jeudi 27 février 2014

jeudi 27 février - application de l'approche théorique de l'écoute musicale : l'album "j.-s. bach, vol. 2" de mika väyrynen

Dans deux articles récents, datés du 18 et du 19 de ce mois, j'ai essayé d'analyser les facteurs en jeu dans l'attitude d'écoute et, par une démarche purement théorique, d'en dresser la liste et d'en esquisser les interactions. Liste et interactions qui demandent à être peaufinées, mais qui en l'état se présentent comme suit : 

- E : qualité de l’écoute
- f : fonction de…

- Su : le sujet –auditeur
- O : l’objet – œuvre
- C : le compositeur
- I : l’interprète ou les interprètes
- P : le projet d’écoute de l’auditeur
- M : la chaine matérielle de l’enregistrement à la restitution
- Si : situation, c’est-à-dire conditions spatiales, temporelles et sociales de l’écoute
- A : climat affectif

 Ce que l'on peut formaliser sous la formule suivante :

E = f [(Su, P),(O,C,I),(M,Si)].A

Cette analyse a pour intérêt, me semble-t-il, de servir de cadre et même de guide pour échanger des impressions ou des jugements, mais aussi de donner des repères pour un travail d'introspection et d'explicitation permettant à chacun de mieux comprendre ses sensations et ses préférences.

C'est ainsi qu'écoutant l'album de Mika Väyrinen consacré à Bach, que nous venons de recevoir , l'idée m'est venue d'appliquer cette méthode à la description de ma première écoute.

Su. - Je note d'abord que Bach est l'un de mes compositeurs de prédilection et donc l'écoute de ses œuvres est toujours précédée pour moi d'un a priori favorable. Sans doute, mon intérêt est-il plus de l'ordre du studium que du punctum, je veux dire que cet intérêt est d'abord intellectuel, mais il n'en est pas moins très vif. D'autant plus qu'à l'expérience il n'est jamais déçu.
O.- En l'occurrence il s'agit de trois suites de Bach :"The French Suites 4-6, Prelude and Fugue in A Minor, Air". A l'intérieur de l'œuvre ce Bach, du moins ce que j'en connais, j'ai un goût tout particulier pour les Suites. On verra plus loin l'une des raisons de cette préférence. Ce renvoi vers un autre facteur, en l'occurrence mon projet d'écoute, montre à l'évidence l'interaction entre les différents facteurs.
C.- Je l'ai dit plus haut, Bach est l'un de mes compositeurs de prédilection. C'est en ce sens que je parlais d' a priori favorables ou encore d'attentes bienveillantes de ma part. Autre exemple d'interaction.
I.- Je ne connaissais de Väyrinen qu'un album consacré aux "Variations Goldberg" et, si j'en avais oublié maints aspects sensibles, me restait à l'esprit l'impression d'un interprétation que j'avais eu plaisir à écouter. Ce sont les mots "amplitude" et "finesse" qui émergeaient de ma mémoire. Mais aussi la notion d'école finlandaise.
P.- Quant à mon projet d'écoute, outre le désir de vérifier mes souvenirs à propos de Mika Väyrynen, il avait d'autres dimensions, à savoir comparer son interprétation avec le Bach de Galliano, notamment "Air" et celle que F. Varis a donné des Suites pour violoncelle.
M.- Au plan technique - de l'enregistrement à la restitution -, rien à dire sinon que l'effet stéréophonique de l'accordéon est parfaitement mis en évidence avec une lisibilité ou, si l'on veut, une audibilité parfaite. Et puis cette évidence que cet accordéon est de la famille des orgues, avec toute la majesté propre à ces instruments.
S.- La situation, que je pourrais presque inclure dans le facteur "climat affectif", c'est du temps à consommer en toute liberté pour écouter cet album, c'est, après le déjeuner, un, deux, trois, quatre tasses de café... C'est aussi une villa assez isolée pour écouter sans crainte de gêner les voisins, ni même un autre occupant.
A.- Quant au climat affectif, disons qu'il traduit ici l'absence de problèmes et de soucis, autrement dit qu'il correspond à une disponibilité propice à une écoute sans nuages. Facteur essentiel, s'il en est, tant il est vrai qu'une telle condition n'est pas si facile à obtenir eu égard aux différents impedimenta qui font la trame de la vie quotidienne...

De l'interaction entre tous ces éléments résulte finalement la qualité même de l'écoute, le plaisir pris à celle-ci. Ici, je dirais que ce plaisir dépend directement de la lecture que M. Väyrynen nous propose des compositions de Bach, de la profondeur de celle-ci, mais encore de sa maitrise technique, sans effet de virtuosité gratuite ni d'académisme pédant. Il résulte aussi de l'accueil qu'on leur accorde en tant qu'auditeur.


Notes critiques :

Si maintenant on jette un regard critique sur le fonctionnement de cette analyse, on peut, me semble-t-il, en tirer deux observations. D'une part, le fait qu'elle met bien en évidence la complexité du jeu des facteurs qui permettent de comprendre comment se forment l'impression et le jugement apparemment spontanés provoqués par l'écoute d'un album ou d'un concert. Et, par là même, on dispose d'un cadre ou d'une grille, comme l'on voudra l'appeler, qui permet de mieux comprendre l'origine de notre goût et éventuellement d'en discuter avec quelque interlocuteur. D'autre part, autre observation qui ne m'étonne guère, les facteurs O et C, à savoir l'objet (l'œuvre musicale) et le compositeur, manquent d'éléments objectifs. Cela tient à deux raisons principales : mon manque de notions d'analyse musicale et mon manque de culture musicale, en particulier dans sa dimension historique. Ces manques ne remettent pas en question l'analyse en tant que telle, mais elles tracent les limites étroites qui la bornent. Pour l'instant ! 





mercredi 26 février 2014

mercredi 26 février - mika väyrynen : johann sebastian bach, vol. 2

... reçu, à midi, le cd de M. Väyrynen que j'avais commandé il y a quelques jours à Amazon : "Johann Sébastian Bach / The French Suites 4-6, Prelude and Fugue in A Minor, Air / vol. 2 ".

J'ai cherché à en savoir plus sur cet accordéoniste et en particulier sur la composition du volume 1, dont je déduis l'existence du fait que l'album que j'ai entre les mains est identifié comme volume 2. Mais, ma moisson a été plutôt pauvre. Peut-être que je n'ai pas su trouver les bonnes voies. En tout cas, j'ai relevé ci-dessous deux documents YouTube qui donnent une bonne idée du style de M. Väyrynen. Ces deux documents correspondent, sous réserve de vérification, à des œuvres contemporaines. Disons que je situerais volontiers cet accordéoniste comme classique contemporain ; je veux dire qu'il s'inscrit aujourd'hui dans une voie fidèle à la tradition, une tradition modernisée, non dans la musique contemporaine comme recherche musicale ou musique conceptuelle.

http://www.youtube.com/watch?v=rY_CmuKd1Vs , durée : 13:57

http://www.youtube.com/watch?v=6xNLaZORFCc , durée : 9:12

Quant à nous, Françoise et moi, la première écoute de cet album nous a fait plaisir. Il s'agit bien d'une interprétation de Bach qui situe clairement l'accordéon comme un instrument apparenté à l'orgue. Comme je ne prise guère le mot de virtuosité, je dirais qu'on a d'emblée un sentiment de maîtrise, tant en ce qui concerne la lecture de Bach qu'en ce qui concerne l'interprétation dans sa dimension technique.

Du coup, sans même avoir à en parler, nous avons eu la même idée, à savoir écouter à nouveau dès que possible cet enregistrement et tout aussitôt le comparer au Bach de F. Varis et à celui de R. Galliano. Non pour en tirer un palmarès, mais pour essayer d'identifier leurs spécificités respectives. Joli projet en perspective !

mardi 25 février 2014

mardi 25 février - renzo ruggieri group : spaghetti time

Vendredi. En rangeant quelques cds suivant l'ordre alphabétique, je suis tombé sur un album que j'avais un peu oublié : "Johann Sébastian Bach / The Goldberg Variations / Mika Väyrynen, accordion". Ce disque est le premier où j'ai pu entendre ces variations à l'accordéon. Du coup, j'ai eu envie de savoir s'il était possible de se procurer un autre opus de cet accordéoniste et, dans ce but, je suis allé me promener du côté d'Amazon. En effet, il y avait bien un disque disponible : "Johann Sébastian Bach / The French Suites 4-6, Prelude and Fugue in A Minor, Air/ Mika Väyrynen". Normalement, il devrait m'être livré demain, mercredi 26. On en reparlera.

Mais, à partir de là, suivant ma fantaisie et des rencontres de hasard, j'ai continué ma recherche, sans aucun objectif  précis. C'est ainsi qu'allant à l'aventure je suis tombé sur un disque d'un certain Renzo Ruggieri, dont le titre m'a tout de suite intrigué : "Renzo Ruggieri Group / Spaghetti Time", enregistré en 2002. Sans chercher à en savoir plus sur cet artiste, j'ai donc commandé le dit album. Il est arrivé ce lundi. Service rapide s'il en est !

Le groupe en question est un quartet : Renzo Ruggieri, fisarmonica, Paolo Di Sabatino, piano forte, Massimo Manzi, batterie, Massimo Moriconi, contrebasse. L'album est composé de huit titres, dont, en entrée, "Fashinating Rhythm" de G. Gerschwin, ou "Misty" d'E. Garner ou encore "Chacarera for Renzo" de P. Di Sabatino. Sans compter plusieurs compositions de R. Ruggieri, parmi lesquelles "Spaghetti Time".

Tout de suite, dès le premier morceau, j'ai pensé à Art Van Damme... Mais, peut-être est-il plus utile de donner le lien ci-dessous pour écouter "Spaghetti Time" plutôt que de traduire mes impressions en phrases. D'autant plus que sur Deezer on peut écouter d'autres albums. Ainsi, chacun pourra se faire son propre jugement. Quant à moi, c'est un jazz, où l'accordéon a toute sa place, qui me plait.

http://www.deezer.com/artist/164438

La pochette est plutôt sympathique, non ?


samedi 22 février 2014

dimanche 23 février - et toi, ça va ?

Ce matin, après le petit déjeuner, j'ai ouvert ma boîte de courriels. C'est un geste que je fais toujours avec plaisir, j'aime bien ce moment d'attente avant de découvrir les messages qui m'ont été envoyés en soirée ou même au cours de la nuit.

C'est ainsi qu'aujourd'hui j'ai eu la surprise de lire...

- Prévoyance obsèques, comparez quatre devis
- Douche Kine Magic, évitez les chutes dans votre salle de bain
- Medisite, arthrose de la hanche, diabète, sclérose en plaques
- Les cancers les plus fréquents et leur dépistage
- Stannah, monte-escaliers
- Alzheimer, une démence neurodégénérative
- Alarme senior, téléphone, bip, bracelet

Je ne sais pourquoi, j'ai pensé : "Knock ou le triomphe de la médecine". J'ai éteint mon ordinateur. Je suis allé me doucher en prenant mille précautions dans l'escalier et en m'efforçant de ne pas bouger de crainte de me fracasser le crâne contre les carreaux des parois ou de me briser le fémur en glissant sur le sol du bac. Tout s'est bien passé, mais je me suis séché en faisant bien attention de ne pas me faire un tour de rein ni de déclencher quelque lumbago capable de me clouer au lit.

Bon ! En sortant de la salle de bain, j'ai croisé Françoise dans l'escalier,  je n'ai pu me retenir de lui demander à brûle-pourpoint : "Et toi, ça va ?"

Elle a eu l'air surprise, elle m'a répondu :"Oui, et toi ?"

J'ai compris qu'elle n'avait pas encore ouvert sa boîte de courriels...      




samedi 22 février - pourquoi j'écoute france culture...

J'aime bien écouter France Culture. Je me sens intelligent. Dernier exemple en date : il y a quelques jours, je suis en voiture, j'écoute une émission consacrée à l'analyse du dernier ouvrage de Gérard Genette, critique littéraire et théoricien de l'écriture littéraire. Mon attention est un peu distraite par la conduite.

J'entends le journaliste qui a invité Gérard Genette lui rappeler cette pensée de l'un de ses confrères anglais : "Dans un roman, quand peut-on dire que finit le début ?" et il ajoute :" A quoi j'ajoute la question de savoir quand peut-on dire que commence la fin ?"

Evidemment, ces propos, je les rapporte de mémoire. Je n'ai pas pris de notes pour les retranscrire littéralement. Mais déjà, tels quels, ils donnent à penser.

Bon ! Je rigole...

mercredi 19 février 2014

mercredi 19 février - illustration de l'approche théorique de l'écoute musicale

J'ai repris hier une réflexion que j'avais entreprise il y a déjà plusieurs années et pour cela je me suis référé à un article écrit en janvier 2007, qui est toujours pour moi d'actualité. J'y reprenais en particulier la liste des facteurs en interaction dans l'attitude d'écoute, autrement dit la liste des éléments dont l'interaction détermine la qualité de l'écoute, soit le plaisir plus ou moins intense qui en émane.

Une première analyse permet de dégager que la qualité de l'écoute (E) est fonction (f) des huit facteurs ci-dessous :

- E : qualité de l’écoute
- f : fonction de…

- Su : le sujet –auditeur
- O : l’objet – œuvre
- C : le compositeur
- I : l’interprète ou les interprètes
- P : le projet d’écoute de l’auditeur
- M : la chaine matérielle de l’enregistrement à la restitution
- Si : situation, c’est-à-dire conditions spatiales, temporelles et sociales de l’écoute
- A : climat affectif

Si maintenant l'on essaie de formaliser cette attitude, de la traduire en une formule synthétique, je pense qu’en première approximation et sous réserve du travail critique, qui reste à faire, on peut écrire la formule suivante :

E = f [(Su, P),(O,C,I),(M,Si)].A

Voyons maintenant comment on peut l'appliquer à l'analyse d'un cas concret et comment elle peut nous aider à mieux comprendre comment on fonctionne subjectivement quand on éprouve plus ou moins de plaisir à l'écoute, par exemple, d'un concert.

Soit l'exemple du récital donné il y a quelques semaines à Toulouse, à l'espace Lieu commun, par Pascal Contet. Récital dont je suis sorti avec un sentiment sinon de perfection du moins de plénitude. Sentiment que je vais maintenant essayer de comprendre. En premier lieu, je connais Pascal Contet pour avoir écouté plusieurs de ses disques, pour l'avoir écouté à l'occasion de plusieurs concerts et pour avoir discuté avec lui à plusieurs reprises de son approche de l'accordéon et de ses projets. Autant d'occasions qui ne me permettent pas de dire que je connais bien Pascal Contet, mais qui me permettent cependant de dire que je sais à quoi m'attendre quant à son jeu. Cette connaissance correspond à l'élément Su de la formule. Quant à l'élément O, il correspond en l'occurrence aux improvisations qui ont constitué le programme du récital et dont j'ai perçu l'enchainement comme un véritable système incluant de l'aléatoire dans son organisation. Aléatoires en effet les propositions demandées par Pascal aux auditeurs comme autant d'exercices de style. J'en viens maintenant aux deux éléments suivants : C, le compositeur, et I, l'interprète. En la circonstance en effet, un récital d'improvisations, ils se confondent : le compositeur interprète ses intentions sur le vif ; l'interprète traduit dans l'instant les improvisations qu'il compose. Ce court-circuit de deux rôles généralement disjoints "compositeur / interprète" est à l'évidence pour moi source de plaisir. Ce court-circuit en effet répondait tout à fait à mes attentes ou, si l'on veut, à mon projet d'écoute (P), à savoir essayer de saisir sur le vif la manière dont Pascal crée de la musique et comment, pour ce faire, il utilise son accordéon. Autre élément : M, la chaine matérielle de l'enregistrement à la restitution du son. En fait, et c'est paradoxal, mon plaisir a été d'autant plus vif que le récital a été donné en acoustique pur. Ni micro, ni baffles, ni autres prothèses entre l'instrument et les oreilles du public présent. Cette absence de matériel implique cependant, pour prendre valeur de qualité un certain nombre de conditions spatiales, temporelles et sociales, qui correspondent à ce que j'ai noté comme Si. L'acoustique pur implique par exemple une salle de taille convenable pour que le son ne s'y disperse pas. C'était le cas à l'espace Lieu commun, un espace nu aux murs sombres et bruts de décoffrage, mais où rien ne pouvait distraire l'attention de l'écoute. D'autre part, sous cette même catégorie Si, je place aussi des conditions temporelles, à savoir que les improvisations furent toutes d'une durée optimale, juste ce qu'il fallait pour maintenir les auditeurs dans l'attente et pour en saisir la structure et l'unité. Je note d'autant plus ce point qu'il n'est pas toujours respecté dans les improvisations où parfois les tâtonnements, vivants et inévitables, diluent l'attention et font perdre le fil à l'auditeur lambda. Quant aux conditions sociales, elles étaient bien présentes dans l'attitude des auditeurs, dont on avait senti, tout de suite, qu'ils faisaient tous partie de la même tribu des amateurs d'accordéon. Et pas n'importe lequel... Dernier élément enfin, noté A, le climat affectif. Disons que le récital avait lieu, faubourg Bonnefoy, à quelques centaines de mètres de la maison des "petits", que nous nous y sommes rendu à pieds, que nous avons profité de cette occasion pour rester trois jours à Toulouse et jouer notre rôle de Papou-Mamou auprès de Charlotte et Camille... et qu'avant et après le récital nous avons pu converser longuement avec Pascal d'une part, avec des copains d'autre part.

Voilà ! Tout ça est un peu rapide, j'en conviens. Mais c'est un premier essai pour "faire tourner le modèle". Premier essai qui suffit, je crois, à comprendre un peu ce jeu d'interactions entre plusieurs facteurs qui explique à quoi tient le plaisir de l'écoute et qui suggère, me semble-t-il, à quel point ce sentiment est fragile. A quel point il est complexe alors même qu'il apparait comme l'expression d'une impulsion spontanée, irréfléchie, "naturelle"...

A suivre...     

ps 1.- Sur le coup de 3 heures, cette nuit, à la faveur d'un petit moment d'insomnie, je me suis rendu compte que j'avais oublié dans mon analyse un élément pourtant fort important pour moi. C'est bien la preuve qu'elle est encore loin d'être complète. Cet élément oublié est d'autant plus intéressant qu'il se situe à l'intersection de deux des éléments que j'ai répertoriés dans la formule ci-dessus. Il s'agit de notre habitude d'arriver une heure avant le début des concerts pour trouver une place au premier rang et cela pour deux raisons différentes : d'une part, le désir de voir autant que d'écouter les musiciens, notamment s'il s'agit d'accordéonistes, d'autre part le désir de prendre des photographies, même si elles sont interdites. C'est ce que j'appelle prendre des photos à la volée, ce qui est quasiment impossible si l'on n'est pas au premier rang.

Or, justement, il se trouve que, pour ce récital de Pascal Contet, nous avons eu la chance - obstination récompensée !  - de pouvoir choisir notre place au premier rang et de pouvoir faire des photos en toute liberté. Deux éléments donc étaient réunis pour que ce moment se passe au mieux : Su, soit mon approche de l'événement en fonction de ma psychologie et Si, soit les conditions, en particulier spatiales, favorables à une bonne écoute, i.e. une écoute adéquate à mes attentes, à ce que j'attendais de ce récital.  Je note Su/Si cet élément qui désigne l'interaction entre moi-même en tant que sujet écoutant et les conditions, ici spatiales, de mon écoute.

ps 2.- Quelques mots pour expliciter le contenu de l'élément désigné par Su : le sujet-auditeur. Su désigne tout ce qui constitue l'identité propre du sujet qui écoute un concert, en direct ou enregistré, un disque, un morceau de musique, etc... En d'autres termes, Su  désigne le caractère, le tempérament, les goûts et les valeurs ou encore la culture du dit sujet. Toutes caractéristiques personnelles qui se sont construites et se construisent constamment par l'histoire même du sujet-auditeur. Certains spécialistes en sciences sociales parleraient, pour désigner ce mixte de traits de personnalité, de caractéristiques idiosyncrasiques et, si l'on se réfère à la pensée de Pierre Bourdieu, on pourrait parler d'habitus, i.e. de dispositions acquises nous permettant de penser notre environnement et de nous orienter, mais perçues comme naturelles, pour ne pas dire innées. En matière de goûts et de couleurs... ou de sons,  à chacun ses choix est-il de coutume de dire. Sous-entendu, ces choix relèvent de préférences qui ne s'expliquent pas : on ne peut que les constater. Pour ma part, je pense exactement le contraire, à savoir que nos choix en apparence les plus personnels et les plus spontanés s'expliquent toujours par notre parcours de vie. C'est bien pourquoi il est possible d'en prendre conscience, d'en reconstituer l'origine et le processus, et  donc de les faire évoluer. Ce dont j'ai observé que beaucoup de personnes doutent. Nature vs culture.  

A suivre...

mardi 18 février 2014

mardi 18 février - prolégomènes à une approche théorique de l'écoute musicale

De manière générale et par principe, je ne relis pas les articles que j'ai pu écrire, jour après jour, pour fabriquer ce blog. Je trouve bon qu'ils soient ainsi consommés sans laisser d'autres traces que celles qui restent en ma mémoire. Parfois cependant il m'arrive de déroger à cette règle, soit pour chercher un renseignement précis, par exemple la date d'un concert, soit pour comparer ce que j'ai pu dire à propos d'un album autrefois et maintenant, mais c'est exceptionnel. En tout cas, si mon jugement a changé, j'en prends acte comme l'indice d'un changement de mon écoute. Ni plus ni moins.

Et justement, je ne sais ni comment ni pourquoi m'est venu le désir de me demander quels étaient les facteurs explicatifs de ces changements et plus abstraitement, ou plus théoriquement, de me demander comment pouvait se formaliser l'attitude d'écoute.  Je me suis rappelé alors avoir écrit un article sur cette question dans "le bistrot des accordéons". Après quelques recherches, je l'ai retrouvé, daté du samedi 27 janvier 2007. Je l'ai relu et, à mon grand étonnement, je n'ai rien trouvé à y ajouter, rien non plus à modifier ou à retrancher. Tout au plus puis-je dire qu'il m'a souvent aidé à comprendre les jugements d'autrui, unanimes ou divergents, que ce soit à l'issue d'un concert ou après l'écoute d'un album.

Le texte ci-dessous est donc la reprise fidèle de cette première réflexion, de ce premier travail de formalisation ou de modélisation de l'attitude d'écoute. Si donc l’on essaie de formaliser, de modéliser ou de penser théoriquement, comme on voudra, cette attitude, l’analyse montre que la qualité de l’écoute est fonction de l’œuvre, du compositeur et des interprètes, mais aussi de l’auditeur et de son projet personnel d’écoute. Elle est aussi fonction du matériel, de la chaîne qui va de l’enregistrement à la restitution, et aussi de la situation, c’est-à-dire du lieu, du moment de l’écoute et de son environnement social. Cette troisième dimension de la situation correspond grosso modo à l'incidence de la présence d'autrui sur la qualité de l'écoute. Elle va de l'écoute solitaire à l'écoute perturbée ou contrariée, ou a contrario partagée, voire fusionnelle, avec d'autres personnes.

Cette analyse, même sommaire, suffit à montrer la complexité et donc la fragilité d’une telle attitude. Sa qualité dépend en effet du système de relations qui lie tous ces facteurs entre eux. Si ce système forme un réseau d’interactions qui se renforcent mutuellement, alors la sensation de perfection peut être éprouvée avec le plaisir qui en découle. Mais si un seul élément présente un défaut, c’est toute l’architecture qui peut s’effondrer avec la frustration qui s’ensuit. Pour être complet, encore faudrait-il ajouter un autre facteur difficile à définir, mais sans doute essentiel, à savoir le climat affectif ou la tonalité affective de l’écoute. En fait, ce que j’appelle tonalité ou climat affectif, c’est ce je-ne-sais-quoi qui fait que ça se passe plus ou moins bien pour nous, qu’on se sent plus ou moins bien. On pourrait éventuellement parler d’environnement affectif : on a ou on n’a pas de soucis, les choses que l’on entreprend réussissent plus ou moins, les derniers événements nous ont réjouis ou contrariés, on est détendu ou stressé, de bonne ou de mauvaise humeur, etc… Parfois, je sais bien que l'on peut se livrer à l’action d’écoute précisément pour apaiser ses soucis, chercher de la consolation ou de l’apaisement, ou compenser des manques, mais alors il s’agit moins de chercher un plaisir esthétique que de retrouver un équilibre menacé, voire perdu.

Si l’on essaie maintenant de dresser la liste des facteurs en interactions dans l’attitude d’écoute, il me semble que l’analyse conduit à dégager les éléments suivants :

- E : qualité de l’écoute
- f : fonction de…
- Su : le sujet –auditeur
- O : l’objet – œuvre
- C : le compositeur
- I : l’interprète ou les interprètes
- P : le projet d’écoute de l’auditeur
- M : la chaine matérielle de l’enregistrement à la restitution
- Si : situation, c’est-à-dire conditions spatiales, temporelles et sociales de l’écoute
- A : climat affectif

Si maintenant l'on essaie de formaliser cette attitude, je pense qu’en première approximation et sous réserve du travail critique, qui reste à faire, on peut écrire la formule suivante :

E = f [(Su, P),(O,C,I),(M,Si)].A
Cette formule a, me semble-t-il, un double intérêt : d’un point de vue théorique, elle met en évidence la complexité de l’attitude d’écoute, le jeu de relations nécessaires à sa (bonne) réalisation ; d’un point de vue pratique, elle nous alerte sur les éléments que nous devons nous efforcer de contrôler si l’on veut que cette attitude nous permette d’atteindre le plaisir que l’on recherche. On n’écoute pas n’importe quoi, n’importe comment, n’importe où, dans n’importe quel état d’esprit, etc… si l’on a des visées esthétiques et pas seulement de consommation. Dit d’une autre façon, cela signifie aussi que l’expérience esthétique, i.e. le sentiment d'évidence d'être en présence de quelque chose de beau,  ne se réalise pas sans conditions. Conditions qu’il nous appartient d’aménager. Conditions qui sont de notre responsabilité d’auditeur. Ce qui suffit à montrer à quel point l’écoute est une véritable action créatrice et pas seulement un comportement de pure et simple réception.

A suivre…

Mon texte de janvier 2007 se terminait par ces mots :"A suivre...". Pour l'heure, ils restent d'actualité. Je garde en tête le projet d'approfondir ma pensée... Mais pour l'instant, j'en reste à une première approche. D'où, "prolégomènes"...

lundi 17 février 2014

lundi 17 février - alerte agenda ! samedi 22 février ! urgent !

... reçu ce soir de la part de Fanny Vicens et Pascal Contet un message annonçant "un événement rare et exceptionnel : 2 concertos pour accordéon seront joués ce samedi à Paris.

- Pascal jouera le Karl Koop Konzert de Bernard Cavanna à 17h à la Maison de Radio France (Festival Présences, RER C Maison de Radio France),

- et Fanny le Concerto "Spur" d'Arne Nordheim dans le cadre des avant-scènes à 20h à la Cité de la Musique (Métro Porte de Pantin ligne 5).

"Les horaires permettent donc d'assister aux deux concerts et nous [P.C. et F.V.] nous réjouirions de pouvoir faire passer l'info à un grand nombre d'accordéonistes, d'autant plus que ces deux concertos sont des oeuvres exceptionnelles du répertoire de notre instrument! Arne Nordheim dépose ici un "manifeste" pour un nouvel accordéon d'avant-garde (un "panneau indicateur" pour reprendre l'expression du compositeur) et Bernard Cavanna interroge ses racines populaires".


Voici les liens qui annoncent les concerts :

- Concert de Pascal Contet :  http://sites.radiofrance.fr/chaines/formations/presences/concert.php?ID=336

- Concert de Fanny Vicens : http://www.citedelamusique.fr/francais/activite/concert/13690-avant-scenes-orchestre-des-laureats-du-conservatoire-de-paris

Amis accordéonistes, si vous en avez l'occasion, ne manquez pas ces deux concerts et faites-le savoir à vos amis. Le plaisir est d'autant plus vif qu'il est partagé !


- Pour en savoir plus sur le concert "Spur"...

Le concerto « Spur » symbolise à lui seul la conquête de nouveaux territoires sonores pour l'accordéon. Cette œuvre emblématique, créée le 06 Septembre 1975 à Baden-baden par Mogens Ellegaard et le SWR Sinfonieorchester est le fruit de la collaboration du soliste avec Arne Nordheim (1931-2010), chef de file de l'avant-garde scandinave. Dans cette œuvre profondément influencée par la musique électronique française, Nordheim élargit la stéorophonie de l'instrument soliste à l'orchestre, donnant une nouvelle dimension spatiale au son. Le titre polysémique souligne les interactions entre société et individu, qui trouvent un écho dans le choix de la forme historique du concerto. Cette même idée se retrouve sur le plan technique : les «empreintes » laissées par le soliste suscitent la texture orchestrale, qui à son tour influence l'écriture de l'accordéon. Arne Nordheim interroge ici le « processus par lequel la créativité individuelle est absorbée pour devenir un bien commun, laissant derrière lui des empreintes et des panneaux indicateurs dans la culture ».


- Pour en savoir plus sur "Karl Koop Konzert"...

http://www.pascalcontet.com/karlkoopkonzert.html


samedi 15 février 2014

dimanche 16 février - vian prévert desnos / trintignant korniluk mille

Vendredi, 16 heures, parking de l'hypermarché Leclerc. Par moments, on peut se demander si l'on ne le fait pas exprès. On a la semaine devant soi ; on peut s'organiser en toute liberté et voilà qu'on finit par aller faire les courses en même temps que tous les gens qui travaillent. Ce n'est pourtant pas le manque de relations sociales qui nous pousse à adopter une conduite aussi aberrante. En fait, je crois que les courses hebdomadaires sont plutôt une corvée, c'est pourquoi on les repousse de jour en jour jusqu'au vendredi. Pas au delà, car on aurait trop mauvaise conscience d'aller jusqu'à la dernière minute.

Bref ! Tout ça pour dire que vendredi, à 16 heures, quand enfin on eut fini de déposer les sacs biodégradables - verts et bleus, forcément verts - dans le coffre de la voiture, on décida tacitement de revenir faire un tour parmi les rayons de disques du Parvis, juste pour voir... Des disques, il n'en manquait pas ; beaucoup de Victoires de la musique, mais pas d'accordéon. Tant pis. A tout hasard, pourtant, un coup d'œil sur le présentoir de disques à prix réduits. Et, tout à coup, une pochette sombre, pas du tout tape-à-l'œil, attire mon attention. Sobre jusqu'au jansénisme.

" Vian Prévert Desnos / Trintignant Korniluk Mille". Un disque de 2011, label Après la pluie, Universal Classics et Jazz France. Jean-Louis Trintignant, lecteur, Grégoire Korniluk, violoncelle, Daniel Mille, accordéon.

Un album composé de 39 morceaux, d'une durée comprise entre 3:45 et 0:30. Il s'agit donc de lecture de poèmes par J.-L. Trintignant et de musique interprétée par G. Korniluk et/ou D. Mille. Comme on pouvait s'y attendre, la voix et le phrasé de J.-L. Trintignant donnent une couleur froide aux textes. Un ton qui convient bien à l'humour noir et à la sensibilité à fleur de peau de Vian, mais aussi à l'imagination surréaliste et parfois grinçant de Prévert, et encore au désespoir et au sens du tragique de Desnos.

L'accordéon et le violoncelle n'ont pas pour rôle d'accompagner la lecture, ils jouent plutôt le rôle de contrepoint tout en gardant une grande marge d'autonomie. Ce sont des respirations. Disons qu'ils proposent, comme entrelacés avec les textes poétiques, leur propre poésie. Cette complémentarité fonctionne on ne peut mieux. A cette occasion, j'ai découvert le violoncelle de G Korniluk et j'ai beaucoup aimé ; et j'ai vérifié encore une fois à quel point le style de D. Mille est émouvant avec un son qui n'appartient qu'à lui et des mélodies à la fois cristallines et complexes.

Sur les 39 morceaux qui composent cet album, j'en ai relevé plusieurs qui sont joués par l'accordéon et/ou le violoncelle. Par exemple :

- 2. "Après la pluie". Evidemment, l'accordéon.
- 6. "Un poète". Violoncelle en intro.
- 10. "Pater Noster". Violoncelle et accordéon en intro.
- 11.  Extrait de "22 pièces pour Shakespeare pour violoncelle seul".
- 13. "Prélude de la première suite pour violoncelle seul". Interprété à l'accordéon.
- 17. "Etranges étrangers", Violoncelle en intro.
- 21. "Place Sainte Catherine". Accordéon. Evidemment.
- 23. "Je voudrais pas crever". Violoncelle en intro.
- 30. "L'ultimo giorno". Accordéon et violoncelle.
- 34. "Le paysage changeur" (extrait). Accordéon et violoncelle.
- 38. "Les minots". Accordéon et violoncelle.

C'est un album attachant. Le hasard fait bien les choses, d'autant plus qu'il n'existe pas.

dimanche 16 février - connaissez-vous sonia rekis ?

Françoise vient de me transmettre l'adresse internet de Sonia Rekis. C'est un beau site, très professionnel : complet, bien fait du point de vue ergonomique et agréable à parcourir. Fonctionnel et esthétique.

Sonia Rekis fait partie des accordéonistes que nous apprécions particulièrement, c'est pourquoi je serais content qu'en parcourant son site vous ayez l'occasion de mieux la connaitre et d'avoir envie de l'écouter.

Il suffit d'un clic !

http://www.soniarekis.com/

dimanche 16 février - alerte agenda ! bourg saint andéol : j - 33

J'ai déjà signalé à trois reprises l'existence du festival "Bouteille en bretelles" qui a lieu à Bourg Saint Andéol les 21, 22 et 23 mars. Trois repères sur le chemin de ce festival remarquable et qui nous tient à cœur : le 16 décembre, le 12 et le 27 janvier.

Le compte à rebours est déjà commencé. On est en effet déjà à J-33. Plus de temps à perdre.

Quant à ce qui concerne l'organisation et toutes les informations utiles, un conseil, cliquer sur le lien ci-dessous, qui ouvre directement sur les "informations pratiques".

http://www.bouteilleenbretelles.com/#!__accueil/infos-pratiques

jeudi 13 février 2014

samedi 15 février - alerte agenda ! sortie d'albums

A l'occasion de certains concerts, d'investigations diverses sur des sites d'accordéonistes, de recherches faites par Françoise sur Facebook ou d'informations glanées au hasard de conversations avec des accordéonistes eux-mêmes, j'ai rassemblé quelques renseignements sur des sorties de disques prochaines et il m'a semblé utile de les publier. Je n'ai aucune prétention à l'exhaustivité, ni même à l'exactitude absolue de ce qui suit, mais il m'a paru qu'en l'état chacun pouvait y trouver des pistes intéressantes et peut-être programmer ses commandes... Bref ! Les albums cités ci-dessous devraient sortir au cours de ce premier trimestre.

- Bey Ler Bey Trio a sorti le 6 de ce mois son deuxième cd : "Mauvais œil"

http://www.cokmalko.com/bey-ler-bey/

- Pulcinella a prévu de sortir son prochain album le 2 avril au Mandala à Toulouse

http://www.pulcinellamusic.com/

- Ygranka du collectif La Saugrenue annonce la sortie de son album "Le tacot de Jeremiah" pour le mois de mars.

http://www.lasaugrenue.fr/ygranka/

- Grégory Daltin a bouclé la souscription d'un cd dont j'ignore le titre et que je n'ai pas retrouvé sur son site. Mais l'information est correcte : on a souscrit à l'occasion de Jazz sur son 31.

- Nano a annoncé une sortie d'album pour mars. Je n'ai pas retrouvé l'information sur son site.

http://www.nanomusic.fr/

- Vincent Peirani et Emile Parisien : leur album "Belle Epoque", sortie annoncée pour le 11 mars, est déjà en pré-commande sur Amazon

- Philippe de Ezcurra et Maïtane Sébastian ont prévu de sortir leur album d'accordéon et violoncelle en mars.

Voilà ! C'est un peu en vrac, un peu imprécis, mais c'est l'état de mon information à ce jour.



samedi 15 février - richard newton animation accordéon

Il y a quelques années, j'avais rencontré un accordéoniste animant l'espace commercial de l'hypermarché Leclerc à Pau. Avec son autorisation, j'avais fait quelques photographies. Et puis, le temps passant, j'avais fini par oublier cette rencontre pleine de saveur.

Mais voilà que ce soir un courriel ravive mon souvenir.

Bonjour Michel
 
J’espère que vous vous souvenez de moi ? On s’est rencontré dans un hypermarché.
 
J’ai décidé de voler de mes propres ailes dans l’animation à l’accordéon, aussi je vous invite sur mon site :
 
Au plaisir !
 
Richard.
 
Richard Newton- Animations
31870 Lagardelle/Leze. 
Siret: 420 809 527 00021
APE: 9329 Z
Tél : 05.61.08.82.15       
Site internet : www.richardnewton.fr
 
Forcément, je n'ai pas résisté à cette invitation. 
 

mercredi 12 février 2014

vendredi 14 février - florian demonsant à croix baragnon : six photonotes

J'ai publié dans des articles précédents quelques photographies, en l'occurrence des photonotes, des deux concerts donnés par Bey.Ler.Bey Trio à l'espace Croix Baragnon le jeudi 6 et le vendredi 7 de ce mois. J'ai essayé alors d'équilibrer les images du trio, en tant que tel, et de chacun des trois musiciens, soit dans l'ordre la disposition du trio dans l'espace de la scène, puis un portrait de Laurent Clouet, de Wassim Halal et de Florian Demonsant.

Mais je n'oublie pas que ce blog est consacré en priorité à l'accordéon, c'est pourquoi je publie ci-dessous à part six photonotes de Florian, qui me paraissent significatives, à travers ses postures, de ses attitudes, qui alternent les moments de repli sur soi, d'intériorité, de tâtonnements, d'une part, et d'autre part les moments d'échanges de regard avec Laurent et Wassim, comme pour ajuster leurs jeux et créer une improvisation collective. C'est du moins l'interprétation que me suggèrent ces six images.

Jeudi, 20h48

Jeudi, 20h51

Jeudi, 21h22

Vendredi, 20h47

Vendredi, 21h14

Vendredi 21h14


    

jeudi 13 février - connaissez-vous le duo intermezzo ?

Si vous ne connaissez pas le duo Intermezzo, un clic suffit pour résoudre ce problème :

http://www.duointermezzo.com/

Si vous connaissez le duo Intermezzo, un clic suffit pour mettre à jour vos connaissances en découvrant son actualité :

http://www.duointermezzo.com/

Bref ! Dans l'un et l'autre cas, cliquez !

http://www.duointermezzo.com/

mardi 11 février 2014

mercredi 12 février - y a pas que l'accordéon... y a aussi les observations urbotaniques

Dimanche. Milieu d'après-midi. Toulouse. Je fais quelques pas dans le quartier des "petits", entre le dancing de la Roseraie et le quartier Bonnefoy, histoire de me livrer à quelques observations urbotaniques. Et justement, comme je m'avance sur le trottoir, des signes ésotériques, pour ne pas dire cabalistiques, attirent tout de suite mon attention. Des signes plutôt discrets, mais inquiétants. On connait bien en effet ce type de message. Ce sont d'abord des équipes discrètes munis de pinceaux et de peinture qui inscrivent ces messages sur le sol. On n'y prête guère attention. Ils ne font pas obstacle à la circulation, ils n'empêchent pas les chiens de pisser le long des murs ou dans les caniveaux. On veut croire que grâce à la pluie obstinée qui tombe depuis des jours et des nuits ils vont s'effacer et disparaitre sans laisser de traces. Quelle illusion !


Mais, regardons ces signes de plus près. Des traits, des chiffres et un mot magique :"gaz". On sait ce que cela signifie. Dans quelques jours des équipes nombreuses de perce-bitume vont venir investir le quartier avec leurs bulldozers et autres engins excavateurs. Ils vont détourner la circulation, voire l'interdire, un temps ici, plus tard là, suivant une logique aléatoire d'une efficacité redoutable pour empoisonner la vie quotidienne. Ils seront bruyants. Et puis, un jour, ils partiront, laissant derrière eux un bitume défoncé et des nids de poules traitres et perfides, pour ne pas dire sournois.


Mais je ne voudrais pas donner une impression trop pessimiste de mon tour de quartier. Dans une rue voisine en effet, j'ai eu l'heureuse surprise de découvrir ce dispositif de culture hors sol. On peut voir au milieu d'une plaque métallique un bouquet d'herbes que j'imagine aromatiques. L'eau de pluie, qui tombe en abondance ces temps-ci, suffit à les faire vivre avec l'aide bienfaisante des gaz d'échappement. Tiens ! C'est curieux ! Il est encore question de gaz. Mais celui des automobiles est à ciel ouvert. Il ne circule pas caché dans des tuyaux souterrains. On peut le respirer sans même y penser.


Si l'on y regarde de près, on peut lire sur la plaque :"Fosse septique automatique - Système BB breveté SGDG". Une manière de labelliser les cultures - forcément bios - qu'elle accueille sur sa surface.

mardi 11 février - sept photonotes du bey.ler.bey trio en concert le vendredi 7 février à toulouse

Après avoir hésité longuement, comme pour choisir les photonotes du jeudi, j'ai décidé de retenir les sept ci-dessous. Je n'ai pas voulu pousser le rapprochement, mais en première analyse je suis frappé par les ressemblances et les différences entre les deux séries d'images. Comme pour les improvisations, on retrouve la problématique du même et de l'autre. Telle image ressemble à telle autre ; elle est quasiment identique, sauf que ce n'est pas la même et que c'est dans cet écart que se tient la vie de ce couple de concerts.

20h45. Le concert débute. Le trio, toujours aussi économe de ses mouvements, est en place. Une heure et quart d'improvisation.




 La diagonale et, dans la main droite de Wassim, une curieuse baguette qui claque comme un fouet.


Je parlerais volontiers de regard introverti ou introspectif.


J'ai cru pendant quelques instants que j'avais publié par erreur la même photo que celle de Laurent ci-dessus. Eh non ! Ce n'est pas la même. Celle-ci a été prise à 20h55, celle-là à 20h51.



Tout de même, le soufflet d'un accordéon déployé, c'est beau !

mardi 11 février - sept photonotes du bey.ler.bey trio en concert le jeudi 6 février à toulouse

J'apprécie bien les concerts donnés à l'espace Croix-Baragnon, d'une part eu égard à la qualité des concerts qui y sont proposés, d'autre part parce que souvent ceux-ci sont doublés deux jours de suite, enfin parce que, si l'on est prié d'éteindre les téléphones mobiles, la prise de photos n'est jamais interdite. L'accueil, l'environnement, l'ambiance sont sympathiques. Parfois, c'est le seul bémol, les musiciens se plaignent de ce que la salle est trop sombre, comme un trou noir plutôt inquiétant. A contrario, pour ma part, j'apprécie les éclairages propices à la prise de vues.

Après moult hésitations, j'ai décidé de retenir sept photonotes de chaque concert, celui du 6 et celui du 7. J'essaierai de dire pourquoi, même si mes critères ne sont pas toujours explicites, y compris pour moi-même.

20h45. Le concert débute. Le trio est en place et le restera, très économe de ses mouvements.


De cette photo, je retiens le regard de Laurent Clouet, la diagonale de la clarinette et la position de ses pieds.


Wassim Halal, les yeux mi-clos.


Florian, dans son monde, d'un calme que je trouve souvent impressionnant de concentration et d'intériorité. Pas d'éclats, tout en nuances.


Encore le regard de Laurent. Complicité avec Wassim.


Et toujours ce regard qui signe la complicité des trois musiciens.


Idem. Complicité entre Florian et Laurent.


C'est cette importance du regard et des échanges de regards, sans parler des postures,  qui me fait dire qu'un concert est un phénomène et auditif et visuel. Il est 21h35 ; c'est la dernière ligne droite...

lundi 10 février 2014

lundi 10 février - bey.ler.bey trio à croix baragnon : bis repetita...


Bey.Ler.Bey Trio : ils étaient vendredi soir, 7 février, à 20h30, à l'espace Croix Baragnon. Ils avaient déjà joué la veille, jeudi 6 - même endroit, même heure. D'où, comme je l'ai expliqué, sur la photo, deux fois deux billets.

 
Comme je l'ai aussi expliqué dans l'article précédent, contrairement à mon habitude, je publierai des photos des deux concerts dans un article spécifique ; je préfère cette fois séparer le texte et les images.
 
Bis repetita. Le lendemain du premier concert, on remet ça. D'abord, plaisir de retrouver plusieurs copains amateurs d'accordéon. On se sent membres de la même tribu. On parle concerts, accordéonistes, accordéons ; on échange des dates ; on fait des projets. L'environnement du concert de ce soir est on ne peut plus favorable.
 
Bis repetita ? En fait, rien ne se répète à l'identique. D'une part, parce que les improvisations de ce soir ne sont, par définition, pas identiques à celles de la veille, même si l'on reconnait ici ou là telle phrase de l'un ou  tel échange plein de connivence et d'accords tacites. D'autre part, parce que l'écoute de la veille a préparé celle  d'aujourd'hui. Paradoxe du même et de l'autre. Le plaisir de retrouver le même, d'autant plus que la perception en est différente. Ici encore je retrouve cette attitude que j'ai qualifiée de lâcher prise. La perception, ici et maintenant, est d'autant plus vive qu'elle s'inscrit dans une attitude d'attention flottante. Ce que l'on entend aujourd'hui, ça ressemble beaucoup à ce que l'on a entendu hier, c'est presque pareil. Presque ! Cet écart est source de plaisir intense. Je reconnais ce qui n'est pas pareil. Paradoxe ! En fait, ce qui est prévisible, c'est justement qu'il y aura de l'imprévisible et qu'il vaut mieux ne pas le laisser passer sans l'entendre.
 
En écoutant ce second concert, je pensais à un ouvrage d'Heidegger qui a pour titre "Chemins... qui ne mènent nulle part". Ces chemins dont il parle, ce sont les chemins de forestiers, les chemins d'exploitation de la forêt qu'ouvrent les forestiers. Quand on s'engage sur un chemin, on ne peut savoir d'emblée s'il aboutira à un carrefour, s'il se prolongera jusqu'à traverser la forêt entière ou s'il s'arrêtera tout à coup, formant une clairière, en plein milieu de celle-ci. Pendant ce concert donc,  l'analogie avec l'improvisation m'a frappé. Comme une évidence. L'improvisation, parfois, débouche sur un chemin qui s'ouvre sur d'autres chemins et ainsi de suite  jusqu'à son terme ; d'autres fois, elle s'interrompt brutalement, comme un chemin de forestier. Elle nous plante là, si j'ose dire. Mais, ce qui est certain, c'est que dans tous les cas de figure on y a gagné l'essentiel, à savoir le cheminement. On pense à A. Machado : le chemin n'existe pas avant que le marcheur ne le trace. C'est chemin faisant que le chemin prend forme et existence.
 
Après le concert, comme hier mais avec d'autres personnes, le trio offre un pot convivial et propose son album : "Mauvais oeil" pour un prix que chacun fixe à sa guise. On fait tous partie de la même tribu. On échange quelques mots avec un jeune accordéoniste qui est sur le point de partir pour le Brésil tant est grande sa passion du forro.
 
On rejoint le métro dans le froid toulousain. Il nous reste les sensations éprouvées sur le vif et l'album avec ses vingt titres.   

lundi 10 février - bey.ler.bey trio à croix baragnon : improvisation mode d'emploi

Bey.Ler.Bey Trio : Florian Demonsant, accordéon, Laurent Clouet, clarinette turque, Wassim Halal, percussions orientales. Ils étaient jeudi soir, 6 février, à 20h30, à l'espace Croix Baragnon. Ils ont remis ça le lendemain, vendredi 7, même endroit, même heure.  D'où, sur la photo, deux fois deux billets.


Bey.Ler.Bey Trio, suivant sa propre expression, "puise son inspiration dans les codes et les couleurs des musiques populaires de Balkans" et dans la pratique des musiques improvisées. Ses compositions ont leur source dans l'imaginaire ottoman. Avec parfois des éclairs kletzmer ou des accents de percussions iraniennes. Bey.Ler.Bey, en effet, signifie "Le chef des chefs". Son univers rythmique est encore exotique à nos oreilles occidentales, même s'il ne nous est pas totalement étranger, mondialisation oblige. En tout cas, ce qui est bien, c'est que c'est une musique qui dérange nos habitudes.

Improvisation, mode d'emploi. Je ne suis pas familier des musiques improvisées, même si quelques rencontres avec des jazzmen m'ont quelque peu initié à ce type de créativité. Il me faut donc apprendre quelle est l'attitude la plus adéquate pour apprécier les propositions plus ou moins improvisées du trio. Cette attitude n'est pas forcément naturelle, je veux dire en l'occurrence spontanée et habituelle. Elle dérangerait même pas mal nos habitus, comme aurait dit Bourdieu. J'ai donc compris à l'écoute de ce concert que la musique de nos trois compères implique une attitude spécifique que je qualifierais de lâcher prise. L'improvisation, tant du côté des musiciens que des auditeurs, implique en effet une attitude paradoxale qui s'apparente à l'attention flottante. Une attention et donc une tension extrême qui consiste à rester sur le qui vive pour saisir ce qu'il ne faut surtout pas manquer alors même qu'on ne sait pas vraiment à quoi s'attendre. L'improvisation requiert d'abord l'attention à ce qui advient, ici et maintenant, tout à l'opposé à certains égards de l'attitude de l'amateur de musique classique qui connait par cœur ce qu'il écoute.

Le concert de ce jeudi donc : un concert fait de morceaux longs, durée nécessaire pour s'en imprégner, avec des ruptures, des moments de détente et des moments de suspense.

Quant à moi, je considère de plus en plus un concert ou un récital comme un phénomène sonore et visuel, les deux dimensions étant indissociables et même interactives. Interactives, c'est-à-dire que ce que l'on voit - les musiciens jouant dans un certain environnement -  influe sur la perception auditive - ce que l'on entend - et réciproquement ce que l'on entend modifie sans cesse la perception que l'on a du comportement des musiciens. De ce point de vue, ce fut pour moi un régal. De bonnes conditions pour faire des photos ; aucune interdiction. Ouf ! C'est pourquoi j'ai l'intention, dans un très prochain article, de publier quelques photos tirées à part des trois musiciens. Je préfère en l'occurrence ne pas les mélanger avec le texte.

A l'issue du concert, le trio offre un pot très convivial. Son dernier opus est là, en présentation. On peut l'acheter pour un prix que chacun fixe librement. Forcément, je demande une signature à Florian, à Laurent et à Wassim. Tout ça est bien sympathique avec la rencontre d'un photographe qui publie je crois ses photos sous le titre "accordéonistade", d'un jeune accordéoniste, que l'on a bien l'intention de découvrir dès que possible et d'un amateur d'accordéon, également lecteur de ce blog, que je salue cordialement : "Bonjour Michel !".

mercredi 5 février 2014

mercredi 5 février - alerte agenda ! récital de bruno maurice salle cortot à paris le jeudi 13 février

... reçu hier ce courriel de Bruno Maurice. Avis à ceux qui ont la possibilité d'y assister et de transformer cette possibilité en chance. Tous les renseignements ci-dessous...

Bonjour,

Je viens vous informer qu'à l'occasion de la sortie de mon nouveau disque "Mitango" (label inSpir'), je donnerai un unique récital à Paris, le jeudi 13 février prochain à 20h30, salle Cortot.  

Je serais heureux de vous y rencontrer afin de vous présenter mon tout nouveau répertoire de compositions et improvisations (dont vous pouvez écouter quelques extraits en cliquant sur le lien https://soundcloud.com/bm33/sets/mitango-extraits-bruno-maurice )

Les réservations se font sur mon site internet www.brunomaurice.com

Je joins à cet email l'information du concert ainsi qu'une affiche, que vous pouvez transmettre à vos contacts parisiens, amis, mélomanes, susceptibles d'être intéressés par ce concert. 

Recevez mes amitiés,

Bruno Maurice


Bruno Maurice, récital d'accordéon
Compositions et improvisations
Jeudi 13 février, 20h30 salle Cortot à Paris.
réservations: www.brunomaurice.com



lundi 3 février 2014

mardi 4 février - y a pas que l'accordéon... y a aussi les victoires de la musique classique et the voice, la plus belle voix

Lundi, minuit. J'ai passé la soirée à zapper entre la diffusion des Victoires de la musique classique sur FR3 et la retransmission de Manchester City / Chelsea sur Canal+ Sport. J'avais vu que Richard Galliano était dans la liste des nominés comme compositeur pour "Fables of Tuba", une œuvre que je ne connaissais pas et dont je n'ai à ce jour rien entendu. J'attendais d'en découvrir des morceaux ou un extrait. Mais il a fallu attendre la toute fin de soirée pour apprendre qu'il remportait ce trophée et qu'il était absent. De son œuvre, pas une miette...

En fait, je dois dire que cette célébration m'a déçu et ennuyé même si le déroulement en était prévisible. Ennuyé parce que la musique classique y est présentée comme un fonds de morceaux de bravoure, comme une machinerie à produire de la performance. La succession des performances n'est pas sans rapport avec l'art du découpage du saucisson en tranches fines et régulières. Aucune émotion. Rien que de la compétition. Et puis en manière de présentation des œuvres et des artistes, un discours d'admiration convenue qui finit par sonner creux.

Mais voilà que samedi, comme chaque semaine entre 21 heures et 23h30, j'ai suivi, tout en zig-zappant, "The Voice, la plus belle voix" et qu'ainsi j'ai pu entendre Florent Pagny dire à une concurrente à quel point il avait été touché par sa voix et son interprétation mais qu'en dépit de son admiration il ne lui avait pas donné son suffrage parce qu'il cherchait d'abord la performance vocale. L'émotion, oui, mais après les vocalises avec des hauts et des bas impressionnants comme des montagnes russes.

C'est cette anecdote qui m'a suggéré le rapprochement entre cette émission à visée populaire et les Victoires de la musique à visée plutôt élitiste, en tout cas en ce qui concerne le public de la salle. Dans les deux cas, il n'est question que de performance. Du coup, je suis plutôt content de l'absence de Richard Galliano à cette cérémonie. Il avait mieux à faire. Par exemple, de la musique.

lundi 3 février - jazz club : vincent peirani double duo à la dynamo de banlieues bleues, à pantin, en direct.

Un courrier amical d'un côté, Françoise de l'autre me signalent ce matin l'enregistrement d'une émission de France Inter (1) dans la cadre du Jazz Club. Il s'agit d'un double duo dont Vincent Peirani est l'élément commun, d'une part avec Bojan Z, d'autre part avec Michel Portal. Enregistrement direct, jeudi 24 janvier 2014, à la Dynamo de banlieues bleues à Pantin.

Tout commentaire me paraitrait superflu. Il suffit d'un clic !

http://www.francemusique.fr/player/resource/14714-21378

Post-scriptum - Feux croisés :  Alors que nous étions, Françoise et moi, en train de préparer le repas du soir, elle, de la soupe, moi, de la compote et que, ce faisant, nous discutions de cet article, elle me fit remarquer que le direct dont je parle ci-dessus est une émission de France Musique, non de France Inter. Comme tout était en train de cuire, je décidai de rectifier cette erreur, mais, en ouvrant cet article - surprise ! -, un commentaire, signé Anonyme, m'attendait pour me signifier ma confusion entre les deux maisons de Radio France. Françoise d'un côté, Anonyme de l'autre... Il s'agit bien de tirs croisés.

(1) Je rectifie donc. En lieu et place de France Inter lire France Musique qui, je m'en rends compte à l'instant, figure bien dans l'adresse du lien.

Merci Françoise ! Merci Anonyme pour votre vigilance...

samedi 1 février 2014

samedi 1er février - accordéon et accordéonistes est arrivé-é-é...

En ce samedi 1er février, après des jours et des jours de pluie, il pleut encore et les prévisions ne sont guère encourageantes. Les jours se suivent et se ressemblent. Sauf qu'aujourd'hui, il y a dans la boîte à lettres le numéro 138 d'"Accordéon et accordéonistes", numéro de février 2014, 84 pages, 7 euros. Si j'osais une image audacieuse, je dirais que son arrivée est comme un rayon de soleil.

Je lis d'abord l'éditorial de Philippe Krümm et j'y relève cette phrase : "Pour faire connaitre en France l'instrument manufacturé souvent par des personnes passionnées, il y a des concerts, bals, festivals, galas, disques, vidéos, radios, sites, blogs, un peu de "télé" et, depuis un an, un "Salon"... Un petit milieu encore peu "crossover", où parfois circule une image surannée". Cette dernière phrase me conforte dans ce que me montrent souvent mes observations, mais dont, vu le nombre limité de celles-ci, je doute. Rappelons-nous que l'adjectif suranné signifie "qui a cessé d'être en usage, qui évoque une époque révolue". Mais encore que les bons dictionnaires donnent comme mots proches ou apparentés : antique, démodé, désuet, obsolète, vieilli, vieillot, arrièré, dépassé, périmé, rétrograde" et que les contraires les plus courants sont actuel, neuf et nouveau. Ben, mon vieux ! Quel portrait ! Surtout si l'on y ajoute la notion de petit milieu. Evidemment, étant donné ma connaissance limitée du monde de l'accordéon, je n'aurais jamais osé exprimer un tel jugement de ma propre initiative, mais avec la caution d'un expert je reconnais que c'est bien là ce que je pense.

Après, la rubrique "Infomatos", maintenant régulière en page 6. Intéressante, mais pourquoi ce titre "Infomatos" et pas, tout simplement "Pub !" car en fait d'information il s'agit plutôt de com' comme on dit aujourd'hui.

- n° 135, page 6, "Beltuna Studio II K
- n° 136, page 6, Roland FR-8X
- n° 137, page 6, Cavagnolo Digit
- n° 138, page 6, Gamme Fun Hohner

Pages 10 à 16, voire 17 si l'on inclut une page publicitaire qui propose à souscription une Anthologie de l'accordéon, une Tête d'affiche consacré à Eric Bouvelle. Très intéressant article, qui décrit bien l'activité et les projets de cet accordéoniste ainsi que les contraintes financières qui pèsent sur les orchestre et conduisent à une réduction drastique du nombre de musiciens engagés. On y trouve aussi une information qui m'a intrigué, où Eric Bouvelle explique son projet d'enregistrer des morceaux d'accordéon sous le nom de "Collection Dancing" et il précise que cet enregistrement se fera "avec de vrais musiciens". Tiens donc ! De vrais musiciens, c'est-à-dire des gens qui jouent de la musique sur des instruments de musique. "Je n'avais plus de plaisir, dit-il, à enregistrer en ayant recours à des machines".

Page 19, un Entretien de Françoise Jallot avec Hubert Plessis. Il cite parmi ceux qui l'ont influencé Richard Galliano, Lionel Suarez, Vincent Peirani, qui amènent l'accordéon en des contrées inconnues,  et il ajoute :"Je n'ai toutefois jamais cessé d'apprécier les valses de Jo Privat, Tony Murena, Gus Viseur, le swing d'Art Van Damme..." De belles références.

Pages 20 à 23, signé Francis Couvreux, un Portrait de Fabien Packo. Un portrait qui donne envie de mieux le connaitre. Idem, pages 24 et 25, un Entretien d'Anne Girard avec Alain Madec, avec ce sous-titre :"Des bidonvilles aux fest-noz bretons". Chauffe diato !

Dans le cahier Pédagogie, page 33, une publicité du Cnima... qui a attiré mon attention pour son contenu informatif mais aussi pour quelque raison plus personnelle. A vous, Mon cher Watson, de la découvrir.

Page 40, toujours dans le cahier Pédagogie, en rubrique Découverte cd, présentation d'un album, "Esprit Tango" d'un duo d'accordéons. Ce nom me dit quelque chose... Mais quoi ? Ah oui ! Page 72 du numéro 137, une chronique signée J.-P. M. qui assassine littéralement l'opus en question. Ce type de comportement étant rarissime dans cette revue, je me demande quelle mouche a piqué ce rédacteur. A minima, ça prouve que les rédacteurs de la revue sont libres de leurs jugements. A moins qu'il s'agisse d'une absence de coordination. Qu'en pensez-vous, Mon cher Watson ?

Sur la Gazette du Musette, pages 43 à 60, je n'ai rien à dire. Si ces pages sont si nombreuses, c'est qu'il y a un lectorat pour les apprécier. Je n'en fais pas partie. L'image du musette qui s'en dégage peut se traduire en quelques mots : à l'opposé du "new musette", il y a aussi le "kitsch musette" ; le monde du musette, c'est "le monde des clones". Mais nul n'est obligé ni de partager mes opinions, ni de faire effort pour en comprendre le bien fondé... de mon point de vue.

Page 70, je note une Chronique présentant l'album "Sandra vous enchante", une autoproduction Sandra Bouvelle. Bouvelle ? Ce nom ne vous dit rien, Mon cher Watson ?

Enfin, page 81, la rubrique "Le meilleur pour la fin" présente Marc Guitard - Barbatruc et salsa jazz". C'est sympathique, mais j'ai déjà dit tout le bien que je pense de ce titre de rubrique qui, par sa définition même, dévalorise tout ce qui a précédé.

ps : je ne voudrais pas passer sous silence, page 26, la carte postale d'un accordéoniste maori entouré de chanteuses et son commentaire toujours aussi intelligent, signé Gérard Dôle.