vendredi 19 décembre 2014

mercredi 17 décembre - à propos de free tango et du duo olivier manoury - sergio gruz

Pour mieux connaitre et situer Olivier Manoury, un clic sur le lien ci-dessous vers son site :
http://olivier.manoury.free.fr/olivefrancais.html



Notre intérêt pour Olivier Manoury se fondait jusqu'à il y a peu de temps sur les cinq repères suivants :

- son album "Solo" sous label Signature de France Musiques, 2002
- son dvd "Olivier Manoury Quartet, live at the New Morning", 2009
- une rencontre (avec W. Sabatier) dans le cadre des Nuits de nacre en 2013
- un concert, dans le même cadre, avec W. Sabatier et Juan.- José Mosalini, la même année
- un concert solo à Bourg Saint Andéol, en 2014

A quoi il faut ajouter maintenant "Free Tango", 2014, en duo avec le pianiste Serge Gruz. A quoi il faudra ajouter, du moins je l'espère, un album de 2011 intitulé "Bando Monk". Cet album est en effet encore disponible chez Amazon ou à la Fnac, celle-ci étant la plus avantageuse.

Quelques mots à propos de "Solo". De cet album, je retiens en particulier "Improvisation" et "El dia que me querias", le dernier morceau, que l'on retrouve en 6 sur "Free Tango". Continuité. Je retiens aussi les références qu'Olivier Manoury se donne au fil des titres de "Solo" : Th. Monk, T. Jobim, V. de Moraes, B. Evans, A. Piazzolla, F. de Caro, C. Gardel.

Un beau disque, très personnel, à l'intersection de diverses références qui jalonnent le parcours d'Olivier Manoury et suffisent à montrer la permanence d'une inspiration qui va en s'approfondissant.

Quelques mots sur le dvd enregistré en quartet au New Morning : cinq compositions d'O. Manoury, deux d'A. Piazzolla, dont "Bandonéon" déjà en 2 sur "Solo".

Ainsi donc je suis en train de découvrir peu à peu, au fil des écoutes, complètes ou ciblées, "Free Tango" et, en premières impressions, je le situe à l'intersection de trois pistes : tango et milonga, jazz, musique contemporaine. Découverte bien loin de son terme, tant chaque écoute peut en cacher une autre... Chaque écoute en effet me révèle une autre profondeur et d'autres intentions que je n'avais pas saisies d'emblée. Tous les morceaux mériteraient d'être cités, mais pour l'heure je suis particulièrement touché par quatre d'entre eux : "Volver", "Milonga gris", "Blue Milonga" et "El Dia que me quieras".  En les écoutant, une idée m'a traversé l'esprit, une idée que je ne cherche ni à analyser, ni à argumenter. Elle m'est venue, comme ça. Ce pourrait être le sous-titre de "Free Tango" : Tango pour le temps présent.

Essayons maintenant d'approfondir un peu. Parmi les quatre titres, je voudrais m'attacher particulièrement à "Volver" et "El Dia...". Ces deux titres sont en effet deux compositions de C. Gardel, disons deux classiques.  Et comme je les reconnais immédiatement, je suis sensible à la version décomposition/recomposition qu'en donnent O. Manoury et S. Gruz. Déconstruire/Reconstruire ! Version magnifique et épurée. Epurée, c'est-à-dire débarrassée des scories qui pourraient en troubler la ligne ; sans effet superfétatoire, sans facilités. Un travail de clarification, de filtrage, de distillation, de décantation... comme on voudra le dire. En tout cas un travail de réduction à l'essentiel. Autre qualité que l'on retrouve dans les deux morceaux et, plus généralement, dans tout l'album, une tension retenue, une sensibilité mesurée, réservée, contrôlée... On pourrait parler, si j'ose dire, d'un tango bien tempéré.

Mais, arrivé à ce point de ma démarche, une image me vient spontanément à l'esprit comme une évidence. Cette image, c'est une sculpture d'A. Giacometti : l'homme qui marche. Ce qui me frappe dans cette œuvre, c'est en effet l'obsession de réduire la figure de l'homme en mouvement à une vibration quasi immatérielle. C'est une vibration semblable que je perçois dans le duo de "Free Tango".

 

ps.- simple remarque. Curieusement, à l'écoute de "Volver", je trouve que le bandonéon sonne comme un accordina. Un beau son.   

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