jeudi 10 septembre 2015

jeudi 10 septembre - à propos de "fantaisies lyriques"

"Fantaisies lyriques", cet album me plait et même me plait de plus en plus au fil des écoutes que j'enchaîne en boucle. Je savais que ce disque m'intéresserait pour plusieurs raisons : son exploration originale du monde du bel canto, qui m'est étranger, même si j'en reconnais les airs les plus célèbres. Autre raison : deux créations signées Thierry Escaich, rencontre de la tradition et de la modernité. Autre raison : deux tangos de Carlos Gardel. Comment Paul Meyer et Pascal Contet s'approprient-ils aujourd'hui ces deux tangos, populaires s'il en est et classiques . Encore une dernière raison : en 11 et 13, deux improvisations respectivement de 1:16 et 2:18. Deux morceaux juste pour mettre en valeur les deux instruments.

Mais il y a plus dans ma perception qu'un intérêt intellectuel, une recherche de connaissances. Studium, suivant la terminologie de Roland Barthes. Il y a aussi le plaisir immédiat, celui qui se manifeste avec évidence, celui qui nous touche et fait mouche sans coup férir. Punctum. Par exemple, ce moment d'immersion et de virtuosité qu'est le titre 1 : comme entrée en matière, 14:33 pour une "Fantaisie sur Norma" de Bellini. Une virtuosité et une subtilité qui se donnent comme naturelles. Plaisir encore, en 2, la "Sicilienne de la sonate pour flûte et clavecin en mi bémol majeur, BWV 1031" de J.-S. Bach. Ajoutons à cela les deux créations de Th. Escaich et, en titres 10 et 12, les deux tangos de C. Gardel qui sont pour moi de la pure musique méditative. Une sorte de contraste avec les transcriptions des airs brillants de bel canto qui sont comme le fil rouge de l'album : Norma, Rigoletto, la Traviata, Don Carlos, etc...

Enfin, ce qui ajoute au plaisir de l'écoute, il m'a semblé sentir à plusieurs reprises une certaine distance du duo par rapport aux morceaux qu'il interprétait, cette distance, apanage d'une "hénaurme" culture, ce pourrait bien être ce qu'on appelle l'humour. Je pense en particulier au titre 3, 10:53, "Fantaisie sur Rigoletto" de Giuseppe Verdi.

Et voilà que de fil en aiguille me vient à l'esprit une œuvre singulière, saturée de culture et de modernité, une œuvre où Pascal Contet "tient" l'accordéon, une œuvre sous-titrée - humour ! - "comédie pompière, sociale et réaliste pour accordéon et orchestre", je pense à "Karl Koop Konzert" de Bernard Cavanna.   

ps.- je viens de trouver une vidéo France Musique fort intéressante :  7:16.

http://www.francemusique.fr/videos/verdi-fantaisie-sur-la-traviata-pour-clarinette-et-accordeon-de-paul-meyer-et-pascal-contet-116507






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