lundi 1 septembre 2014

lundi 1er septembre - megapolis

En juillet 2011, Guillaume Saint-James [Guillaume Saint-James Sextet / Jazzarium] enregistre un album intitulé "Polis". En octobre 2013, il enregistre un album intitulé "Megapolis". Pour celui-ci, il adjoint au Sextet / Jazzarium l'orchestre symphonique de Bretagne. La proximité, pour ne pas dire la ressemblance manifeste entre les deux titres, suggère qu'il y a entre eux une relation étroite, peut-être de continuité. Cette intuition est d'ailleurs immédiatement corroborée par le fait que l'album "Polis" est accompagné du plan d'une une ville dont on ne sait si elle est ou non imaginaire  et que "Megalopolis" se présente en couverture comme une sorte de plan de réseau de transport, par exemple un plan de métro, et qu'on trouve, à l'intérieur, comme pour "Polis" un dépliant grand format précisant et développant ce diagramme.  On sent bien en cela qu'on a affaire à un vrai créateur qui donne forme à une obsession artistique fondatrice de son parcours. La musique est un parcours complexe, qui demande à être sans cesse approfondi.

Mais il y a plus en ce qui concerne la relation entre les deux albums. Quand on lit en effet le programme de l'un et de l'autre, qu'observe-t-on ?

Pour "Polis", 10 titres :

1 - Balkanik Station
2 - Un papillon pour Maria
3 - Pursuit 
4 - Rumba Baloo
5 - Start Pilote
6 - Iruten Ari Nuzu (Les fileuses)
7 - Ceux qui restent
8 - Taxi +
9 - Speed for Spike
10- Social Climber

Pour "Megapolis, 8 titres :

1 - Balkanik Station
2 - Taxi +
3 - Rumba Baloo
4 - Un papillon pour Maria
5 - Iruten Ari Nuzu
6 - Start Pilote
7 - Ceux qui restent
8 - Pursuit

La parenté est évidente. Simplement, on constate des changements dans l'ordre des titres ; on pourrait noter aussi des durées différentes, donc des arrangements différents. Avec, une sorte de point fixe ou des respiration au milieu, à savoir un air traditionnel basque "Iruten Ari Nuzu". J'imagine que Didier Ithursarry n'est pas étranger à cette présence. Une différence importante, quasi essentielle : alors que "Polis" est interprété par le sextet, avec adjonction d'Emmanuel Bex à l'orgue Hammond B3 et, pour un titre, d'Ezra, human beat box, "Megapolis" mobilise autour du même sextet tout l'orchestre symphonique de Bretagne [**]. Ainsi "Polis" prend nouvelle vie et nouvelle forme. D'où le préfixe : mega [***].

J'avais dit, dans l'article que je lui avais consacré, tout le bien que je pensais de "Polis" [*]. Aujourd'hui, je voudrais dire que cette version m'a impressionné. D'emblée on pense à Gershwin ou à Bernstein. Et si l'image n'était pas triviale, je dirais que cette version m'a fait penser à ces énormes camions transcontinentaux qui traversent l'Amérique du Nord en tous sens avec leur taille monstrueuse et leurs chromes : une beauté sauvage, volcanique, oui, mais organisée, canalisée, impressionnante. Des engins d'un autre monde. Une musique du futur.

Bref ! Une œuvre au sens plein du terme, une vraie création. et, pour moi qui suis amateur d'accordéon, le plaisir de retrouver Didier Ithursarry au milieu de ce maelstrom sonore, comme un poisson dans les eaux tumultueuses de quelque océan déchainé.

Un beau disque et même, plus exactement, un bel objet esthétique. A écouter, à manipuler, à lire, à parcourir et à contempler.

[*] Ci-dessous, le lien vers l'article consacré à "Polis"
http://autrebistrotaccordion.blogspot.fr/2012/02/samedi-25-fevrier-le-dernier-opus-de.html


[**] Ci-dessous, le lien vers une interprétation de "Megapolis" par le Sextet et l'OSB. Plus de cinquante musiciens !
https://www.youtube.com/watch?v=IkRoAw1t3-s


[***] Des précisions sur la relation "Polis / Megapolis",  qui m'avaient échappé quand j'ai rédigé cet article.
http://www.orchestre-de-bretagne.com/Megapolis






  

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