attention fut attirée par le fait suivant : tous les accordéonistes que j'apprécie jouent sur des instruments noirs. Cette observation mérite évidemment quelques vérifications, mais d'ores et déjà je sais qu'un pourcentage très élevé est noir et gris ou noir et acier ou noir et rouge, bref se caractérise par un habillage strict et sans fioritures. Tout le contraire de ces accordéons, dont il est inutile de citer les constructeurs, qui ressemblent à des camions afghans ou à des vélos-taxis asiatiques, parfois aussi à des cars colombiens. Bref, des accordéons qui, si j'ose dire, affichent la couleur. Qui dit accordéon dit fiesta.

Curieusement, je note aussi que les nouveaux appareils numériques se présentent généralement sous une apparence hyper sobre : noir et acier, noir et blanc. En cela ils rejoignent les couleurs privilégiées, voire exclusives, des accordéons de concert classique et plus généralement des instruments destinés aux concerts acoustiques. Est-ce lié à l'hyper sophistication de ces instruments et au fait qu'ils ressemblent de plus en plus à des ordinateurs, lesquels instruments généralement ne montrent rien de leur machinerie ?

Je note aussi, sous réserve de vérification, que les bandonéons sont plus sobres quant aux couleurs de leurs claviers que les accordéons. S'ils sont décorés, c'est plutôt sous forme de marqueterie. Est-ce à mettre en relation avec l'image du bandonéon, plus aristocratique finalement que l'accordéon ? Avec souvent des couleurs passées, comme celles de tapis anciens, tout le contraire de couleurs trop neuves, criardes et laquées.

Bon ! Je m'en tiens pour l'heure à ces quelques remarques. Simplement pour prendre note... En tout cas, la caractéristique "accordéons noirs / accordéons aux couleurs vives" me parait constituer un véritable critère de distinction entre ces instruments, étant entendu d'ores et déjà que l'ensemble des accordéons noirs devra, si l'on pousse l'analyse, se subdiviser en plusieurs classes. Je pense à classique / jazz, par exemple.   

dimanche 8 décembre 2013

dimanche 8 décembre - drôles de dames

J'ai dit hier à quel point j'avais été frappé ( c'est à peine une image) par la voix de Mira Mrak, la chanteuse du groupe Zaragraf, en particulier par sa présence sur le premier titre de leur album :"Vaga Mundo Gadjé". Pour s'en donner une idée, ci-dessous, un lien vers un document audio sur Deezer : "Alo Malo", 3:21, tiré de l'album "Via Europa", 2000.

http://www.deezer.com/artist/1275368

Mais, en découvrant la voix de Mira Mrak, j'ai eu le sentiment que j'avais entendu, il y a déjà quelques mois, plus précisément vers avril-mai de cette année, une voix comparable, même si chacune des deux chanteuses a sa propre spécificité, immédiatement identifiable. Disons un air de famille. Cette voix, c'est celle de Rona Hartner, telle que je l'avais entendue sur l'album "Gypsy Therapy". Ci-dessous, pour vérifier ma proposition, un lien vers un document vidéo :"La moustache / live à France inter / Rona Hartner avec DJ Tagada / Gypsy Therapy", 3:39.

http://www.youtube.com/watch?v=7DZwSuduDTQ


samedi 7 décembre 2013

samedi 7 décembre - connaissez-vous zaragraf ?

http://www.zaragraf.org/

Connaissez-vous Zaragraf ? Pour ma part, jusqu'à hier, je ne connaissais que le nom de cette formation. Pour je ne sais quelle raison, je n'avais jamais eu la curiosité ou l'occasion de chercher à mieux la connaitre. Peut-être parce qu'il me semblait qu'elle ne comprenait pas d'accordéoniste dans son personnel. Mais hier, j'ai découvert le nouvel album de Zaragraf, son sixième, dont la sortie est annoncée pour le 6 janvier 2014: "Vaga Mundo Gadgé", label Mélodia, distribution L'autre distribution. Avant de dire quelques mots quant à mes premières impressions après quatre écoutes successives, deux informations :

- En présentation de son album, Zaragraf se présente comme "un cabaret fantastique balkano, flamenco, tsigano, latino, rock and rollo". La rencontre des musiques méditerranéennes, de l'est de l'Europe et de l'esprit anglo-saxon. Voilà pour l'esprit. En écoutant les treize morceaux de "Vaga Mundo Gadjé", c'est l'image du costume d'Arlequin qui me vient à l'esprit. Multiple, éclatant, flamboyant et, malgré sa diversité, harmonieux et cohérent.  
- La composition de l'équipe donne une idée de la musique qu'elle pratique et de la manière dont elle met en musique son projet. Je cite : "Mira Mrak, chant, violon, tambour ; Emmanuel Waffler, chant, guitares, computer ; Bruno Manjarres, chant, guitare flamenca, trompette ; Pepe Martinez, chant, tuba, accordéon, cajon. A ce quartet s'ajoutent deux invités : Michel Altier, contrebasse ; Laurent Eurly, saxo alto, soprano".

Disons-le d'emblée, dès l'introduction du titre 1, on en prend plein la gueule. La voix de Mira Mrak, c'est quelque chose. Pour ma part, je ne m'en suis pas remis durant ma toute première écoute. Une voix difficile à définir entre celle d'Alice, de la Pythie de Delphes et d'un griot vaudou. En tout cas, à coup sûr, étrange et envoûtante. Elle donne le ton de l'album. Pour moi, elle en est le fil rouge. Elle est comme la signature du groupe.

Avec le titre 2, la contrebasse et la guitare évoquent pour moi un état d'âme apparenté à la saudade. Une nostalgie sans tristesse, comme un souffle d'air au bord de la mer, immense et infinie. C'est de rêverie qu'il s'agit ici.

- Le titre 3, c'est du flamenco. L'accordéon donne le vague à l'âme.

De titre en titre, c'est un voyage que nous propose Zaragraf. Il s'agit bien d'un même monde, dont on a vu qu'on pouvait le localiser dans le pourtour méditerranéen, mais ce monde défile devant nos oreilles comme un kaléidoscope. Autre image qui me vient à l'esprit et qui pour moi est proche de celle du costume d'Arlequin. Une succession comme autant de facettes qui, de titre en titre, s'organisent comme un puzzle.

- Ce qui m'a frappé dans le titre 4, c'est, outre la guitare et la trompette, la voix fascinante de Mira Mrak. J'ai parlé plus haut d'une voix étrange et envoûtante. Je parlerais volontiers ici de son pouvoir hypnotique.

 - A coup sûr, le titre 5 m'a fait penser à la musique de Titi Robin. La parenté m'a paru évidente. La voix flamenca m'a suggéré des rapprochements avec un certain disque des Rumberos Catalans, où Francis Varis donne toute la mesure de son talent. L'accordéon de Pepe Martinez est pour moi de la même famille que celui de F. Varis. Pour l'heure, peut-être à cause de ce rapprochement, ce titre est mon préféré.

- Le titre 6 avec sa guitare et son cajon (ou autres percussions) m'a fait penser à une sorte de course éperdue et devant mes yeux ont défilé comme des images tirées de certains films de Fellini. Une onctuosité inquiétante. Quelque chose de l'ordre du rêve.

- Avec le titre 7, c'est la Sardaigne ou la Sicile, en tout cas cette Italie du Sud, qui me vient à l'imagination. A certains moments, j'ai pensé à une comptine pour adultes.

- Le titre 8, c'est d'abord une trompette, qui sonne comme celles des mariachis. C'est pourquoi j'ai pensé au Mexique ou à la Colombie.

- Le titre 9 "Jambalaya", c'est la bande-son d'un dessin animé façon Tex Avery ou, peut-être, d'un film muet de Buster Keaton.

- Le titre 10, l'accordéon, la voix, ça sonne comme une déambulation grinçante avec toujours une certaine distance, qui se traduit par un humour pince sans rire.

- Le titre 11, "Travelling across Europa" est emblématique de la totalité de l'album. J'ai pensé à un album que j'estime beaucoup, qui se présente comme le dernier voyage de l'Orient Express :"Boris Kovac et Ladaaba Orchest / The Last Balkan Tango". J'ai pensé aussi à un disque qui s'intitule, je crois :"Mahala Raï Banda", un disque venu de Roumanie, dont l'inspiration me parait proche de celle de Zaragraf. Forcément, on ne peut pas ne pas penser à Kusturica... C'est dire...

- Le titre 12 me conforte dans le rapprochement avec les Rumberos Catalans. Comme c'est un disque que j'apprécie au plus haut point, autant dire, sans plus tergiverser, le plaisir que j'ai pris à écouter "Vaga Mundo Gadjé".

- Enfin, pour le titre 13, c'est le violon et l'accordéon qui donnent le ton. Un ton, si j'ose dire, aigre-doux. Une certain façon de percevoir et de raconter le monde.

Pour finir, je tiens à signaler la qualité des arrangements et la qualité technique de l'enregistrement. C'est clair, net et précis. Bref, une formation qui, avec ce sixième album, trace sa route hors des sentiers battus. Maintenant, il ne me reste plus qu'à faire connaissance avec les cinq disques précédents de Zaragraf... Plus je connais de disques, plus je prends conscience que le nombre de ceux que j'ignore augmente.

vendredi 6 décembre - actualité du duo paris-moscou

... reçu ce message informatif du duo Paris-Moscou. C'est avec plaisir que je m'en fais ici l'écho à toutes fins utiles.

Bonjour !

       Découvrez la musique de Franck Angelis par le duo Paris-Moscou qui vous présente son dernier album.
Cliquez sur ce lien pour visionner quelques extrais vidéo du duo en concert:
Si vous voulez faire découvrir cette musique dans votre région ou êtes intéressés par l'album, n'hésitez pas à nous contacter par mail:
duopm@sfr.fr et domi.emorine@libertysurf.fr
Au plaisir de vous rencontrer, amicalement.
Domi Emorine et Roman Jbanov
 
  Hello ! Discover the music of Franck Angelis by the duo Paris-Moscow which present you his last album.
Click this link to view some extract video of the duo in concert:
If you want to make discover this music in your region or are interested in the album, don't hesitate to contact us to +33610563181 or by e-mail: duopm@sfr.fr & domi.emorine@liberetysurf.fr
In the pleasure to meet you, friendly.
Domi Emorine and Roman Jbanov
                                                                                                www.accordeon.com/duo
 
 
 
   ЗДРАВСТВУЙТЕ! 
    Международный  дуэт  "Париж-Москва"  представляет вашему  вниманию  свой  НОВЫЙ  альбом  с  необыкновенно  интересной  музыкой  современного  французского  популярного  композитора  ФРАНКА  АНЖЕЛИСА.
Чтобы  прослушать  и  просмотреть  некоторые  видиокадры с концерта НАЖМИТЕ  НА  ССЫЛКУ,                                                               
 
                                                                             http://www.youtube.com/watch?v=sS6VaK6LZRE
.
 
Если  вам  понравилась  эта  музыка  вы  можете  пригласить  дуэт  с  концертом   в  свой  город,  область,  регион...  Если  у  Вас  возникнет  желание на преобретение  компакт диска, вы можете связаться с нами по электронному адресу : duopm@sfr.fr и domi.emorine@libertysurf.fr или по телефону: +33610563181
Мы будем рады встрече с вами,  Доми Эморин и Роман Жбанов
 
 
http://www.youtube.com/watch?v=sS6VaK6LZRE (Presentation of new CD with a music of French composer Franck Angelis)
http://www.youtube.com/watch?v=ksAOTO9tXTk (Paris-Мoscow concert in Novosibirsk)
 http://www.youtube.com/watch?v=0DbzC1dXHuE (Moscow-Paris in a Smolny Cathedral of St. Petersburg on photo exebition of French région Auvergne)
http://www.youtube.com/watch?v=cg7ZgZHchuk (Valse Musette Ku-Ku playing with public)
 http://www.youtube.com/watch?v=IsLEPuTRPCc (on French TV)
Links on our site : http://www.accordions.com/duo/#!__russe/vid%C3%A9os


jeudi 5 décembre 2013

jeudi 5 décembre - accordéon et accordéonistes est arrivé-é-é...

Ainsi donc, le numéro 136 de la revue "Accordéon et accordéonistes", de décembre, est arrivé. 7 euros, 84 pages.

Beaucoup d'articles intéressants et les rubriques habituelles, que l'on retrouve avec plaisir. Et toujours des signatures de qualité : F. Jallot, F. Couvreux, P.-N. Fisse, G. Dôle, J. Mornet, F. Deschamps ou encore Patricia Normand, qui a recueilli, pages 10-14, les propos de Matthieu Chaussalet, "Tête d'affiche" de cette livraison.

L'article présente les nouvelles possibilités qu'offre le numérique au point que la journaliste est amenée à poser la question de savoir si c'est encore d'un accordéon qu'il s'agit. C'est en effet une question - je dis bien question, pas inquiétude ou regret - qui se pose. Un peu plus loin, la problématique se précise avec cette nouvelle question :"En fait, c'est un nouvel instrument ?" et cette réponse fort intéressante :"Non, c'est un instrument qui a évolué. Et qui pourra évoluer dans le temps, sans pour cela que l'on soit obligé d'en racheter un". Evoluer de manière continue, oui, mais comment ? Réponse :"Grâce à des mises à jour sur internet".

Cette réponse m'a fait penser à ce que, dans sa "Logique", le philosophe Hegel définit comme la dialectique du quantitatif et du qualitatif. Spontanément on a tendance à distinguer quantité et qualité quand il s'agit de caractériser un phénomène. Comme s'il s'agissait de deux caractéristiques différentes, alors que, selon Hegel, leur relation est plutôt d'ordre dialectique. Et pour illustrer sa pensée, il donne l'exemple d'un homme qui, en se coiffant chaque matin, observe qu'il perd quelques cheveux. Jusqu'au jour où, alors qu'il a encore des cheveux sur son crâne, il se rend à cette évidence qu'il est chauve.

Pour ma part, une autre image me vient à l'esprit pour illustrer cette dialectique du quantitatif et du qualitatif. C'est l'image, bien connue, de la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Une petite modification, à peine perceptible, une goutte, finit par modifier brutalement toute la structure d'un phénomène qui tout à coup change de nature. Il me semble que cette situation pourrait préfigurer une certaine évolution de l'accordéon : régulièrement, par internet, suivant les propos mêmes de M. Chaussalet, il sera possible à un accordéoniste de modifier son instrument. Disons de le mettre à jour, jusqu'au jour où il se rendra compte que son instrument, dont il joue en tel instant, est autre que celui dont il avait fait l'acquisition. Autre, mais aussi le même. Le même et cependant tout autre.

Pour finir, deux questions et les réponses correspondantes :

- "Avez-vous encore le temps de jouer ?"
- "(rires) Non, car je fais beaucoup de démonstrations.

- "La prochaine évolution de l'accordéon, ce sera quoi ?"
- "Si je vous le dis, je vais donner des idées à nos concurrents (rires)".

Ces deux échanges me suggèrent deux réflexions : le premier, que la technologie électronique, c'est toujours de la bidouille et que, si l'on n'y prend pas garde, l'intérêt pour la technique finit par prendre le pas sur l'inspiration et sur la création, disons sur la "fabrique" d'émotions ; le deuxième, c'est que la concurrence, c'est toujours de la course à l'armement, la nécessaire sophistication des effets, dont je veux croire qu'ils sont, au moins parfois, esthétiques et pas seulement techniques. La réponse à cette question, c'est l'histoire qui nous la donnera. Attendons...



mardi 3 décembre 2013

mercredi 4 décembre - aimez-vous daniel mille ?

En posant la question :"Aimez-vous Daniel Mille ?", je reprends la question-titre du blog de Françoise : "Aimez-vous Galliano ?"

En fait, on sait bien que, pour elle, cette question est purement rhétorique. De même, pour moi, la question-titre de mon article d'aujourd'hui est tout aussi rhétorique. Elle n'attend pas une réponse par oui ou par non. Elle attend de savoir pourquoi Françoise aime Daniel Mille. Pour connaitre la réponse, il suffit d'un clic. Une réponse drôlement argumentée...

 http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2013/12/daniel-mille-quintet-invite-jean-louis.html

lundi 2 décembre 2013

mardi 3 décembre - à propos du train birinik

J'ai dit, dans un article précédent, à quel point j'avais apprécié le dernier opus du Régis Huiban Quartet : "Le Train Birinik". J'ai essayé de mon mieux de rendre compte et de cet album et de mes impressions premières. Mais je m'avise à l'instant que je n'ai cité aucun document qui aurait pu permettre de mieux connaitre cet accordéoniste et son disque. Pour pallier ce manque, un lien vers un document YouTube de 4:36 : "Guilvinec", titre 4 de l'album.

 http://www.youtube.com/watch?v=CnAmOWgX94s

On peut aussi consulter le site de Régis Huiban : on peut alors écouter quelques extraits.

http://regishuiban.com/

Ou encore le site du quartet et du train Birinik où l'on peut écouter quatre extraits.

http://regishuiban.com/discographie-3/le-train-birinik/

... et même un document Daily Motion en bonus, où Régis Huiban présente les intentions et la réalisation de l'album du quartet. Une description puisée à la source.

http://www.dailymotion.com/video/x17mawb_pont-l-abbe-un-album-sur-le-train-birinik_music

dimanche 1 décembre 2013

lundi 2 décembre - vincent peirani et quelques collègues...

Françoise, toujours aussi performante dans la recherche de documents d'exception, m'a envoyé un courriel avec le lien ci-dessous :

http://liveweb.arte.tv/fr/video/Les_Salons_de_Musique___Vincent_Peirani_avec_Michel_Portal_et_Emile_Parisien/

Il s'agit d'un enregistrement réalisé le 27/11/2013 dans le cadre des "Salons de Musique" d'Arte. La durée est de 01:01:13. A ce jour, il est en ligne pendant 360 jours.

On peut y écouter Vincent Peirani bien sûr, mais aussi François Salque, Emile Parisien, Michael Wollny ou Michel Benita ou encore la chanteuse Serena Fisseau... Excusez du peu ! Bref ! Il suffit d'un clic.

- ps :  j'ajoute qu'à la fin du texte de présentation de ce salon de musique, un lien renvoie à un enregistrement live du Daniel Humair Quartet au festival Jazz de Junas. C'est en effet dans le cadre de ce quartet que Vincent Peirani et Emile Parisien se sont connus. Il s'agit d'un document d'une durée de 01:12/02. L'enregistrement a été fait le 09/08/2013 ; il est, à partir d'aujourd'hui, accessible pendant 250 jours.

http://liveweb.arte.tv/fr/video/Le_Daniel_Humair_Quartet_au_festival_Jazz_a_Junas/

Pour être complet, disons que le quartet est composé de Daniel Humair, batterie, de Vincent Peirani, accordéon, d'Emile Parisien, saxophone et de Jérôme Regard, contrebasse.

dimanche 1er décembre - nouvel album de régis huiban : "le train birinik"

Samedi. Midi. Claquement du volet de la boîte à lettres. A l'intérieur, une enveloppe dont je devine immédiatement le contenu : un cd. Ce courrier m'intrigue car nous n'avons aucune commande en cours. A l'intérieur de l'enveloppe, un album :"Régis Huiban / Le Train Birinik". J'ai plusieurs fois rencontré le nom de cet accordéoniste, mais je ne me suis jamais donné l'occasion de l'écouter. Va savoir pourquoi. En tout cas, double plaisir : celui de la surprise et celui de la découverte d'un accordéoniste et de ses compositions. Cet album est à plusieurs titres un bel objet, qui me plait d'emblée. Enregistré en janvier et février 2013 par le Régis Huiban Quartet auquel se sont joints des invités : violon, alto, violoncelle et bugle. Le quartet lui-même est composé de Régis Huiban, accordéon Ballone Burini, Philippe Gloaguen, guitares, Julien Le Mentec, contrebasse et Loic Larnicol, batterie.


- Cet album est d'abord un bel objet artisanal. Il s'ouvre en deux volets et le volet de gauche, à son tour, se déplie en deux volets où l'on découvre de carte postale en carte postale les sept gares desservies par le train Birinik à travers le pays Bigouden. Un train à l'ancienne qui a transporté voyageurs et marchandises de 1907 à 1946. Un bel hommage lui est ici rendu. Une belle évocation par des photos d'époque et une musique d'aujourd'hui.
 


- C'est aussi un bel objet artistique en ce sens que sa facture artisanale, i.e. chargée d'affection et de souci de l'œuvre bien faite donne forme à un projet authentiquement artistique, qui lui donne sens en accomplissant un vrai travail de mémoire. Un travail plein de tendresse qui transforme ce train, moyen de transport, en un véritable mythe.

Pour ma part, je suis frappé par les correspondances et les interactions entre le texte et les photos, qui sont à la fois informatifs et poétiques. Les documents descriptifs prennent valeur de vision poétique et les éléments poétiques sont une certaine manière de description. C'est ainsi qu'une page montre une carte du parcours du train et de ses stations : on ne sait s'il s'agit de description géographique ou de croquis poétique. Les deux évidemment.


- Cet album est en troisième lieu un bel objet musical. J'ai été surpris par la modernité des sept compositions qui constituent cet album. Sept compositions qui correspondent chacune à une gare et j'ai été touché, en les écoutant, par leurs correspondances avec les textes et les documents iconographiques : photos, cartes, extraits de presse, etc... C'est tout un monde qui est ainsi évoqué et pour ainsi dire ranimé. Mais, entendons nous bien ! A aucun moment la musique n'est illustrative ou traditionnelle ou passéiste et cependant son accord est parfait avec la vie du train Birinik. A plusieurs reprises, en écoutant Régis Huiban, j'ai pensé à certains morceaux de Daniel Mille, qui est un accordéoniste que j'admire. J'ai été frappé aussi par la variété des différents morceaux, chacun ayant son inspiration propre. Une musique qui s'aliment à plusieurs sources.

- Cette dernière caractéristique : variété / originalité, ajoutée aux trois précédentes, me fait dire que cet album, sous ses différents aspects, est un bel objet culturel en ce sens qu'il s'inscrit dans un réseau de références et d'évocations qui procurent un vrai plaisir esthétique, intellectuel et sensible. J'ai lu que "Le Train Birinik" est le troisième volet d'un triptyque discographique après "Sans-sommeil" et 2005 et "1732" en 2009. Sans nul doute, je vais essayer de me procurer ces deux premiers volets dans les meilleurs délais.

Au fil de plusieurs écoutes, j'ai pris quelques notes. On peut parler de brut de décoffrage. Ce sont mes premières impressions :

1. "Pont-l'Abbé-Ville". Une atmosphère qui me rappelle "L'attente" ou "Après la pluie" de Daniel Mille. Des nappes sonores comme des nappes de brume.
2. "Plobannalec". Quelques accents du folklore breton mais tout de suite l'accordéon et son jazz méditatif.
3;"Treffiagat".  Un joli jeu de cordes en introduction, vite interrompu par des rythmes quasi brésiliens.
4."Guilvinec". Une mélodie très dansante. Une ritournelle fragile mais obstinée.
5."Penmarc'h". L'accordéon entraine toute une troupe à sa suite, avec une guitare plutôt manouche.
6."Kérity". Mélancolie et demi-teinte.
7."Saint-Gué-Terminus". On finit sur les sons sombres d'une musique quasi expérimentale. Terminus : on quitte un monde, on entre dans un autre. avec la batterie comme guide obsédant. La loco rend l'âme. Le temps est venu de la rêver.