mercredi 26 octobre 2016

mercredi 26 octobre - encore quelques mots à propos de "sfumato"...

J'ai déjà dit dans deux articles récents mon plaisir à la découverte de "Sfumato", l'opus tout récent d'Emile Parisien Quintet. Avec J. Kühn, mais aussi, comme invités, M. Portal et V. Peirani. Sans oublier M. Godjia, S. Tailleu et M. Costa. Des collègues de longue date. Une équipe de complicités.
Une musique à la fois très construite, très intello même, et en même temps vivante en diable, d'une énergie inépuisable.

Mais j'en viens à une expérience que m'a donné de faire l'écoute récente de cet album. Et que je trouve pleine d'intérêts. C'était hier, mardi, en fin d'après-midi. A Hossegor. Disons vers 18 heures. Nadja travaille avec son ordinateur sur la table du séjour. Les écouteurs vissés sur ses oreilles. Un monde étanche. Charlotte lit sur son ordinateur un texte sur lequel elle prend des notes. Les écouteurs vissés sur ses oreilles. Un monde étanche. Camille explore le monde du one man show sur YouTube. Elle explose de rire toutes les 30 secondes. Les écouteurs vissés sur ses oreilles. Un monde étanche. Quant à Sébastien, il est parti courir. Trail oblige ! Moi, de mon côté, je m'ennuyais. Comportement plutôt fréquent chez moi. Oui, je sais, on va s'en étonner. Sans doute, mais c'est ainsi, Hossegor, sa plage, son calendrier des marées, sa noria incessante de touristes et de retraités, ses boutiques hors de prix, tout cela  n'est guère à mon goût. Etrange, n'est ce-pas. Et voilà que Françoise, profitant de cette étanchéité auditive que j'évoquais ci-dessus,  et de mon absence patente de projets, lance la lecture de "Sfumato" à un niveau suffisant pour emplir la villa tout entière de ses sonorités. De la musique ! Pas seulement un fond sonore débité au kilomètre comme les pizzas le samedi soir...

Alors même que j'ai découvert "Sfumato" il y a peu et que je pensais en avoir déjà une certaine connaissance, tout à coup je me rends compte que je ne peux l'écouter en entier d'une seule traite. Je m'explique. Le "Préambule" à peine achevé, je n'ai qu'une envie : l'écouter à nouveau sans enchainer d'autres titres. De même, les titres 3, 4 et 5 : "Le clown tueur de la fête foraine" ont une telle unité que je n'arrive pas à m'en détacher et donc à enchainer sur les titres suivants. Même expérience en ce qui concerne les titres 10 et 11 :"Balladibiza"... J'ai certes déjà fait cette expérience mais sans en avoir jamais pris conscience aussi nettement. Aujourd'hui, je crois avoir compris ce qui s'était passé.

Tout me porte à croire que l'expérience que je relate ici découle de la densité de la musique en question. Il me faudra "creuser" un peu cette notion, mais pour l'heure elle me parait convaincante. Une notion étroitement liée à celle de complexité, c'est-à-dire à l'idée qu'on a affaire à un objet complexe, impossible à épuiser en quelques écoutes. D'où le sentiment que toute écoute suggère tout aussitôt une autre écoute pour mieux apprécier ce que l'on a perçu que très artificiellement. Et surtout pour apprécier ce dont on soupçonne que ça nous a échappé. On ne sait pas positivement ce dont il s'agit, mais négativement on sait/on sent bien qu'on ne peut en rester là, à une perception sommaire et superficielle.  

A suivre... En attendant, je me rends compte rétrospectivement que j'ai déjà fait cette expérience de la densité, mais sans en avoir eu conscience ; je pense par exemple à l'œuvre de L. Danielsson, dont j'ai grande difficulté à me détacher ; je pense à "Mare Nostrum" I et II. Je pense aussi à ces deux chefs d'œuvre : "Trois temps pour Michel P. " de Vincent Peirani et "Indifférence"... Toutes créations que je classe dans cette même catégorie que je nomme densité.



lundi 24 octobre 2016

lundi 24 octobre - à propos du concert du daltin trio le jeudi 20 à pechbonnieu

Quelques mots pour compléter mon article de ce dimanche. A la réflexion, il me parait clair que ce concert d'esprit jazzy est structuré à partir de deux sources d'inspiration ou, si l'on veut, selon deux fils rouges :

- l'un, c'est l'inspiration "Amérique du sud", i.e. des rythmes venus du Brésil et d'Argentine principalement. Je pense à "Beija Flor" ou à "Alfonsina y mar". Rythme aussi du tango très présent au cours de ce concert. "Le tango de l'autruche" n'est-il pas le titre même de l'album du groupe ? Je dirais :"sa carte de visite".
- l'autre, c'est l'inspiration venue des rythmes de la valse ou même de compositions contemporaines devenues quasi traditionnelles. Je pense à telle chanson de Nougaro que j'ai reconnue et pu fredonner, mais dont le titre m'échappe encore. Peut-être celle où il est question d'une petite fille en pleurs. Je pense aussi, pour la dimension musette, à "Indifférence".

Au croisement des deux influences, forcément, en rappel, avant de se quitter, un chef d'œuvre : "La foule".

Autre remarque enfin : il me semble, de concert en concert, que le trio gagne chaque fois en maturité. C'est du moins mon impression. De ce point de vue, j'ai trouvé que le concert de ce jeudi "tournait comme une horloge", pas comme une mécanique, non, mais comme une organisation de mieux en mieux structurée. De ce point de vue, j'ai trouvé l'équilibre du programme au "top". C'est de bon augure pour l'avenir du trio !

dimanche 23 octobre 2016

dimanche 23 octobre - daltin trio à pechbonnieu le jeudi 20

"Jazz sur son 31" est, comme son nom le suggère, un festival en Haute Garonne. Département : 31. Certains concerts ont lieu à Toulouse même ; d'autres à la périphérie, dans des banlieues plus ou moins proches.  Maints obstacles ne nous ont pas permis cette année d'explorer le programme général. Restait possible le concert du Daltin Trio à Pechbonnieu, le jeudi 20, à 21 heures. On n'a pas hésité longtemps... C'est ainsi que guidés dans la nuit noire par le gps de la voiture à travers un labyrinthe de routes improbables, on est arrivé - fort en avance selon notre habitude - devant la salle des fêtes de Pechbonnieu.

Une salle des fêtes décorée de manière plus que sympathique : un ensemble de tables rondes pour quatre personnes, une ambiance cabaret, un accueil chaleureux avec le pot de l'amitié, un bel espace, etc... et la perspective d'écouter ce trio pour qui on a grande estime quant à sa musique et beaucoup d'amitié pour la personnalité de ses membres. Bref ! tout pour passer une belle soirée de concert. Et une réalité à la mesure de nos espérances. Retour vers 23 heures piloté encore par le gps... Tranquilles, on commente avec plaisir ce moment musical que l'on vient de vivre. La nuit  est encore plus noire.

Pour décrire le style du trio, je m'en tiendrai à citer ici la notice d'Amazon correspondant à son album, récemment publié : "Le tango de l'autruche". Je trouve en effet qu'elle traduit au mieux ce que nous proposent les trois complices. Dont je rappelle le nom et l'instrument :

- Grégory Daltin, accordéon, accordina, bandonéon
- Julien Duthu, contrebasse
- Sébastien Gisbert, batterie

"Le DALTIN TRIO offre une musique largement inspirée par le jazz. Mais derrière les atmosphères de cette musique de référence, on discernera le tourbillon d'une valse sur des airs populaires, et si l'on tend encore un peu l'oreille, une tarentelle vous mènera jusque sous les lampions d'un petit bal lointain, avec son petit air de musette. De la signature musicale de ces trois artistes sous la houlette de Grégory Daltin, vont affleurer des influences marquées par le Nu Jazz et le be-bop, avec une rythmique puissante et épaisse qui vient déposer au creux de l'oreille une mélodie effleurée et prégnante comme une ritournelle populaire dans un équilibre parfait. Mais avant de rechercher les origines qui ont coloré la musique de ces trois artistes, le plus important est de suivre le chemin sur lequel elle nous conduit. Un chemin surprenant car, au-delà du talent, c'est l'inventivité qui vient ici nourrir en priorité la simplicité jubilatoire d'un répertoire qui va forcément porter loin, très loin, la beauté, la virtuosité et l'évidence d'une musique parfois inentendue jusqu'ici".

En ce qui concerne le programme de la soirée, on a bien essayé de le mémoriser, mais plusieurs titres nous ont échappé. En tâtonnant, en particulier sur le chemin du retour, on a reconstitué la liste incomplète qui suit, dans un ordre approximatif :

- "Beija flor"
- "Le tango de l'autruche"
- "La valse à deux temps"
- "Alfonsina y el mar"
- "Passegiata"
- "Besame mucho"

Et, comme rappels :

- "La foule"
-"Indifférence"
 
Comme je l'ai dit plus haut, on était arrivé très en avance, on avait réussi à s'installer à une table au premier rang, tout était pour le mieux pour prendre des photos... Mais voilà, en préambule au concert, rappel de la stricte interdiction de faire des enregistrements vidéo ou de prendre des photos...  J'ai donc rangé mon Nikon dans son sac... Jusqu'au premier rappel : "La foule"... une douzaine d'images "volées" dont je garde les quatre ci-dessous : une vue du trio et trois pour fixer la posture de Grégory au bandonéon. On se contentera de ces "traces"...





A toutes fins utiles, un document YouTube : "Le tango de l'autruche", titre emblématique du trio :

https://www.youtube.com/watch?v=GpT1BzTFQY4




mercredi 19 octobre 2016

mercredi 19 octobre - citizen jazz : un article de référence sur émile parisien et "sfumato"...

J'ai déjà eu l'occasion de dire toute mon admiration pour le dernier opus d'Emile Parisien intitulé "Sfumato". J'ai dit mes premières impressions, mais à mon habitude je n'avais pas à ma disposition les notions nécessaires pour les argumenter et les fonder au mieux. Des impressions subjectives certes, mais pas l'outillage conceptuel pour les expliciter comme il faudrait.

Mais voilà que je viens de prendre connaissance d'un article remarquable signé Olivier Acosta, publié le 9 octobre 2016 sur Citizen Jazz. inutile de chercher ailleurs. Tout est dit, de la façon la mieux documentée et la plus pertinente qui soit. C'est pourquoi vous trouverez ci-dessous le lien vers cet article...

http://www.citizenjazz.com/Emile-Parisien-Quintet-3473704.html

Chemin faisant, de compositions en compositions et de collaborations privilégiées en collaborations privilégiées, il faut reconnaitre qu'Emile est en train de devenir un "très grand" du saxophone et donc du jazz contemporain en particulier.

dimanche 16 octobre 2016

lundi 17 octobre - à propos de "sfumato" le dernier opus d'émile parisien...

"Sfumato - Emile Parisien Quintet", 2016, ACT Music. Avec Joachim Kühn au piano et, comme invités sur quelques titres, Michel Portal, clarinette basse, et Vincent Peirani, accordéon. Pour mémoire, le quintet, outre Emile, saxos soprano et ténor, et Joachim, est formé de Manu Codjia, guitare, Simon Tailleu, contrebasse, Mario Costa, batterie.

Quand j'ai eu connaissance de la sortie du dernier opus d'Emile Parisien, je me suis rappelé immédiatement que ce mot "sfumato" désignait une technique des peintres de la Renaissance, notamment Léonard de Vinci. Quel rapport donc entre cette notion et le titre de cet album ? Un détour par Wikipédia m'a éclairé. Je cite :

Le sfumato est une des techniques picturales  qui produit, par des glacis d'une texture lisse et transparente, un effet vaporeux qui donne au sujet des contours imprécis. « Il consiste en une manière de peindre extrêmement moelleuse, qui laisse une certaine incertitude sur la terminaison du contour et sur les détails des formes quand on regarde l'ouvrage de près, mais qui n'occasionne aucune indécision, quand on se place à une juste distance ».

L'article de Wikipédia ajoute d'autres précisions fort intéressantes, mais, d'ores et déjà, il me plait assez de penser qu'il propose un éclairage fort pertinent sur le style des musiciens de cet album. J'en retiens en effet la notion de transparence, d'effet vaporeux, de contours imprécis... Mais aussi, à ma façon, cette idée qu'il y a là une manière de faire de la musique extrêmement moelleuse, qui laisse une certaine incertitude sur le tracé des contours, une certaine liberté quant aux évocations suscitées. Maitrise technique sans failles, évocations aléatoires... Complexité des morceaux, disons des pièces du puzzle, liberté d'évocation de l'auditeur.

Cette incertitude calculée et provoquée, je l'associe à ce qui me semble être un humour certain, le même que celui qu'Emile et Vincent s'autorisent et partagent dans leurs concerts. Cet humour me parait manifeste par exemple dans la suite des trois titres 03, 04, 05, soit "Le clown tueur de la fête foraine" I, II, III. Un polar en forme de triptyque.

Maints articles ont déjà fait l'éloge de cet album. Maintes récompenses et autres victoires ont bien marqué la reconnaissance des pairs d'Emile Parisien. Rien n'est plus mérité. Pour ma part, j'en retiens cette idée qu'il se situe aujourd'hui à la pointe du jazz contemporain et que sa créativité nous promet encore de belles choses. J'en retiens aussi la manière dont il sait provoquer des collaborations fructueuses, soit par exemple à l'occasion d'une carte blanche (Festival de jazz de Marciac, 2015) préfigurant ce quintet, soit en s'associant avec des "légendes" comme J. Kühn ou M. Portal... Sans compter l'exceptionnel duo qu'il compose avec Vincent Peirani.

 

samedi 15 octobre 2016

dimanche 16 octobre - encore quelques mots autour de la carte blanche de renaud garcia-fons...

J'ai dit dans un précédent article le plaisir que nous avons pris au double concert de la carte blanche de Renaud Garcia-Fons à Perpignan, mardi dernier. Ce plaisir tient forcément à la qualité des musiciens et au programme même. Mais je n'aurais garde d'oublier que ce plaisir est multiplié par son environnement. Par environnement, j'entends les circonstances que l'on vit avant, après, autour de cet événement qu'était la carte blanche. Parmi ces éléments qui forment ensemble cet environnement, j'en retiens trois :

- le déjeuner de mardi midi au café Vienne. Un lieu plein d'énergie, de rencontres et de cuisine excellente. Un lieu vivant, qui donne envie de trouver le monde beau...

- la rencontre, sur une petite place sous le Castillet, avec un accordéoniste de rue...



- la rencontre, à un coin de rue, près de théâtre municipal, d'un autre accordéoniste avec son diato...



- le lieu que constitue le théâtre de l'Archipel-Grenat ; un lieu de feu, un lieu de culture vive...

dimanche 16 octobre - à propos du dernier opus de frédéric viale : "les racines du ciel"

Je me souviens que j'ai essayé il y a quelque temps de dire à quel point j'appréciais le dernier opus de Frédéric Viale. Depuis la réception de cet album, Françoise accumulait des notes d'écoute avec obstination et détermination. En silence. Jusqu'à hier où, à sa manière, elle m'a dit :"J'ai fini mon texte sur Frédéric"... Illico, forcément, je suis allé voir ce qu'il en était, certain qu'elle avait trouvé les mots les plus justes pour dire ses sentiments.

Je vous le dis :"Son texte vaut le détour"...

http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2016/10/frederic-viale-les-mots-de-sa-musique.html

samedi 15 octobre - carte blanche à renaud garcia-fons

Mardi 11, 20h30, théâtre de l'Archipel à Perpignan : carte blanche à Renaud Garcia-Fons. Successivement, un premier concert : duo R. Garcia-Fons et Dorantes, puis, après une pause, un second : trio R. Garcia-Fons, Stephan Caracci et David Venitucci.

Le premier concert : contrebasse à cinq cordes et piano. Le second : contrebasse, vibraphone et batterie, accordéon.

Le premier concert, c'est en quelque sorte le flamenco dans tous ses états. Jusqu'au jazz. C'est aussi la rencontre de deux virtuosités. C'est un moment d'émotion où se rencontrent la maîtrise technique des deux musiciens et leur pouvoir d'évocation. Le temps passe comme un instant. Dorantes tout en complicité avec son instrument qu'il pousse dans ses retranchements ; Garcia-Fons penché sur son instrument comme pour le caresser et en tout cas pour en tirer des sons inouïs. 

Le second concert, c'est en quelque sorte un hommage à Paris. Un hommage plein de retenue. Mais aussi inspiré, c'est évident, par le jazz et la musique savante d'aujourd'hui. De la nostalgie certes, mais pas de tristesse ni de mélancolie. Et pour finir, après plusieurs rappels, R. Garcia-Fons, solo. Un moment d'émotion intense, une dernière image qui restera longtemps dans notre mémoire. Un moment de fragilité, de tension et de générosité. C'est en effet un vrai cadeau que nous a fait là ce magnifique contrebassiste.

Mais, ce second concert est aussi marqué pour nous par la présence comme membre du trio de David Venitucci. Une présence de tous les instants, une complicité sans failles avec ses deux collègues. David m'est ainsi apparu discret mais tellement efficace. Rien de trop. Juste de qu'il faut, quand il faut. Il distribue ainsi au fil du concert ses notes avec une justesse et une économie qui font mon admiration. Pour tout dire, je suis là, attentif au jeu de S. Caracci et de R. Garcia-Fons, un jeu qui me séduit, mais je suis encore plus attentif à l'accordéon de David, que j'admire.




Après le concert, nous avons eu la chance de pouvoir échanger quelques mots avec David. Nous l'avons trouvé toujours aussi exigeant envers lui-même et toujours aussi déterminé à se remettre en question. C'est pour cette attitude aussi, outre son talent d'accordéoniste, que nous avons pour lui autant de sympathie.

Bref ! On l'aura compris : une soirée en deux volets... Inoubliable !   




vendredi 14 octobre 2016

vendredi 14 octobre - chantiers... essai de mise en ordre...

Pour dire la vérité, on est un peu débordé par un certain nombre d'activités que l'on a mises en train et par les comptes rendus d'écoute et de concert que je ne trouve pas le temps de mettre en forme et de publier. C'est donc bien de chantiers qu'il s'agit et pour ne pas en rester à de simples intentions, je vais au moins prendre note et prendre date des dits chantiers.

- Il y a d'abord un compte-rendu du vendredi 30 septembre à propos de "Tandem", l'album en duo de Vincent Peirani et Michael Wollny. Compte-rendu publié donc, mais qu'il me faudra réécouter attentivement.

- Il y a ensuite "Sfumato", le dernier opus du quintet d'Emile Parisien. J'en ai dit quelques mots dans mon article du dimanche 9 octobre. Il s'agit d'en faire la découverte. Il s'agit de trouver le temps pour ce faire.

- Il y a enfin un concert en forme de carte blanche donnée à Renaud Garcia-Fons à Perpignan, le mardi 11, à 20h30, dans le magnifique théâtre de l'Archipel. En fait, un concert en deux moments : d'une part, un duo R. Garcia-Fons, contrebasse 5 cordes, et Dorantes, piano ; d'autre part, un trio R. Garcia-Fons, Stephan Caracci, vibraphone, batterie, et David Venitucci, accordéon.

Françoise avait en effet repéré depuis des semaines cette carte blanche et l'on avait réservé deux places. Un peu loin certes - rang Q - mais peu importe... D'autant plus que cette salle a une acoustique exceptionnelle. Un double concert donc dont il faudra garder traces. Et du théâtre, superbe quand à son architecture et quant à ses qualités : couleurs, formes, confort, son...

Bref ! Il y a du chantier, si j'ose dire. Et déjà, quelques repères chronologiques comme cadre pour le compte-rendu que je voudrais bien mener à terme :

- lundi 10 : Pau-Toulouse. On découvre, au fil de l'autoroute, "Sfumato".
- mardi 11, 10h-12h. Toulouse-Perpignan.
- mardi 11, soirée. Carte blanche à R. Garcia-Fons : duo puis trio. Puis signature par R. G-F. de son disque en duo avec Dorantes et de son disque avec Derya Türkan.
- mardi 11, post-concert. Rencontre avec David Venitucci. Puis, plus tard, un peu après minuit, une dernière bière dans un bistrot encore ouvert au pied du Castillet. Merci au membre de l'organisation qui est allé chercher David en coulisses pour nous permettre cette rencontre, un vrai plaisir de simplicité et, j'ose le dire, d'amitié.
- mercredi 12. Perpignan-Toulouse. 10h-12h. Ecoute de R. Garcia-Fons et Dorantes. Forcément, on revit, si je puis dire, le duo de la veille.
- mercredi 12. Toulouse-Pau. 19h-21h. Retour vers nos pénates. La nuit est très sombre. Il pleut. Pour dire la vérité, je trouve ce retour difficile. Il faut se rendre à l'évidence... Mon acuité visuelle me trahit. Leçon pour l'avenir.
- jeudi 13. Pau. la semaine prochaine et la suivante, installation d'une nouvelle cuisine. Pendant ce temps, la maison étant inutilisable, on se repliera à Toulouse ou à Hossegor. Suivant les circonstances. Mais en attendant, on a passé la journée à faire des cartons pour libérer les anciens éléments. Impossible d'entreprendre même d'écouter de l'accordéon. Encore moins de traduire cette écoute en textes.
- vendredi 14. On continue. Des cartons encore des cartons... On reviendra vers l'accordéon plus tard... En plus, l'après-midi, rendez-vous avec le notaire, à Tarbes. Difficile de penser accordéon...

Bref ! On l'aura compris, maints impedimenta nous ont éloigné de nos préoccupations favorites. C'est pourquoi, en résumé, je note comme chantiers à venir :

- Quelques mots complémentaires sur "Tandem",
- Des notes d'écoute relatives à "Sfumato",
- Des notes encore sur "Paseo a Dos" de R. Garcia-Fons et Dorantes. A ce sujet, il faudra que je vérifie si oui ou non j'avais déjà mis noir sur blanc mes impressions premières d'écoute de ce cd ; éventuellement, les compléter,
- Forcément, mes impressions quant au concert, au double concert de la carte blanche donnée à R. Garcia-Fons ; en particulier, mes impressions quant au concert du trio et à la présence de David Venitucci.






Voilà ! Y a plus qu'à...

- Sans oublier de dire à quel point j'ai admiré le théâtre de l'Archipel-Grenat...



dimanche 9 octobre 2016

dimanche 9 octobre - alerte agenda ! nota bene : "sfumato"

Juste une information. Samedi, courses hebdomadaires à l'hyper, puis petit détour par le Parvis. Alors qu'on entreprend de parcourir les rayons de disques de jazz, une pochette nous saute au visage : "Sfumato / Emile Parisien Quintet", ACT Music, 2016. Certes on n'avait pas oublié la sortie de cet album, prévue le 8 de ce mois, mais tout de même on a été heureusement surpris. On en attend en effet monts et merveilles.





"Sfumato" donc, c'est le titre de cet opus du Quintet formé par Emile Parisien, un quintet qui comprend :

- Emile Parisien lui-même aux saxophones, soprano et ténor
- Joachim Kühn, piano
- Manu Codja, guitare
- Simon Tailleu, contrebasse
- Mario Costa, batterie

Auxquels s'ajoutent, comme invités, Michel Portal, clarinette basse, forcément, et Vincent Peirani, accordéon, forcément.

Comme j'ai quelques affaires courantes à régler avant de retrouver mon lit, j'ai décidé de remettre à plus tard l'écoute de cet album. Mais, je pars confiant : on connait Emile ! On connait le label ACT !




samedi 8 octobre 2016

samedi 9 octobre - accordéon et accordéonistes est arrivé-é-é...

" Accordéon et accordéonistes", n° 167, octobre 2016.  Suivant un a priori que j'ai adopté depuis quelques livraisons, je ne ferai pas ici le compte-rendu fidèle et exhaustif du contenu de ce numéro. Je m'en tiendrai au simple relevé de ce qui a suscité mon intérêt. Autrement dit, une lecture que j'assume comme subjective et peut-être peu représentative des intérêts de la majorité des lecteurs de "notre" indispensable revue.

Je retiens donc...

- Pages 4-5, un "écho" intitulé "L'instant Contet" et sous-titré "Un été en lectures". Deux pages où Pascal Contet décrit avec intelligence et humour son été culturel. Même s'il y est peu question d'accordéons, une réflexion intéressante sur l'importance primordiale de la musique comme lien et sur l' épicurisme comme philosophie naturelle. Un moment culturel. La culture qui rend heureux... tout simplement !

- Pages 22-25, quatre pages (un portrait photographique pleine page, signé Christophe Goussard, et trois pages signées Francis Couvreux) : un "entretien" consacré à Guy Klucevsek. Un article tel que j'aimerais en lire plus nombreux. Informatif, bien documenté , pertinent. Bref, tout ce qu'il me plairait de lire au fil des pages de la revue.

- Pages 30-31, deux pages signées Françoise Jallot, consacrées au groupe Doolin. Encore un article comme je les aime : plein de sympathie pour le groupe, son histoire et son projet. Un article qui donne envie d'écouter...

- Pages 32-35, un autre article consacré aux "Pommes de ma douche". Bien documenté, pertinent, informatif quant au style de ce quintet et au projet qui a présidé à son dernier album :"L'âme des poètes disparus". Sixième opus. Une belle continuité !Une formation que je suis depuis son premier disque, un accordéoniste, David Rivière, que j'ai toujours plaisir à entendre, une signature "Francis Couvreux", assurance de qualité.

 Donc : trois articles qui valent la peine d'être lus.

- En revanche, page 35, dans la gazette du musette, un texte intitulé "Courrier, témoignage de Jean-Paul Delmas, accordéoniste de Béziers, sur les activités pédagogiques de Frédéric Deschamps", ce texte m'a dérangé. Nul doute des qualités de F. Deschamps. Elles sont évidentes. Mais l'admiration qu'il manifeste sans retenue et surtout le vocabulaire utilisé m'ont paru ne pas avoir leur place par leur excès même dans cette revue. J'ai été gêné par exemple par cette expression qui décrit les élèves de F. Deschamps comme "pantois de gratitude et bourrés d'énergie". Ce type de témoignage, son registre de langue... Non ! Très peu pour moi.

Voilà ! C'est tout.

Avant de terminer cet article, un mot encore... IL s'agit de la place et de l'usage des photographies dans cette revue. Je dois dire une fois de plus à quel point je trouve cette place et cet usage dénués d'intérêt. Du moins en général, quand il s'agit d'instantanés tout sourires et béats. D'instantanés tirés à la volée, à la va comme je déclenche... Et justement, on voit ce que pourrait être un usage esthétique de la photographie d'accordéonistes quand on se réfère au magnifique portrait de Klucevsek signé d'un véritable artiste, Christophe Goussard. Je ne me lasse pas de la contempler. Elle dit beaucoup sur la personnalité de cet accordéoniste.

En fait, si j'attache tant d'importance à la photographie, c'est parce que ce type de photographie est quasi absent des pages de la revue. Mon point de vue en effet est qu'un accordéoniste est quelqu'un qui joue de l'accordéon. Une photo d'accordéoniste devrait être une image de quelqu'un en train de jouer de l'accordéon. Non une image de quelqu'un qui tient, embarrassé par l'objet, son instrument comme une chose inerte. Une chose au soufflet immobile et comme sans vie.

On pourrait m'objecter que justement le portrait de Klucevsek  ne le montre pas en train de jouer. Oui, mais c'est un vrai portrait, mis en scène, pensé et organisé. A comparer, par exemple, avec les photographies des pages 36 et suivantes... Tout en sachant que les dites photos ont sans doute plus de lecteurs que n'en auraient celles que j'apprécie.  

mercredi 5 octobre 2016

mercredi 5 octobre - un peu plus sur frédéric viale

J'ai dit, dans un récent article daté du dimanche 2 octobre, comment je venais de découvrir le dernier opus de Frédéric Viale et son quartet, intitulé "Les racines du ciel", et le plaisir que j'avais pris à cette découverte. Sans surprise car je connais bien maintenant son parcours, mais avec délectation. Avec l'impression d'avoir affaire à un style arrivé à maturité, en tout cas tout à fait dominé.

Maintenant, après plusieurs écoutes en boucle, j'ai entrepris de l'écouter non plus suivant la suite programmée des onze titres, mais plutôt en essayant de tisser entre eux un réseau ou encore de les relier comme un jeu de miroirs. Une sorte d'écoute active, pleine de ressemblances et de différences.

Et voilà que pour étayer cette écoute, alors même que les morceaux se combinent de mieux en mieux comme un puzzle, je me suis mis à parcourir les livrets de présentation associés à ses quatre albums. J'y ai relevé des influences explicitement revendiquées mais aussi des influences suggérées par exemple dans certains titres ou encore des influences repérées par tel ou tel de ses amis. Ce n'est pas sans intérêt. Jugez-en !


- "Paradise".

-  [relier] musette et jazz (R. Galliano)
- Charlie Parker
- Hermeto Pascoal

-"Lames latines"

- musique traditionnelle brésilienne
- âme argentine
- âme brésilienne
- tango
- valse [et] musette (patrimoine)
- valse vénézuélienne
- Sivuca

- "La belle chose"

- valse musette
- tango
- musique brésilienne
- jazz
- musique inspirée de musiques populaires
- afro-musette
- Brésil / Argentine
- Astor Piazzolla

- "Les racines du ciel'

- jazz / jazzmen
- musique brésilienne
- valse
- tango
- rythmique afro
- ballade (3 occurrences)
- Daniel Goyone

Voilà ! Je trouve ce relevé plutôt éclairant... On perçoit bien l'identité d'un style : permanence et évolution.

lundi 3 octobre 2016

lundi 3 octobre - tulle, une soirée avec william sabatier

Un nouvel article de Françoise consacré à un moment rare des "Nuits de nacre" : le concert de William Sabatier avec le quatuor Terpsycordes. Une belle analyse des raisons qui nous le font admirer sans réserves. Un texte qui donne envie, toutes affaires cessantes, de vérifier la justesse et la pertinence des dites raisons.


http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2016/10/tulle-une-soiree-avec-william-sabatier.html

lundi 3 octobre - tulle 2016... quand s'ouvre le festival...

Françoise vient de poster l'article qu'elle a consacré à l'ouverture des "Nuits de nacre" à Tulle. On y retrouve l'ambiance et l'état d'esprit des participants. Pour ma part, je n'ai rien à ajouter à sa description ni à son analyse. En tout cas, une évocation juste de cet événement.

http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2016_09_01_archive.html

dimanche 2 octobre 2016

dimanche 2 octobre - à propos du dernier opus de frédéric viale : "les racines du ciel"

Le dernier opus de Frédéric  Viale  a un beau titre :"Les racines du ciel", énigmatique juste ce qu'il faut pour exciter notre imagination. En tout cas, poétique. Ancrage et liberté. Sauf erreur de ma part, c'est son quatrième. Soit :

- "Paradise", enregistré en 2004
- "Lames latines", enregistré en 2008
- "La belle chose", 2013, Diapason
- "Les racines du ciel", 2016, Diapason. 





D'abord, cet album, pour moi, c'est un bel objet. Dès que je l'ai sorti de l'enveloppe où je l'avais reçu, j'ai eu plaisir à le prendre en main. A le manipuler. A l'examiner sous l'angle pictural. De belles couleurs qui explosent et d'emblée est évoqué le Brésil avec son feu d'artifice de couleurs vives.

En quatrième de couverture, un beau portrait de Frédéric Viale. Déterminé et plein de bienveillance. Son regard bleu comme un ciel lumineux. Les yeux dans les yeux. Mais aussi, la liste des onze titres : dix composés par Frédéric lui-même plus "Indifférence", la valse mythique de Colombo et Murena, qu'il définit lui-même comme une version déstructurée et ré-harmonisée. La valse et le jazz.

A l'intérieur, le cd lui-même, dont l'illustration reprend celle de la couverture. Un contraste de bleu profond et de couleurs en lacis. Espace infini et végétation tropicale ! Mais aussi un livret qui dit assez la considération accordée par Frédéric à ses auditeurs. Et encore, les photos des trois autres membres du quartet, outre Frédéric, accordéon, accordina, à savoir Nelson Veras, guitare ; Natallino Neto, basse ; Zaza Desiderio, batterie. Un quartet qui a cinq ans d'âge et une belle continuité au cours de ces années. Dans le livret, quelques mots de Frédéric sur le style de son groupe, quelques mots très éclairants sur son accordéon, un modèle personnel élaboré avec le fabricant Pigini : Pigini New Cassotto FV. Citons aussi son accordina : Joseph Carrel. Un mot aussi, fort bienvenu, sur son amie peintre, Véronique Denoyel, dont une œuvre intitulée justement "les racines du ciel" a été choisie comme illustration de la couverture de l'album.

J'ai beaucoup apprécié aussi, dans ce fascicule, les notes explicitant chaque titre. Une manière d'orienter l'imagination, de suggérer des évocations, sans pour autant en imposer. Un éclairage sur chaque composition. Pour moi, une autre preuve, s'il en était besoin de l'attention portée à ceux et celles qui découvriront "Les racines du ciel".

Quant à la musique de cet album, elle est évidemment sous le signe des rythmes brésiliens, même lorsqu'il s'agit, par exemple, de valse musette. D'où une extraordinaire unité, cohérence, homogénéité entre tous les titres. Au bout du compte, après plusieurs écoutes, je suis frappé tout particulièrement par le sentiment d'une organisation rigoureuse, très structurée, et d'une très grande liberté laissée à chacun. De même, il faudra que je comprenne mieux en quoi ce dernier opus m'apparait à la fois comme dans la continuité de "La belle chose" et en même temps spécifiquement différent. "Notre  deuxième album marque un tournant dans ma musique" écrit Frédéric. Pour ma part, je parlerais plus volontiers de dépassement, au sens où la nouveauté de cet album intègre et dépasse le précédent. Continuité et créativité.

Comme je me sens un peu juste pour commenter cet album avec les mots et les notions dont je dispose, je voudrais citer ici quelques lignes de Daniel Goyone à son sujet :"Dans ses compositions, portées par une section rythmique gorgée de vie et de musique, son accordéon promène son chant entre boléros, sambas et valses musette. Et, si son ciel, couleur salsa y sabor, se teinte parfois de saudade ou de spleen, la musique invite toujours aux agapes et à la danse." Respect monsieur Goyone. Je n'aurais su mieux dire.

Quelques mots encore : dès les premières mesure, on comprend qu'on sera sous influence brésilienne et que la prise de son sera de  superbe qualité. Et ce sentiment ne se démentira jamais...

Dernière remarque. Curieusement, alors que le mot "groove" me reste obscur, j'ai l'intuition, en écoutant "Les racines du ciel" que cette notion s'applique parfaitement à la musique de ce quartet et tout particulièrement au rôle, ou même à la fonction de leader de Frédéric dans cet opus. Je ne saurais guère argumenter très loin mon intuition, mais, pour me faire comprendre, je voudrais citer ici un paragraphe de Wikipédia qui traduit parfaitement mon sentiment que la notion de groove correspond bien au style de ce quartet, tout particulièrement, je le répète, à celui de Frédéric en tant que leader.

Le groove, chez les musiciens, donne un « état » indéfinissable de la musique, qui peut signifier un moment un peu « magique », de grâce, où celle-ci « décolle » rythmiquement ; on peut le rapprocher du swing en jazz, du duende en flamenco ou du tarab en musique arabe, chaque style de musique ayant son vocabulaire pour désigner cet état que personne n'arrive à définir clairement, mais que de nombreux artistes (et mélomanes) arrivent à ressentir. On dit souvent que tel ou tel musicien groove, c’est-à-dire que son jeu entraîne les autres musiciens, et donc la musique produite ensemble évolue vers cet état évoqué plus haut. Dans le même ordre d'idées, on peut dire qu'un morceau ou une section rythmique (basse-batterie) groove, ou ne groove pas. Enfin, un musicien peut arriver avec une partie qu'il vient d'imaginer, en déclarant : « j'ai trouvé un groove."

Bon ! Après quatre "boucles", une petite pause pour "se faire des oreilles neuves" et on se lance dans une autre série d'écoutes...  Histoire de mieux différencier les onze titres entre eux, d'en saisir mieux ressemblances et différences.