mercredi 30 avril 2014

mercredi 30 avril - le concert "euphonia" du duo "a tempo" à urrugne : dix photonotes

J'ai dit dans mon article d'hier ce que furent notre chance et notre plaisir d'assister, dimanche entre 17 et 18 heures 30, au concert "Euphonia" du duo "A tempo" en l'église d'Urrugne. Un bel environnement, esthétique et acoustique, un public averti et chaleureux, un programme parfaitement équilibré dans sa variété et, forcément, deux interprètes d'une sobriété toute classique, d'une précision impeccable et d'une rigueur aimable sans défauts. Bref ! Un concert que nous avons classé, sans autre réflexion, parmi nos "mémorables".

La tentation est grande évidemment de vouloir justifier notre enthousiasme, mais c'est là que commencent les difficultés. D'abord, parce que me manquent les notions, la méthode, les instruments intellectuels pour traduire en mots ce qui s'est passé en cette soirée du dernier dimanche d'avril. Ensuite, parce que tout porte à croire qu'un compte-rendu objectif et l'expression subjective de nos impressions devraient pouvoir s'appuyer sur une analyse rigoureuse. Mais ce serait là une erreur de méthode, car l'analyse, comme toute mise à plat d'un événement, est toujours une mise en pièces et par conséquent un exposé qui ne peut échapper au risque de n'exhiber que des pièces et des morceaux dont manque l'élan vital.

Alors quoi ? Comment faire ? Peut-être que quelques notations appuyées sur quelques photographies, qui fonctionnent ici comme des photonotes, pourraient suggérer quelque chose de la vie de ce concert. Essayons !

Ci-dessous, trois images du duo. Chacun des deux interprètes en lien étroit avec la partition et, invisible mais cependant perceptible, le lien qui les unit. Une sorte de communion dans une tension partagée.   


Cette image, je l'ai choisie car elle suggère ce qu'était l'environnement du concert, la couleur des murs, la géométrie de l'espace, la lumière, l'estrade, et dans cet environnement la posture de Philippe et de Maitane.
 

17h37.

Poursuivons avec quatre images de Philippe. Chacune, à sa façon, essaie de saisir une attitude caractéristique de Philippe. Tout de sobriété. Un minimum de mouvements, mais quelle précision ! Une précision, et c'est ce qui ma frappe, non point virtuose et technique, non, tout au contraire au service de l'expression.


Je dois dire que j'aime assez ces trois photos ci-dessous, car, dans le regard de Philippe,  je perçois comme une sorte de défi. Une manière de regarder la partition droit dans les yeux.




Quant aux trois dernières images, elles sont consacrées à Maitane. La première, malgré ses défauts, ou peut-être à cause du bougé des doigts, me touche car j'y retrouve la vibration et le son du violoncelle. Les deux mains comme traces du mouvement.
 

Là encore, que dire, sinon que la concentration et le calme - apparent - du visage de Maitane me touchent beaucoup. J'y perçois encore cette précision dont je parlais plus haut.



Avant de mettre un point final à cet article, je dois mentionner deux impressions que j'ai éprouvées à l'occasion de ce concert : d'une part, j'ai été surpris, à la fin, d'avoir le sentiment qu'il était passé comme un instant. Tout à l'écoute des morceaux qui s'enchainaient j'avais complétement perdu le sens du temps au sens chronométrique du terme. Plus d'une heure après le début, le temps était passé comme un instant. D'autre part, mais cette observation est étroitement liée à la précédente, j'ai trouvé le choix du programme parfait, qu'il s'agisse de la durée de chaque pièce ou de l'organisation de l'ensemble. A la fois varié et d'une formidable unité. Sans doute parce que le duo fonctionne aux coups de cœur et que la sélection proposée était d'abord  et avant tout destinée à nous les faire partager.

- Sonate en Sol M pour viole de gambe et clavier de J.-S. Bach
- Ma Mère l'Oye de Maurice Ravel
- Peer Gynt Suite n°1 d'E. Grieg
- Jota de San Fermin de P. de Sarasate
- Blue Rondo à la Turk de D. Brubeck
- Milonga y muerte del Angel d'A. Piazzolla
- Libertango d'A. Piazzolla

lundi 28 avril 2014

mardi 29 avril - duo "a tempo" : "euphonia"

Le duo "A tempo", c'est Maitane Sébastian, violoncelle, et Philippe de Ezcurra, accordéon.

Dimanche, à 17 heures, en l'église d'Urrugne, village proche de Saint Jean de Luz, le duo donne un concert à l'occasion de la sortie de son opus "Euphonia" sous label Ame Son. On est venu de Pau en début d'après-midi. Charlotte nous accompagne, ce qui ajoute à notre bonheur. Des invitations nous attendent ainsi qu'un exemplaire d' "Euphonia". Comment remercier Philippe et Maitane d'une telle gentillesse ?

Ce fut un concert magnifique et mémorable. Pour l'instant, nos impressions se bousculent. Il faut un peu de temps pour en prendre conscience et, si j'ose dire, pour les ruminer et les assimiler. C'est pourquoi j'y reviendrai, mais pour l'heure, je m'en tiens aux faits.

D'abord, un lien qui donne une idée juste de la musique du duo. Il s'agit d'un extrait du dvd, qui complète le cd "Euphonia" : "Libertango", 5:04. Si la chair de poule est un bon indicateur de qualité, alors sans nul doute ce morceau doit être placé très haut.

http://vimeo.com/90942398

Bref ! Vers 16h30, on se glisse dans l'église d'Urrugne pour prendre place. J'ai choisi les deux photos ci-dessous pour montrer l'allure de celle-ci. Une vue de l'autel. Une vue des orgues. Un bel espace pour le duo. Il faut ajouter une acoustique excellente.



Première œuvre : "Sonate en Sol M pour viole de gambe et clavier de J.-S. Bach : adagio, allegro ma non tanto, andante, allegro moderato". D'entrée, l'émotion par la précision. On est bien au-delà d'une précision mécanique, mais je ne peux m'empêcher de penser à un mécanisme d'horlogerie, qui défie les capacités d'analyse et qu'on ne peut qu'admirer. Complexité et évidence. J'ajoute que tout de suite la présence attentive du public est perceptible. Quelque chose que l'on peut qualifier d'écoute amicale.


L'album lui-même est un bel objet : boitier, couvertures, présentation en triptyque, photos, livret de présentation. C'est un bonheur de le déplier, de le découvrir et d'en prendre connaissance. Un bel objet ! Un monde autre que celui des téléchargements et autres mp3. La photo de couverture est superbe. Elle étonne d'abord. Elle dit bien la qualité du travail d'édition. Un travail d'artisan et d'esthète.


A l'extérieur, le programme du cd et celui du dvd.


A l'intérieur, deux photos du duo et les deux disques.


A côté de l'album, le programme du concert. Encore une attention pour le public. Chaque morceau d'ailleurs sera commenté brièvement et situé dans son contexte. Quelques mots, sans pédagogisme. Quelques mots justes pour donner perspective et sens à l'interprétation. Au programme donc, Bach, Ravel, Grieg, Pablo de Sarasate, Dave Brubeck, Piazzolla. rien que des coups de cœur !


C'est promis, dès que possible, je reviendrai sur ce concert en m'appuyant sur quelques photos, mais d'ores et déjà, il est clair qu'il fait partie de nos "mémorables".

Après le concert, un pot au bistrot du trinquet. C'est encore un bonheur de pouvoir discuter quelques instants avec Maitane et Philippe. D'autant plus que Charlotte est présente : je pense en effet que c'est une chance pour elle de pouvoir ainsi côtoyer de tels artistes en toute simplicité. Hospitalité basque oblige !

lundi 28 avril - alerte agenda ! festival de trentels !

... reçu ce courriel de Trentels. Information hyper-importante ! Un coup d'œil sur la programmation suffit pour se convaincre que c'est un événement à ne pas manquer. C'est la 11ème édition. Tout porte à croire qu'elle sera du même tonneau que les magnifiques dix précédentes éditions. C'est tout dire !

C'est au week-end de l'Ascension... la 11ème édition du festival

"Accordéons-nous à Trentels"

Des concerts
Des stages.
Un bal gratuit le dimanche.
Un plus : la conférence de Patrick Lavaud sur l'accordéon diatonique dans les Landes de Gascogne.

Toutes les informations sur le site: tarifs, réservations, dates et horaires... Réservez en prévente vos places avant le 20 mai.
Et n'oubliez pas d'en parler autour de vous...

Excusez les doublons

  Association Plein Vent
       Maison des Loisirs
 Lustrac 47140 Trentels
     05 53 41 60 05


lundi 28 avril - actualité du duo intermezzo

... reçu ce courriel du Duo Intermezzo. Toujours avec le même plaisir et toujours en faisant des vœux pour que quelques concerts le conduisent du côté de notre sud-ouest. Dans les Pyrénées Atlantiques, ce serait parfait...


 

mardi 22 avril 2014

mardi 22 avril - ygranka : "le tacot de jeremia"

1.- Situation

Dimanche, début de soirée. Retour à Pau après un week-end à Toulouse. On gare la voiture, on rentre les bagages, on ouvre la boite à lettres. A l'intérieur, une facture de gaz, une autre d'électricité, une troisième d'eau ; un tas de pubs et, dessous, une enveloppe blanche. Au dos de celle-ci, un cachet : La Saugrenue. Evidemment, on ouvre tout de suite : "Ygranka / Le tacot de Jeremia", 2014 Ygranka.



La couverture de l'album, signée Magali Lorillard, me plait d'emblée. Immédiatement, je pense à un album de Tomi Ungerer, un dessinateur que j'admire. Je pense en particulier à cette double page, ci-dessous, où l'on voit trois brigands en ombres chinoises se détachant sur l'horizon nocturne.



Certes, les brigands sont trois, alors qu'Ygranka est un quintet, mais ce quintet est bien, à sa manière, une bande de brigands. Ce que j'ai déjà eu l'occasion d'écouter de leur musique donne à penser en effet qu'ils ont bien quelque parenté avec des tarafs comme le Taraf des Haïdouks - une bande de brigands - ou avec le Mahala Raï Banda de Bucarest.


Les titres sont au nombre de dix. La formation Ygranka comprend cinq musiciens :

- M. Dragomirovic, compositeur de neuf titres (le titre 5. "Lara" est signé B. Margelidon),  saxophones alto, soprano, clarinette
- M. Erard-Gandoin, batterie et percussions
- A. Caillet, euphonium
- L. Derache, accordéon
- C. Baldzuhn, trompette et bugle

La composition du quintet donne déjà une idée du son de l'album, en tout cas de sa couleur sonore dominante.

Je note que les portraits sont au nombre de six. Qui est ce sixième ? Comme les trois mousquetaires étaient quatre, de même les cinq musiciens d'Ygranka sont six (*). Normal !




Autant le dire tout de suite, ce disque nous enchante. Et pour vous faire partager cet enchantement, plutôt que d'essayer d'argumenter avec des mots, je préfère donner ci-dessous quelques repères pour que chacun puisse se faire sa propre opinion et surtout comprendre notre enthousiasme.

2.- Repères

- Teaser KissKissBankBank
https://www.youtube.com/watch?v=61cZw0e_rqE

- Site de La Saugrenue
http://www.lasaugrenue.fr/ygranka/

- Le lien vers Deezer
http://www.deezer.com/artist/133022

- Le lien vers une vidéo Daily Motion : "Rakija", titre 7.
http://www.dailymotion.com/video/xfudno_ygranka-rakija_music

3.- Notes personnelles

Au fil de plusieurs écoutes du "Tacot de Jeremia",  j'ai pris quelques notes pour fixer quelque peu mes impressions. Il ne s'agit pas de les mettre en forme, mais seulement d'en garder traces, ne serait-ce que pour pouvoir bientôt comparer celles-ci avec celles qui seront les miennes lors d'écoutes futures.

D'abord, ce qui me frappe, c'est que cet album est ce que je nommerais volontiers un album à double fond. Je veux dire par là qu'en première approche il évoque la fête, la foire, la liesse, l'allégresse, l'exultation, l'énergie explosive, mais bientôt, pour peu que l'on y prête attention, il évoque aussi une certaine intériorité : mélancolie, nostalgie, profondeur et complexité des compositions. Un délire contrôlé.  Si j'osais, je dirais qu'à l'écoute de plusieurs morceaux, m'est venue à l'esprit cette formule de Bobby Lapointe : "Mon cœur pleure, mais ma bouche rit". Une formule qui dit assez l'élégance d'une forme qui sous l'apparence de la vitalité débridée exprime une sensibilité pleine de finesses.

C'est ainsi que j'ai beaucoup aimé le titre 3. "Duduk", justement pour sa complexité. Mais aussi le 5. "50 Dinars", dont j'ai admiré l'introduction et encore la complexité. Mais encore, le titre 7. "Rakija", qui pour moi est emblématique de l'articulation entre rythmes balkaniques et jazz qui structure tout l'album. Souvent en effet j'ai entendu les titres comme le passage d'un rythme de fanfare des Balkans à des morceaux qui sonnent jazz.  Je pourrais aussi ajouter le titre 6. "Le tacot de Jeremia", qui me fait penser à une troupe qui trace son chemin à la manière des orchestres de rue de la Nouvelle-Orléans. D'ailleurs, à plusieurs reprises, ce rapprochement m'est venu à l'esprit : Ygranka / Tuxedo Brass Band... J'y retrouve la même vitalité et la même mélancolie.

Enfin, il me faut signaler encore deux titres : d'une part, le 8. "Le Clonck", parce qu'il dure 7:59 et qu'avec cette durée le quintet peut donner toute sa mesure et nous faire littéralement voyager dans le tacot de Jeremia, d'autre part le "10". "Ringring",  parce que le rideau tombe sur le parcours du quintet qui réussit sa sortie du décor avec un bel accordéon.

Dernière remarque : ce blog est dédié à l'accordéon et forcément j'ai écouté Laurent Derache avec une attention particulière. J'ai bien retrouvé son style, que j'aime, mais en l'occurrence je préfère mettre l'accent sur l'homogénéité du quintet et sur sa couleur sonore - sa signature - qui tient à la présence d'un saxophone ou d'une clarinette, d'une trompette et d'un euphonium...



4.- Petits compléments...

(*) Après avoir exploré le site de la Saugrenue / Ygranka, je fais l'hypothèse que le sixième personnage du quintet pourrait bien être Stéphane Archambault, à la prise de son.

ps 1.- un lien vers le site la Saugrenue / Ygranka, où l'on peut écouter cinq titres de l'album
http://www.lasaugrenue.fr/ygranka/

ps 2.- ci-dessous un lien vers "le tacot de jeremia"
https://www.google.fr/#q=le+tacot+de+jeremia

ps 3.- je découvre à l'instant un commentaire [cf. ci-dessous] de Laurent Derache qui répond à mon interrogation (*) quant à l'identité du sixième mousquetaire du quintet : il s'agit de Rémi Bourcereau, prise de son et direction artistique de l'album. Merci Laurent ! Au plaisir de vous écouter bientôt en direct live.












mercredi 16 avril 2014

mercredi 16 avril - accormezzo

Mardi. Midi pile. Le temps sent bon le printemps. On a décidé de déjeuner sur la terrasse. Le volet de la boite à lettres claque.  Une enveloppe en papier kraft. Au dos, expéditeur : Agnès Binet. Surprise ! Heureuse surprise. On ouvre : "AccorMezzo / Lyane Bonsant-Mathieu - Agnès Binet".


 
On connait Agnès en tant qu'accordéoniste par sa présence dans un disque de compositions contemporaines :"Eau Forte / Quatre à quatre", et en tant qu'organisatrice du festival "Bouteille en bretelles". "Eau forte", le titre est beau, en tout cas il donne à rêver. Et en effet, même si j'aurais du mal à argumenter mes impressions, je trouve qu'il correspond bien à la couleur et au style des huit pièces qui le composent. La sobriété du noir et blanc, la finesse et la précision de la gravure en eau forte, tout ça suggère une analogie pertinente avec la musique de ce quatuor. Je note par ailleurs dans les remerciements qui accompagnent ce disque le nom de Dave Douglas. Précision, rigueur, atmosphère plutôt crépusculaire, je ne suis pas étonné de le trouver cité ici. Parmi les huit titres, deux compositions d'Agnès Binet : "Triangle", 5:04, et "Veille", 9:54. Deux morceaux dont j'aime le travail de tissage rigoureux entre les instruments.  
 
"Eau forte / Quatre à quatre", enregistré en 2004, est sorti sous label Ajmiseries en janvier 2005, distribué par Harmonia Mundi.  


"AccorMezzo" est le nom du duo formé par L. Bonsant-Mathieu, mezzo-soprano, et A. Binet à l'accordéon. Sur le cd-démo que j'ai entre les mains, sept titres composés par Granados, De Falla, Rachmaninov, Biloschizi, Rachmaninov, De Falla, Messager. Respectivement, 2:53, 1:13, 2/02, 1:45, 3:40, 1:40, 2:30. Au total, environ 16 minutes.



 
Comme je l'ai dit plus haut, nous étions sur le point de déjeuner. Mais évidemment il y a des priorités. On a trop envie d'écouter. Le déjeuner attendra. On met la galette sur le lecteur... puis, on la remet... puis, on la re-remet... avant de déjeuner et de la re-re-mettre et enfin de la re-re-re-mettre en buvant le café. Comme pourraient le dire les spécialistes de l'évaluation, notre comportement est bien la preuve que ce beau choix des sept titres nous a touchés.   
 
Je suis tout à fait incapable d'expliciter pourquoi ce disque nous a touchés à ce point, mais je note cependant trois évidences : l'accord entre la voix et l'accordéon (je pense au titre 1, "Maja Dolorosa n°1" et au titre 2, "El Pano Moruno" de De Falla, impressionnants de force dramatique et de fluidité) ; la virtuosité sur le titre 5, "Vocalise" de Rachmaninov ; et enfin eu égard à notre goût pour l'accordéon, le titre 4, "5ème mouvement suite n°3" de Biloschizi.
 
Sans oublier la couleur dominante hispanique de l'ensemble.
 
Mais pour en savoir un peu plus sur le duo AccorMezzo, sur ses dates et lieux de concerts, et sur son programme, il suffit d'un clic...

http://accormezzo.info/

p.s. 1- juste avant de publier cet article, j'ai demandé à Françoise d'écouter encore une fois les sept morceaux, histoire d'y apporter quelque complément éventuel. Et justement, des compléments il y en a trois. D'abord la couleur  hispanique de l'ensemble, un certain phrasé qui s'accorde bien à la voix et à la présence de l'accordéon, avec une mention particulière pour la composition de Biloschizi, le morceau instrumental  ; ensuite, la mélancolie de Rachmaninov, avec une mention particulière pour "Vocalise" où l'accordéon soutient la voix de manière remarquable ; enfin la fantaisie de la voix et du texte par laquelle se clôt la sélection :"J'ai deux amants" de Messager, tout à fait dans la veine Offenbach, très "Belle époque". .

p.s. 2 - je m'aperçois à l'instant que l'on trouve une interprétation de la suite n°3, "Espagnole" pour Bayan de A. Biloschizki, mouvements 1, 4, 5, 6 & 7 ; morceaux 12 à 16 sur l'album "Facétie"  de Mélanie Brégant. Je note ici l'orthographe Biloschizki, les deux orthographes Beloschizi et Beloschitzki coexistant sur internet . Accordéon/voix, d'une part, Accordéon/clarinette, d'autre part. Autre remarque : le titre "El Pano Moruno" de De Falla se retrouve aussi sur l'album "Inspiration - Duo Jeux d'anches" de Mélanie Brégant et Florent Charpentier : "Manuel de Falla / sept chansons populaires espagnoles / 11. El Pano Morano". Je me dis qu'au jeu des comparaisons, il y a quelques pistes à explorer.

dimanche 13 avril 2014

dimanche 13 avril - jean-louis matinier à bourg-saint-andéol : quelle rencontre !!!

Françoise vient de publier sur son blog un article où il est question de Jean-Louis Matinier et tout particulièrement de notre rencontre avec lui à Bourg-Saint-Andéol. Pour savoir ce qu'elle en dit, que je partage entièrement, il suffit d'un clic...

http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2014/04/jean-louis-matinier-bourg-saint-andeol.html

vendredi 11 avril 2014

vendredi 11 avril - y a pas que l'accordéon... y a aussi la guitare d'ulf wakenius

On a connu Ulf  Wakenius par un album, dont il est le leader :"Vagabond". Label ACT, 2012. On a connu cet album par la présence de Vincent Peirani. Un disque où l'on rencontre Lars Danielsson, mais aussi Youn Sun Nah et Nguyen Lê. D'emblée, la guitare d'Ulf Wakenius fut pour nous une révélation. Et puis, on a découvert "Lento", le disque publié sous le nom de Youn Sun Nah. Label ACT, 2013. Et toujours Ulf Wakenius, mais aussi Vincent Peirani. Et puis, il y a eu, récemment, ce concert à Odyssud où l'on a pu l'écouter et le voir en direct live. La présence d'Ulf Wakenius ! Sa posture, penché sur sa guitare, assis bas, sa casquette sur les yeux, avec une grande visière, comme pour l'isoler du monde. Et ce son unique. Difficile à définir. Des notes, juste ce qu'il faut. Rien de trop. Des notes lumineuses qui éclatent et résonnent encore et encore.

Et puis, mardi, un petit tour au Parvis pour y récupérer "Travelling" du David Venitucci Trio.  Mon attention est attirée par la couverture d'un album :"Ulf Wakenius Solo / Momento Magico". Label ACT, 2014. Bref ! Hier, en fin d'après-midi, nouvelle visite au Parvis. J'ai de la chance : l'album est toujours là, à la même place.

Eh bien, je vous le dis, mon admiration pour ce guitariste s'est encore renforcée. Economie de moyens, énergie contrôlée, des mélodies envoûtantes.

- Ci-dessous, le lien vers Deezer où "Momento Magico" peut être écouté.  

http://www.deezer.com/artist/112999

- Ci-dessous, le lien vers une vidéo YouTube où l'on peut écouter le titre "Momento Magico" par le Youn Sun Nah Quartet 

https://www.youtube.com/watch?v=UgKMdqSUkKc#aid=P86L-swdv7w

jeudi 10 avril 2014

jeudi 10 avril - à propos de "travelling"

Nous avons découvert David Venitucci avec son album solo "Cascade", publié sauf erreur de ma part en 2003. Distribution Harmonia Mundi. Depuis, nous suivons son parcours, soit par ses disques, soit par des concerts. Ce parcours est jalonné de belles étapes : deux albums avec Annick Cisaruk, trois sous le nom de "Hradcany", un avec Isabelle Olivier, un avec Jean-Christophe Cholet, un avec Jean-Philippe Brutmann, deux avec Renaud Garcia-Fons, un encore avec Denis Leloup :"A trois temps", et encore un avec Christophe Wallemme sous le titre "Time Zone".  

C'est dire qu'après avoir écouté maintes fois ces disques, j'aborde "Travelling" avec des a priori favorables. Eh bien, inutile de tourner autour du pot, cette invitation au voyage a encore renforcé les dits a priori. "Travelling" est un bel album.


C'est un bel album, selon moi, pour trois raisons principales :

- D'abord, le titre initial "Rêverie" est une magnifique introduction. Une sorte de méditation en demi-teinte. Ce titre donne d'emblée sa couleur ou sa tonalité à l'ensemble.
- Ensuite, il y a une très grande unité d'inspiration qui relie entre eux les neuf autres titres, or je considère que cette unité est la preuve de l'authenticité de cette inspiration. Plus j'écoute de la musique, plus je lis des livres, plus je regarde des tableaux, plus je suis convaincu qu'un artiste authentique se caractérise par ses obsessions. Comme si toutes les œuvres qu'il crée n'avaient pour but que de donner forme à cette intuition obsessionnelle fondatrice.
- Enfin, une prise de son magnifique met bien en évidence la relation entre l'accordéon, le trombone et la batterie : un équilibre parfait avec des permutations de rôles entre les instruments. Chacun avec un son-signature immédiatement identifiable.
- Peut-être pourrais-je ajouter une quatrième raison, à savoir de belles mélodies, de celles qui tournent dans la tête dès lors qu'on les a entendues.

Mais, assez de mots. Ci-dessous, les titres 4 et 3 de l'album.    

- "L'impatience"

http://www.youtube.com/watch?v=NOeaxKWilnE

- "Pêle-Mêle"

http://www.youtube.com/watch?v=Esa7e3FE-Ww

mardi 8 avril 2014

mardi 8 avril - david venitucci trio : "travelling"

Après déjeuner, visite hebdomadaire à l'hypermarché. Courses alimentaires et autres. Peu de monde. Le caddy déchargé dans le coffre de la voiture, il est temps de revenir au Parvis. Un coup d'œil très focalisé sur la lettre V, rayon des cds de jazz. Il est là. En un seul exemplaire. Très beau, pas cher : 14,99 euros.

Dès notre retour et les courses rangées, forcément, on met "Travelling" sur le lecteur. C'est un disque Enja. Une référence. Enregistré en janvier 2013. Le trio ? David Venitucci, accordéon, Denis Leloup, trombone, Christophe Marguet, batterie. Dix titres. Par chance on avait pu écouter "Pêle-Mêle", "L'impatience", "Avec le temps", qui figurent sur cet album, et "Sur le macadam", qui n'y figure pas. C'est un vrai bonheur de retrouver ces trois titres dans cet album.

Bien sûr, je reviendrai sur nos impressions après quelques écoutes, mais d'ores et déjà je puis dire que le trio fonctionne à merveille. En tout cas, il a un son spécifique, immédiatement identifiable. Et puis le titre est très évocateur : "Travelling", un mouvement de caméra qui glisse, s'avance, recule dans la continuité, sans heurts, sans hiatus ni ruptures, sans à-coups ni saccades. Je note aussi, car je pense que ce n'est pas anodin, que les titres de l'album se déploient entre "01. Rêverie" et "10. Avec le temps",  entre un état d'âme où le temps s'écoule comme en dehors du monde et la composition de Léo Ferré, méditation sur la durée, qui fascine David Venitucci si l'on en juge par les différentes versions qu'il en a données.


dimanche 6 avril 2014

lundi 7 avril - tango à marciac

Samedi 5 avril. "Expreso Tango" à Marciac.



Marciac est à une heure de route de Pau. Une route à l'ancienne entre les champs de maïs ou de colza. Départ de la maison vers 18 heures ; arrivée à Marciac vers 19 heures ; le temps de manger dans un restaurant de la place une bruschetta accompagnée de son blanc de pays et un dessert superbe - quenelle de chocolat noir ! - ; le temps de rejoindre l'Astrada vers 20h30. Le temps d'assister à un superbe concert et de faire signer par Daniel Binelli l'un de ses disques :"Duos for Bandoneon and Guitar / Daniel Binelli-Eduardo Issac",  2012. Début du concert à 21 heures. Retour à la maison à minuit par une route de pleine lune.

Pour situer le style de Daniel Binelli, comme je n'ai pas trouvé de vidéo correspondant à la formation de ce concert, j'ai choisi trois documents qui me paraissent néanmoins significatifs. Il me semble qu'on y perçoit bien ses qualités d'arrangeur et d'interprète.

- "Los Mareados"

http://www.youtube.com/watch?v=TWxtbhDgrEQ

- "Adios Nonino"

http://www.youtube.com/watch?v=KMvkUq1fUHM

- "Asleep"

http://www.youtube.com/watch?v=zt8x9-8aTAo

Samedi soir donc, il y avait sur scène Pilar Alvarez et Claudio Hoffman comme danseurs accompagnés par le Junto al Quinteto David Binelli. Celui-ci au bandonéon, Olvido Lanza, violon, Cesar Angeleri, guitare, Christian Zárate, piano, Martin Keledjan, contrebasse et harmonica. Tous des musiciens magnifiques, détachés au scalpel par un projecteur violent sur un fond de décor noir et rouge absolument superbe. Une scénographie très épurée, magnifiquement adaptée au tango du quintet. Une prestation qui m'a fait sentir intuitivement ce qu'avait pu être le quintet mythique d'Astor Piazzolla. C'est la première fois que j'éprouve ce sentiment, d'une autre nature que ceux que j'avais éprouvés jusqu'ici à l'écoute de tangos. C'est assez dire la qualité pour moi de ce concert. Pour être plus précis, disons que je mets au plus haut Juan Jose Mosalini, tel que j'ai pu l'écouter à Tulle, et qu'ici c'est le quintet en tant que tel que je place au plus haut de mes émotions liées au tango. 

Un tango inscrit dans une tradition majeure : Julio de Caro, Piazzolla, mais un tango qui ne s'interdit pas les audaces du tango contemporain. Quelques moments magnifiques du pianiste et un étonnant morceau à l'harmonica par... le contrebassiste.

Photos et enregistrements interdits. Evidemment. Pendant le concert, impossible de voler quelques photos. L'écran de mon numérique était trop lumineux. Juste derrière moi, il y avait une personne de l'organisation. Mais, après le concert, Daniel Binelli, très professionnel, est venu signer ses disques. Deux portraits saisis à la volée...


samedi 5 avril 2014

dimanche 6 avril - "bouteille en bretelles [7] : les "plus" de françoise

Regards croisés.

Vous pensiez qu'on en avait fini du festival "Bouteille en bretelles" avec les articles que je lui avais consacrés... Eh bien, non ! Françoise depuis notre retour a mitonné, pour ne pas dire fait mijoter, phrase après phrase, deux articles, très personnels, d'une part sur le concert de Marie-Christine Barrault et Pascal Contet, d'autre part sur le récital d'Alain Pennec. Voilà ! C'est servi !

Pour les lire...

- http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2014/03/bourg-saint-andeol-les-jolies-surprises.html

-  http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2014/04/alain-pennec-bourg-saint-andeol-les.html

samedi 5 avril - alerte agenda ! david venitucci trio : "travelling"

Françoise, à qui rien n'échappe des sorties de disques, en tout cas là où accordéon il y a, me signale à l'instant l'information suivante :

- Le 8 avril, sortie de "Travelling" du David Venitucci Trio,  publié par Enja, distribué par Harmonia Mundi. D'ores et déjà l'album est annoncé disponible à partir de cette date sur Amazon ; information confirmée par le Parvis, l'espace culturel Leclerc de Pau. Autour de 17 euros...

Le David Venitucci Trio : David Venitucci, accordéon et compositions, Denis Leloup, trombone, Christophe Marguet batterie.

Voilà ! C'est tout pour aujourd'hui !

vendredi 4 avril 2014

vendredi 4 avril - sortie du dernier album de pulcinella : "bestiole"

Il y a quelques semaines, Florian Demonsant nous avait annoncé la sortie du nouvel album de Pulcinella : "Bestiole",  prévue le 2 avril au Mandala. Rappel par un autre courriel le 29 mars : rendez-vous au Mandala, à 21 heures. Bonne occasion de retrouver la tribu à Toulouse. Bref  ! Mercredi, on se pointe devant le Mandala à 20 heures. Histoire d'être placé au mieux. Une heure en avance, c'est bon. Las ! Concert à 21h30. Une heure et demie, ça fait beaucoup. Mais, alors qu'on pense déjà à trouver un bistrot où grignoter, voilà qu'on avise un panneau sur le trottoir : ouverture des portes à 21 heures, dégustation de tapas à partir de 18h30. C'est comme ça qu'on est entré, qu'on a commandé une assiette de tapas et une part de tarte salée... et deux verres de blanc pour chacun de nous deux. La salle est petite, environ 140/150 places, dont beaucoup debout, il y fait chaud, il y fait soif. C'est un lieu chaleureux. On s'installe à une table ronde de bistrot juste au pied de la scène. On est à deux mètres de l'accordéon de Florian, à trois mètres des saxos de Ferdinand, à six mètres au plus de Jean-Marc et de Frédéric. Leur musique est telle qu'à aucun moment on ne sera agressé par la puissance sonore. Qui pourtant ne manque pas. C'est un signe, qui ne trompe pas !

21h16.


Pulcinella est un quartet formé par Ferdinand Doumerc, saxophones, flûte, métallophone ; Florian Demonsant, accordéon, flûte ; Jean-Marc Serpin, contrebasse, métallophone ; Frédéric Cavalin, batterie, métallophone, glockenspiel. Avec, invités pour leur nouvel album, Patrick Vaillant, mandoline électrique ; Daniel Casimir, trombone alto.

"Bestiole", Enja, 2014. Enregistré en juin et octobre 2013. Dix titres composés par Pulcinella ou par l'un des membres du quartet.

Le concert comprend des titres déjà publiés, comme "Vox populi" ou "Grand Hôtel", sur "Travesti" ou "El Matador" sur "En piste".  Des titres bien rodés en concerts mais publiés pour la première fois, comme "Le moustique ambitieux", "Ni vu ni connu", "Garez-vous...", "La Tarentelle", "Raksi chaparak / La danse du papillon". D'autres enfin, inédits, comme "Sur le pavé".

En attendant le début du concert, on échange quelques mots avec Ferdinand puis avec Florian, qui nous apprend que le quartet part demain pour le Kazakhstan. Cette destination m'amuse. J'ai consulté en effet il y a peu de temps une notice sur ce pays et je vous prie de croire que ça n'est pas triste. Jugez par vous-même. Un pays plein du fric des gisements de pétrole et de gaz. Un pays de mafias... Un pays que l'on apprendra à connaitre d'ici peu quand les richissimes hommes d'affaires de ce pays viendront, à l'instar du Qatar, acheter joueurs et clubs de foot.

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/kazakhstan-12270/

Bref ! La présence subliminale du Kazakhstan à ce concert me réjouit. Tapas et Kazakhs... Tout est pour le mieux pour profiter de la musique du quartet. Une musique spécifique, que nous adorons. On suit Pulcinella depuis plusieurs années, depuis 2006 ou 2007 et, à aucun moment, nous n'avons été déçus. Un style difficile à définir pour moi, un style apparenté pour mes oreilles à un jazz free très contrôlé, très maitrisé. On part d'une ligne mélodique forte, très typée, on la disloque, on la malaxe, on bat la campagne, on se rassemble, on se disperse... et l'on retombe sur ses pieds, mine de rien, comme si c'était tout naturel. C'est pour ça que même les titres que l'on connait par cœur - du moins les trente premières secondes - on ne s'en lasse pas, l'invention est toujours là pour nous surprendre. Un bel équilibre entre structure, trame et invention, improvisation. Et puis, au fil des concerts, un quartet de plus en plus équilibré entre ses différents membres.

21h47.


21h52.


En fait, je me demande si la photo ci-dessous ne rendrait pas mieux compte du concert et de la musique de Pulcinella que les deux précédentes organisées suivant l'axe horizontal et vertical. Cette dernière rend mieux compte de la scène en forme de bateau ivre. Le bateau ivre, pas les marins ! Quant aux passagers, ça brinquebale, ça cahote ; on est ballotté, secoué... Mais, confiance, on arrive toujours à bon port. La diagonale de Pulcinella !



On a donc démarré à 21h30. Pause entre 22h30 et 23 heures. Fin du concert vers minuit dix. On a raté le dernier métro... Du coup, on s'attarde, on discute, on fait des rencontres de musiciens admiratifs du quartet. Vers minuit et demie, on appelle Nadja, qui travaille... Oui, je sais, ça peut étonner, mais Nadja est prof et donc tout naturellement, à cette heure-ci, soit elle corrige des copies, soit elle peaufine un cours. Je profite de l'occasion pour donner cette information à qui se représente mal ce qu'est un travail ordinaire de prof. Bon ! Voilà qui est fait. A une heure, nous étions de retour à la maison. Plein de bonnes sensations !

Et comme ce blog est consacré en priorité à l'accordéon, quelques photonotes de Florian.

21h45.


21h46.

21h49.

21h55.

22h12.


mardi 1 avril 2014

mardi 1er avril - à propos de christian toucas...

Hier matin, dernier jour du mois de mars. Dans la boite à lettres, une lettre expédiée par Christian Toucas à la suite d'un échange de courrier avec Françoise. A l'intérieur, deux cds :

- "Paris Mon Amour", Music Shop 74, Encore Merci, 2014.
- "Toucas Trio-Vasco / Fogo de Caravela" ; pas de date, je suppose qu'il s'agit de 2014. Dire que nous sommes contents, ce serait trop peu dire. C'est qu'en effet Christian Toucas fait partie des accordéonistes que nous apprécions tout particulièrement.


Au point de départ, il y a une boutique Harmonia Mundi à Tarbes, à 40 kilomètres de Pau. Nous avons pris l'habitude d'y passer toutes les semaines. Je ne compte pas les trouvailles rares que nous y faisons et qui nous sont encore aujourd'hui précieuses. C'est ainsi qu'un jour notre attention est attirée par une pochette étrange, en tout cas provocantes :"Toucas / Erranza", 2004. C'est un coup de cœur immédiat, qui ne s'est jamais affaibli. Une musique qui d'emblée nous parle et nous touche.

Depuis, autant que possible, nous nous sommes efforcés de suivre le parcours de Christian Toucas, en essayant d'être attentif à la sortie de ses disques et en essayant d'assister aux concerts accessibles qu'il donnait dans notre région. C'est ainsi que nous avons pu l'écouter en direct live à Souillac, solo dans une grotte monumentale, sur les berges du canal du midi, dans le cadre de Convivencia, à Trentels, en quartet, si mon souvenir est bon, à Tulle enfin, en trio, un soir mémorable à la Taverne du Sommelier.

Quant à ses disques, outre "Erranza" déjà mentionné,  nous connaissons "Trio Elbasan / Un voyage du Danube à la Méditerranée", 2008. Elbasan étant le nom d'une ville d'Albanie. Nous connaissons aussi "Elbasan / Escales", 2010. On note que sur la pochette, à côté des noms de Thierry Vaillot, guitare, et d'Héloïse Lefebvre, violon, apparait son prénom sous sa forme lusitanienne : Crestiano.

Autre disque, un disque de démonstration : "Accordion Project / Luis de Aquino / Christian Toucas", 2006.  Curieusement, alors qu'on aurait pu s'attendre à un disque disparate ou éclectique, on y trouve un vrai style. Et, dans la même catégorie de disques de démonstration, cet autre disque cité plus haut : "Paris Mon Amour", publié cette année. Enfin, dernier en date : "Toucas Trio-Vasco / Fogo de Caravela". Le trio ? Crestiano Toucas, accordéon Victoria AC 420 et voix, Amat Hussain, percussions, tabla, voix, Thierry Vaillot, guitare.


D'album en album, il me parait important de noter que certains titres sont repris, comme "Rajasthan", "Passedat Rumba", Violon Dingue", "African Fantasy", Meknès Tarifa" et peut-être d'autres encore qui m'échappent. Continuité et changement. Une démarche dont l'évolution se construit peu à peu, comme par tuilage.

Cette avancée qui n'hésite pas à reprendre certains titres me parait significative de la démarche de Christian Toucas. Pour dire le fond de ma pensée, outre le fait que j'aime le son de son accordéon, son énergie et son phrasé, plus la complicité avec ses différents collègues, j'apprécie tout particulièrement son parcours d'artiste authentique. Ce qui me parait en effet signer cette authenticité, c'est l'unité de son œuvre qui se déploie comme des variations ancrées dans une obsession ; on pourrait presque parler d'idée fixe. C'est la marque des artistes qui créent une œuvre pour mettre à jour l'inspiration qui la fonde. Ici, il s'agit du désir de voyage, de l'Europe de l'Est à la méditerranée, de la péninsule ibérique au Maghreb, de l'Inde au tour de l'Afrique et du désir de rencontres. La référence à Vasco de Gama, navigateur portugais, qui contourne le Cap de Bonne Espérance pour rejoindre l'Inde n'est certes pas anodine. On peut même penser qu'elle est emblématique de sa quête d'ailleurs.

p.s -  pour en savoir un peu plus, le lien vers un article de ce blog où je signalais quelques documents pour mieux connaitre Christian Toucas :

 http://www.autrebistrotaccordion.blogspot.fr/2012/07/lundi-9-juillet-christian-toucas.html